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PHystorique- Les Portes du Temps
19 septembre 2020

La Collégiale Saint-André de Chartres - Thomas Becket - Guillaume aux Blanches Mains - Jean de Salisbury

La Collégiale Saint-André de Chartres - Thomas Becket - Guillaume aux Blanches Mains - Jean de Salisbury

Becket était né à Londres en 1117. Fils de Gilbert Becket de Rouen et de Mathilde de Caen (un seul chroniqueur l'appelle Rose), il était de pur-sang normand, et c'est une légende postérieure qui lui donne une origine à moitié sarrasine.

Il fut d'abord élevé comme un gentilhomme dans la maison de Richard de Laigle à Pevensey; mais son père, riche marchand de la Cité, ayant perdu sa fortune, Thomas se fit clerc et entra dans les bureaux de son parent Osbern Huit-Deniers, puis dans ceux du chancelier Thibaud, archevêque de Cantorbéry.

Il avait alors vingt-deux ans; il était mince et pâle, avec les cheveux noirs, le nez long et les lignes du visage très fermes; sa contenance modeste et sa parole séduisante pouvaient tromper sur sa vraie nature : c'était un passionné. Quoi qu'il fît, il s'y donnait tout entier; il servit plusieurs maîtres, mais un seul à la fois : d'abord son archevêque, puis le roi, puis Dieu.

A la mémoire de Jean de Salisbury né vers 1115 mort en 1180 secrétaire de Thomas Becket (mort en 1170) puis évêque de Chartres de 1176 à 1180

Thibaud attirait et retenait auprès de lui l'élite du clergé; son secrétaire était le fameux Jean de Salisbury, le futur évêque de Chartres et biographe de Thomas Becket; il avait introduit en Angleterre l'étude du droit canonique, et le fit enseigner à Oxford par Vacarius, le plus ancien professeur connu de la célèbre université. Le jeune clerc s'y appliqua de toute son ardeur; il alla même à Bologne entendre Gratien, qui, à ce moment, publiait son « Décret ».

De cet enseignement, Thomas retint surtout la partie politique, car il ne fut jamais un profond canoniste, non plus qu'un lettré exercé ; il s'arma pour l'action. Ses études achevées, il devint un des favoris du prélat; en 1152, il fut envoyé à Rome pour décider le pape à empêcher Etienne de faire sacrer roi son fils Eustache, et il réussit.

Par là il assurait le trône à Henri Plantagenet et préparait sa propre fortune. Il fut nommé archidiacre de Cantorbéry et prévôt de Beverley; à l'avènement de Henri II, il devint chancelier d'Angleterre. Dans ce poste éminent, il se signala comme juge, comme financier et comme diplomate, défendant les droits du roi, même contre l'Église : quand Henri II leva un écuage sur les terres du clergé (1158), l'archevêque Thibaud protesta, mais le chancelier applaudit.

Comblé des faveurs royales, Becket devint orgueilleux et hautain, « mordant comme le loup quand il a pris l'agneau » ; il vécut dans le faste, entouré d'un brillant cortège de chevaliers qu'il entretenait dans sa maison des revenus fournis par ses nombreux bénéfices. Il aimait la chasse et la guerre; un de ses biographes, le poète Gautier, le vit plusieurs fois en Normandie « chevaucher sur les Français ».

Thomas Becket était donc vraiment un ministre selon le coeur de Henri II; c'est pourquoi le roi voulut le mettre à la tête du clergé, de ce corps qui donnait à l'administration les agents les plus instruits, les plus honnêtes et les moins dangereux, puisqu'ils ne pouvaient ni porter les armes, ni rendre leurs charges héréditaires.

Il espérait trouver en lui un autre Lanfranc ; mais les temps avaient changé. Parmi les membres les plus austères du clergé, l'opinion avait prévalu que l'Église, pour vivre honnêtement, devait s'abstenir des affaires laïques, cesser de fournir à l'Etat ses ministres et ses juges. Ces idées, Thomas avait appris à les connaître auprès de ses maîtres, à Bologne et à Cantorbéry; il y avait jusqu'ici prêté peu d'attention parce qu'il n'appartenait guère au clergé que par ses grands biens ; mais le poste de primat, que Henri lui offrait, lui enseignait d'autres devoirs.

Il prévit que leur amitié y périrait : « Il faut, dit-il, que l'archevêque de Cantorbéry offense Dieu ou le roi. » Henri II n'en voulut rien croire; malgré les conseils de sa mère, les protestations des grands, les plaintes de l'Eglise, il imposa son candidat au choix des électeurs. Thomas, qui n'avait encore reçu que les ordres mineurs, fut ordonné prêtre le 2 juin 1162, consacré archevêque le lendemain, revêtu deux mois après du pallium. A voir le roi presser avec une telle instance l'élévation de son ministre et Becket se résigner si vite à la subir, qui eût pu croire qu'une irréconciliable inimitié allait tout à l'heure les séparer?

Brusquement Becket changea de vie ; le luxe fut banni de sa maison ; il prit l'habit de ses moines et leur donna l'exemple de l'austérité ; il s'entoura de clercs renommés pour leur science, surtout dans le droit, consacra tout son temps à l'étude, à la prière, aux oeuvres pies. Chose plus grave, il donna sa démission de chancelier, après avoir pris soin d'ailleurs de se faire donner par le justicier quittance entière de toutes les sommes dont il avait eu le maniement durant sa charge; sans doute c'était l'usage en Angleterre, mais Henri II n'avait pas comblé d'honneurs un aussi bon serviteur pour le perdre, et il s'irrita de cette démission comme d'une injure personnelle.

