Légende de la belle fille de l’ilot du GUARPLIC - Les ancêtres paternels de Bertrand du Guesclin

Parmi les châteaux qui ont laissé, autour de Paramé et de Saint-Malo, leurs ruines pittoresques, celui du Guesclin est l’un des plus vieux.

Roc isolé, au milieu de la mer, un étroit passage caillouteux le réunit seul à une terre de dunes et de marais, entourée des hautes falaises d’une ancienne baie maintenant comblée.

C’était autrefois un véritable nid d’aigles.

Et en effet, ce furent, le plus souvent, de véritables oiseaux de proie qui l’habitèrent.

En 1160 Bertrand II du Guesclin y fit creuser dans le roc, une citerne pour s’approvisionner en eau douce pendant les sièges.

Il avait été construit en 1161, par Bertrand Le Jeune du Guesclin de château Richeux, et fut, longtemps, l’une des forteresses avancées qui protégèrent la Bretagne et le clos-Poulet contre les ravages des Anglo-Normands

Il s’appelait, alors, le château du Guarplic

Il était le fief de l’évêque de Dol, et à ce titre lui devait le service de deux chevaliers

Mais, les seigneurs du Guarplic ne servaient guère fidèlement leurs souverains, qu’ils fussent évêques ou ducs de Bretagne. Au milieu des guerres continuelles du XIIe siècles, ils étaient devenus de véritable bandits.

Leurs ravages ont laissé dans les souvenirs populaires, une curieuse légende :

 

LA BELLE FILLE DU GUARPLIC

Dans ce temps-là, qui est très lointain, la misère était si grande, par la faute des gens de guerre, que les pauvres hommes des campagnes se virent obligés de cacher dans les grottes des falaises et des bois ce qui avait pu échapper de précieux au pillage des armées, et surtout leurs femmes et leurs filles.

Les anglais, surtout, traquaient les laboureurs comme des bêtes fauves. Dans les chaumières en feu, les enfants et les femmes qui essayaient de sortir étaient rejetés par la pointe des piques. Et bien souvent ont leur faisait pire encore. (Historique, 1767-68).

Or, il y avait à Rothéneuf une fille si belle qu’elle ressemblait à la Sainte Vierge, et que mainte et mainte fois, des seigneurs des environs faisaient des lieues et des lieues rien que pour venir la contempler.

Plus d’un de ces rudes hommes s’était féru d’amour pour elle et en aurait bien fait sa dame, mais à leurs demandes elle avait toujours répondu qu’elle n’aurait jamais d’autre seigneur que Dieu.

Son père, bien qu’il ne fut qu’un pauvre pêcheur, sans barque ni filets, respectait sa dévotion et la laissait faire et répondre à sa guise.

Quand le roi des Anglais et le seigneur du Guarplic vinrent faire leur grand ravage en Bretagne, la chaumière de la belle fille fut brulée comme les autres et son père fut tué.

Elle-même et deux ou trois autres femmes durent s’enfuir demi-nues et se réfugier dans une faille de rochers étroite et longue, qui se voit encore auprès d’une cabane de douanier, tout près de la plage de la Guimorais. Là, elles vécurent longtemps d’herbes et de fruits sauvages, qu’elles allaient cueillir la nuit chacune à leur tour.

Un soir de pleine lune, la belle fille s’en allait ainsi par la lande, cherchant nourriture ; ses grands cheveux blonds épars, où elle avait piqué (car la coquetterie ne perd jamais ses droits) de petites roses églantines des dunes, qu’on rencontre en si grand nombre à la Guimorais, lui faisaient un manteau qui cachait sa misère.

Vinrent à passer par là les gens du Guarplic tout armés de fer sur leurs grands chevaux de guerre.

Quand la pauvrette les aperçut, elle en eut grand peur et se mit à fuir de toutes ses forces vers la grotte où l’attendaient ses compagnes, et parvint à s’y terrer comme un pauvre gibier traqué.

Mais les soldats qui l’avaient vue et l’avaient trouvée belle, eurent tôt fait de retrouver sa trace et ils enfumèrent les pauvres femmes dans leur trou (historique).

Il leur fallut bien sortir, et le seigneur du Guarplic put jeter la belle fille toute pantelante au travers de sa selle, sur son grand cheval de guerre et l’y maintenir de son gantelet de fer, pendant que les grands cheveux blonds, ou de petites églantines des dunes restaient piquées, trainaient jusqu’à terre.

