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8 septembre 2020

En 1712, Hercule-Mériadec de Rohan, Prince de Soubise réédifia l'église saint Pierre à ses frais.

En 1712, Hercule-Mériadec de Rohan, Prince de Soubise réédifia l'église saint Pierre à ses frais

Une église ancienne est attestée et en partie visible mais elle a été détruite pendant les guerres de religion. On en a conservé quelques fenêtres et chapiteaux historiés romans et une splendide voûte gothique sous le clocher. 

C'était une église collégiale romane desservie par un prieur et des chanoines.  Quatre colonnes, à croisée du transept, quelques arc légèrement brisés et deux beaux chapiteaux qui se cachent dans le transept de gauche, en portent le témoignage.

Sans doute détruite par quelque siège, car il est arrivé que, plus confiants en la puissance de Dieu que dans les remparts du château, les défenseurs se réfugient dans l’église, elle fut reconstruite à l’époque gothique. Ces deux époques de construction sont très apparentes. De la deuxième, subsiste la magnifique coupole, en forme d’octogone à base rectangulaire, qui couronne la croisée du transept et qui est sans doute le joyau de l’église.

 

Pendant les guerres de religion, notamment en 1566- 1567, le culte catholique a été à plusieurs reprises interdit à Soubise et l'église en grande partie détruite, elle restera sans doute à l’abandon, jusqu’à qu’un seigneur de Soubise, immensément riche, la fit rebâtir, au tout début du XVIIIe siècle : Hercule Mériadec de Rohan, duc de Montbazon puis prince de Guéméné et de Soubise, était l’arrière-petit-fils de la douairière de Rohan du siège de La Rochelle et fils d’Anne de Rohan, qui fut un temps maîtresse de Louis XIV. Le royal amant avait fait du mari, non seulement un Prince de Soubise, mais aussi une des plus grosse fortunes du royaume.

L’argent, dit-on, n’a pas d’odeur. C’est sans doute pour lui en donner une, une odeur de sainteté, qu’Hercule Mériadec entreprit la reconstruction de l’église de Soubise vers 1712.

De cette époque datent la façade classique, et la belle nef, voûtée en plein cintre. Sur les deux derniers doubleaux, au plafond de la nef, on peut lire deux des devises de Rohans :

MALO MORI QUAM FOEDARI et SINE MACULA MACLA

Plutôt la mort que la faute Mes macles sont sans tâches


Comme il était d'usage au XVIIIe siècle quand le bienfaiteur d'une église mourait, on traça en son honneur, tout autour de la nef, un bandeau noir orné des armes des Rohans, qu’on appelle un litre funéraire.

Les armes des Rohan, parti de gueules à neuf macles d'or et de Bretagne. L'écu est surmonté d'une couronne ducale avec le manteau de pair. Ils ont été dégradés sans doute à La Révolution et redécouvert au début du XXe siècle. L’écu de gueule aux neuf macles d’or et d’hermines, donne le sens de la deuxième devise du plafond.

 
L'Ex Voto de Soubise représentant Saint Elme et Sainte Claire, a été réalisé par un certain Roussel en 1748. Le saint est vêtu en évêque et la sainte en religieuse; au- dessus d'eux la Vierge à l'Enfant est surmonté du Saint Esprit et entourée d'angelots. A gauche sont figurés deux beaux vaisseaux à trois ponts. Saint Elme (ou Erasme )

 

Les possesseurs de Soubise

 

Branche des Parthenay-L'Archevêque

La seigneurie de Soubise entra dans la puissante famille des seigneurs de Parthenay par le mariage de Hugues l’Archevêque, seigneur de Parthenay (1243-1271) avec Valence de Lusignan qui lui apporta, outre Soubise, les baronnies de Vouvant, Mervent, Mouchamps et Montepntour (1247).

De cette union naquirent six enfants, quatre filles et deux garçons, dont un, Hugues, mourut ex 1304. L'autre; Guillaume sixième du nom, seigneur de Parthenay à la mort de son père (1271), épousa en 1275 Jeanne de Montfort qui lui apporta la terre de Semblancay.

Il était veuf le 26 mars 1291 et se remariait en secondes noces en 1295 avec Marguerite, fille de Guy, vicomte de Thouars, qui mourut en 1316, un an après son mari.

Guillaume laissait, du premier lit cinq enfants, deux garçons et trois filles et du deuxième un garçon, Guy, seigneur de Soubise, qui sera le chef de la branche des Parthenay -Soubise.

