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PHystorique- Les Portes du Temps
12 octobre 2020

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – L'abbaye Saint-Léonard des Chaumes

 Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – le Canal Marans à La Rochelle - Pont de Grolleau l’abbaye de Saint Léonard des Chaumes

Le bourg de Dompierre sur Mer est situé à huit kilomètres du port de La Rochelle, à un kilomètre environ du canal maritime de La Rochelle à Marans et le long de la route  D202 de Paris à La Rochelle. Il est desservi par une gare du chemin de fer de Nantes à Bordeaux bâtie à 33 mètres d’altitude, au-dessus du tunnel, long de 900 mètres, par lequel le canal traverse la ligne des hauteurs qui forment le partage des eaux du pays d’Aunis. Ce bourg s’appelait autrefois simplement Dompierre ou Dompierre en Aunis. (Dompierre en Aulnix)

En 1868, pour distinguer des autres Dompierre qui se trouvent sur la voie ferrée dans le reste de la France, on lui donna le nom de Dompierre sur Mer à l’occasion de l’établissement du chemin de fer sur son territoire et de la gare placée sur le canal maritime.

 

Les bords du canal sont sans contredit le plus grand attrait de Dompierre.

En effet, ce canal offre des agréments de plus d’une sorte, non seulement aux habitants du pays, mais aussi à ceux de La rochelle et des environs ; car, outre celui d’y prendre du poisson, il présente encore l’avantage de belles promenades ombragées. En arrivant du côté de La Rochelle et en suivant le chemin de halage, on traverse le tunnel et plus loin l’on rencontre les diverses sources dont les eaux, tombant en cascatelles, vont se mêler à celles du canal.

Le pont de pierre qui livre passage à la route nationale et le pont métallique que traverse le chemin de fer au-dessus de cette même route sont construits sur l’emplacement du gué de Grolleau, à deux pas de l’ancienne seigneurie de ce nom, jadis l’une des terres les plus agréables de toute la province d’Aunis.

 

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – le Canal Marans à La Rochelle - Pont de Grolleau (2)

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre.

Le nom de Dompierre indiquerait-il que ce lieu fut une bourgade habitée à l’époque gallo-romaine et peut-être même dès l’époque celtique ? il existait autrefois, parait-il, un tumulus au lieu appelé La Motte.

Ou bien ne faut-il voir dans le bourg de Dompierre (domus Petri) qu’une agglomération formée autour de l’église dédiée à l’apôtre saint Pierre ? Cette dernière hypothèse est assez vraisemblable.

C’est au XIe siècle seulement qu’il faut placer la fondation du prieuré du Petit Maillezais à Dompierre.

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – le Canal Marans à La Rochelle - Pont de Grolleau (1)

Ce prieuré, établi par les moines de l’abbaye de Maillezais en Bas Poitou, fondée elle-même en 1010, formait un bénéfice qui passa d’abord aux mains du Chapitre de Maillezais, dont les religieux étaient les premiers chanoines, après la création de l’évêché, en 1317, puis en celles du Chapitre de La Rochelle, lors de la translation de cet évêché, en 1648-1650.

Les moines de Maillezais, ne se bornant pas à prêcher l’Evangile aux habitants de Dompierre, introduisirent peut-être, développèrent surement, comme les bénédictins à cette époque, la culture de la vigne dans le pays. Il est probable, en effet, qu’avant le Xe siècle tout le nord de l’Aunis était peu cultivé.

Ce développement ne fit que s’accroitre lorsque, vers 1036, Eudes ou Othon d’Aquitaine, fonda, croit-on, l’abbaye de Saint Léonard des Chaumes.

Dompierre Saint Léonard des Chaumes canal de Marans à La Rochelle

Cette antique monastère, dont il ne subsiste plus que le nom, fut sans doute bâti au milieu de terres incultes, comme semble l’indiquer le surnom « des Chaumes » (1). Il est seulement certain qu'en l'année 1168 il s'affilia à l'ordre de Citeaux, branche de Pontigny.

L'abbaye Saint-Léonard n'était pas située sur la paroisse de Dompierre, mais sur le territoire (intra fines) de celle de Notre-Dame-de-Cougnes (La Rochelle), qui s'étendait encore jusque-là au moment de la Révolution (2).

S'il est vrai qu'un duc d'Aquitaine avait fondé l'abbaye, il n'est pas moins certain que les seigneurs voisins du château de Dompierre en eurent, plus tard, le patronage.

 Les abbés de saint-Léonard étaient, en effet, tenus envers ces seigneurs à l'hommage de deux éperons dorés.

Richard Plantagenêt (Coeur de Lion), roi d'Angleterre, accorda à ce monastère des privilèges et des libertés qui furent plus tard confirmés par Othon, duc d'Aquitaine, suivant lettres datées de Benon et de Mauzé .

 Jean sans Terre d'Angleterre lui fit ensuite don de vingt-cinq livres à lever chaque année à La Rochelle (3).

Parmi les autres bienfaiteurs illustres de Saint-Léonard, on compte Savary de Mauléon et les seigneurs de Surgères, de Marans ( 4), de Mauzé, de Nuaillé, etc ... (Gallia Christiana, t. II (5).

L'église de Dompierre fut construite au XIe siècle. Cet édifice n'offre actuellement presque aucun intérêt archéologique. Il ne reste des constructions primitives qu'une fenêtre romane sans archivolte du côté du midi, près de l'angle du portail principal (ouest); elle est entrés bon état de conservation, mais aujourd'hui bouchée.

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – le Canal Marans à La Rochelle - Pont de Grolleau (6)

Le portail du midi présente les caractères du XVe siècle, ainsi que deux fenêtres en ogive à la suite de la fenêtre romane.

 A l'intérieur du clocher, on aperçoit quelques vestiges d'arcatures de la même époque. Le bâtiment se compose d'une nef principale rectangulaire de 34 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur.

Le chevet avait été pourvu, au XVe siècle, d'une grande fenêtre il trois baies dont le glacis se dessine à l'extérieur.

Après différents remaniements ou réductions, cette grande fenêtre avait été complètement bouchée: mais on vient (mai 1895) d'y percer une nouvelle ouverture à deux baies, du style ogival du XIVe siècle, avec vitrail (6).

A la nef principale avaient été accolées, au XVe siècle, deux autres nefs; celle du midi subsiste seule (10m80 x 5m60), terminée, en ayant, vers le milieu de la grande nef, par le clocher, au pied duquel est le portail méridional.

Fondation du Prieuré du Petit Maillezais et de l’église de Dompierre sur Mer en Aunis – le Canal Marans à La Rochelle - Pont de Grolleau (5)

Etrange construction que ce clocher quadrangulaire, extrêmement étroit, flanqué d'un seul, mais énorme contrefort en glacis !

 

Après la prise et la ruine de Châtelaillon par Guillaume X, duc d'Aquitaine et comte de Poitou, Dompierre, encore membre dépendant de cette baronnie, en fut détaché avec les autres paroisses qui formèrent depuis le Grand-Fief d'Aunis (7) .

 Dompierre dépendait, en effet, du Grand-Fief d'Aunis, domaine du comte de Poitou.

En 1210 Béatrix, dame de Machecoul, Luçon et de la Roche-sur-Yon, propriétaire du grand fief d'Aunis, Dompierre et Tonnay-Boutonne, fonda avec Guillaume de Mauléon, seigneur de Talmont, son premier mari, une abbaye dans la forêt de la Roche-sur-Yon.==> 1235 - Charte testamentaire de Béatrix, dame de Machecoul, de Luçon et de la Roche sur Yon aux religieux des Fontenelles

 

Avant 1224, Hugues d'Allemagne en était le seigneur, lorsque Louis VIII, roi de France, vint mettre le siège devant La Rochelle.