Il l’emmena avec lui, et ses soldats en firent autant pour les autres femmes.

En ce temps-là, le sort était dur pour les captives des gens d’armes.

Les compagnes de la belle fille devinrent les servantes des soldats, ou pire.

Mais, elle, résista à toutes les demandes du seigneur, et, malgré sa beauté, continua de vivre comme une sainte.

Or, il y avait alors au Guarplic, et il y a encore, un puits énorme et profond qui descend jusqu’au niveau de la mer.

Un jour que la belle fille rêvait, appuyé au bord de la margelle, le seigneur du Guarplic voulut la forcer à lui donner un baiser, malgré le serment qu’elle avait fait de n’en jamais donner. De son bras couvert du fer de la cotte de mailles, il l’avait prise à la taille et se penchait vers elle.

Mais, pour fuir la lèvre maudite, elle se pencha si fort en arrière que son poids l’entraina dans le gouffre, ou le seigneur du Guarplic, qui n’avait pas voulu desserrer son étreinte, roula avec elle.

Les gens de guerre, accourus, ne purent jamais retirer du puits du Guarplic le corps de la belle fille ni celui du seigneur, et par vengeance, ils jetèrent aussi, toutes vivantes, les femmes qui étaient devenues captives.

Depuis ce temps-là, par les soirs de tempêtes, ceux qui écoutent à l’orée du puits entendent des grondements et des bruites étranges qui ressemblent à des plaintes. Les incrédules disent que ce sont les grondements de la mer, mais les autres prétendent que ce sont les âmes des servantes et celle du sire du Guarplic et de ses hommes d’armes qui viennent demander des prières.

Parfois aussi, auprès d’une vieille croix, dont il ne reste plus que des fragments, on aperçoit une forme blanche, dont les cheveux blonds, parsemés de petites églantines sauvages, flottent au vent.

C’est l’âme bienheureuse de la belle fille du Guarplic, qui vient cueillir les petites églantines des dunes, pour en fleurir et en parfumer les autels du ciel.

 

Cette légende a-t-elle un fonds de vrai ou n’est- elle qu’une invention de l’esprit populaire, nous n’en savons rien. Mais ce qui est certain, c’est que les atrocités commises par les garnisons du Guarplic furent fréquentes.

Félix Sailland

 

 

 

 

 

Les ancêtres paternels de Bertrand du Guesclin

Bertrand du Guesclin, seigneur de Guarplic ou de Guarclin (A), Seigneur du Guesclin, Seigneur du Plessis-Bertrand, Seigneur de Château-Richeux.

 

 

Aymery III vicomte de Thouars a une liaison en 974 avec Judith N.

 Leur enfant est :

    Aymon ou Haimon ou Hamon Ier de Dinan dit le Vicomte (975-vers 1030), Seigneur de Dinan, Comte en Domnonée, qui épousera Roianteline de Dol, Vicomtesse de Dol.

Hamon Ier de Dinan dit le Vicomte, épousa Roïanteline de Dol. Ils vivaient sur la fin du Xe siècle et le commencement du XIe et eurent cinq fils, savoir :

1 Haimon, vicomte de Dinan et de Dol.

2 Junkenée, archevêque de Dol

3 Goscelin, tige des sires de Dinan

4 Rivallon, qui suit ;

5 Salomon, bâtard, tige des seigneurs du Guesclin.

 

Salomon dit le Bâtard fils de Haymon Vicomte de Dinan, frère d'autre Haymon aussi Vicomte de Dinan, de Guingueneus (Ginguené) Archevesque de Dol, de Josselin de Dinan, et de Ruellan de Dinan, dit Chevre-Chenu seigneur de Combour, fut le premier seigneur de Guarplic et des fiefs, jurisdictions, et seigneuries que luy donna son frère l’Archevesque en la Parroisse de sainct Colomb, pour les tenir à foy et hommage de luy et de ses successeurs Archevesques de Dol, et leur en servir de deux Chevaliers du nombre des dix, qu’ils devoient au Duc, comme dit est.