Ce fut bien pis quand, à la grande assemblée de Woodstock (1er juillet 1163), le prélat refusa d'autoriser la levée du danegeld sur : les terres du clergé ; c'était la première fois depuis la conquête qu'on refusait l'impôt au roi. On ne sait ce que fit Henri II, mais il est certain que, depuis lors, il ne fut plus question de l'argent pour les Danois.

 

guerre de Cent Ans Anglais Chartres

Becket et les articles de Clarendon.

— Trois mois plus tard, à Westminster (1er octobre), le roi se plaignit de l'indulgence des tribunaux ecclésiastiques, de leurs exactions, des facilités qu'ils offraient aux criminels pour échapper au châtiment. Il suffisait en réalité de se dire clerc, et l'on pouvait être clerc sans même avoir pris les ordres mineurs, pour échapper à la justice civile. Henri demanda que les clercs accusés de vol ou de meurtre, après avoir été punis selon les lois de leur ordre, fussent remis aux mains des juges séculiers et punis selon les coutumes du royaume. Thomas s'y refusa : il était injuste, disait-il non sans raison, d'infliger un double châtiment pour un seul crime.

Le roi invoqua en vain les coutumes du royaume; la loi de l'Eglise avait, aux yeux du prélat, plus d'autorité que la loi laïque, et Thomas ne consentait à obéir à celle-ci qu'autant qu'elle ne porterait pas atteinte à celle-là. C'était s'engager dans une impasse. Les coutumes du royaume n'étaient encore ni écrites ni fixées; l'eussent-elles été, l'Eglise ne les eût pas subies volontiers, puisqu'elle invoquait la justice contre le droit; d'ailleurs, il faut se rappeler qu'à cette époque la procédure ecclésiastique était tout de même moins oppressive et les peines moins barbares que devant les tribunaux laïques. En réservant les privilèges de son ordre, Becket défendait donc, jusqu'à un certain point, la cause de la dignité humaine contre Henri II qui, en invoquant le souvenir de son aïeul, déclarait son intention de régner en despote.

 Le roi mit fin brusquement à l'assemblée, et quitta Londres en fureur, suivi de la foule tremblante des prélats qui craignaient pour leurs sièges. Thomas demeura presque seul de son opinion.

Peu après Noël, la cour s'assembla dans un hameau isolé au milieu d'une chasse royale, à Clarendon. Là, circonvenu par les évêques, ébranlé par les menaces de mort qu'on lui prodigua, Thomas céda : il promit de respecter les « coutumes du royaume ».

Aussitôt les conseillers du roi (Thomas prétendit plus tard que c'étaient uniquement le justicier Richard de Lucy et un légiste français, Jocelin de Bailleul) se retirèrent dans une chambre voisine pour consigner par écrit le texte même de ces coutumes. Ce sont les « seize articles de Clarendon » qui furent approuvés, dit l'acte de cette constitution, par les évêques et les grands du royaume (30 janv. 1164).

Ils décidaient que les clercs accusés pour une cause quelconque devaient comparaître et devant la cour du roi et devant le tribunal ecclésiastique; s'ils étaient convaincus ou s'ils avouaient, l'Église les abandonnait au bras séculier (art. 3). En matière ecclésiastique, les appels devaient être portés de l'archidiacre à l'évêque, et de celui-ci à l'archevêque, mais sans pouvoir aller plus loin (art. 8). Les archevêques et les évêques, comme tous les vassaux directs du roi, étaient tenus d'obéir aux fonctionnaires royaux, d'acquitter toutes les obligations de leurs fiefs, d'assister aux jugements de la cour du roi, sauf quand il y avait lieu de prononcer la mutilation ou la peine capitale (art. 11).

Ils ne pouvaient quitter le royaume sans l'autorisation royale, ni sans prêter serment de rien faire qui pût nuire au roi et au royaume (art. 4). Les autres articles se rapportaient au droit de régale, au droit d'avouerie et de présentation aux églises, aux excommuniés, à la procédure, etc.

Si telles étaient les coutumes du royaume au temps de Henri Ier, ce qui n'est pas sûr, il est certain qu'elles précisaient les devoirs de l'Église en matière féodale et politique avec une netteté gênante pour le présent et menaçante pour l'avenir.

Comme au temps du Conquérant, l'Église d'Angleterre était très clairement soumise à l'État; mais depuis Grégoire VII l'idée catholique avait fait de grands progrès. L'Église admettait comme indiscutable la théorie de la monarchie universelle où le pape régnait souverainement sur les âmes de tous les chrétiens et les gouvernait par le clergé. Le pouvoir laïque pouvait-il prétendre à limiter le pouvoir divin?

Thomas, qui avait repris son assurance, ne chercha même pas à discuter. Persuadé qu'avec Henri II tout compromis était impossible, il refusa d'apposer son sceau à l'acte, quitta la cour et se retira à Winchester où, revêtu de l'habit de pénitent, il attendit que le pape l'eût absous d'avoir pendant un moment trahi son devoir.

 

Fuite de Becket.

 — Dès lors Henri II jura de se venger. Becket ayant refusé de comparaître comme défendeur dans un procès que lui intentait Jean le Maréchal, le roi assembla sa cour à Northampton pour juger le prélat inculpé du crime de forfaiture (7 oct.).

Les barons, les grands officiers de la couronne, les évêques, contraints à siéger par la constitution de Clarendon, se réunirent dans la chambre haute du château ; les moindres barons et les fonctionnaires royaux, qui avaient été aussi appelés, se tinrent en bas, dans la grande salle que chauffait un vaste brasier allumé au milieu. On délibéra longtemps ; enfin Henri de Winchester vint, à contre-coeur, déclarer Becket coupable de n'avoir pas obéi à un bref royal.