 Le monarque campa à Dompierre, ainsi que le constate une charte datée de ce camp: « Actum. in castra apud Dompetrum, prope Rupellam. » (8)

Il y arriva le.15 juillet 1224 ; les Rochelais se rendirent le 3 aout suivant.==> Juillet- Aout 1224 - Prise de Saint-Maixent, Niort, Saint Jean-d’Angely et La Rochelle (Louis VIII – Savary de Mauléon)

 

Hugues d'Allemagne vendit son fief de Dompierre au comte de La Marche.

 

Saint Louis l'enleva-t-il à ce dernier, en même temps  le Grand Fief d’Aunis, après sa victoire de Taillebourg ?

Cela est probable : mais le terrier du Grand-Fief d’Aunis, de 1246, démontre que la terre de Dompierre n’avait pas été réunie au Grand-Fief et dut être administrée distinctement.

 

 En 1249, Jeanne de Thouars, dame de Luçon et de la roche sur Yon femme de Maurice de Belleville, passa avec Alphonse de Poitiers un traité par lequel elle transporta au comte ce qu'elle possédait au Grand-Fief d'Aunis et en la ville de Dompierre, diocèse de Saintes, et au châtel de Tonnay-Boutonne

Hugues d'Allemagne n'existait plus en 1258, époque ou Geoffroy Vigier, valet, possédait le fief de Dompierre. Mais son fils Hugues, valet, marié à Isabelle, avait encore des droits à Dompierre.

Les deux époux eurent, en effet, quelques années après, donation à l'abbaye de Maillezais de la moitié du complant dans une vigne sise près de Dompierre et appartenant à ladite abbaye. (Jourdan, Notes biographiques, v d’Allemagne.)

La terre de Dompierre devait être alors partagée entre divers membres de la famille d'Allemagne.

Une charte de l'abbaye Saint- Léonard-des-Chaumes, de l'année 1226, mentionnait qu'Hélie II, évêque de Saintes, était l'oncle paternel de Guillaume, seigneur de Dompierre en Aunis. (Gallia Christ.)

 

Plusieurs d'Allemagne portaient, vers cette époque, ce prénom de Guillaume. (Beauchet-Filleau et Jourdan, v d'Allemagne.) .Joffray ou Geoffroy vigier, valet, était« seignor de Faye et de Dompierre » vers 1300 (9).

==> 14 août 1344. Retraict donné à messire Loys de Machecoul et dame Jehanne de Baussay par messire Guillaume de Verne, des choses qu'ilz lui ont vendues en la chastellenie de Benés.

En 1346, « le vendredi emprès la feste de la Magdelene, nobles persones Margarite de Montandre et mon sour Poins Vigier, chevalier, son fils, dame et seignour de Faïe et de Dompere en Aunis, échangent avec « Estepne Bonnin, clerc bourgés de La Rochelle, demeurant à Lardelère (I'Ardilière), la moitié dou siste et la moitié dou neutvain de tout le comptant dou fié do Lardelère, lequel lié est estant et parséans en leur seignerie et juridiccion. » (Bibliothèque de La Rochelle, Mss. n° 285, roi. 1.)

Geoffroy Vigier, seigneur de Dompierre et de Faye, en 1364, vendit la terre de Dompierre à un prètre anglais, nommé Jehan de Ladhart (Arcère l’appelle de Ludhan (10), qui en était seigneur en 1369. ( Jourdan, Notes biographiques, v Vigier)

 

C'est, en effet, à la date du 6 février 1369 que Charles V donna Dompierre à Raymond de Mareuil, chevalier.

Le roi venait de confisquer cette terre au prêtre anglais et l'avait réunie à ses domaines, au chapitre des « forfaictures et biens d'ennemis et rebelles à La Rochelle. »

 (Tour Duguesclin château de Benon)

 Mais lorsque La Rochelle se fut rendue à Duguesclin, Charles V, voulant peut-être récompenser le maire de la part importante qu'il avait prise à la reddition de la ville et oubliant la première libéralité au profit de Raymond de Mareuil, « donna ladite terre à hèritaige à sieur Jéhan Chauderier, en estimacion de CCCC livres tournoix par an. »

1372 LE TREUIL AU SECRET Bertrand Duguesclin et Olivier de Clisson à la conquête du château de Vauclair de la Rochelle.  <==

 

8 janvier 1373 Confirmation du don de la terre de Dompierre-sur-mer fait à Jean Chauderier, bourgeois de la Rochelle, en récompense de ses services et aussi parce qu'il y avait des droits à cause de sa femme, Jeanne de Parthenay, fille de Guy Larchevéque, seigneur de Taillebourg, à laquelle elle avait été assignée comme dot par son père ; et révocation des autres dons qui avaient été faits de cette terre au sire de Parthenay, à Guillaume de Séris, à Alain de Taillecol, dit l'abbé de Malepaye, etc.

 

  • B AN JJ. 104, n° 51, fol. 23
  • a P. Guérin, Archives historiques du Poitou, 19, p. 263-271

D'après a.

Karolus, Dei gratia Francorum rex. Nostras alias litteras dilecto et fideli nostro Johanni Chaudererii, burgensi ville nostre de Rupella, nos concessisse memininus, quas eciam sanas et integras vidimus, formam seu tenorem qui sequitur continentes :

Karolus, Dei gratia Francorum rex. Notum facimus universis, presentibus pariter et futuris, quod cum occasione rebellionis per Edwardum de Anglia et Edwardum, ejus filium, se gerentem ducem Acquittanie, contra nos nuper facte, ipsum ducatum et alias terras, quas ipsi de Anglia in regno nostro et sub nostra superioritate et ressorto ante dictam rebellionem tenere et possidere dicebantur, provida ac matura consilii nostri deliberacione habita, declaraverimus predio nobis causa forefacture confiscatas et applicatas fuisse, et tam propter rebellionem quam guerram per eos et alios adherentes adversus nos et dictum regnum nostrum suscitatam, ipsos ac dictos sibi adherentes inimicos nostros et dicti regni nostri reputemus et de facto verissimiliter teneamus ; et ob hoc omnes terras et possessiones, quas prefati adherentes in dicto ducatu et alibi tenent et possident forefecerint et sint nobis ipse perpetuo acquisite, ad nostramque pervenerit noticiam quod Johannes de Ludham, presbiter anglicus, ad presens receptor dicti Edwardi in Xanctonia, adheret dictis de Anglia contra nos, sicut potest (11) ;

 quapropter terra de Dompnopetro prope villam nostram Ruppelle ceteraque ipsius bona, que tenet et occupat, ad nos tanquam confiscata pertineant, cum suis pertinenciis universis.

Nos, animadvertantes grata, placida et laudabilia servicia, nedum nostris predecessoribus (12) sed et nobis à longevis citra temporibus ante tractatum pacis inter clare memorie dominum genitorem nostrum et dictum Edwardum jam dudum habite, per dilectum nostrum Johannem Chaudererii, burgensis dicte ville nostre de Ruppella (13), multimode et fructuose impensa, prout sumus ad plenum certificati, prefato Johanni, licet absenti et in dicta villa de Ruppella nunc commoranti, pro se heredibusque et successoribus suis et ab eo causam in futurum habentibus et habituris, predictam terram nobis, sicut premittitur, confiscatam et acquisitam cum ipsius terre omni dominio, proprietate, juridicione alta, media et bassa, mero et mixto imperio, vassallis, hominibus, subditis, homagiis, feudis, retrofeudis, censibus, redditibus, proventibus, exitibus, domibus, possessionibus, terris, pratis, pascuis, aquis, molendinis, stangnis, nemoribus, usagiis, usibus, saisinis, juribus, libertatibus, accionibus, ad dictam terram spectantibus, aliisque pertinenciis suis, cujus quidem terre et ejus pertinenciarum quater centum librarum rendualium vel circa valor annuus esse potest, dedimus et concessimus, et ex certa sciencia, spéciali gracia et regie potestatis plenitudine, damus et concedimus liberaliter per presentes, prefatam terram cum dictis suis pertinenciis per ipsum Johannem, ac dictos heredes et successores suos tenendam, retinendam, possidendam ac perpetuis temporibus, tanquam rem suam propriam, pacifice obtinendam, nichil retinentes in premissis, nisi dumtaxat homagium pro terra hujusmodi nobis et nostris successoribus debitum, pro superioritate et ressorto prestandum.

