Les anciennes voies de communications dans le Marais Poitevin
Les droits seigneuriaux levés sur les voies publiques reposaient sur le même principe d'entretien. C'est pour subvenir aux frais des réparations qu'on levait un péage permanent (1) ou temporaire (2) sur les chaussées, les bots et les ponts, et qu'on percevait un droit de passage sur les rivières où un bac se tenait constamment à la disposition des voyageurs (3).
Dans le dédale de chaussées, de digues et de bots qui servaient à la circulation, il est difficile de retrouver le tracé des chemins de grande communication qui traversaient le marais de part en part.
Cependant, nous avons au XVIe siècle un témoignage précieux, la Guide des chemins de France, publiée chez Charles Estienne en 1553. L'auteur nous a conservé le tracé de trois grandes voies une, de la Rochelle à Nantes, coupait le marais desséché en longeant la côte, et deux autres, de la Rochelle à Niort, passaient, la première au nord, la seconde au sud du marais mouillé.
Nous allons suivre pas à pas ces itinéraires, et nous décrirons, chemin faisant, quelques voies secondaires que l'étude des textes nous a permis de reconstituer
A. Route de Nantes à la Rochelle par Luçon, Champagné, le Braud et Saint-Xandre (Estienne).
Voici la description que nous en fait Estienne (4) :
Bota gallice les bots d'Estivaulx et de l'Homme, que introitus et exitus dictorum maresiorum seu marescagiorum faciebant….. intertenere debebant. » Procès entre Pierre Audayer et Jacques de la Muce. (V. ci-dessus p. i55 n.) Atlas cantonal de Vendée, C. L'Hermenault.
« Lusson, Champigny. Passe le Berault, brachs de mer mauvais chemin de marescage. Esnandes, bourg. Sainct « Sandre. La Rochelle. »
==> Golfe de la Sèvre des Pictons, Les seigneurs d’Esnandes - son église Saint-Martin fortifiée
Essayons de compléter ces indications un peu trop brèves.
De Luçon, on gagnait la Charrie par les bots de l'achernal de Luçon (5), puis on rejoignait Champagne, facilement reconnaissable dans Champigny. De Champagne au Braud la question se complique. Deux cartes, assez postérieures il est vrai, placent entre ces deux points un lieu-dit Maillezais ou Petit-Maillezais, que nous n'avons pu identifier (6).
Vraisemblablement la route pénétrait dans le marais à Sainte-Radegonde, suivait quelque temps l'achenal de la Bardette, le traversait sur un pont de pierre, et de là gagnait le Braud (7).
Au Braud on passait la Sèvre à gué.
Les chroniqueurs du XVIe siècle s'accordent à nous dépeindre ce gué comme assez incommode, établi au milieu des vases, praticable seulement à marée basse et en été (8).
Sans doute un bac avait précédé ce gué à une époque plus prospère, lorsque les marais étaient en pleine exploitation, et que les marchands pouvaient traverser le pays sans redouter les gens de guerre.
C'est à cet endroit qu'eut lieu, le 5 septembre 1469,1'entrevue entre Louis XI et son frère Charles de Guyenne. On n construisit un pont de bateaux sur lequel se rencontrèrent les deux princes « à l'endroit du chastel de Charon, on lieu que l'on dit le pont du Bron (9) ».
Le choix de ce rendez-vous est significatif, et l'on peut en conclure qu'au XVe siècle le passage du Braud était un des plus fréquentés. Du Braud la route gagnait l'île de Charron puis elle se dirigeait, non pas vers Esnandes, comme le prétend à tort Estienne, mais vers Villedoux, qu'elle rejoignait,après avoir franchi l'achenal d'Andilly, sur un pont appelé au XVIe siècle le Pont au Moyne (10). De Villedoux elle gagnait en droite ligne Saint-Xandre et la Rochelle.
a. Route de Nantes à la Rochelle par Luçon, Moreilles, Chaillé et Marans.
Cette route, beaucoup plus ancienne que la précédente, ne figure pas dans la Guide (les chemins de France nous essaierons tout à l'heure d'en expliquer la raison.
Partant de Luçon, elle suivait les terres hautes jusqu'à Pétré, où elle entrait dans le marais. Elle franchissait l'Achenal-le-Roi au passage de Moreilles (11), traversait le village de ce nom, et suivait le bot de Vendée jusqu'à Chaillé.