Cela est prouvé par une charte de 1065 « … Mema quoque conjugem nomine Aremburgem atque liberos Guillelmum Johannem Gilduinum, Gaufredum, Aduisam. » (Dom Morice, pr. T. I, col.429)

 

 

Rivallon 1er, né en 1015 et mort en 1065, dit Chèvre-Chenue (Riwallon Capra Canuta de Dol), reçut le château et la seigneurie de Combour de son frère, le puissant archevêque de Dol, de qui semble provenir le surnom de Dol ou Dolensis, que nous voyons prendre par ses neveux.

 Il épouse Aremburge, fille du seigneur du Puiset, en Beauce, fille de Gelduin vicomte de Chartres, dont il eut quatre fils et deux filles, savoir :

1 Guillaume de Dol (1035- 1118), abbé de Saint Florent -lès-Saumur

2 Jean 1er de Dol, seigneur de Cambourg puis archevêque de Dol de 1081 à 1092.

3 Geldouin, ou Saint Geldouin, élu archevêque de Dol en 1076 et mort à Chartres vers 1077.

4 Geoffroi, ou Gervais, croisé en 1096, armé chevalier en 1111 à Antioche.

5 Havoise, épouse d’Alvus vicomte de Poher.

 

Les seigneurs du Guarplic (ancienne graphie de du Guesclin) y régnèrent jusqu’en 1250.

 

Cette maison réunit à l’ancienneté tout ce que de grandes possessions, des alliances illustres, des services rendus à la couronne et des dignités qui en sont la récompense, peuvent donner d’éclat.

On voit par la généalogie, insérée dans l’Histoire des Grands-Officiers de la Couronne, tom VI, page 181 et suivantes, qu’elle reconnait pour chef.

  1. Richer, qui vivait dans le commencement du XIe siècle.

 Il fit bâtir, vers l’an 1030, le château Richeux ou Richer, dans la paroisse de Saint-Meloir au Clos de Poulet, ainsi nommé par corruption du mot Breton Poë-Alet, c’est-à-dire entour Alet, qui est Saint-Malo, ce qui forme présentement un Archidiaconé de l’Eglise de Saint-Malo, nommé autrefois Poëlet, et aujourd’hui Poulet.

  1. Il possédait aussi dans ces cantons plusieurs seigneuries, entre Dol et Saint-Malo.

 On présume qu’il était seigneur de Saint Coulomb, puisque son fils disposa en faveur de l’Abbaye de Saint Michel, de certains droits en cette paroisse qui font juger qu’il en avait la seigneurie ; le château Guarplic, dit depuis GUESCLIN, en était le manoir seigneurial.

 Il  mourut vers l’an 1050.

 

II

Clamaroche se dit fils de Richer dans la donation qu’il fit à l’abbaye du Mont Saint Michel, de quelques terres et droits qu’il avait en la paroisse de Saint Coulomb.

Geoffroy de Dinan, duquel il relevait, signa cet acte, qui est sans date et conservé dans cette abbaye.

 

III

Bertrand Ier du nom, mourut avant l’an 1150 : on ne trouve point d’acte qui justifie qu’il ait prit le surnom de Guarplic, mais on le présume, parce que les surnoms étaient alors d’usage, et que son fils le prit.

Sa femme, Floride, donna, en 1150, la terre de la Fresnaie aux moines de l’abbaye de la Vieuville, diocèse de Dol, fondée 5 ans auparavant. On présume que cette terre venait d’elle, et qu’elle était de la Maison de Landal, parce que la paroisse de la Fresnaie relevait du château de Landal.

 

On voit par un acte rapporté par dom Lobineau, de l’an 1180, qu’elle eut pour enfants :

-          1 Geoffroy, qui suit ;

-          2 et 3 Richard et Guillaume, mentionnés avec leur mère et leur frère, dans le titre de l’an 1180.

 

IV

Geoffroy Waglip, ou Gayclip ou Guarplic (car ce nom se trouve écrit indifféremment dans les titres), est mentionné dans l’acte de 1180, ou il nomme sa mère, et par lequel, à son retour de Jérusalem, il confirme la donation qu’elle avait faite à l’abbaye de Vieuville, 30 ans auparavant, à laquelle il avait consenti avec ses frères.

Sa femme et ses enfants s’étant opposés à cette confirmation, ils furent excommuniés par H…, abbé de Saint JACUT.