Quod ut firmum et stabile perpetuo remaneat, sigillum nostrum presentibus litteris duximus apponendum.

 Salvo in aliis jure nostro et in omnibus quolibet alieno,

Datum in Castro nostro Vincennarurn, decima sexta mensis maii anno Domini millesino ccco septuagesimo, et septimo regni nostri (14).

Notum igitur facimus quod nos, attentis tam placidis quam fructuosis per dictum Johannem nobis prestitis serviciis, ex quibus nos sibi teneri quamplurimum reputamus, volentes, tam ex hoc quam aliis certis et justis causis nos ex certa sciencia moventibus, donum nostrum predictum ac omnia et singula in prefatis litteris comprehensa, vim et effectum firmiter habere, donum ipsum predictaque omnia et singula, modo et forma quibus in eisdem litteris continetur, laudamus, approbamus, ratifficamus ac ex certa scientia, auctoritate regia et speciali gracia nostreque regie majestatis plenitudine, tenore presentium, confirmamus, ac ea firma et valida declaramus et decernimus, perpetuis temporibus duratura, ac preterea dictam terram cum dictis suis pertinenciis dictum donum nostrum continuando, tam consideracione premissorum quam ex eo quod ipse Johannes, virtute certe donacionis per defunctum Guidonem Archiepiscopi, dominum deTailleburgo, defuncte Johanne de Partenayo (15), sue filie, quondam dicti Johannis uxori, pro dote sua, inter alia ab olim sibi facte, in ipsa terra ejusque pertinenciis jus, ut audivimus, asserit et vendicat se habere, donamus et conferimus de novo, si sit opus, quibuscunque donis aut assignacionibus sub quacunque forma verborum et quacunque occasione seu causa, dilectis et fidelibus nostris domino de Partenayo, Guillelmo de Ceris (16), militi et consiliario nostro ас primo presidenti in Parlamento nostro Parisius, Mauricio de Parcu (17), militi et cambellano nostro, Raymundo de Marolio (18), militi, Alano Tailecoul, aliàs vocato l'abbé de Mallepaye (19), Yvoneto Le Corric (20) et quibuscunque aliis personis, cujuscunque status aut condicionis existant, de terra hujusmodi ejusque pertinenciis per nos aut germanos et locumtenentes nostros, vel alios quoscumque super hoc potestatem habentes, factis non obstantibus in hac parte.

Quocirca dilecto et fideli nostro gubernatori prefate ville nostre de Rupella ceterisque justiciariis et officiariis nostris et eorum locatenentibus, presentibus et futuris, damus tenore presentium in mandatis, si opus fuerit, committendo, ut prefatum Johannem, pro se dictisque heredibus et successoribus suis, dono et concessione nostris hujusmodi uti et gaudere pacifice faciant, ac in realem et corporalem possessionem prefate terre ejusque pertinenciarum ponant et inducant, aut poni et induci mandent et faciant realiter et de facto, ipsumque in eadem manuteneant et defendant, amotis superius nominatis et quocumque alio detentore, quosquam nos tenore presencium amovemus, et ipsum de dicta terra cum pertinenciis suis, pro se et suis, per tradicionem presencium investivimus et investimus.

Dantes preterea in mandatis omnibus vassallis et subditis dicte terre et pertinenciarum ipsius, et eorum cuilibet, prout ad eum pertinuerit, ut de cetero fidelitatis juramentum et homagium que racione dicte terre prestare tenentur, prefato Johanni et suis prestent et facient, et eidem et suis, tanquam verte dominis, in omnibus obediant, modo et forma in talibus consuetis, et nos eosdem vassallos ac homines, et eorum quemlibet ab homagio hujusmodi nobis prestando, dum modo predicto Johanni et suis heredibus et successoribus ipsum prestent et facient, absolvimus perpetuo et quitamus, donis aliis per dictos predecessores nostros et nos eidem Johanni actenus factis, si que sint, quamquam hiis presentibus minime specificentur, ordinacionibusque, defensionibus et mandatis factis vel faciendis non obstantibus quibuscunque.

 Et ut premissa omnia robur perpetue stabilitatis obtineant, sigillum nostrum hiis presentibus apponi mandavimus.

Salvo in aliis jure nostro et in omnibus quolibet alieno.

Datum Parisius, in castro nostro de Lupara, octava die mensis januarii anno Domini millesimo ccc. septuagesimo secundo, et regni nostri nono.

Per regem, in suo consilio. J. Tabary.

 

 

Cette seconde donation devint la source d'un procès qui fut longtemps pendant en Parlement. Un arrêt du 30 aout 1399 décida enfin que la terre de Dompierre appartenait au sieur de Mareuil. Son fils Geoffroy en reprit possession, en vertu tant de l'arrêt obtenu du Parlement contre les héritiers de messire Jéhan Chauderier (Helyes et Loys Chanderier, frères), que d'une nouvelle donation du roi. (Bibliothèque de La Rochelle, Mss. n° :300, fos 3 à 18. Copie du XVe siècle, d’enregistrements de contrats ou d'arrêts de la Chambre des comptes, 1408-1414.)

Daniel Massion (hist. de l'Aunis et de la Saintonge, t. III), sous la date de 1380, fait du différend relatif à la terre de Dompierre un récit conforme dans l'ensemble, mais avec quelques divergences de détail.

« Le sage roi Charles, dit-il, dans les dernières années de sa vie, régla un différend dans lequel était intéressé l'un des plus notables habitants de La Rochelle.

Le roi Jean avait donné à son amé et féal chevalier Raymond, sieur de Mareuil, en Bas-Poitou, pour lui et ses hoirs à perpétuité, toute la terre qu’un certain seigneur de la Faye,  mort au service du roi d'Angleterre,  avait possédée dans la seigneurie de Dompierre en Aunis.

Plus tard, le traité de Brétigny ayant fait passer cette terre sous la domination anglaise, elle avait été acquise par un prêtre anglais, appelé Jehan de Ladhart, qui remplissait, en Saintonge, l’office de receveur fiscal pour Edouard, prince d’Aquitaine.

Duguesclin ayant rendu le pays d’Aunis à la couronne de France, Raymond de Mareuil voulut reprendre sa terre ; mais elle lui rut disputée par l'ex-maire de La Rochelle, .Jehan  Chauderier, qui la revendiqua pour cause de certain don royal qu'il disait lui avoir été fait.

Sur ce, procès s'étant mû en Parlement, Charles V estima que Raymond de Mareuil, étant premier en date sur ledit don, devait avoir la préférence.

En conséquence, par lettres données à Saint-Denis, le 21 février 1380, il révoqua toutes les donations qui avaient pu être faites de la terre de Dompierre et octroya de nouveau cette terre à Raymond de Mareuil et à sa femme, avec un hôtel assis en la ville de La Rochelle, que ledit prêtre anglais y avait acquis, le tout en recompensation des châtel et châtellenie de Courtenay, que le roi Jean leur avait anciennement donnés et qu'ils avaient perdus par les événements de la guerre. » .(21).

Le 4 novembre 1408, Geoffroy de Mareuil, fils de Raymond, donnait à maistre Jehan Gadiffer et à Guillaume Prévost procuration «: de vendre, cède et transporter au Roy, et à Messires de  la Chambre des Comptes à Paris pour luy, toute la terre et seigneurie et appartenances de Dompierre en Aulnys, avecques  tout tel droyt de seigneurie ..... pour le pris et somme de troys mille livres tournoix. »

Cette vente eut lieu le samedi 17 novembre de la même année.