 Le prélat fut mis à l'amende; puis, malgré la quittance générale qu'il s'était fait donner à sa sortie de charge, on lui demanda un compte rigoureux de certaines sommes qu'il avait reçues ou dépensées étant chancelier. Thomas offrit 2000 marcs; le roi refusa : il voulait pousser à bout son adversaire et le dégrader; on allait jusqu'à dire qu'il méditait la mort du prélat et la ruine de ses partisans.

Quatre jours se passèrent au milieu de ces alarmes; puis Thomas, méprisant les conseils de tous ceux qui l'engageaient à céder, interdit aux évêques de prendre part au jugement et déclara qu'il en appelait à Rome, double violation des articles de Clarendon; enfin, revêtu de ses habits pontificaux, crosse en main, il se rendit au tribunal ; ses plus fidèles serviteurs l'avaient abandonné, mais une foule immense le suivit, en l'accompagnant de ses voeux.

Les évêques n'osaient désobéir ni au roi ni à l'archevêque ; ils sortirent de ce mauvais pas en demandant au roi l'autorisation d'en appeler au pape contre la défense que Becket leur avait intimée de siéger avec les barons, et ils se retirèrent. La cour fut complétée au moyen de fonctionnaires et de moindres barons ; elle déclara l'archevêque coupable de trahison, mais, quand les comtes de Leicester et de Cornouailles vinrent pour prononcer la sentence, Becket se leva et prit la parole, affirmant hautement l'indépendance du clergé : « Comme l'or vaut mieux que le plomb, ainsi l'autorité spirituelle est supérieure au pouvoir temporel. » Puis, après avoir interdit aux comtes de parler, il quitta le château pontificalement.

La nuit suivante, il s'enfuit au milieu d'une horrible tempête qui le protégea, parvint sous un déguisement à la côte flamande et se rendit en France auprès du pape.

 L'exil volontaire de Thomas Becket était un échec personnel pour Henri II plutôt qu'un revers pour sa politique. A l'intérieur, il continua ses réformes. Au retour d'une nouvelle expédition inutile contre les Gallois (1165), il promulgua l' «Assise de Clarendon », sorte de code criminel en 22 articles qui proscrivait les hérétiques, instituait de grands jurys d'enquête dans les comtés et centaines pour déférer aux juges les voleurs, les meurtriers et leurs complices, étendait l'autorité des shériffs en matière de police et de franc-piège au détriment des justices et immunités féodales (1166).

La même année, il leva une aide pour le mariage de sa fille aînée Mathilde avec Henri le Lion, duc de Saxe. Cette union le rapprocha de Frédéric Barberousse, mais il refusa de se laisser entraîner par l'empereur dans sa lutte contre le pape Alexandre III; de son côté Alexandre avait intérêt à ménager le chef du puissant empire angevin, et il soutint mollement la cause de Thomas Becket.

Le prélat, encouragé à la résistance par les rares amis qui l'avaient suivi dans l'exil, s'exaltant lui-même par le jeûne, les macérations, l'étude fiévreuse des écrits théologiques, aigri par les persécutions que Henri II dirigeait même contre les personnes de sa famille, continua presque seul le combat.

Il refusa d'instituer les évêques élus depuis son départ; il excommunia les principaux conseillers de Henri II.

 

Quand le roi eut fait couronner son fils aîné, Henri Courtmantel, par l'archevêque d'York au mépris des droits de l'archevêque de Cantorbéry (14 juin 1170), il arracha au pape la promesse d'envoyer des légats pour mettre l'Angleterre en interdit.

 En même temps Louis VII, irrité de ce que sa fille Marguerite n'avait pas été couronnée avec le jeune roi son époux, prit les armes.

Pour détourner l'orage, Henri II vint en Normandie : à Fréteval il se réconcilia avec Louis VII (20 juillet), puis avec le prélat (21 juillet).

Il consentit à ne plus exiger de Becket qu'il reconnût les « coutumes du royaume » ; il promit de le prendre sous sa protection, de lui restituer tous ses biens, de faire sacrer de nouveau le jeune Henri et cette fois avec sa femme.

Le roi et le prélat se séparèrent en se donnant l'accolade, mais non le baiser de paix, et sans avoir au fond rien abdiqué, de leurs ressentiments ou de leurs rancunes.

 

Rappel des dates :

-          Le 7 janvier 1169, Thomas rencontre Henri II, roi d’Angleterre, à Montmirail ;

-          Le 18 novembre 1169, Thomas a une entrevue avec Louis VII, roi de France, à Saint-Denis, suivie d’une autre avec Henri II à Montmartre ;

-          Le 21 juillet 1170 à Fréteval en Touraine, Thomas accompagné de Guillaume de Champagne, l’évêque de Chartres et archevêque de Sens, et Henri II trouvent un accord permettant à Thomas de rentrer en Angleterre.

-          A la toussaint 1170, Thomas quitte Sainte-Colombe-lès-Sens et débarque à Sandwich, accompagné de l’archidiacre de Sens. Ce dernier refuse de prêter serment de fidélité au roi d’Angleterre.

-          Le 2 décembre, Thomas rentre à Canterbury, reçoit un accueil triomphal et célèbre l’office de Noël dans sa cathédrale. …..

 

 

LES ENTREVUES DES ROIS LOUIS VII ET HENRI II DURANT L'EXIL DE THOMAS BECKET EN FRANCE Par Louis HALPHEN.

Pendant les six années que dura l'exil de Thomas Becket sur le continent, le roi de France Louis VII et le roi d'Angleterre Henri II déployèrent en négociations une activité extraordinaire.