De Chaillé elle gagnait l'ile d'Aisne, puis le Sableau, après avoir franchi sur un pont l'achenal des Cinq-Abbés (12). Du Sableau elle gagnait Marans par le bot de l'OEuvre-Neuf ou du Sableau.
Au sud de la Sèvre elle empruntait le bot de Barbecane jusqu'à Sérigny, passait à Andilly, et de là rejoignait la première route, soit à Saint-Xandre, soit à Villedoux, par le grand pont de la Besse (13).
Cette route était très fréquentée. Les marchands de Flandre et d'Espagne, débarqués à la Rochelle, la prenaient pour aller en Poitou, Bretagne, Maine, Anjou, Touraine et autres provinces de l'ouest et du centre (14).
Elle remontait au moins au XIIIe siècle. Au XVIe le défaut d'entretien l'avait rendue impraticable en plusieurs endroits de son parcours. Entre Marans et le Sableau, les communications étaient complètement interrompues. Pour aller de Luçon à Marans on allait passer à Champagne et au Braud (15). C'est ce qui nous explique pourquoi Estienne ne nous dit rien de cette voie.
b.- Route de Luçon à Saint-Michel-en-l'Herm par Triaize (Rogier).
Ce chemin, qui figure sur la carte dressée par Pierre Rogier en 1579, passait par Triaize, le Vignaud et la Dune (16). Il remontait sans doute à une époque assez reculée, au moins aux XIIe et XIIIe siècles, au moment où l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm était toute-puissante.
c– Route de Fontenay-le-Comte à Talmont par le Gué-de-Velluire, Chaillé, Triaize et Saint-Denis-du-Payré.
La voie suivait, sur les terres hautes, le cours de la Vendée jusqu'au Gué-de-Velluire là elle franchissait la Vendée à gué, passait à Vouillé, à Chaillé (17), redescendait à Aisne, et gagnait Sainte-Radegonde (18), après avoir traversé l'achenal de Bot-Neuf sur un pont (19).
De Sainte-Radegonde elle allait en ligne droite jusqu'à la Charrie, où elle passait l'achenal de Luçon sur un grand pont de pierre (20), gagnait Triaize, et rejoignait Saint-Denis-du Pairé à travers le marais. Là on franchissait le Lay sur les ponts de Curzon, ou bien dans le bac de Saint-Benoît (21).
Cette route était sans doute peu fréquentée. Les marchands et les sauniers qui venaient de Talmont ou des Sables préféraient prendre par le Port de la Claie et Luçon, et éviter ainsi les fondrières du marais (22).
B. Route de Niort à la Rochelle par Fontenay-le Comte, le Gué-de-Velluire et Maram (Estienne).
Voici l'itinéraire donné par Estienne « Fontenay le Comte. Le Gué de Velluire. Entre en batteau sur un brachs de mer dit Berault. Marans. La Rochelle. »
Nous avons déjà vu une partie du tracé de cette route qui utilisait les itinéraires a et c. Il n'y a que le segment du Gué-de-Velluire à Marans qui reste à étudier.
La mention du Braud sur ce trajet peut paraître à première vue une confusion d'Estienne. Le voyageur arrivant au Gué-de-Velluire allait-il s'imposer le vaste circuit de Chaillé, Champagne, le Braud et Charron pour revenir ensuite à Marans.
Du Braud.il eût plutôt continué vers Villedoux (A). Mais si l'on pèse les termes dont s'est servi le géographe, on s'aperçoit qu'au lieu de dire « passe le Berault » comme la première fois (A), il a employé l'expression « entre en batteau » Cette remarque nous permet de conclure que pour gagner Marans les voyageurs devaient tout simplement s'embarquer et descendre le cours de la Vendée, puis celui de la Sèvre (23).
C'est d'ailleurs ce que fit en 1638 un étudiant toulousain, qui traversa le marais en suivant de point en point cet itinéraire. Bien que la date de son voyage sorte du cadre que nous nous sommes tracé, nous reproduisons ici le récit de Godefroy, qui, comme on va le voir, ne s'est pas contenté d'énumérer les localités qu'il traversait, mais les a décrites avec beaucoup de précision et d'humour :
« Je partis, nous dit-il, de la Rochelle, le jeudi 19 aoust, sur le midy, après y avoir demeuré avec très grand contentement l'espace de deux jours. J'estois à cheval accompagne de celuy qui me le donnait à louage. Il me conduisit par les villages de Villadou, chasteau de Saussaye, ou monsieur le cardinal de Richelieu logea durant le siège de la Rochelle, Andelée, Sarnié jusques à Maran, fort bon bourg où passe une petite rivière du nom de Fontenay, dans laquelle, au temps du reflux, la mer ameine ses vaisseaux.