Le 7 aout 1409, la Chambre des Comptes mandait à Thierry Jarnigaut, licencié en lois, commis pour conduire la Justice au gouvernement de La Rochelle, à Pierre Lymosin, aussi licencié en lois, procureur, et à Jehan Regnaudeau, clerc, lieutenant d'honorable homme Jehan Mérichon, receveur du roi en Saintonge et audit gouvernement de La Rochelle, d'avoir à « s'informer et s'enquérir des charges dont la terre de Dompierre était grevée, quels étaient la valeur actuelle de la dite terre et ses revenus, en quelles noblesses, dignitez, justices et prérogatives elle consistait, et sur toutes les circonstances et deppendances. »

Quelque temps après, la Chambre des Comptes recevait en réponse le rapport suivant (22):

« Nous avons enquis le plus diligemment que nous avons peu et nous sommes informez sur le contenu en icelles (les lettres de la Chambre des Comptes) avec plusieurs qui ont gouverné et receu les esmolumens de lad. terre de Dompierre ou temps passé et à présent la gouvernent et à plusieurs autres qu'il nous semble dévoient sçavoir de l'estat de lad. terre. Et a ceste fin visité plusieurs des papiers et comptes des dictz recepveurs, et de l'estat, valleur et cherges de lad. terre avons trouvé ce qui s'ensuyt :

» Premièrement il est vray que lad. terre do Dompierre est située et assise près de lad. ville de La Rochelle et vient jusques à demye lieues près de lad. ville et a bien de long une grousse  lieue et de large demye lieue ou environ, et y a tout droyt de chastellennie, justice et juridicion haulte, moyenne et basse, seel, contractz, grans assises tenues et relevées chacune sepmaine, et est tenue de foy et hommaige lige du Roy nostred. seigneur sans moyen à XL livres tournoix monnoye courant et une once d'or touttefoys que le cas advient de rachapt. Et est icelle terre tenue du bailliage du Grant-Fief d'Aulnys appartenant aud. seigneur. Et est enclavé en lad. terre le Petit-Fief le Roy aussy appartenant aud. seigneur. Et a led. seigneur en icelle terre plusieurs cens, vinées et mangiers à cause dud. Petit-Fief le Roy.

Item et les autres revenus, noblesses, prérogatives de lad.  terre sont c'est assavoir de cens nobles en deniers et poulaille et mangier, troys pippes de vin de terraiges, complans, garfaiges, famidroyt et honneurs, hommaiges et troys Ioyres .....  chascun an; lesquels cens et maugiers tant en deniers comme en poulaille valent environ XL livres tournoix ; lesd. terraiges de vingt à XXV boisseaux de blé, et lesd. complans ou temps passé se pouvoyent valloir par an, si comme l'on dit ... à vingt tonneaux de vin communément, mais par les dernières années nous avons trouvé n'ont vallu telle année. .. que troys tonneaux, et l'autre sept tonneaux; et l'autre c'est assavoir la dernière année douze tonneaux ou environ. Lesd. gartaiges peuvent valloir de trente à XL sols, les regardes environ XVs.  Et au regard du faizmydroit l'on dit qu'il souloit valloir environ XXX livres, mais de présent à peine en vault XV livres tournoix. Et lesd. troys foyres ont acoustumé valloir de dix à douze livres par an.

Item lesd. ventes et honneurs et lesd. hornmaiges sont incertains, desquelx hommaiges nous avons peu trouver que dix qui sont en ung grant livre en parchemyn du temps de feu messire Jehan Chauderier, ... combien que l'on dit qu'il y doyt avoir plus de vingt hommaiges, mais nous n'ayons peu trouver livres ne papiers qui en fa cent mencion, Et sont lesd. hommaiges tous abonnés ... à bien petits devoirs, si comme l'on dit.

Item y est l'ostel et herbergcment de lad. terre, lequel est tout froust et gast, mais néantmoingts en pouvait-on encore trouver, si comme l'on dit, cent solz touruoix de rente, et y est aussv la garenne, combien que d'icelle est peu de chose, car ce n’est qu’ung buisson entre les vignes et n'a pas long temps que lad.garenne a esté fruict.

Item lad. terre soulloyt estre aussy comme toute en vignes et au temps qu'elle estoit bien cultivée et labourée elle estoit de bonne valleur. Et par led. hommaige on dénombrement  prescript de lad. terre qui est registré oud. livre et est de la dacte du XXVIIe jour d'avril l'an mil CCCCLXXIII (lisez: mil CCCLXXIII), le dit feu messire Jehan Chauderier qui estoit lors seigneur de lad. terre en déclaroyt la valleur à III c livres de revenu, mais despuis lad. terre est moult diminuée et la plus grant partie des labouraiges qui estoient tous en vignes, comme dit est, demourent en désert et tellement qu'il n'y a guères plus du tiers de lad. terre en labouraiges et encores tousjours se diminuent, car le peuple est accablé par les cherges qui y sont moult grans, comme... cens, vinées, mangiers et autres devoirs.

 Item et lad. terre fut par long temps en plaict et débat entre feu messire Raymond de Mareuil et les Chauderiers ..... Et despuis qu'elle est écheut es mains dud. de Marueil, elle a tousiours esté en la main du roy et est encores pour les debtes et exécutions et gouvernée soulz lad. main par commissaires qui ne sont outrement que d'en recevoir les esmolumens et en lever tout ce qu'ilz ont peu, qui a esté cause de la perdicion de  plusieurs cens et devoirs appartenant à lad. terre ...

Item et quant est la valleur de lad. terre, nous avons trouvé, il nous semble, scelon noz adviz, qu'elle peult bien encores de » présent valloir (23)     de revenu. Et si avons trouvé.. ... que si lad. terre estoit bien gouvernée et que l'on leist mectre et bailler les héritaiees et déserts d'icelle à la cense, qu'elle pourroyt estre de meilleur et de pins grant valleur qu'elle n'est à présent, car le peuple de lad. terre et d'environ désire moult  qu'elle ne soit au roy et que lesd. héritaiges ni déserts fussent mys et baillez à lad. cense pour y planter et labourer, ainsy qu’il nous a esté et rapporté et que l’on dit communément

A la suite de culte description de la seigneurie de Dompierre et du détail de ses revenus, venait le tableau des charges qui grevaient.

Charges ancyens deuz sui lad. terre de Dompierre, avant qu'elle veinst en la main dud. feu messire Raymonde Marueil: 

A l'abbé de Sainct-Léonard des Chaulmes VII xx une solme de vendenge de rente;

A l'evesque de Maillesoys XXX solmes de veudenge de rente;

Au recteur dud. lieu de l'église de Dompierre XVIII solmes de vendange de rente ;

Solme de vendenge vault par commune année ne trop grant ne trop petit . . . . . . . . . . . . VII sols VI deniers. »

Item est deu de Maillesoys XV sols de rente. Charges ..... pour gaiges d'officiers :

Au sonneschal de lad. terre de Dompierre. X livres tournois;  ..Au baillif et juge……  X livres tournois.  Au recepveur . . . . . . . . . . . . . C sols

Au procureur . . . . . . . . C sols

Charges qui ne sont point enciennes dont lad. terre a esté chargée despuis qu'elle est venue en la main dud. messire  Raymon de Marueil :

C'est assavoir aud. de Maillesoys que led. messire Raymond luy vendit à perpétuité sur sad. terre de Dompierre et sur tous ses autres biens qu'il y obligea par un contract... XXX livres tournoix de rente.

Item plus aud. de Maillesoys par un autre contract de vente faicte par led. de Marueil sur tous ses biens qu'il y obligea et especialement lad. terre de Dompierre, cent livres de rente que l'on dit qui sont admortiz, desquelles rentes est deu plusieurs années, mais nous ne pouvons sçavoir ...

Item et est ... que led. de Marueil a admorty plusieurs cens et devoirs appaitenans à lad. terre, si comme l'on dit, puis peu de temps encza dont nous ne pouvons sçavoir la vérité; toute fuoys nous avons trouvé qu'il a diminué à IIII sols IIII livres de rente ou cens que devoit ung appelle Pierre Joubert et afranchi deux on troys quartiers de vignes qui estoient à comptant, et dit-on qu'il en y a plusieurs autres.