 

Branche des Parthenay-Soubise

Le chef de cette branche, Guy de Parthenay, seigneur de Soubise, était le seul enfant issu du mariage de Guillaume, sixième du nom, seigneur de Parthenay, Vouvant, Mervant, etc., avec Marguerite, fille de Guy, vicomte de Thouars.

En outre de la seigneurie de Soubise, il eut en partage celles de Taillebourg et Mouchamps; il avait épouse Jeanne d'Amboise, douairière de Taillebourg. il eut un fils, Louis, mort vers 1393, laissant pour héritiers : 1er Jean ; 2e Guyon.

Jean n'eut pas d'enfants de deux mariages qu'il contracta :1° avec Anne de Mareuil ; 2e avec Louise d'Anduze, laquelle avait pour douaire, vers 1443, la tierce partie de la seigneurie de Soubise (1)

- Guyon,  seigneur de Soubise.

- Bertrand.

- Léon, qui reçoit le 1er janvier 1518 un aveu comme seigneur de Soubise.

 

Jean Parthenay L’Archevêque, épouse Michelle de Sauvebonne, qui suivit à la cour du due de Ferrare Renée de France, mariée à ce prince.

Il eut pour enfants :

- 1er Jean, qui suit.

2e Anne, née vers 1518, morte vers 1560, mariée en 1553 à Antoiné de Pons. comte de Marennes. Elle brilla à cette cour de Ferrare où cite fut élevée et en fut un des principaux ornements. Elle avait étudié le latin et le grec et était excellente musicienne. Elle embrassa le protestantisme avec ardeur et montra beaucoup de zèle pour la nouvelle religion.

3e Charlotte; 4e Renée, toutes élevées à la cour de Ferrare. Cette dernière épousa en 1536 René de Fonsèque, seigneur de Surgères.

Jean Parthenay L’Archevêque, seigneur de Soubise. né en 1512, mort en 1566, fut aussi élevé à la cour de Ferrare et dans la religion protestante. Il fut choisi pour remplacer le baron des Adrets comme chef des protestants et soutint le siège de Lynn contre le duc de Nemours. Ce fut le dernier descendant mâle de cette famille. Il avait épousé Antoinette Bouchard, fille ainée de la famille d'Aubeterre. Il eut pour enfant :

Catherine Parthenay L’Archevêque, si connue sous le nom de duchesse de Rohan, née au château du Parc, en Poitou, en 1554et morte le 26 octobre 1631 à 77 ans. Cette dame sut joindre à l'érudition les grâces de la belle littérature et rehausser les talents de l'esprit par le courage des héros. C'est elle qu'on vit seule demeurer ferme sur les ruines de son parti abattu après la reddition de La Rochelle en 1628 et soutenir fièrement une éclatante disgrâce (2)

Elle épousa en premières noces le baron Charles de Quellenec, baron de Pons et de Rostrenem, auquel elle intenta un scandaleux procès en séparation. Le baron de Quellenec fut tué pendant la Saint-Barthélemy.

Elle se remaria en secondes noces en 1575 avec René de Rohan, deuxième du nom, et fit alors passer la seigneurie de Soubise dans la puissante famille des Rohan.

De ce dernier mariage elle eut :

1e Henri, deuxième du nom ;

2e Benjamin, seigneur de Soubise;

3e Catherine, qui fit cette belle réponse à Henri IV « Je suis trop pauvre pour être votre femme et de trop bonne maison pour être votre maîtresse. »

René II de Rohan, chef des protestants sous Louis XIII, prince de Léon, né en 1579 dans la religion réformée.

Il obtint la pairie avec le titre de duc en 1603 et épousa la fille de Sully. La même année il reçut le titre de colonel des Suisses et des Grisons.

Henri IVétant mort, il devint le chef des calvinistes français. Il soutint trois guerres contre Louis XIII, la première (1620 1622) la deuxième 1625 et la troisième (1627-1629).

Pendant cette dernière il défendit La Rochelle contre Richelieu, mais il ne put sauver le boulevard du protestantisme. Il quitta alors la France et se retira à Venise, il y fut fait général, combattit les troupes espagnoles en 1631. L'année suivante, il fit la guerre de la Valteline comme chef de ligues grises, mais pour te compte de la France.

Envoyé de nouveau dans ce même pays en 1635 par Richelieu, il en fit de nouveau la conquête, mais il fut forcé de l'évacuer l'année suivante.

Il se retira alors auprès du duc de Saxe Weimar, combattit pour lui à Renfeld, reçut des blessures graves dont il mourut quelques jours après (1638).