Je ne m'arresteray point à ce bourg, sinon pour boire un coup et vous dire la qualité du paysage par où l'on passe en y venant. Il est chargé de vignobles en quelques endroitz ; en d'autres un peu stérile, et a de grands et vastes prez et est fort marescageux, jusques là que, pendant l'hyver, il fault que les habitans se servent de batteaux qu'ilz ont attachez à leurs portes pour se transporter d'un lieu à un autre.
Sur ce chemin on apperçoit à trois lieues loing, Lusson, bourg et evesché.
Le jour s'en alloit desjà saillant. Néantmoins j'entrepris encores de faire deux grandes lieues et ce, à cause d'une très grande commodité que les voyageurs rencontrent dans Marans, se faisant, par le moyen de cette rivière de Fontenay, dont vous avez desjà entendu le nom, cet espace de chemin. Donc n'y a qu'à choisir un batteau de plus d'une centaine que vous trouvez tous pretz où vous estes receu pour un prix fort juste et raisonnable. Que de plaisir en voguant sur icelle de voir tant de beaux arbres dont ses rivages sont si agréablement bordez, d'estendre sa veue dans des grandes prairies bigarrées de mille et mille sortes de fleurs; de rencontrer, en faisant chemin, je ne sçay combien de batteaux chargez tant d'hommes que de bestiail et autres choses, n'y ayant point d'autre commodité que celle cy pour les uns et les autres, et tout cela porté par une petite rivière si estroicte que vostre batteau, disposé de front, en pourroit quasi traverser la largeur. Quand vous avez faict une lieue, vous voyez la rivière de Sèvre, aussy peu large, qui vient de Niort se décharger dans celle de Fontenay. Tout près, vous avez à franchir une digue de la hauteur de six à sept piedz (24), où nostre batteau est tiré par le moyen d'un chable, faict monter le long d'une coulissoire à force de tours (25). Une lieue après, estant desjà deux heures de nuict, je descendis au village de Autgé (26) où je couchoy (27). »
Ce trajet, si heureusement décrit par Léon Godefroy et considéré au XVIe siècle comme « le plus beau » par Charles Estienne, était dès la première moitié du XIIIe siècle, adopté par les marchands de France ou de Flandre allant à La Rochelle ou en revenant (28).
d.- Route de Surgères à Fontenay par le Gué-d' Alleré, Saint-Jean de-liversay et le Guê-de- Velluire.
On faisait route par le Gué-d'Alléré, Saint-Sauveur-de Nuaillé, Saint-Jean-de-Liversay, et on aboutissait à Tayré ou Thairé-le-Fagnoux, au sud de la Sèvre. De ce point, on traversait en bac les marais mouillés, et l'on parvenait au Petit-Thairé sur l'autre rive de la Sèvre, pour gagner ensuite le Gué-de-Velluire et Fontenay.
Le tracé compris entre les deux Thairé avait été autrefois guéable, si l'on en croit la tradition il porte encore le nom typique de Chemin de Charlemagne (29). Quant à la partie comprise entre Saint-Jean-de-Liversay et le Gué-d'Alleré, elle remontait au moins au XIIe siècle.
e. Route de Surgères à Fontenay-le-Comte par Saint-Jean-de-Liversay, la Ronde et Maillezais.
On passait par Doret, Margot, la Ronde, d'où un bac conduisait les voyageurs sur le bord opposé à la Pichonnière.
De là on remontait Fontenay par Maillezais, Saint-Pierre-le-Vieux, Souil et Puissec.
Le passage de la Ronde à la Pichonnière apparaît pour la première fois en 1232 (30).
D. Route de Niort à la Rochelle par Frontenay Rohan Rohan, la Nevoire, Courson et Nuaillé (Estienne).
Voyons la description qu'en donne Estienne « Nyort. « Frontenay-l'Abattu. La Neufvoir. Passe des marets dans «des gabarres. Courson, bourg. Nuaillay, bourg. La Rochelle. »
Cette voie est facilement reconnaissable au -delà de Frontenay, elle reliait Sansais, Amuré, Saint-Hilaire-la-Pallud, coupait le marais entre la Nevoire et la Grève où était établi un service de bac.