 Sans doute, le sort du malheureux archevêque n'était pas seul en cause, et entre les deux souverains les motifs de discussion ne manquaient pas ; mais, s'étant posé dès le début en protecteur de l'exilé, Louis VII ne laissa pas échapper une occasion de prendre sa défense et ne se rencontra guère avec Henri II sans chercher aie réconcilier avec son adversaire.

Quoique nombreux et circonstanciés, les documents que nous possédons sur ces négociations demandent à être critiqués de près : non seulement ils ne mentionnent pas tous les mêmes entrevues des deux rois, mais ils les racontent suivant un ordre variable et sont parfois en désaccord lorsqu'il s'agit d'en indiquer le lieu.

Nous tenterons ici de dissiper quelques-unes de ces obscurités.

Un des historiens de cette époque dont la chronologie est la plus sûre est le moine normand Robert de Torigny. Nous ne pouvons mieux faire que de le consulter tout d'abord, bien que, dans son désir de ménager la susceptibilité du roi d'Angleterre, il ait poussé la discrétion jusqu'à taire la plupart des événements auxquels Thomas Becket fut mêlé.

Voici les entrevues royales qu'il mentionne (1) :

1° A Gisors, le 11 avril 1165 ;

2° En un endroit indéterminé, vers Pâques (24 avril) 1166 ;

3° En Vexin, le 4 juin 1167 ;

4° Entre Pacy-sur-Eure et Mantes, le 7 avril 1168 ;

5° A la Ferté-Bernard, le 1er juillet 1168 ;

6° En un endroit indéterminé, où Louis VII et Henri II font la paix, le 6 janvier 1169 ;

7° A Saint-Germain-en-Laye, en 1169 (février ou mars).

L'auteur du Draco Normannicus, ce poème touffu et désordonné qu'on s'accorde aujourd'hui à attribuer à un autre moine normand, Etienne de Rouen, tout en s'inspirant de Robert de Torigny, a modifié sur deux points les données précédentes : il indique « la campagne de Gisors » (Gisortia rura) 2 comme lieu de rencontre des deux souverains en juin 1167, et pour l'entrevue de l'année 1169 que Robert de Torigny situait à Saint-Germain-en-Laye, il parle de la « plaine de Poissy » (Pisseios campos) (2) ; mais ce ne sont là, de toute évidence, que des à peu près plus ou moins heureux, dont il faut chercher la raison dans les nécessités de la prosodie, et il est clair, notamment, que la locution Pisseios campos n'a été amenée que par la difficulté où se trouvait le poète de placer dans ses vers le nom de Saint-Germain-en-Laye. Ne nous embarrassons pas de ces fantaisies.

Plus instructive est la lecture de la volumineuse correspondance de Thomas Becket lui-même et de ses partisans; elle nous permet de compléter les renseignements de Robert de Torigny et de réparer quelques-unes de ses omissions volontaires.

1° Une lettre de Jean de Salisbury, écrite en 1168, fait allusion à l'entrevue qui vient d'avoir heu le 7 avril  (4). — Une autre lettre du même, écrite peu après (5), fait allusion à l'entrevue de la Ferté-Bernard, mais sans apporter aucune date ni aucune indication topographique qui vaille d'être ici retenue.

2° Le même Jean de Salisbury, dans une lettre qui remonte à 1169, raconte en détail l'entrevue que Robert de Torigny date du 6 janvier de cette année : Jean la situe à Montmirail et la date des 6 et 7 janvier (6).

3° Un assez grand nombre de lettres (7), écrites la même année et cependant antérieures à l'entrevue du 16 novembre dont il sera question plus loin, parlent d' « un second colloque des rois ». Or, d'une de ces lettres (8), expédiée par Jean de Salisbury très peu de temps après le colloque de Montmirail (6-7 janvier 1169), il ressort qu'une rencontre avait été projetée entre Thomas Becket et le roi d'Angleterre pour le quinzième jour après une nouvelle entrevue que ce dernier devait avoir avec Louis VII ; d'une lettre adressée par Jean de Poitiers à Thomas Becket (9), il ressort, d'autre part, que la date choisie pour la rencontre de l'archevêque et de Henri II était le 22 février 1169, ce qui permet de dater du 7 février le « second colloque des rois » ; enfin une lettre de Thomas Becket au pape Alexandre III, rendant compte de ce colloque, est précédée dans les manuscrits d'un titre qui le situe « à Saint-Léger » (colloquium habitum apud S. Leodegarium) (10).

4° Nous avons conservé parmi les documents de l'année 1169 une missive du légat pontifical Vivien invitant Thomas Becket à venir retrouver Louis VII et Henri II à Saint-Denis le dimanche 16 novembre (11). Thomas Becket nous apprend lui-même que les deux rois se rencontrèrent effectivement à l'endroit prévu et qu'il alla les rejoindre à Montmartre, où ils passèrent en quittant Saint-Denis (12) Mais le légat Vivien, communiquant au pape le résultat de la conférence de Montmartre, la date de l'octave de la Saint-Martin (in octavis S. Martini) (13). Comme la Saint-Martin tombe le 11 novembre, cette indication semble nous reporter au 18 ; et il faut supposer dès lors, les deux rois ayant pris rendezvous à Saint-Denis pour le 16, ou bien que ce rendez-vous fut retardé de quarante-huit heures, ou bien que les pourparlers se prolongèrent pendant deux jours, ou bien enfin que par les termes « octave de la Saint-Martin » Vivien entend parler, sans préciser davantage, de la semaine qui suit la fête du saint et qui va du 12 au 18 novembre. La deuxième hypothèse a été parfois adoptée, et certains auteurs (14) distinguent nettement les colloques de Saint-Denis et de Montmartre, qu'ils datent l'un du 16, l'autre du 18 novembre. Mais cette opinion se heurte au témoignage de Thomas Becket qui, dans une lettre dont nous n'avons pas encore fait état — sans établir de distinction entre la localité où les négociations furent entamées et celle où elles s'achevèrent — parle seulement du « colloque de Saint-Denis » et, tout comme le légat pontifical, le date expressément de 1' « octave de la Saint-Martin » (15). Faut-il admettre que ces termes ont été employés à la fois par Thomas Becket et par Vivien pour désigner d'une manière vague la semaine qui suit la Saint-Martin, et non point, suivant l'usage commun, d'une manière précise le 18 novembre ? Sans pouvoir trancher définitivement la question, nous estimons que la date du 18 novembre est la plus vraisemblable.