Item et est aussy assavoir que les Chauderier ont la sixte partie sur Loule lad. terre de Dompierre, tant sur les cens complans que autres revenuz, qui fut japiecza acqueste par feu messire Jehan Chauderier de certaines gens qui l’avoient sur lad. terre sans en payer, si comme l’on dit, ventes ne honneurs, et est en doubte si le roy le pourroyt avoir par puissance de fief.

Telle était la consistance de la seigneurie de Dompierre en 1408.

L’état de cette terre n’était pas brillant et le peuple, surchargé d’impôts, laissait les deux tiers des vignes en friche. Mais telles étaient aussi les charges ancinennes ou récentes qui diminuaient les revenus seigneuriaux. Ces charges étaient si grandes que le roi devait bintôt rendre sa terre à Geoffroy de Mareuil, envers qui il était débiteur d’un reste de sept cent quarante livres tournois, « tant pour cause des transports et vendicions que feu Raymon de Marueil, chevalier, son père, nous feist, disait le roi, du viaige que luy et sa femme avoyent en leurs vies en la terre de Courtenay…. Comme pour la terre de Dompierre en Aulnys. Pourquoi, ajoutait le monarque dans ses lettres à la Chambre des Comptes, nou, actendu les bons et agréables services que sond. feu père et led. Expousant nous ont faictz ou temps passé et espérons que encores nous face led. Exposant ou temps advenir (14).

Actendu aussy les grant cherges enciennes qui sont sur lad. Terre de Dompierre, à iceluy expousant avons quicté et par ces présentes quictons le dicte marché et transport faictz à nous de la dicte terre de Dompierre et voulons qu’il soit nul et de nul effet pour nous et que led. Suppliant puisse faire doresnavant de lad. Terre à son plesir volunté…

Donné à Paris, le XIIIe jour de septembre l’an de grâce mil CCCC et XIIII… »

 

Geoffroy de Mareuil était ainsi redevenu seigneur de Dompierre, en 1414. La châtellenie avait, dès cette époque, considérablement diminué d’étendue par la distraction de plusieurs portions au profit d’autres seigneurs, qui les tenaient à foi et hommage du château de Dompierre.

C’est ainsi que Jehan Chaudrier, pendant qu’il possédait la seigneurie, avait reçu, le 2 mai 1373, l’hommage de la file de Guyon de Lomaria, baillé par Johan de Lomaria, bourgeois de La Rochelle, son tuteur, pour la moitié d'un tiers du fieu vulgairement appellé le fieu aux Trois-Seigneurs, soient complans, terraiges, cens, ... loiz et coustumes de foires, faymidroit », et pour «  partie de la moitié de la Fromagère, au devoir de cent sous aux mutations et à foi et hommage plain à muance d'homme. » (Bibliothèque de La Rochelle, Mss. n° 285).

Le 31 aoùt 1375, Guillaume de Saint-Simon le jeune avait aussi rendu hommage à Chaudrier, pour le fief de Griffer, tenu à foi et hommage lige, au devoir de six livres à muance de seigneur. (Ibid.)

Aimeri Rechin et Marguerite Brune, sa femme, dame de la Rivière de Dompierre, rendirent hommage au même le 1er septembre 1378, pour: « 1° Le fié de Fontorn, à hommage lige, au devoir d'un espervier for ou à vingt et cinq souls en cas que ge n'auroie le dit espervier: 2° Le fié appellé Pocherea (autrement  Tueloup), à hommage, au devoir d'un art et un bouffon; » 3° Le fié de Puybertea, à hommage lige, au devoir de soixante soulx et uns esprons (éperons) dorez : et plusieurs enclaveures appartenant audit lié: Cloupinson, Sauzea, le Treuil Macaing; et en oultre esdiz liez la jurisdicion basse. » (Ibid.)

D'autres seigneuries ou fiefs relevaient de même du château de Dompierre ou en relevèrent dans la suite, tels que les seigneuries de Grolleau, de la Motte-Cajat et la Bugaudière, de la Pinaudière ou Péraudière, de la 'I'ourtilière, de la Rivière (en partie), l'abbaye royale de Saint-Léonard-des-Chaumes, et les fiefs de Candé, du Cloud ou Puilboreau, de la Gabardelière, de Lardilière, des Douhes, de Saint-Hilaire, le bailliage de Cheusses (en partie), etc ..

 

La famille de Mareuil resta en possession de la châtellenie de Dompierre pendant presque tout le XVe siècle.

Un registre des insinuations de 1429 fait mention de « Messire Geollroy de Marœil, seigneur de Dompierre. » (Jourdan, Notes biographiques .)

Le 6 août 1462, Jacquette Rousselle, fille de noble homme Jean Rousseau, fit hommage à « puissant seigneur Monseigneur de Mareuilh, de Villehoys et de Dompierre en Aulnis, » pour une maison à Dompierre, pour le fief Sauzeau et pour les « dismes » d'aigneaux, layues et poreeaux naissans et croissans chascun » an au village de Chaignollet. »

Guy de Mareuil (qu'Arcère a appelé à tort « Merveilly » et « Martial » ), rendit hommage au roi le 17 juillet 1469 et le 15 aout de la même année.

Jeban de Mareuil, baron de Montmoreau, était encore seigneur de Dompierre en 1489. A cette époque, en effet, les religieux, abbé et couvent de Saint-Léonard-des-Chaumes soutenaient contre lui un procès par devant le gouverneur de La Rochelle, relativement à une rente annuelle et perpétuelle de cinquante livres tournois qu'ils prétendaient avoir droit de prendre sur la terre de Dompierre et dont les arrérages se montaient alors à la somme de onze cents livres et plus.

Jehan de Mareuil disait, pour sa défense, « que il cause de la dite terre et seigneurie de Dompierre, il estoit seigneur du fief et de ses appartenances appelé le fief Griffier, lequel fief les dits religieux. détenoient aultrefois. » Sur ce différend porté aux requêtes, à Paris, intervint, le 27 juillet 1489, une transaction amenée entre les parties pour  l'advis et délibération de leur conseil et aussi de plusieurs notables gens et amys. »

 

 

Monographie de Dompierre-sur-Mer (Charente-Inférieure), par l'abbé Henri Choinard et Ernest Tauzin,

 

 

 

 ==> Juin 1270 - TRAITÉ entre les abbés de Maillezais, de Saint-Michel-en-l'Herm, de Saint-Léonard de la Chaume et Guillaume de Liège maître des Templiers de la Rochelle, concernant les canaux nécessaires pour la conservation de leurs marais situés dans l'île de Marans.

 

 

 


 

Le 17 juillet 1805, Napoléon 1er signe un décret ordonnant la construction d'un canal de navigation de Marans à La Rochelle

Le 28 messidor an XIII (17 juillet 1805), Napoléon 1er signait un décret ordonnant " la construction d'un canal de navigation de Niort à la Rochelle " (1). C'était l'aboutissement d'un très ancien projet.

 

(1) Terre- Nouvelle, écart situé à une faible distance de Saint-Leonard-des-Chaumes, et désigne dans un titre du Xe siècle sous le nom de Terra nova, indique bien que ces lieux étaient nouvellement exploités.

(2) Il est bon de rectifier ici l'erreur commise à la table onomastique du vol. XXIII des Archives historiques de la Saintonge, qui place l'abbaye Saint léonard dans la commune de Vérines, canton de La. Jarrie. L'abbaye y possédait simplement un fief de ce nom.

(3) Au XVIIIe siècle, il existait à La Rochelle (et il existe encore aujourd'hui) un quartier ou rue remarquable par son nom de Saint-Léonard, mais où les moines des Chaumes ne possédaient aucun droit, quoiqu'ils eussent pu en revendiquer pur plusieurs titres. (Gallia Christ., t. II.)

(4) Le murais de Saint-Léonard près de Marans Lire évidemment ce nom de l'abbaye et fut donné sans aucun doute par les seigneurs de Marans.

 Les abbés de Saint-Michel-en-l'Herm, de Saint- Leonard-des-Chaumes et le grand Prieur des Templiers d’Aquitaine se concertèrent, en 1270, pour creuser un grand canal devant servir à l'écoulement des eaux de leurs marais situés dans la châtellenie de Marans.