De la Grève elle continuait en droite ligne par Angiray et Courçon jusqu'à Nuaillé, où elle franchissait la Curée à gué ou sur un pont, pour rejoindre Dompierre et la Rochelle.
C'était « le droit chemin » suivant Estienne, ou, comme on disait au début du XIXe siècle, « li granz chemins de la Rochelle (31) ».
F. Route de Surgères à la mer par Saint-Jean-de-Liversay, Marans et Charron (La Popelinière).
Voici ce que nous dit La Popelinière à propos des avenues de Marans « Cette advenue tire vers Surgères et Saint Jean de Nuaillé, commençant à une lieue de Marans de la on vient dedans le bourg par les prayeries, ou, si l'eau est trop grande comme elle est en plein hiver, il y a comme un chemin eslevé de terre et couvert de menues pierres au milieu des prayeries, sur lequel on va presque a pied sec jusques à Marans (32). »
Jadis, ce chemin « eslevé de terre » qui traversait le marais avait été plus praticable qu'au temps de La Popelinière.
Au XIIIe siècle il existait un pont à Maudrias, et probablement deux autres à la Bastille et à Beauregard. (33). Au- delà de Marans la route se continuait par Fossillon et Bourg-Chappon jusqu'à Charron (34).
Tels sont les principaux itinéraires que les voyageurs pouvaient suivre à travers le marais. Nous n'entrerons pas dans le détail des voies secondaires, comme les « charrières » ou chemins de traverse des marais du Lay (35). Nous ne pouvons non plus énumérer les ponts et chaussées, les gués, les passages que l'on rencontre dans tous les coins du marais.
Les perrés, c'est-à-dire les gués pavés (36), étaient particulièrement nombreux plusieurs subsistent encore comme dénominations locales Pétré, le Poiré-de-Velluire et Saint-Denis-du-Pairé.
Les voies que nous avons décrites suffisent d'ailleurs à démontrer que les routes de terre étaient moins rares qu'on ne se l'imaginerait à première vue. On serait même tenté de conclure à la facilité des communications dans toute l'étendue du pays, si certaines régions des marais mouillés n'apparaissaient en hiver comme complètement inaccessibles.
L'île de Vix restait isolée au milieu des eaux débordées de l'Autize et de la Sèvre (37).
A Bouillé, les seigneurs s'étaient fait construire une chapelle, ne voulant pas s'aventurer jusqu'au prieuré pour y entendre la messe (38).
Au Langon on considérait comme des années exceptionnelles et pénibles celles où l'on pouvait aller à pied sec jusqu'à Marans, et, quand ce malheur arrivait, on faisait des processions à travers le marais pour demander au Seigneur de mettre fin à une sécheresse qui désolait la terre (39).
Dans les marais du Mignon, au XVe siècle, les laboureurs se rendaient l'hiver à leurs travaux, montés sur des échasses ferrées, n'ayant pas d'autre moyen d'affronter les vases et les fondrières (40).
Mais ces exemples isolés, tous postérieurs au XIIIe siècle, ne sauraient infirmer en rien nos conclusions.
Ce qu'il faut retenir, c'est l'association intime de l'histoire des communications avec celle des dessèchements. Fondées l'une et l'autre sur les mêmes travaux, la construction de l'achenal et du bot, ces deux histoires n'en font qu'une, et l'on peut assurer en toute certitude que le meilleur état des voies de terre et d'eau concorde avec l'apogée du desséchement, c'est-à-dire avec la fin du XIIIe siècle.
Société des antiquaires de l'Ouest
Le creusement de l'Achenal-le-Roi en 1283 fut la dernière entreprise du XIIIe siècle. Abbaye Saint-Michel-en-l'Herm<==.... ....==>Portereaux, les portes du Marais Poitevin face à la mer- Porte du canal du Clain ou des Grands Greniers
(1) Le péage était permanent sur les bots de l'achenal de Luçon.
(2) Le péage était temporaire sur le bot de la Barbecane. .
(3j V. ci-dessous p. 171 n. 6 et '75 n. 1.
