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PHystorique- Les Portes du Temps
14 novembre 2020

9 août 1795 Belleville, le général Charette en représailles des massacres de Quiberon fait exécuter ses prisonniers

9 août 1795 Massacre de Belleville-sur-vie - Le général Charette de La Contrie en représailles des massacres de Quiberon, fait exécuter ses prisonniers

Le matin du 9 août 1795 (22 thermidor an III), alors qu'il s'apprête à se rendre à la messe célébré par l’aumônier l’abbé Remaud, Charette apprend devant le porche de l'église de Belleville, que des Royalistes capturés à Quiberon ont été fusillés.

 Il donne alors l'ordre de rassembler les prisonniers sur la place de la ville.

La chose faite, il évoque devant eux le sort des émigrés massacrés à Quiberon, puis leur déclare qu'ils vont être exécutés en représailles.

Ceux-ci sont ensuite conduits à l'écart, Charette demandant juste au capitaine de paroisse chargé de l'exécution de mettre de côté 6 prisonniers.

Les prisonniers républicains sont d'abord fusillés mais afin d'économiser la poudre, le capitaine donne ensuite l'ordre d'assommer les suivants.

 

 

Lucas de La Championnière laisse le récit suivant dans ses mémoires :

    « Jusqu'à l'affaire de Quiberon, nos prisonniers furent conservés à Belleville; leur existence y était bien pénible, ils avaient fort peu de pain, et la nuit on les renfermaient dans une chambre si étroite qu'ils avaient peine à se coucher tous à la fois ; mais enfin ils vivaient et avaient l'espoir d'être échangés ; après le traitement fait aux émigrés de Quiberon, M. Charette donna l'ordre de les faire périr ; ce qui fut exécuté de la manière la plus atroce pendant qu'on était à la messe.

Un officier eut la bassesse d'en venir faire le récit au quartier général et de se vanter d'avoir lui-même servi de bourreau : « Retirez-vous de ma présence, lui dit le Général, vous êtes indigne d'occuper une place d'officier ». On peut croire d'après cette réprimande que le genre de supplice n'avait pas été désigné. »

 

 

Charles Auvynet, ancien secrétaire de Charette mais absent de Belleville à cette époque, laisse quant à lui le récit suivant dans ses « Éclaircissements » :

    « Les malheureux, au nombre de plus de cent furent emmenés dans un bois peu distant de Belleville et assommé à coups de bâtons et de pieux pour les soldats qui formaient la garde de Charette. Ces cannibales revinrent de cette sanglante exécution en portant comme un trophée les dépouilles sanglantes de leurs victimes. »

Les six prisonniers graciés sont ensuite conduits à Charette, ces derniers sont chargés de porter un message aux commandants des camps des Essarts, de l'Oie et de Palluau, afin de faire savoir aux autorités républicaines qu'il continuera d'user de représailles si le massacre des émigrés ne cesse pas :

    « Les barbaries exercées à Vannes m'ont forcé d'en user ainsi, pour en prévenir le retour s'il est possible. Je déclare au reste, que je sacrifierai homme pour homme, toutes les fois qu'on égorgera un émigré devenu prisonnier. »

Les représailles de Belleville ne mettent pas fin aux fusillades de Quiberon, celles-ci durent du 1er au 25 août, 748 émigrés et chouans y sont exécutés.

 

Lorsqu'il apprend que Charette a ordonné le massacre de ses prisonniers à Belleville, le général Lazare Hoche écrit au général Hédouville :

    « Le maladroit ! Son cœur ne lui a pas dit qu'en nous renvoyant ces prisonniers après les exécutions d’Auray, il eût remporté contre nous la plus belle de ses victoires. Bonchamps n'y eût pas manqué. »

 

Les républicains auraient bien eu d'autres griefs plus graves et plus vrais à invoquer contre leurs adversaires, pour en faire autant; mais Charette tint du moins parole envers son roi, car il ne tarda guère à être définitivement pris, non loin de Belleville, et fusillé pour lui à Nantes, le  29 mars 1796 — germinal an IV.

 

 

 Note sur les Essarts pendant la Révolution - L’attaque du camp des Essarts juin 1795 par Charette <==.... ....==> Time Travel 29 mars 1796 : Exécution du général François-Athanase Charette de La Contrie place Viarme à Nantes

Qui est Charette de la Contrie (François, Athanase) <==

 

 


 

Pierre-Suzanne Lucas de la Championnière, né à Nantes en 1769, le 10 mars 1793, 1.500 paysans armés des paroisses voisines envahissent la propriété de Plessis-en-Brains, et le somment de se mettre à leur tête. Il part, laissant son père, sa mère, et ses deux soeurs, et le voilà chef de bande.

Il guerroie d'abord seul, puis il rejoint « l'armée » de Charette, dont il partagera désormais la fortune. Lui-même a fait revivre, dans des mémoires publiés par ses trois petits-fils, toutes les phases de cette lutte étrange et sinistre, et cela, avec une liberté d'esprit et une hauteur de jugement qui déconcertent.

 Il tient la campagne pendant trois ans ; le 20 février 1796, il se rendait, à Machecoul. Il avait la vie sauve, et revenait au Plessis, mais la maison familiale était séquestrée et vide. Devant la tourmente, la famille avait fui, errante : la mère était morte d'épuisement à La Flèche ; le père avait été massacré sur la route du Mans ; les deux soeurs, arrêtées, avaient été jugées et guillotinées à Alençon. Au bout de six ans, Pierre-Suzanne Lucas de la Championnière fut réintégré dans ses biens ; il vécut au Plessis, et fut député de la Loire-Inférieure sous la Restauration.

 

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