5° Dans une lettre adressée vers la fin de l'année 1169 à l'archevêque de Sens, Thomas Becket rappelle que, lors de la conférence de Montmartre (18 novembre 1169), mis en demeure de confier son fils Richard à la garde de Louis VII, Henri II répondit par la promesse de s'exécuter « au colloque de Tours », et il ajoute qu'il y a des raisons de penser que ce colloque restera à l'état de projet (16). Nous apprenons par ailleurs (17) que la date en avait été fixée au 13 janvier 1170, et comme il n'en est plus soufflé mot ensuite dans aucun document, on peut supposer que Thomas Becket avait vu juste et que les deux rois ne se rencontrèrent pas alors.

6° Une lettre anonyme (18) nous apprend que cette rencontre eut heu six mois plus tard, près de Fréteval, le lundi 20 et le mardi 21 juillet, et qu'elle fut suivie le 22 d'une entrevue décisive entre Thomas Becket et le roi d'Angleterre.

Les premiers biographes de Thomas Becket (19), qui presque tous ont écrit aussitôt après la mort du saint archevêque (29 décembre 1170), n'ont pas manqué de parler eux aussi des entrevues royales au cours desquelles sa cause fut agitée ; mais, du point de vue qui nous occupe, ils n'ajoutent guère, en général, aux renseignements fournis par les lettres que nous venons d'analyser.

Notons seulement que la plupart racontent, d'une façon plus ou moins complète, les colloques de Montmirail, de Saint-Denis et Montmartre, de Fréteval. Notons aussi que, suivant ceux d'entre eux dont le récit est suffisamment détaillé pour pouvoir nous guider (20), le colloque de Saint-Denis et le colloque de Montmartre ne font bien qu'un : accueilli par Louis VII à Saint-Denis, Henri II vint sans retard, en compagnie du roi de France, jusqu'à Montmartre, où il se rencontra avec Thomas Becket.

Un de ces biographes mérite cependant une mention à part : c'est le poète picard Garnier de Pont-Sainte-Maxence, auquel nous devons une curieuse vie en vers de Saint Thomas le martyr. Voici comment il présente les choses :

1° Après que Thomas Becket s'est retiré à Sainte-Colombe de Sens, Henri II fait tout son possible pour détacher de lui le roi de France : il envoie son fils Henri à Paris prêter hommage entre les mains du jeune prince royal, le futur Philippe Auguste ; puis, dans une entrevue à Saint-Léger-en- Iveline, les deux rois se jurent amitié et s'engagent à expulser de leurs Etats leurs ennemis réciproques (21) — 2° Une deuxième entrevue est fixée à Tours ; mais, sur le conseil des siens, Louis VII ne s'y rend pas. Henri II s'y plaint amèrement de ce que, contrairement aux promesses échangées à Saint-Léger, le roi de France donne asile à l'archevêque « félon » (22). — 3° Après une assez longue digression sur la vie de saint Thomas au monastère de Sainte-Colombe, l'auteur raconte les efforts faits par Louis VII pour réconcilier l'exilé et le souverain anglais. C'est d'abord une assemblée convoquée à Pontoise et à laquelle Henri se dérobe au dernier moment, quand il apprend que le pape y doit assister (23). — 4° Les deux rois se rencontrent à Nogent-le-Rotrou; mais Henri refuse d'entrer en pourparlers au sujet de l'archevêque que Louis Vil a amené avec lui (24) — 5° Un peu plus tard, à Montmirail, en présence des délégués du Saint-Siège, les cardinaux Guillaume et Otton, Henri consent enfin à examiner son pas ; malheureusement l'accord ne peut se faire sur la procédure à suivre (25). — 6° Reprises quelque temps après, au même endroit, en présence de nouveaux délégués du Saint-Siège, Bernard, prieur de Grandmont, et Simon, prieur de Mont-Dieu, les négociations aboutissent à un nouvel échec, l'entente ne pouvant s'établir sur la formule du serment que Thomas devait être requis de prêter à son souverain (26). — 7° Les pourparlers semblent rompus. Louis VII profite d'un pèlerinage de Henri II à Saint-Denis pour les rouvrir. Les rois confèrent à Montmartre ; mais on se sépare sans que Henri ait consenti à échanger avec l'archevêque le baiser de paix (27) — 8° A Fréteval enfin une réconciliation intervient entre eux (28).

Tels sont, brièvement résumés, d'après Garnier de Pont-Sainte-Maxence, les pourparlers auxquels l'affaire de Thomas Becket donna heu entre Louis VII et Henri II. Mais que valent les affirmations de Garnier et comment s'accordent-elles avec les affirmations qui précèdent ?