(4) Lu Guide des chemins de France, pp. 210; 211, – Estienne nous indique cette route sous le titre de route de Niort à la Rochelle. Nous avons préféré celui de route de la Rochelle à Nantes, usité en 1527.
(5) 1599, 28 janvier. « Les marchant et marchandises qui entrent et sortent de ceste province, tant par la mer et cours dudit achenal [de Luçon] que par terre et sur lesdicts bots et levees. » Visite des achenaux. Arch. Nat., Q' 1597.
(6) Carte de Du Val (1689). V. pl. V. Carte manuscrite de 1709, Arch. Ministère de la Marine, 53, 20. C'est sans doute Maillezais entre La Charrie et Champagne, déplacé par les géographes.
(7) 1527, 7 mars (n. st.). « L'achenau de la Coueresse, laquelle achenau se comprend des Sainte Radegonde jusques à la mer, au long de laquelle a grand chemin publicq par lequel l'on va des marois a Marant du costé des terres du prieur de Sainte Radegonde, et y avoit pont de pierre au travers ladicte acheneau, et contient le dit chemin trente pas de long ou environ (Note [xvme siècle] l'achenal de la Coueresse est le même que le canal de la Bardette d'aujourd'huy qui traverse le marois de Champagné vers la mer.) » Bibl. Niort, cart. 144, foi. 13. La Fontenelle avait lu a tort achenal Concrasse. (Statistique de Cavoleau, p. 70). _
(8) 1568, 27 février. « Et s'en allèrent jusqu'à Marans par le passage du Braud, dont les anciens étoient fort mouillés et embrisés jusqu'aux fesses, car le Braud n'est en ce temps assez propre pour passer. » Chronique du Langon, p. 104.
(9) Cf. Mémoires de Philippe de Commines (Ed. Société de l'Histoire de France. Paris, 1847, în-8), t. I, p. 207, et t. 11I, p. 260. Cf. Arcère, t. I,p. 611.
(10) 1589, 1 1 juin. « Une autre piece de pré…… pres le Pont du Moyne, tenant d'une part a la haute pree de la Brie…. d'autre au grand chemin comme l'on va de Villedoux aux Brauds, un viel fossé entre deux, et d'autre à l'achenal du dit Pont au Moyne. » Echange entre Jean Gautier et Françoise Joubert. Arch. hist, Saintonge et Aunis, t. XXVII, p. 28p. V. pi. V
(11) 1460, 20 décembre. « Le chemin par ou l'on vait de Sainte Gemme au passage de Moureilles. » Aveu de Sainte-Gemme. Bibl. Niort, cart. 144 n° i, fol. 22. Cf. La Popelinière, liv. XIII, fol. 377, et Chronique du Langon, pp. 38, 147. V. pi. V.
(12) En 12 17, il y a déjà une voie qui tend de Marans vers Luçon, mais rien ne prouve qu'elle passât par Moreilles, le bot de Vendée n'étant pas encore public. Elle devait sans doute gagner Champagne et la Charrie.
(13) 1301, 11 juillet. « Droit au pairé de Sairigné, et tôt le loue de la cbenau, droit a la Brie, et essi cum la chenau s'en levet, droit au molin du Port, et essi cum ladite chenau s'en vait droit au grand pont de la Besse, pres de la Grange de Viledous. » Echange de la terre de Rochefort. Arch. Nat J 180 B, 45. –
Le pont de la Besse, en pierre, existait dès le XIIIe siècle : 1249, février. « Per excursum nostrum et per molendina nostra de Portu et per fuernas nostras quai sunt prope pontem petrae. » Accord entre les abbés de la Grâce-Dieu et de Saint-Léonard-des-Chaumes. Arch. hist. Saintonge et Aunis, t. XXVII, p. 179. Cadastre Chemin du Roi. Masse, n° 20, et tableau d'assemblage, fig. 56.
(14) 1492, 31 janvier (n. st.). Réparations au bot de la Barbecane.
(15) 1569, décembre. « Pour aller au bourg de Marans, après estre passé le bourg de Champagne, on trouve un grand canal d'eau de mer qu'on nomme le passage du Berauld, qui est large, profond et si vaseux qu'on n'y peut passer a pied ne a cheval. » La Popelinière, liv. XI, fol. 321i.