En mourant il laissait une fille. Marguerite, qui épousa Henri de Chabot qui prit le nom de Rohan-Chabot.

Branche de Rohan-Chabot

Armoiries : Écartelé de gueules à neuf macles d'or, posées 3, 3, 3 (qui est de Rohan), et d'or à trois chabots de gueules, 2 et 1 (qui est de Chabot)

Non-seulement Henri de Rohan fut un homme de guerre remarquable, mais il fut aussi un écrivain distingué. Il a laissé des mémoires sur les guerres de la Réforme en France, publiés en 1644 et sur la guerre de la Valteline. Ces mémoires sont très sérieux et on les met à côté des Commentaires de César.

Benjamin de Rohan, seigneur de Soubise, né à La Rochelle en 1583, mort à Londres en 1648. Il se destina à la carrière militaire et fit ses premières armes en Hollande sous les ordres de Maurice de Nassau et en 1606 il assista à la défense de Bergues. Frère de Henri de Rohan. chef des protestants sous Louis XIII et protestant lui-même, nous le trouvons, à partir de 1611, prenant part à tous les actes du parti. Ainsi, en cette année 1611, il assista à l'Assemblée de Saumur, puis en 1621 à celle de La Rochelle qui le nomme commandant général des provinces de Poitou, Bretagne et Anjou.

 Pendant le siège de Saint-Jean-d'Angély, en 1621, il commandait la place contre Louis XIII en personne. Obligé de capituler le 23 juin 1621, Soubise obtint un sauf-conduit lui permettant de se retirer où bon lui semblerait.

Il reprit les armes contre Louis XIII l'année suivante (1622) lorsque le roi eut démantelé Saint-Jean-d'Angély il se rendit maître de Royan, du Bas-Poitou, des îles de Ré, du Périer, de Mons, d'Olonne, de Luçon et menaça Nantes.

Le roi de France fut obligé de marcher contre lui. Craignant de ne pouvoir résister aux troupes royales, Soubise abandonna sa petite armée, ses équipages, son artillerie à l'ile de Ré, se rendit à La Rochelle et s'embarqua pour l'Angleterre. Là il réunit quelques navires et vint ravager les côtes de France pour ce fait, il fut déclaré criminel de lèse-majesté (15 juillet l622).

La paix du 19 octobre 1622 ayant suspendu la guerre, Soubise resta tranquille, mais il reprit les armes en 1625. Ayant réuni quelques navires et une poignée de soldats et de marins, il alla vers la fin de janvier s'emparer, par un hardi coup de main, d'une petite flotte royale composée de 15 vaisseaux dont un de 80 canons qui se trouvait dans le petit port du Blavet (15 janvier).

Il revint à l'ile de Ré avec sa prise et s'empara de l'ile d'0léron. Attaqué par une flotte royale à laquelle se joignirent quelques navires hollandais et voyant qu'il ne pouvait lutter avec avantage, il demanda et obtint une suspension d'armes dont il profita pour tromper ses ennemis et se dégager. Il tomba à l'improviste sur les flottes alliées, coûla quatre ou cinq navires et se rendit maitre de la côte de Nantes à Bordeaux c'est après ce fait d'armes qu'il prit le titre d'amiral des églises protestantes.

La guerre civile continua; attaqué l'ile d'Oléron par Montmorency, il ne put résister malgré la bravoure dont il fit preuve, se retira en Angleterre où il resta jusqu'en 1627.

 C'est à sa sollicitation que Buckingham vint apporter des secours aux Rochelais assiégés. Les Rochelais ne voulurent point ouvrir les portes de leur ville ni à l'un ni à l'autre.

Pendant tout le temps que Buckingham resta à l'ile de Ré, Soubise lui tint compagnie et fit campagne avec lui. Le 17 novembre, lorsque l'Anglais partit avec ses navires, il emmenait encore avec lui Soubise malade, 1,200 hommes qui lui restaient de 8,000 et des marchands.

L'année suivante, Soubise fit encore partie du secours envoyé par te roi d'Angleterre, sur les ordres de lord Lindsay, composé de cent quarante voiles et de six mille hommes, au nombre desquels se trouvaient les réfugiés protestants.

Il fut compris dans la pacification de 1629, mais il ne voulut pas en profiter. Il. retourna en Angleterre où il mourut en 1642, sans postérité.