Dès l'abord, il est manifeste que l'ordre qu'il a adopté dans son récit n'est pas impeccable : la prestation d'hommage de Henri le Jeune à Paris, avant l'entrevue de Saint-Léger, se place sans aucun doute le 2 février 1169 (29) ; or l'assemblée de Pontoise et la deuxième assemblée de Montmirail sont, de façon non moins certaine, antérieures à cette date. Pour celle de Pontoise, Garnier nous fournit lui-même un point de repère dans ces vers (30) :

Uns parlemenz dut estre a Punteise assemblez ;

Très qu'a Paris en est od l'Àpostoile alez.

L'arcevesques i fu, pur cui fa purparlez.

Mes quant li reis Henris en fu bien acertez

Ke la pape i serreit, arrière est retornez.

L'itinéraire du pape Alexandre III est connu avec assez 4e précision pour que nous puissions fixer au 19 avril 1165 sa rencontre à Paris avec Louis VII (31), ce qui nous donne la date approximative de convocation du « parlement » qui nous occupe. Quant à celui dont Garnier signale la réunion à Montmirail en présence des prieurs de Grandmont et de Mont-Dieu, nous savons de source sûre, comme il a été dit plus haut, qu'il se tint les 6 et 7 janvier 1169, Cette confusion s'explique : Garnier, on le sait (32), a, pour composer son poème, recouru non seulement à des témoignages oraux, mais aussi à des textes, que nous possédons encore presque tous. Il s'est, en particulier, beaucoup servi de la biographie latine composée par Edouard Grim (33), qui lui a, dans le cas présent, fourni la trame de son récit : 1° hommage prêté à Paris par Henri le Jeune, bientôt suivi d'une entrevue où Louis VII et Henri II se jurent amitié et s'engagent à expulser de leurs Etats leurs ennemis mutuels ; 2° projet d'une nouvelle réunion, à laquelle Louis VII, sur le conseil des siens, s'abstient de paraître ; 3° retraite de Thomas à Sainte-Colombe de Sens et efforts faits par Louis VII pour amener entre l'archevêque et le roi d'Angleterre une réconciliation qui finit par être scellée dans une dernière entrevue.

On voit par ce simple résumé — et on le verrait mieux encore si l'on comparait de près les deux récits— que l'oeuvre propre de Garnier a consisté, pour les deux premières entrevues dont parle Edouard Grim, à ajouter les noms des localités où les souverains se rencontrèrent et, pour la suite, à donner le détail des pourparlers engagés dès le début par Louis VII afin d'amener la réconciliation désirée. Il a été ainsi conduit à revenir en arrière et à narrer, après les deux colloques de Saint-Léger et de Tours, des négociations qui, selon la chronologie, eussent dû en partie trouver place antérieurement.

Laissons donc provisoirement de côté les colloques de Saint-Léger et de Tours et tentons d'identifier et de dater les autres. Pas de difficulté pour celui de Pontoise, qui nous reporte, nous l'avons dit, vers le 19 avril 1165 et qui, ayant été contremandé au dernier instant, n'a guère, comme de juste, laissé de trace dans les textes. Le témoignage de Garnier est néanmoins confirmé d'une manière décisive par Hugue de Poitiers, qui rappelle les faits en ces termes : « Les rois fixèrent une entrevue, et le pape. Alexandre, se préparant à s'y rendre, vint à Paris. A cette nouvelle, le roi Henri contremanda l'entrevue, étant hostile à Alexandre par haine de Thomas de Canterbury (34). »

A partir du colloque que Garnier situe à Nogent-le-Rotrou, la question se complique. Dans aucun autre document, à notre connaissance, on ne trouve mention d'un colloque dont cette localité aurait été alors le théâtre. Garnier le place après celui de Pontoise (avril 1165) et avant la première des deux conférences réunies, selon lui, à Montmirail, c'est-à-dire, nous l'allons voir, avant le 18 novembre 1167. D'autre part, Henri II ayant été absent de France (35) depuis le mois de  mai 1165 jusqu'au milieu de mars 1166, le colloque dont parle Garnier ne saurait être antérieur à cette dernière date, ce qui nous porte à l'identifier, sous toutes réserves, avec celui (36) que Robert de Torigny a noté, sans nom de localité, aux environs de Pâques (24 avril) 1166.

Pour l'entrevue suivante, Garnier a commis une double confusion : les détails de son récit (37) ne permettent pas de douter qu'il ne s'agisse en réalité d'une entrevue fort célèbre à laquelle ni Louis VII (38) ni Henri II n'assistèrent en personne et qui eut heu non point à Montmirail, mais aux Planches, entre Trie et Gisors, le 18 et le 19 novembre 1167 (39).

Quant aux dernières entrevues que cite Garnier, nous les connaissons déjà : ce sont celles de Montmirail les 6 et 7 janvier 1169, de Saint-Denis-Montmartre le 18 novembre 1169, enfin celle de Fréteval les 20 et 21 juillet 1170.

Restent les entrevues de Saint-Léger-en-Iveline et de Tours. Nous avons déjà noté que la première, d'après Garnier lui-même, est postérieure au 2 février 1169 ; elle est, d'autre part, à l'en croire encore, antérieure au colloque de Montmartre du 18 novembre suivant, où les deux rois

Un afère unt entr'els ilueques purparlé

Qu'il unt en Iveline, à Saint-Legier, fixé (40).

Point de doute dès lors qu'il ne faille l'identifier avec cette entrevue « de Saint-Léger » dont nous avons trouvé trace dans la correspondance à la date du 7 février 1169 (41). Et l'on ne peut davantage hésiter à reconnaître dans la réunion projetée à Tours celle-là même dont il avait été question pour le 13 janvier 1170 et dont Thomas Becket prévoyait qu'eUe n'aurait pas heu.