(5) Le Gallia fut rédigé dans les premières années du XVIIIe siècle.

L'historique de Saint-Lèonard, fait par les bénédictins, résulte sans doute de documents sérieux ou de traditions respectables. Néanmoins, lorsqu’à la demande de l'intendant Amelot, en 1723, les maisons religieuses de la Généralité lui adressèrent la déclaration de leurs bines, le prieur de Saint-Léonard, en transmettant cette déclaration, faisait connaitre qu’il ne pouavait pas précisément dire le temps de la fondation de l’abbaye, parce que les titres avaient été brulés pendant les guerres religieuses ; mais qu’il avait reconnu, par quelques titres retrouvés, qu’lle a été fondé en 1200. (voir ces documents, Archives départ, II, 86 ; transcription de M.Maufras, Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, t. XXIII (1894) p.187 à 194)

Ainsi, l’auteur du Gallia et le prieur de 1723 sont d’accord à avouer qu’ils ignorent l’époque précise de la fondation de l’abbaye Saint-Léonard des Chaumes. Mais le Gallia ajoute : « il est seulement certain qu’en 1168 elle s’affilia à l’ordre de Citeaux (hoc unum certum est an.1168 adhaesisse congregationi Cistere=.

Le prieur, en 1723, n’a-t-il pas voulu dire qu’il avait simplement reconnu que l’abbaye avait été fondée au XIIe siècle ? Mais si elle datait réellement de 1036, elle était antérieure de 134 ans à l’abbaye de Notre dame de la Grâce de Charron, fondée en 1170 par Richard II d’Angleterre ; elle était encore l’ainée d’un siècle de l’abbaye de Notre Dame Grace Dieu de Benon, fondée en 1135 par guillaume IX, duc d’Aquitaine, et par saint Bernard. Puisque, en 1168, elle s’affilia à Citeaux et que le roi Richard, mort en 1199, lui aurait accordé des privilèges et des libertés, elle existait certainement avant 1200.

A défaut de charte originelle et de tradition certaine, n’est onpas porté à supposer que l’abbaye Saint-Léonard n’eut pas pour fondateur un personnage de marque, mais peut-être simplement un obscur petit seigneur de Dompierre ?

(6)   Ce travail, parfaitement exécuté, est dû au dessin de M. Cotton, architecte de La Rochelle, au ciseau de M.Eugène Cluzeau, de Dompierre, et au pinceau de M.Eugène Dagrand, peintre-verrier, de Bordeaux. Le sujet de la verrerie représente le patron de la paroisse, Saint Pierre ès liens.

(7)   Voir Monographie de Saint Xandre, par E. Tauzin (1895)

(8)   Confirmation à l’abbaye de Saint Jean d’Angély, GG, IIII.) – (voir Archives historiques, xxiv, page 31).

(9)   Aimery de Tallemont, maire de La Rochelle, de 1308, est appelé seigneur de Dompierre. Etait ce Dompierre en Aunis ?

(10)         Un extrait de la chambre des comptes, du XVe siècle, le nomme aussi Jehan de Lugdan. (bibli. De La Rochelle, Mss,n° 300.)

(11). Dans le registre on lit post, mot qui n'a pas de sens en cet endroit.

(12). Le texte porte successoribus et beaucoup d'autres incorrections que nous avons dû corriger.

 (13). Jean Chauderier ou Chaudrier, l'un des personnages les plus marquants de l'histoire de la Rochelle, dans la seconde moitié du XIVe siècle, fut quatre fois maire de cette ville, particulièrement d'avril 1370 à avril 1371 et d'avril 1373 à avril 1374.

  Anobli par acte du régent Charles, daté de Paris, juillet 1359, les considérants de ses lettres de noblesse lui font le plus grand honneur.

  Il y est dit qu'il avait rendu au roi des services éminents, spécialement à la reprise des villes et forteresses de Rochefort, de Salles, de Fourras et autres, dont les Anglais s'étaient emparés, reprise à laquelle il avait participé et assisté en personne, étant capitaine de gens d'armes et de pied de la ville de la Rochelle et du pays voisin. (Arch. nat., JJ. 90, n° 265, fol. 137 v°.)

 L'année suivante, au mois d'octobre, le régent lui accorda, à Boulogne-sur-mer, de nouvelles lettres qui lui conféraient l'ordre de chevalerie, à lui et à sa postérité mâle, par ordre de primogéniture (JJ. 88, fol. 73).

 A cette époque, ses concitoyens l'avaient député à Calais vers le roi Jean, avec Guillaume de Séris, Pierre Buffet et plusieurs autres, pour protester contre la cession de leur ville à l'Angleterre, stipulée par le traité de Brétigny.

 Ils eurent beau remontrer que la Rochelle, par sa position et son commerce, était trop utile à l'Etat pour qu'on pût songer à l'aliéner, leurs instances furent vaines.

 Il fallut obeir à la dure nécessité. (Arcère, Hist. de la Rochelle, t. I, p. 246-247.)

 On ne trouve pas le nom de Jean Chaudrier sur la liste des habitants qui prêtèrent serment au prince de Galles, le 6 décembre 1360, lors de la remise de cette ville au commissaire anglais, Bertrand de Montferrand.

 Il était sans doute encore absent à ce moment. Ses sentiments patriotiques du reste ne se démentirent pas, comme on le voit ici, et s'il revint habiter son pays sous la domination anglaise, ce fut avec l'intention bien arrêtée de saisir toutes les occasions de servir la cause française.

 Ce fut grâce à un stratagème qu'il imagina de concert avec le maire de la ville, Pierre Boudré, que la Rochelle fut reprise de vive force sur les Anglais, le 8 septembre 1372, par ses propres habitants qu'ils avaient fait armer, feignant d'en avoir reçu l'ordre directement du roi d'Angleterre, dans le but de les opposer à l'armée de Du Guesclin. (Id. ibid., p. 254, et Froissart, édit. S. Luce, t. VIII, p. xlii, 75 à 80.)

 
Le 10 juillet 1376, Jean Chaudrier, chevalier, alors gouverneur de la Rochelle, et son lieutenant Jean Maignen, étaient en procès au Parlement de Paris contre le grand prieur d'Aquitaine et le commandeur de Bourgneuf, au sujet du marché créé dans la ville de Dompierre, dont il lui est fait don par les lettres que nous publions ici. (Arch. nat. X1a 25, fol. 232 v°.)

 Ce marché avait été institué par lettres patentes de mai 1375 (JJ. 107, fol. 12).

 Notre personnage était encore ajourné, le 23 juillet 1378, au Parlement avec Pierre Joubert et un autre, par le sire de Parthenay, appelant d'une sentence rendue sur incident par le gouverneur de la Rochelle.

 La cour annula l'appel et renvoya les parties devant ledit gouverneur, pour juger au principal (X1a 27, fol. 70).

 

 Jean Chaudrier avait épousé, comme on le voit dans la seconde partie des présentes lettres, Jeanne Larchevêque, alors défunte.

Elle était fille de Guy Larchevêque, sire de Taillebourg et avait laissé à son mari cinq enfants mineurs : Hélie, Louis, Jeanne, Catherine et Marguerite.

Le 14 octobre 1369, était mort sans enfants Guyard de Thouars, dont les biens devaient revenir à part égale à ses trois cousins germains, Louis vicomte de Thouars, Jean de Thouars et Guy de Taillebourg.

La part de ce dernier fut retenue indûment par le vicomte de Thouars et par sa fille Pernelle.

Ainsi lésé dans les intérêts de sa femme et de ses enfants, Chaudrier intenta un procès à l'héritière de Thouars et à son mari devant la juridiction anglaise.

Un mandement d'Edouard III à Thomas de Felton, sénéchal de Guyenne, du 18 février 1372, lui ordonnant de juger le procès de Jean Chaudrier contre Amaury de Craon, vicomte de Thouars, au sujet de la succession de Guy de Thouars, seigneur de Mauléon, a été publié dans le tome II, p. 289, des Archives historiques du Poitou. Puis, après le retour du Poitou à la couronne de France, le Parlement fut saisi de cette contestation.