 Il donna à l’église de Saint Méloir, sa paroisse, à cause de son château Richeux, un champ pour une demi- mine de froment ; l’acte en est conservé dans l’abbaye du Mont Saint-Michel.

 On croit que les guerres de Bretagnes l’obligèrent à quitter son château Richeux pour se retirer à Guarplic, et que c’est de là qu’il prit son surnom.

Il mourut la même année, et le nom de sa femme est ignoré.

 

V

Bertrand, dit le jeune, surnommé de Guarplic, est cru fils de Geoffroy, parce que dans l’acte de l’abbaye de la Vieuville, il est dit Geoffroy avait femme et enfants, et par une enquête que Rolland, évêque de Dol, fit faire en 1181, il parait que ce Bertrand, dit le jeune, possédait les terres qu’avait eues ce Geoffoy. Il fut père de

 

 

VI (B)

Pierre, Ier du nom, qui fut seigneur de Guarplic.

Ce fut de son temps que l’on fortifia le château où l’on recevait les anglais.

Le roi Philippe-Auguste le fit assiéger par Juhaël de Maine, et par le comte de Saint-Paul, qui s’en emparèrent. La garde en fut confiée à Juhaël.

Pierre de Guarplic est nommé chevalier dans un accord qu’il fit avec le chapitre de Dol, qui s’obligea à célébrer l’anniversaire de son père, le sien, celui de sa femme et celui de son fils, nommé

 

VII

Bertrand II du nom, seigneur de Guarplic, chevalier, qui succéda à son père en 1247, et fit un compromis avec les chanoines de Dol, sur la dime de Hindré en 1259.

Il avait fait bâtir, vers l’an 1237, un château dans la paroisse de Saint Coulomb, au milieu de ses terres, qu’il nomma le Plessis Bertrand ou Plaisir-Bertrand. Il a subsisté jusques vers l’an 1590, que les habitants de Saint Malo le détruisirent, parce que celui qui en était le seigneur étant d’un parti contraire, incommodait fort la ville.

 

Pour ce qui regarde le château de Gayclip ou Guarplic, on croit qu’il fut rasé dans le XIIIe siècle, parce que depuis il n’en est point fait mention.

 

Il eut pour enfants :

 

-          1 Pierre, sui suit ;

-          2 Et Bertrand, dont la postérité sera rapportée après celle de son ainé.

-           

 

VIII

Pierre du Guesclin, IIe du non, chevalier, seigneur du Plessis Bertrand, est nommé avec son frère et sa première femme dans un acte de 1293. Il avait épousé 1e Marie de Broons, fille de Robert, laquelle mourut sans enfants, et donna par son testament à son mari la tierce partie de tous ses biens, pour en jouir sa vie durant, et de plus à perpétuité toute la part qu’elle avait és-achats et acquêts fait pendant son mariage ; 2e Alix ; et 3e Jeanne de Montfort, dame de l’Argenaie, de Plancoët et de Montbrau en Lamballe.

Il eut su second lit :

-          1e Thiphaine, mariée à Bertrand de Château-Briand, seigneur de Beaufort.

Et du troisième lit vint :

-          Pierre, qui suit.

 

IX

Pierre du Guesclin, IIIe du nom, seigneur du Plessis, de l’Argentaie, de Plancoët,…. Mit son scel à un traité de Jeanne, duchesse  de Bretagne, vicomtesse de Limoges, dame de Guise et de Mayenne, pour la délivrance de Charles de Blois, le 29 novembre 1352.

Il suivit le parti de ce prince dans la guerre de Bretagne, fut pris à la bataille d’Auray en 1354, par Guillaume Latimer, capitaine anglais, et paya pour sa rançon 1500 écus d’or, que lui prêta Jean de Beaumanoir, son gendre, et dont il lui passa contrat de 100 livres de rente avec d’autres droits, qu’il lui céda sur ses biens à Cancales, et sur le Plessis Bertrand, par contrat passé à rennes, le vendredi avant la Saint Michel, en 1367. Il eut de Julienne, dame de Denonval, son épouse, fille de Plilippe, seigneur de Denonval, et de Jeanne de Coëtmen.

 

 

X

Tiphaine du Guesclin, qui s’est mariée 1e avant l’an 1366, à Jean de Beaumanoir, assassiné par un paysan, son métayer, dont il allait voir la fille, le jour du Mardi-Gras, le 14 février 1485.