La série des entrevues royales peut donc être ainsi établie :

1° A Gisors, le 11 avril 1165 ;

2° A Nogent-le-Rotrou (?), vers Pâques (24 avril) 1166 ;

gnage de Jean de Salisbury (Materials, t. VI, p. 259) : « Die autem sequenti christianissimus rex, legatos admittens ad colloquium... »

3° En Vexin, le 4 juin 1167;

4° Entre Pacy-sur-Eure et Mantes, le 7 avril 1168 ;  

5° A la Ferté-Bernard le 1er juillet 1168 ;

6° A Montmirail; les-6 et 7 janvier 1169;

7° A Saint-Léger-en-Iveline, le 7 février 1169;

8° A Saint-Gemain-en-Laye, en février ou mars 1169 ;

9° A Saint-Denis et à Montmartre, le 16 ou, plus vraisemblablement, le 18-novembre 1169 ;

10° A Fréteval, les 20 et 21 juilet 1170.-

A quoi il faut' ajouter deux entrevues qui furent décommandées et qui- devaient avoir lieu; l'une à Pontoise vers le 19 avril 1165, et l'autre à Tours le 13 janvier 1170.

LOUIS HALPHEN  Mélanges d'histoire offerts à M. Charles Bémont par ses amis et ses élèves, à l'occasion de sa vingt-cinquième année de son enseignement à l'Ecole pratique des hautes études

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean de Salisbury, moine Anglais né vers 1110 à Salisbury était le conseiller et secrétaire de Thomas Becket. Il étudia à Chartres, de 1137 à 1140 environs et devint l’évêque de cette ville jusqu’à sa mort (1176-1180).

Parmi les hommes de son temps, c’était un de ceux qui connaissaient le mieux l’antiquité. Ses ouvrages étaient célèbres et recherchés au moyen-âge. Les principaux sont : le Polycraticus, sorte d’encyclopédie morale en VIII livres, ou aux frivolités du monde il oppose les enseignements de la philosophie ; le Metalogicus en VI livres, dans lequel il s’attache à défendre la philosophie, ou plutôt les lettres anciennes contre les sceptiques. Il faut ajouter ses lettres, très importantes pour l’histoire contemporaine. Tous les ouvrages de Jean de Salisbury ont été réunis et publiés à Oxford par M. Gile.

Les vestiges recueillant le tombeau de Jean Salisbury, secrétaire de Thomas Becket sont visibles dans L'abbaye Notre-Dame de Josaphat (Beata Maria de Josaphat), fondée en 1117 par Geoffroy de Lèves évêque de Chartres et son frère Goslein, seigneur de Lèves, sur leurs terres ancestrales.

 

 

eglise paroissiale et collégiale de saint André et chapelle de Saint Nicolas de Chartres

La Collégiale Saint-André de Chartres , 2 Rue Saint-André

 

L'église primitive aurait été construite, selon la tradition par saint Aignan, à l'emplacement d'un amphithéâtre gallo-romain dont on retrouve des vestiges dans les murs de l'une des cryptes.

 Un second édifice datant du Xe siècle fut détruit par un incendie en 1134, ne laissant que les cryptes. Reconstruite, l'église Saint-André est terminée dans la seconde moitié du XIIe siècle.

 

 

 

 

Dictionnaire des noms propres, ou Encyclopédie illustrée de biographie, de géographie, d'histoire et de mythologie.... F-M / par B. Dupiney de Vorepierre,...

 

 

 

6 janvier 1169. Paix de Montmirail entre Henri II Plantagenêt et Louis VII roi de France médiateur de Thomas Becket.<==.... ....==>25 décembre 1169 : Henri II Plantagenêt tient sa cour de Noël à Nantes où il célèbre les fiançailles de son fils Geoffroy II

 

 

 

 


 

1. Chronique de Robert de Torigni, publ. par L. Delisle, t. I, p. 355 et suiv., t. H, p. 4 et suiv. ; The Chronicle of Robert of Torigni, éd. R. Howlett (vol. IV des Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II and Richard 1, dans la collection du Master of the rolls), p. 224 et suiv.

2. Draco Normannicus, II, 475, éd. R. Howlett, au t. II des Chronicles of the reigns of Stephen, Henry II and Richard I, p. 677 : Rex igilur Gallus, tendens Gisortia rura, Angligeni régis proxima castra venit.

3. Draco Normannicus, III, 1333, éd. Howlett, p. 755 :

Pisseios campos veniunt utraeque phalanges,

 Hinc Normannus adest, Francus at illa tenet.

(4). Robertson, Materials for the history of Thomas Becket (dans la collection du: Master of the rolls), t. VI, p. 409.

(5). Ibid., p. 455.

(6). Ibid., p. 506.

(7). Outre les lettres auxquelles nous renvoyons dans les notes suivantes, voir Materials, t. VI, p. 516, n" 464 ; p. 526, n» 470 ; p. 576, n» 496.

(8). Ibid., p. 511 : « Quod verbum ille (rex Anglorum), gratanter amplexans, promisit se utrumque facturum, praefigens archiepiscopo diem colloquii quintum decimum a die secundi colloquii. »

(9). Ibid. p. 493 : « Dies quoque praefixa est in Cathedra beati Pétri. »

(10). Ibid., p. 519 : « Alexandro papae Thomas Cantuariensis archiepiscopus post colloquium habitum cum rege apud Sanctum Leodegarium. »

(11). Materials, t. VII, p. 151, n» 601. Cf. la réponse de Thomas Becket, p. 153, n» 602.

(12). Ibid., p. 162-163.