 Dès le mardi 24 mai 1373, la cause était appelée devant la cour.

 Le vicomte de Thouars opposa alors à Chaudrier des lettres d'état qu'il avait obtenues en faisant valoir que « les guerres et forteresses d'esnemis estoient encores en sa terre, en quoy il li convenoit estre grandement occupé. » Le 22 juin, la cour renvoya l'affaire aux jours de Poitou du prochain Parlement.

  Elle ne fut plaidée que le 22 juin 1377.

  Pernelle de Thouars était alors remariée à Tristan Rouaut. Chaudrier exposa « sa demande et généalogie et conclut que les mariez soient condamnez et contrains à lui bailler et delivrer la tierce partie des terres de feu messire Guyard avec les fruiz qui en ont esté levés.»

 La cour commit Jean Oujart et Jean de Folleville pour faire une enquête, le 23 décembre 1378, et ce fut seulement le 3 août 1381 que l'arrêt définitif fut rendu, condamnant le vicomte et la vicomtesse de Thouars à restituer les biens de ladite succession et les revenus qu'ils en avaient perçus indûment depuis le 14 octobre 1369 (X1a 1470, fol. 20 v°, 48, 262 r° et v° ; X1a 28, fol 9 bis ; X1a 31, fol. 78 ).

 Jean Chaudrier était mort au commencement de l'année précédente, et ses enfants encore mineurs étaient alors sous la tutelle de Jean du Puys ou du Poys, bourgeois de la Rochelle.

 Son fils aîné, Hélie, dut aussi soutenir un procès contre Raymond de Mareuil qui lui disputait la possession de la terre de Dompierre. Voy. à ce sujet un arrêt du Parlement en date du 16 février 1380 n. s. (X1a 29, fol. 122 v°).

 Une des filles de Jean Chaudrier épousa plus tard Jean de Cintré, chevalier (peut-être Saintré, fils de Jean de Saintré, le célèbre sénéchal d'Anjou), ce que nous apprend un autre arrêt de la cour rendu au criminel, le 13 janvier 1392 n. s., entre Nicolas Gaillard, de la Rochelle, et Jean de Cintré, où il est question aussi d'Hélie Chaudrier (X2a 11, fol. 288 v° et 306).

 (14). Ces lettres du 16 mai 1370 sont transcrites une seconde fois, sans la confirmation, sur le même registre, n° 54, fol. 25, avec la signature : « Per regem. J. Tabari. »

 (15). Jeanne était la quatrième et dernière enfant de Guy Larchevêque, sire de Taillebourg, fils puîné de Guillaume VI, seigneur de Parthenay, et de Marguerite de Thouars, sa seconde femme. Jeanne d'Amboise, dame du Parc, était sa mère. Les généalogistes (Beauchet-Filleau, Dict. des familles du Poitou, t. II, p. 497) n'ont point connu ce mariage.

 (16). Guillaume de Séris, de la Rochelle, avait été député vers le roi Jean à Calais, le 15 août 1360, avec quatre autres bourgeois, pour protester contre la cession de cette ville à l'Angleterre. (Froissart, édit. Luce, t. VI, p. xvii, note 6.)

  Le 6 décembre suivant, il assistait avec le maire et les principaux habitants à la remise des clefs de la Rochelle à Pierre de Montferrand, commissaire d'Edouard III (Bardonnet, Procès-verbal de délivrance, etc.).

 Dès lors il est qualifié de chevalier.

 Pendant la domination anglaise et jusqu'à la fin de l'année 1368, il resta dans son pays et fut employé à plusieurs reprises pour les affaires du prince de Galles.

  Institué avec Jean Chandos, le 20 juillet 1366, gardien des terres et seigneuries de Poitou et de Saintonge que le duc d'Orléans avait cédées à Thomas de Wodestock (Rymer, Fœdera, t. III, p. 794), il fut ensuite envoyé à Rome, vers le mois d'avril 1368, pour obtenir l'adhésion du pape Urbain V à un impôt sur les dîmes inféodées que le prince de Galles avait fait établir par un Parlement réuni à Saintes.

 A son retour, menacé d'être arrêté par les officiers de Charles V, il aurait été réduit, suivant Froissart, à se cacher dans l'abbaye de Cluny, pendant cinq ans, et finit par se faire Français. (Edit. Luce, t. VII, p. xxxv et note, xlv et note 3.)

 Nous sommes en mesure de rectifier cette dernière partie du récit du chroniqueur. Guillaume de Séris fut bel et bien arrêté par le bailli de Mâcon.

 Les détails de cet épisode du voyage de l'ambassadeur du prince nous sont fournis par des lettres de rémission accordées en février 1377 n. s. à Renaud de Germolles, écuyer, l'un des auteurs de l'arrestation.

 Ce dernier expose que lui « avec aucuns autres, du commandement d'Estienne du Fay, chevalier, lors bailli de Mascon, lequel bailli avoit prins feu Guillaume de Seris, chevalier, jadis president, et maistre Jehan Rivaut, advocat en nostre Parlement de Paris, qui lors estoient ambaixeurs, messaigers et de l'obeissance de feu Edouart, jadis prince de Gales, ou temps qu'il tenoit la duchié de Guyenne, et venoient des parties de Romaigne de par devers le pape Urbain,... poursuy tant et si diligemment un appellé Jehan Lucas et les autres gens de la compaignie des diz ambaixeurs, qui estoient eschappez et que le dit bailli n'avoit pu prenre, que il les print près du port de Digoin, ou bailliage de Mascon, ensemble leurs choses et lettres, et les mena ou dit bailli, ou chastel de Mascon, ou quel lieu il furent mis en prison en fers et en ceps, et bailla le dit exposant les dites lettres qu'il leur avoit ostées audit bailli, les quelles ycellui bailli nous aporta à Paris, pour veoir s'il y avoit chose qui fust contre nous et nostre royaume.

 Aucuns de ceulx qui ainsi furent prins, ou leurs amis qui sont genz puissans au dit lieu de la Rochelle, l'ont menacié de le faire traire en cause, travailler et punir, soubz umbre de ce qu'il dient que la guerre n'estoit pas encore ouverte entre nous et nostre dit adversaire... » Renaud de Germolles était à cette époque de la garnison de la Rochelle. (JJ. 110, n° 131, fol. 81 v°.)

 Nous ne savons si Guillaume de Séris, remis en liberté, se rendit à l'abbaye de Cluny.

  Mais ce qui est absolument certain, c'est qu'il ne put y rester cinq ans.

 Il se rallia sans difficulté, étant donné ses anciens sentiments français, à la cause de Charles V, et pour le récompenser, ce prince lui donna la charge éminente de premier président au Parlement de Paris, où il fut institué le 17 juin 1371 (X1a 1469, fol. 457).

 Le roi l'avait gratifié déjà, le 26 août 1370, du château et de la terre de Benon, à cinq lieues de la Rochelle, encore tenus, il est vrai, par les Anglais ; mais la donation lui en fut confirmée le 25 septembre 1372 (JJ. 103, fol. 109).

 Dans ces lettres, les services rendus par Guillaume de Séris à la cause nationale sont longuement énumérés et précisés.

Charles V lui fit don en outre, au mois de mai 1371, de mille livrées de terre ou de mille livres parisis de rente annuelle, en attendant qu'il pût recouvrer le château de Benon (JJ. 102, n° 272, fol. 92 v°) ;

 Puis, le 27 août 1372, douze jours avant la reddition du château de la Rochelle, mais alors que la ville s'était déjà prononcée pour le retour à l'obéissance du roi de France, ce dernier fit présent au premier président d'une maison, appelée la maison de Fessac, sise à la Rochelle et confisquée sur Jean de Ludham (aliàs Ludent), prêtre anglais et receveur de Saintonge pour le prince de Galles (JJ. 103, fol. 120).