Robert de Beaumanoir prétendit que cet assassinat avait été commis à l’instigation de Pierre de Tournemine, seigneur de Jasson, frère de Jean, baron de la Hunaudaye, pourquoi il l’appela en duel par-devant le Duc de Bretagne, ce qui fut accordé, et ils se battirent au Boussay à Nantes, le 20 décembre 1386, Tournemine fut vaincu sans pourtant avouer le fait, et il fut prononcé que Beaumanoir avait suffisamment prouvé son intention. Son ennemi fut condamné aux dépens ; et 2e à Pierre de Tournemine, dont on trouve un acte du 28 novembre 1393, ou il est qualifié seigneur du Plessis Bertrand.

Sa femme lui fit don du tiers de ses terres. Il mourut sans enfants après le 6 juin 1413, et avant le  11 aout 1414, que Jean de Tournemine, seigneur de la Hunaudaye, son neveu et principale héritier, acheta du duc de Bretagne, la terre de Jasson.

 Tiphaine du Guesclin céda la propriété à Briand de Château-briand, son cousin germain, petit-fils de Tiphaine du Guesclin, sa tante ne s’en étant réservé que l’usufruit. Elle mourut sans enfants en 1417, avant le 12 février.

 

 

VIII

Bertrand du Guesclin, IV du nom, fils de Bertrand III, eut en partage les terres de la Ville-Annne, de Quatre-Voyes et autres situées au Clos de Poulet, et la terre de Vaurusé. Il transigea au mois de septembre 1293, avec Pierre du Guesclin, son frère, au sujet d’une donation, qui avait été faite à ce dernier, par le testament de Mahaut de Broons, son épouse. Il eut pour femme, Jeanne de Broons, fille de Robert seigneur de Broons et d’Orphaise, son épouse. Elle hérita de Mahaut de Broons, sa sœur ainée, femme de Pierre du Guesclin, frère ainé de Bertrand, son mari.

Leurs enfants furent :

-          1e Guillaume, sui suit ;

-          2e Hugues, lequel, selon Favin, porta la bannière de la Croisade pour les rois de Castille et de Portugal, contre les infidèles, à la bataille de Salado. Il s’établit en Espagne, et épousa, selon quelques auteurs, l’héritière de la Cueva, dont on fait descendre les Marquis de Bedmar.

-          3e Et Marie, femme de Hervé, seigneur de Mauny, duquel elle eut Olivier, Hervé, Alain, Eustache et Henri de Mauny, si renommé dans l’Histoire des guerres d’Espagne, sous le Connétable du Guesclin, leur cousin.

 

 

IX

 

Guillaume du Guesclin, seigneur de Broons, à cause de sa mère, épousa 1e Alix de Dinan, fille de Rolland, seigneur de Montasilant, et d’Anne de Léon ; 2e N… de Beaumont, enterrée aux Jacobins de Dinan, dans la chapelle de Broons, qui est maintenant celle du Rosaire. C’est à cause de cette alliance qu’Alain et Jean de Beaumont, sont dits cousins du Connétable en plusieurs endroits de son Histoire, et comme plus proches parents ils précédèrent les seigneurs de Mauny, à ses obsèques à Saint-+Denis en France.

Il eut de ce second mariage :

-          1e Robert, qui suit ;

-          2e Bertrand, tige des seigneurs de Vaurusé et de la Roberie

-          3e Olivier, seigneur de la Ville-Anne, auquel son frère donna cette terre en partage, située dans la paroisse de Saint Servan. Il eut pour femme Amice, nommée dans un acte du mois de novembre 1340, dont vint :

Saveline, dame de la Ville-Anne, qui fut émancipée par son frère au mois d’octobre 1340, et mariée à Jean Ruffier, seigneur du Bois-Ruffier. Elle est enterrée en la chapelle de Saint Catherine, au bout du chapitre des Frères-Prêcheurs de Dinan. Elle ne laissa qu’une fille, nommée Philippotte Ruffier, dame du Bois-Ruffier et de la Ville-Anne, qui s’est mariée à Raoul, seigneur de Coëquen, duquel étant veuve, elle fit donation en l’église des Jacobins de Dinan le 20 octobre 1431.