(13). Ibid., p. 167-168 : « Tandem vero post multos labores ad id ventum est ut dominus Cantuariensis, in colloquio regum Parisius habita in octavis beati Martini petitionem subscriptam... régi Anglorum, praesente christianissimo rege, porrigeret. » — On retrouve la même date (in octavis S. Martini), dans Raoul de Dicelo (Chron., ann. 1169), qui s'inspire visiblement de cette lettre.

(14). Entre autres, Eyton, Court, household, and itinerary of king Henry II, p. 131. — Reuler (Geschichte Alexanders des Dritten und der Kirche seiner Zeit, t. II, p. 460), pour tout concilier, fixe l'entrevue au « dimanche 18 novembre », oubliant qu'en 1169 le 18.novembre était un mardi.

(15). Materials, t. VII, p. 173 : « Quae in colloquio regum in octavis sancti Martini apud Sanctum Dionysium habito gesta sunt... »

(16). Ibid., p. 165.

(17). Ibid., p. 194 (lettre de l'évêque de Londres à maître David) : « Speramus Vero ut quod nunc minus actum est, in colloquio quod inter reges die beati Hilarii Turonis futurum est, Domino juvante, complendum sit. »

(18). Ibid., p. 339-342.

(19). Les biographies latines ont été publiées par Robertson, Materials for the history of Thomas Becket, t. I à IV ; la Vie de saint Thomas le martyr de Garnier de Pont-Sainte-Maxence a été publiée par C. Hippeau (Paris, 1859,in-16). Nous avons étudié les rapports que présentent entre elles ces diverses biographies dans une note intitulée Les biographes de Thomas Becket (Revue historique, t. CH, 1909, p. 35-45).

(20). Herbert de Bosham, au t. III des Materials, p. 445-446 ; Guillaume Fils Etienne, ibid., p. 97 ; Guillaume de Canterbury, au t. I des Materials, p. 75.

(21). Garnier de Pont-Sainte-Maxence, éd. Hippeau, p. 133, vers 3726 et suiv.

(22). Ibid., p. 133, vers 3741 et suiv.

(23). Ibid., p. 139, vers 3896 et suiv.

(24). Ibid., p. 139, vers 3901 et suiv.

(25). Ibid., p. 140, vers 3926 et suiv.

(26). Ibid., p. 141-142, vers 3981 et suiv.

(27). Ibid., p. 146-148, vers 4126 et suiv.

(28). Ibid., p. 14S-154, vers 4176 et suiv.

(29). Robert de Torigny, Chron., ann. 1169, éd. Delisle, t. II, p. H-12; éd. Howlett, p. 240-241.

(30). Garnier de Pont-Sainte-Maxence, éd. Hippeau, p. 139, vers 3896 et suiv.

(31). Jaffé-Wattenbach, Regesta ponlificum Romanorum, n° 1177.

(32). l'étude précitée sur Les biographes de Thomas Becket.

(33). Materials, t. II, p. 416-422.

(34). Hugue de Poitiers, Historia Vizeliacensis monasterii, dans les Hist. de France, t. XII, p. 334 : « Rex autem Lodovicus pro his et pro aliis negotiis ad Henricum regem Anglorum misit, indixeruntque reges mutuum colloquium. Cui colloquio cum interesse Alexander disponeret, venit l'arisius. Quod ut rex Henricus cognovit, colloquium indictum Ludovico régi demandavit, infestus Alexandro ob invidiam Thomae Cantuariensis. » — Une lettre écrite par Jean de Salisbury à Thomas Becket vers le début de l'année 1165 (Materials, t. V, p. 161, n» 85) fait allusion à l'entrevue que le pape compte avoir peu après avec les deux rois. Une autre lettre, écrite à la même époque (Ibid., p. 160, n° 84), et qui semble se rapporter aux mêmes faits, avertit l'archevêque qu'il devra attendre, non loin, de Pontoise, à l'abbaye du Val-Notre-Dame, d'être convoqué par Louis VII et le pape.

(35). Voir Eyton, Court, household and itinerary of king Henry II, p. 79-92.

(36). C'est peut-être à ce colloque aussi que se rapporte une lettre de Thomas Becket à Nicolas du Mont (Materials, t. V, p. 360, n° 184).

(37). A noter, en particulier, les détails qu'il donne sur un songe prophétique de Thomas Becket la nuit qui précéda l'entrevue (vers 3936 et suiv.) et qui se retrouvent dans le récit d'Herbert de Bosham (Materials, t. III, p: 409-410).

(38). Quoi qu'en dise Dom L'Huillier, Saint Thomas de Cantorbéry, t. II, p. 89-90, Louis VII se contenta de s'y faire représenter. Il suffit de renvoyer au témoi-

(39). Plusieurs lettres ont trait à cette assemblée en dehors de celle que nous citons à la note précédente (Materials, t. VI, p. 245, n- 331 ; p. 261, n» 334 ; p. 280, n» 342, etc.). Voir aussi Herbert de Bosham (Materials, t. III, p. 409 et suiv.), Guillaume Fils-Étienne (Ibid., p. 95), etc.

(40). Garnier de Pont-Sainte-Maxence, éd. Hippeau, p. 146, vers 4132 et suiv. — Hippeau imprime : « en vieline, à Saint-Legier ». La correction « en Iveline » s'impose.

(41). Dom L'Huillier (Saint Thomas de Cantorbéry, t. II, p. 152 et note 1), qui semble ignorer les vers de Garnier, cherche Saint-Léger en Normandie et situe sans hésiter l'entrevue du 7 février 1169 au « lieu dit Saint-Léger du Bourg-Denys, proche de Rouen ».

 

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