(16) 1599, 28 janvier. « Requerent outre les dits habitans [de Luçon ) quc les dits sieurs de chapitre soyent contraintes à relever et reparer les achenaux et bots conduisant dudit Luçon en Triaise. » Visite des achenaux. Arch. Nat., Qi 1597. Masse (partie 9) dit de Triaiz « Les chemins en sont impraticables partie de l'année. »
(17) Les levées qui conduisaient de Chaillé à Vouillé étaient encore en parfait état au xv siècle. Des charrettes lourdement chargées pouvaient y passer au début de l'été.
(18) 1288, 5 juillet (n. st.). « Juxta viam per quam itur a villa Sancte Radegundis apud Aynes. » Vente par Arnaud et Foulques de Montausier à Jean Boucher de Saint-Martin-l'Ars. D. Fonteneau, t. XXV, fol. 233. (3) Arceau du Booth-Neuf (Cadastre).
(19) Arceau du Booth-Neuf (cadastre)
(20) 1599, 28 janvier. « A quoy ledit sieur de Champagné nous a remonstré que ledit pont avoit esté ruiné par les guerres, et du fort que le roy a présent reg[n]ant, lors roy de Navarre, et ceux de Champagne avoyent faict pres et joignant ledit pont, les matières et pierres duquel pont ils avoient employé à la construction dudit fort. » Visite des achenaux. Arch, Nat., QI 1597.
(21) 1144 (?) « Molendini quod est in ponte Cursonii. » Charte de fondation de l'abbaye de Bois-Grolland. Cartulaires da Bas-Poitou, p. 239. 12 18. « Maresium suum quod est inter medium pontem peirati Cursionis et pontem de Rochereo. » Concession d'Elizabeth, veuve de Jean de Jart, à l'abbaye de Bois-Grolland. Ib., p. 272. 1463-1464. « De la ferme du port et passage de Saint Benoist partems par moité et indivis entre Monseigneur et Regnault de Plouel, chevalier, qui doivent fornir le vaissel pour passer et repasser, moite par moité…...lxx. sols tournois. » Comptes de la châtellerie de Talmont. Arch. Vendée, Talmont Oi. 1120. De Curzon au Pairé, « il y avoit jadis icy une chaussé et pont. » Masse (partie 9).
(22) 1182. « Et ad portum nostrum de Cleya transire et retransire et nichil omnino solvere. » Don de Guillaume d'Apremont à l'abbaye de Saint Jean d'Orbestier. Arch. hist. Poitou, t. VI, p. n. – Cf. B. Fillon, Poitou et Vendée Fontenay.
(23)1390, mars. « Ascendit et intravit….. in quodam vase….. arepto remige seu navigio, eundo apud Marantum distantem per duas leucas a dicto loco de Vado. » Arch.hist. Poitou, t. XXI, p. 409.
(24) Sans doute le Grand-Bot qui devait se prolonger jusqu'à l'Ile-d'Elle. Dans un « Mémoire pour servir a l'explication du procès-verbal de 1526 » écrit au XVIIIe siècle (Bibl. Niort, 144), on trouve cette mention : « On prétend que l'ancien achenal de Bot Neuf alloit jusqu'en Elle. » Le commentateur a évidemment confondu le Bot-Neuf et le Grand-Bot, ce qui rend dès lors notre identification très admissible.
(25) On se sert encore de moyens analogues, c'est-à-dire un double plan incliné avec des rouleaux, pour faire franchir les barrages par les bateaux.
(26) Le Gué-de-Velluire. Nous n'avons pas identifié les autres noms « Villadou, Andelée, Sarnié » dans lesquels il est aisé de reconnaître Villedoux, Andilly, Sérigny, etc.
(27) Bibl. Nat., ms. fr. 275g. Publ. par H. Clouzot dans « Royan », n° du 6 septembre 1902.
(28)1241 Cf. A. Bardonnet, Niort et la Rochelle de 1220 à 1224. Niort L. Clouzot, 1875, in-8°, 75 pp., pp. 22 et 25.
(29) 1497. 31 décembre. « Le passage et rivage de Thairé el Fraigneau a esté mis a pris….. et livré audit prix, pour ce. xxxv. sols. » Fermes de la comté de Benon. M. de Richemont Documents inédits de la Charente Inférieure, n° 24, p.90. - Le chemin de Charlemagne signalé par M. Lièvre dans ses Chemins gaulois et romains, p. 1 sur les indications de MM. A. Richard et G. Musset, a été repéré avec soin par M. Simonneau (Revue poitevine et saintongeaise, 1886, t. III, pp. 276-277).