-          4e et Jeanne, que le Laboureur dit femme de Guillaume de Budes, seigneur d’Uzel, père de Sylvestre de Budes, qui fut décapité à Macon.

-           

 

X

Robert du Guesclin, chevalier, seigneur de Broons, suivit le parti de Charles de Blois et de Jeanne de Bretagne, sa femme, contre le comte de Montfort, et mourut en 1353.

Il avait épousé Jeanne de Malemains, dame de Sens, en la seigneurie de Fougères et du Moulin de Vieuxvy sur Couaisnon, fille unique et héritière de Foulques de Malemains, seigneur des mêmes lieux. Elle testa au mois de  juin 1350, et élut sa sépulture en l’église de Sens, diocèse de Rennes.

 De ce mariage naquirent :

-          1e Bertrand, qui suit ;

-          2e Olivier

-          3 et 4 Guillaume et Robert, nommés avec leurs frères et sœurs au testament de leur mère. Ils servirent dans les guerres, et moururent sans alliance. (on trouve Guillaume du Guesclin, chevalier, fait prisonnier de guerre, pour la rançon duquel Louis de Navarre, comte de Beaumont, donna 500 francs d’or suivant la quittance de Henri Cornoel, qui l’avait pris, et avait touché cette somme à Cherbourg, le 1er septembre 1365.)

-          5e Julienne, religieuse à l’abbaye de Saint Sulpice de rennes, en 1350, lors du testament de sa mère. Elle se réfugia, à cause des guerres, à Pontorson, chez sa belle-sœur, et sauva le château en renversant les échelles des anglais, qui voulaient l’escalader durant la nuit, vers 1363. Elle fut ensuite Prieure des Couëts, membre de  l’abbaye de Saint Sulpice, évêché de Nantes, ou la reine Anne, duchesse de Bretagne, mit depuis des carmélites. Elle devint abbesse de Saint Georges de rennes, vers l’an 1377, et mourut vers 27 mars 1404 ;

-          6 et 7 Louise et Jeanne ;

-          8 Colette, femme de N.., seigneur de Saint Jean, morte en 1368, suivant le Martyrologe de Saint Jacques de Montfort ;

-          9e Agathe, religieuse en l’abbaye de Saint Sulpice, et prieure des Couëts après sa sœur ;

-          10e Clémence, mariée 1e à Raoul, seigneur de Beauchamp, avec lequel elle vivait en 1364 et 1371 ; et 2e Fralin de Husson, seigneur de Ducey, de Champservion et du Grippon en Normandie, duquel elle eut une fille unique, Stéphanie du Husson, mariée à Guy de Laval, dur Brumor, chef de la Maison de Retz :

-          11e et N.. du Guesclin, qui s’est mariée à Jean Daillon, duquel elle n’eut point d’enfants.

 

 

XI

Bertrand du Guesclin, Ve du nom, duc de Molina et de Transtamare en Castille, comte de Burgos et de Longueville, seigneur de Broons, de la Guerche et de Pouencé, Connetable de France et de Castille, très célèbre en France sous les rois Jean et Charles V.

 Né en 1311, reçut dès l’âge de 15 à 16 ans, le prix à un tournois, qui fut fait à rennes où il était allé inconnu, et contre la volonté de son père, après avoir emprunté le cheval d’un meunier.

Depuis il ne cessa jamais de porter les armes, et de donner, dans toutes les occasions, des preuves continuelles de son courage et de sa valeur.

Il emporta, par surprise le château de Grand-Fougeray, fit lever, en 1342, le siège de rennes au duc de Lancastre, vainquit dans le même temps, à la joute, Guillaume de Blambourg chevalier anglais ;

 Le février 1357 étant à Dinan, vainquit en champ clos,  et en présence du même duc, Thomas de Canterbéry, lequel, nonostant les trêves, avait fait prisonnier Olivier du Guesclin, son frère.

Le combat singulier est organisé à proximité du château, sur la place où se tient habituellement le marché.

Il prit encore divers places sur les anglais, et eut le gouvernement de Guingamp.

Pendant la prison du roi Jean, après la funeste bataille de Poitiers en 1356, il vint au secours de Charles de France, duc de Normandie, fils ainé et régent du royaume,  depuis rois de France, sous le nom de Charles V, dit le Sage.  Il lui servit à forcer Melun, à rendre libre la rivière de Seine, et à lui soumettre diverse autres places.