 Guillaume de Séris ne jouit pas longtemps des faveurs du roi.

  Il mourut à Lyon, au retour d'un voyage à Rome, le 3 octobre 1373, et le Parlement assista en corps à ses obsèques, qui furent célébrées à Paris, le 23 novembre suivant. (X1a 1470, fol. 56 v°).

 Sa veuve, Honorée Brun ou le Brun, fut constituée tutrice de leurs enfants mineurs : Jean, Guillaume, Françoise, Jeanne et Marguerite, par lettres du 29 avril 1374.

 Le même jour, Etienne de Séris, prêtre, et Bernard de Marteaux furent nommés curateurs de leurs biens, tandis que Jean Boileau avait été chargé, le 8 du même mois, de dresser l'inventaire des biens laissés à Paris par le premier président. (Arch.nat., X1a 23, fol. 317 r° et v°, 336.)

 
Guillaume de Séris avait un neveu, nommé Étienne Poissonnat, huissier d'armes de Charles V, sur qui rejaillit la faveur dont ce prince avait honoré son oncle.

 Il lui fit don de plusieurs maisons à la Rochelle, les 22 juin et 2 septembre 1373 (JJ. 104, fol. 114 v° et 140 v°), et 200 francs d'or le 28 décembre 1374. (Delisle, Mandements de Charles V, p. 564.)

 Le testament d'Etienne Poissonnat, daté du 16 août 1407, a été publié par M. Tuetey ; il contient d'autres renseignements intéressants sur la famille, les biens et la sépulture de Guillaume de Séris, dont le second fils, nommé aussi Guillaume, était alors conseiller au Parlement. (Testaments enregistrés au Parlement de Paris sous Charles VI, Documents inédits, Mélanges, t. VI, p. 451 et s.)

(17). Maurice du Parc, chevalier, est dit gouverneur de la Rochelle, le 7 mai 1375, dans des lettres de rémission accordées à Jean du Parc, son neveu (JJ. 107, fol. 10). On trouve aussi son nom dans les registres de comptes du duc de Berry.

 Le 11 juillet 1373, ce prince envoya de Poitiers un chevaucheur porter des lettres à Yvain de Galles et à Maurice du Parc, à la Rocnelle et à Soubise (KK. 251, fol. 127).

(18). Des lettres du 16 février 1370 n. s., enregistrées au Trésor des Chartes, portent don à Raymond de Mareuil d'une terre sise à Dompierre-sur-mer et des autres acquêts faits en Saintonge par un prêtre anglais, receveur de cette province pour le prince de Galles (JJ. 100 n° 288, fol. 84).

 Ce personnage avait déjà reçu du roi Jean le château, la ville et la châtellenie de Rochefort et ses dépendances. (Acte daté du Louvre, octobre 1355, JJ. 84, n° 303, fol. 158.)

 Coupable d'un homicide à Châteauneuf-sur-Charente, il avait obtenu pour ce fait des lettres de rémission, au mois d'octobre 1360 (JJ. 88, fol. 54 v°).

 Après la déclaration de guerre à l'Angleterre, Raymond de Mareuil avait été l'un des premiers, parmi les rares grands vassaux du Limousin et du Poitou, qui avaient adhéré à l'appel du comte d'Armagnac contre le prince de Galles.

Son adhésion est du 29 juin 1369 (original, J. 642, n° 165) ; le texte en a été publié par M. S. Luce (édit. de Froissart, t. VII, p. lxxxviii, note 2).

 Aussi fut-il comblé de faveurs par Charles V.

 Dès le mois de juillet suivant, il reçut un don de 2,000 livres de rente annuelle, et comme gage le château et la châtellenie de Courtenay (JJ. 100, n° 223, fol. 65 v°).

 Puis ce fut la terre de Dompierre.

 On trouve dans Froissart des détails sur la part qu'il prit aux opérations militaires des années suivantes.

 Jean, duc de Berry, l'employa à des négociations délicates, comme on le voit par l'extrait suivant des comptes de son hôtel : « A Imbaut du Peschin, chambellan monseigneur, l. livres qu'il avoit preté à mondit seigneur pour acomplir de paier la somme de iic francs qu'il donna jà pieça à messire Raymont de Mareull, chevalier, pour faire certains et secrez services qu'il avoit promis faire à mon dit seigneur, par mandement du xxie avril » 1371 (KK. 251, fol. 33).

 Il s'agissait, selon toute apparence, des négociations qui avaient eu lieu en juillet et août 1370 entre le duc de Berry et l'évêque de Limoges pour la reddition de cette ville. Le 27 octobre 1380, on retrouve la mention de Raymond de Mareuil dans les registres du Parlement, à l'occasion des lettres de rémission qui lui furent octroyées pour incarcération et mauvais traitements sur la personne de Nicolas Gaillard, bourgeois de la Rochelle, affaire dans laquelle se trouvait impliqué Jacques de Montmor, gouverneur de cette ville (X2a, fol. 200). Gaillard lui intenta néanmoins un procès en réparation civile, qui durait encore le 17 juin 1391. (Arrêt de cette date, X2a 11, fol. 285 v°.)

(19).  Par acte du 9 novembre 1372, le roi fit don à Alain de Taillecol, dit l'abbé de Malepaye, son écuyer d'écurie, de biens sis à Dompierre en Aunis et d'un hôtel à la Rochelle, le tout ayant appartenu à Jean de Ludham, receveur de Saintonge pour le roi d'Angleterre (JJ. 103, fol. 179 v°).

 (20) Yvon le Corric avait reçu en outre du roi un hébergement sis à la Rochelle, rue de la Chandellerie, en récompense des services qu'il avait rendus lors de la remise de cette ville sous l'obéissance de Charles V, septembre 1372 (JJ. 103, fol. 136).

  On voit par ces diverses citations un nouvel exemple des contradictions et par suite du défaut de valeur des donations royales faites dans ces circonstances.

 (21)   Après avoir donné deux versions différentes du procès relatif à la seigneurie de Dompierre, et, sans prétendre infirmer celle de Massiou, nous forons quelques observations.

Tout d'abord, si le roi Jean avait donné Dompierre à Raymond de Mareuil, ce n'avait pu être qu'en l'année 1364, année de sa mort, ou l'année précédente, époque à laquelle Geoffroy Vigier en était encore possesseur (Arcère, Hist. de La rochelle, t 1er page 147).Mais l’Aunis était alors sous la domination anglaise depuis le traité de Brétigny (1360) et y resta jusqu’en 1373.

A moins que le don du roi Jean ne remontât à une époque antérieure au traité de Brétigny, il parait plus admissible que Geoffroy Vigier, vivant en 1363, ait vendu Dompierre au prêtre anglais et que Charles V, qui se préparait, en 1369, à reconquérir les provinces cédées par le traitée de 1360, ait disposé en principe de cette terre au profit de Raymond de Mareuil. Ce dernier, donataire en 1369, ne put sans doute pas jouir de cette libéralité, tant que La rochelle fut au pouvoir des Anglais.

C’est ce qui expliquait que Chaudrier, qui livra la ville à Duguesclin, eut reçu Dompierre en récompense et ait pu en prendre possession et recevoir hommages pour les terres relevant du château de Dompierre. De là, le procès entre les Mareuil et les Chaudrier. Charles V n’aurait pas, d’ailleurs, définitivement réglé ce différend, s’il fut réellement vidé en 1399, par arrêt de Parlement.

(22) Bibliothèque de La- Rochelle, Mss. N300 fos :1 à 18. - Copie du X Ve siècle.

(23) Ce chiffre est malheureusement effacé au manuscrit ; mais on a vu plus haut que la terre de Dompierre, estimée par Chaudrier à trois cents livres de revenu, avait considérablement perdu de sa valeur. Les chiffres dont le détail précède accusent d’ailleurs un total de cent à cent cinquante livres.

(24) Geoffroy de Mareuil était sénéchal du Limousin et de la Saintonge, grand bailli de Saintonge, conseiller et chambellan du roi.

 

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