(30) 1232, 1 er juillet. « Passagium quod me et meos habere dicebam in Rotundae et Pichovenœ portubus sine naulo….. concedo. » Accord entre Geoffroi de Lusignan et l'abbaye de Maillezais. Labbe, Nova Bibliotheca, t. 11, p. 245. Lacurie, p. 3o6.
Av. 1450. « Le peyré par ont l'on va de Margot a la Ronde….. Le chemin par ou l’on va de la Ronde a Doret. » Censier de Margot. Arch. Vienne, H3, 838.
1578, 16 juin. Autorisation accordée par Henri d'Escoubleau, évêque de Maillezais, « de faire relever une terre sur les marois qui éloieot près le lieu de la Pichonnière, afin de faciliter le passage dudit lieu de la Pichonnière à la Ronde éloignés l'un de l'autre d'une grande lieue, tant pour les personnes que pour les bestes et marchandises. Arch. Nat., H' 3064, 1389.
De Margot la route bifurquait et venait par Morvin et Nion aboutir à Angiray sur la route de Niort à la Rochelle 1301, 11 11 juillet (n. st.). « Et de la Nayvoire droit a Angiré, et de Angiré duques au grant pont de Nion, et du grant pont de Nion droit a Morvenc, et droit au port de la Ronze et de Toguont. » Echange de la terre de Rochefort contre des domaines au sud de la Sèvre. Arch. Nat. J 180 B 45
(31) « Et essi cum li granz chemins de la Rochelle s'en vait droit au cimetere de Dompierre….. Et tenant le grant chemin de la Rochelle droit a ladite grant perre du cimentere de la chapele de Nualhé. » ib.
(32) La Popelinière, liv. XI, p. 319.
(33) 1508, 16 septembre. « Et se extend madite terre et seigneurie de Marant jusques a la seigneurie de la Mothe Fraigneau sur laquelle apouhe le pont dormant, de la Bastille, de Mouldries. » Aveu de Marans. Arch. Nat., P 5551, fol. 137.
(34) 1540, 2 avril. « Le chemin par lequel l'on va de Bourchappon a Fausillon. » Déclaration de Bernay. Bibi. Nat., Dupuy 822, fol. 242 v.
(35) V. ci-dessus, p. 114, n. 3. B. Fillon (Poitou et Vendée, Grues, p.14, n. 1) cite une charrière entre Grues et Saint-Denis-du-Pairé comme datant du XIVe siècle.
(36) Cf. Musset, Vocabulaire géographique. (Association pour l'avancement des sciences, 1882, p. 816).
(37) 1419, 28 décembre. « Quia temporibus retroactis, in tempore hyemadi aliquociens propter magnam aquarum innundacionem, dictos habitantes de terra de Vix, circa maris litora situata et aquis circumdata, ad dictum locum de Fontaneto. difficile fuerat accedere. » Procès entre le prieurde Vix et Jean Brechou, lieutenant de Fontenay. Arch. hist. Poitou, t. XXVI, p. i57.
(38) 1390, 3o août. « Hieme propter aquarum et paludium aboadantium, propterque siquidem nec quique liber est accessus equestris ad ecclesiam predictam, œstate vero propter nimium fervorem et terre que maresiis et dumis circumjungitur. » Accord entre Maurice de Lennay, seigneur de Bouillé, et Jean Chaslon, prieur. Communiqué par Mme Charier-Fillon, à Fontenay. (Coll. B. Filloa). Cf. B. Fillon, Poitou et Vendée. Bouillé, p. 1.
(39) Cf. Chronique du Langon, pp. 93 et 204.
(40) 1448, janvier (n. si.). « Et en querant ung baston [ledit suppliant] trouva unes eschasses dont les laboureurs usent au pais, en saison d'yver pour les boes et quant ilz vont es maretz, en laquelle eschasse avoit une pointe de fer. » Remission accordée à Guillaume David, laboureur, demeurant au pont de Cesse, paroisse de Frontenay-l'Abattu, coupable du meurtre de sa femme. Arch. Nat., JJ 179, n° 50, fol. 25 v°. Arch. hist. Poitou, t. XXXII, p. 44.
Ce curieux usage, encore en honneur dans les Landes, a disparu complètement en Poitou.