 Ce prince conçut dès-lors pour du Guesclin une estime particulière, dont il lui donna souvent des marques, lorsqu’il eut succédé à la couronne le 8 avril 1364.

Ce fut en cette année que Bertrand du Guesclin se trouva à la bataille de Cocherel, ou il contribua le plus à la victoire que les Français y remportèrent le 16 mai 1364.

Du Guesclin combattit encore le 29 septembre 1364 suivant à la bataille d’Auray, ou il eut la conduite de l’avant-garde ; il y fut fait prisonnier. Lorsqu’il eut sa liberté, il conduisit les secours qu’on envoya en Espagne à Henri, comte de Transtamare, qui prit le titre de roi de Castille, contre Pierre le Cruel.

Il y fit diverse conquêtes ; cependant il fut défait et pris par Edouars, prince de Galles, à la journée de Navarette, le 3 avril 1367, sortit de prison après s’être obligé de payer une grosse rançon, qu’on fait monter à 60000 florins d’or ; se mit en campagne ; contribua à tous les avantages que remporta Henri de Transtamare contre Pierre le Crel, surtout à la victoire de Montiel, le 14 mars 1369, laquelle assura la couronne à Henri.

Ce prince, pour lui témoigner sa reconnaissance, le fit Connétable de Castille, duc de Molina et comte de Burgos.

Le roi Charles V reçut avec bonté ce brave chevalier et l’honora de la dignité de Connétable de France, dont Rober, dit Moreau, seigneur de Fiennes, se démit en sa faveur, à cause de sa vieillesse ; il en prêta serment le 2 octobre 1370, eut part à toutes les guerres qui se firent contre les anglais et contribua à leur enlever le Poitou, le Rouergue, le Limousin, avec diverses place en Normandie et en Bretagne.

Ayant mis, en 1380, le siège devant Châteauneuf de Randon, dans le Gévaudan, il y tomba malade, et mourut le 13 juillet de la même année, âgé de 70 ans.

Il est enterré dans l’abbaye de Saint Denis, auprès du roi Charles V,  qui mourut au mois de  septembre suivant, et le roi Charles VI lui fit faire des obsèques magnifiques au moins de mai 1389.

 

 

 Sous Henri III, les restes du château Guarplie, dit maintenant le fort Duguesclin, furent rasé presque entièrement. On n'y laissa subsister que deux ou trois tourelles et le superbe puits de 10 à 12 pieds d'ouverture creusé dans le roc vif à une très grande profondeur et qu'on voit encore actuellement sur la cime même du Rocher.

En 1589, la terre du Plessis-Bertrand fut achetée par Guy de Rieux, Seigneur de Châteauneuf, avec l'emplacement du château Duguesclin, qui continua de rester désert.

La guerre ayant été déclarée à l'Angleterre par la France le 20 Juin 1756, le Duc d'Aiguillon, alors commandant en Bretagne, donna l'ordre au Chevalier Marzin, ingenieur à St-Malo, de relever au plus tôt les fortifications de l'île Duguesclin, ce qui s'exécuta en 1758.

Les deux batteries qui composent le fort Duguesclin, avec le chemin couvert communiquant de l'une l'autre, furent établis aux frais du Roi en 1758.

Depuis cette époque jusqu'à ce jour, le fort Duguesclin n'a cessé d'être entretenu aux frais de l'Etat.

 

 Finalement, de 1757 à 1759 l'ancienne construction fut rasée et Vauban y fit construire un fort comprenant une caserne avec magasin à poudre et des plateformes à canons pour protéger la côte des Anglais.

Ayant perdu son utilité militaire en 1826, le fort fut vendu à des particuliers aux enchères, puis transformé en résidence de villégiature par les habitants civils qui superposèrent deux corps de maison à la garnison formant la bâtisse actuelle.

En 1942, pendant l'établissement du Mur de l'Atlantique, les lieux furent occupés par l'armée allemande qui réaménagea les anciennes meurtrières et y installa un canon antiaérien.

Après le débarquement de 1944, le fort retourna dans des mains civiles, d'abord en possession du maire de Saint-Servan qui ensuite le vendit en 1959 au chanteur Léo Ferré qui y résida jusqu'en 1968, y composant de nombreuses chansons, notamment La Mémoire et la mer.

Laissé à l'abandon à la suite d'un partage de biens difficile, le fort fut racheté en 1996 aux héritiers de Léo Ferré par la famille Porcher, qui restaura la bâtisse et entretient depuis cette résidence exceptionnelle

 

Société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

(A) Guarplic, Gaiclip, Gaiclinum ou Guesclin, suivant Ogée, Guarplic et Guesclin sont synonymes en ancien breton. Le premier est composé de goar, gouer, qui désigne un ruisseau, et de plic ou plex, qui signifie plis, le second de la même racine goar qu’on trouve aussi sous la forme goas, goaz et de clin, genou. On voit que le sens n’est pas tout à fait celui que donne Guillaume le Breton.

 

(B)  L'an 1207, Pierre du Guarplic, fils du précédent, joint à quelques antres barons de Bretagne, partisans du roi d'Angleterre Jean-Sans-Terre, « garnit ledit chastel d'armes, d'hommes, de vivres et engins de guerre, et recevoit dedans les Anglois, ennemis du royaume de France, qui endommageoient la province. Sur quoy Juhaël de Mayne, second du nom, homme noble, vaillant et loyal, alla au roy Philippe-Auguste, et luy en fit complainte. A son instance, le monarque françois, en 1209, rassembla exercite (une armée) à Mantes, et l'envoya en Bretaigne, avec Henry comte de Saint-Pol, et le dit Juhaël, qui assaillirent vertueusement (cum virlute , avec bravoure) ledict chastel, le prindrent, et garnirent de leurs féaux : puis le bailla, ledict comte de Saint Pol, à garder audit Juhaël, vicomte de Dinan , par Gervaise sa femme. »

Dreux de Mello succéda à Juhël de Mayenne dans le commandement du château du Guarplic, et se démit de son gouvernement en 1284, par ordre du roi saint Louis, en faveur de Josselin (d'autres disent Solin ou Soliman ) de Léon , du consentement de Henri d'Avaugour, à qui la garde de cette forteresse avait été promise trois ans auparavant.

Regnante Francorum rege Philippe magnanimo, Ludovici pii filio (2), anno ejusdem regni (3) XXVIII (4), ab incarnatione Domini MCCIX (5), accessit ad Philippum regem Francorum Juchellus (6) de Mediana (7), vir nobilis, strenuus (8) et fidelis, deferens ei querimoniam de eo quod quidam firmaverant castrum quoddam in quadam rupe excelsa, cui nomen erat Guarplic.

 Quod sonat ex britannico in latinum mollis plica, sive super plicam, eo quod sit super sinum

 

« Ab adventu ejus usque ad Clodoveum, primum regem Francorum, fluxerunt centum anni.

« A captivitate vero Troje usque ad initium regni Clodovei, « anni MDCLX.

« Jheronimus incepit chronica sua ab anno incarnationis Domia nice CCCXXVII, anno imperii Constantini magni XIX, et cessavit sub Theodosio magno. Ab eodem tempore inceperunt et cronica sua Gennadius et Idacius, episcopus Lemice urbis Hispaniarum, et scripserunt gesta notabilia usque ad tempora Clodovei. …..»

1. Eodem anno, Cotto

2. Ludovici pii filio manque dans Cott.

3. regni manque dans Chr. 619.

4. De quelque façon que l'on compte les années du règne de Philippe-Auguste, la vingt-huitième ne pouvait tomber qu'en 1206-1207 ou en 1207-1208.

5. ab inc. D. MCCII est transporté au commencement de la phrase, avant regnante, dans Ott. et dans Brux.; manque dans Cott.

6. Nichelius, Brux.

7. Meduana, Cott. — Juhel de Mayenne, fils de Geoffroi de Mayenne et d'Isabelle, fille de Galeran, comte de Meulan (Rob. de Torigny, I, 334,_note 7), mourut entre 1219 et 1222 (Cat. app. p. 521, note).

Ce seigneur, qui figure dans des actes de Ph.-Aug. depuis 1199 (Cat. 561), avait, en mars 1203, fait hommage au roi pour tout le temps de la captivité d'Arthur (Cat. 752) et reçu en 1205 des preuves de la munificence royale (Cat. 957).

8. strenuus omis dans P.