On a pu dire de lui « Fort attaché à son parti, Soubise lui demeura constamment fidèle, mais; malgré la hardiesse des entreprises qu'il tenta, il ne montra pas toujours un grand courage sur les champs de bataille et manqua en maintes circonstances de fidélité à sa parole. »

L'héritière de Soubise après la mort de Benjamin de Rohan, fut la fille de son frère Henri II de Rohan, Marguerite de Rohan, qui épousa Henri de Chabot, marquis de Sainte-Aulaye, seigneur de Montlieu, pair de France, gouverneur de l'Anjou, devint duc de Rohan et de Frontenay l’Abbatu, par son mariage avec sa cousine Marguerite de Rohan, qui lui portait aussi la principauté de Léon et Soubise et des droits à la couronne de Navarre.

Le 6 juin 1645 eut lieu leur mariage. Il prit alors le titre de due de Rohan, dont les honneurs et le rang lui étaient dus par brevets du roi des mois de février et mai 1645.

Il fut mêlé à toutes les intrigues de la Fronde et tint parti pour le prince de Condé.

Henri de Chabot mourut en 1655, âgé seulement de 39 ans, et laissa plusieurs enfants mineurs.

 

 

Branche des Rohan-Soubise

Au nombre des enfants laissés par Henri Chabot et Marguerite de Rohan se trouvait une fille, Anne de Rohan, qui fut princesse de Soubise, née en 1648, morte en 1709 à Paris. Elle épousa son cousin, François de Rohan, qui devint prince de Soubise et fut le chef de la branche des Rohan-Soubise.

François de Rohan-Soubise (3), né en 1631, mort en 1712, était fils d'Hercule de Rohan. Il fut, lui aussi, destiné à la carrière des armes et débuta en Hongrie, comme volontaire. Il conquit successivement ses grades. Sous-lieutenant des gens d'armes du roi en 1667, capitaine en 1673, maréchal de camp en 1675, lieutenant-général en 1679.

Ce prince n'avait aucun talent militaire, mais il s'était montré assez brave pendant les campagnes de la Franche-Comté, de Hollande et de Flandre, notamment à Senef et à Steinkerque.

En 1661, il fut nommé gouverneur du Berry, et en 1662 de la Champagne. Il était aussi seigneur de Frontenay-Rohan-Rohan, Beaugeay. Les Epaux, Moëze, Saint-Froult, Saint-Martin-des-Loriers, Saint-Nazaire et Soubise

Il avait épousé en premières noces Catherine de Lyonne, qui mourut sans enfant. Ensuite il épousa Anne de Rohan, qui lui apporta la baronnie de Soubise, qui fut la maîtresse de Louis XIV et qui fit ériger sa terre de Soubise en principauté en 1667. Elle lui procura des richesses considérables.

Prince sans scrupule, il faisait semblant d'ignorer la conduite de sa femme. Comme dit Eugène.Pelletant « Pour prix de sa complaisance il recevait la pluie d'or qui tombait dans son  manteau et l'or tombait toujours et le mari achetait l'hôtel de Soubise et il entassait million sur million sans avoir l'air de savoir d'où venait l'argent. »

En mourant il laissait onze enfants.

Il n'est peut-être pas inutile de dire un mot de sa femme, Anne de Rohan, princesse de Soubise.

Après son mariage avec son cousin, par l'intermédiaire de.M. de Turenne et Mme de Chevreuse, elle fut admise à la cour où elle ne tarda pas à jouer un rôle important. Sa rare beauté la fit remarquer du roi qui en fit sa maîtresse, mais qui en revanche la combla de richesses et lui accorda tout ce qu'elle demanda pour sa famille.

Elle partagea ainsi avec la marquise de Montespan et les autres les faveurs de ce roi débauche jusqu'à son mariage avec Mme de Maintenon, époque à laquelle elle fut exilée de la cour. Elle promit même à cette dernière de renoncer à ses intimités avec le roi en revanche, Mme de Maintenon s'engagea à lui faire obtenir du roi tout ce qu'elle pourrait désirer pour sa famille ou pour elle. Il est à remarquer qu'elles se tinrent parole toutes les deux. En lisant Saint-Simon on connaitra plus particulièrement les relations du roi et de Mme de Soubise.

La princesse de Soubise ne possédait aucune qualité de cœur, elle n'avait qu'un esprit d'intrigues, un ardent désir d'amasser des richesses et de recueillir des honneurs; surtout le grand souci de conserver sa beauté, ce à quoi elle ne put réussir.

« Atteinte d'une maladie scrofuleuse, dit Saint-Simon, elle pourrit sur les meubles les plus précieux dans son hôtel de Guise, qui lui l'avait coûté plusieurs millions. »

Le successeur de François de Rohan fut son Hercule-Mériadec de Rohan, prince de Soubise, aussi connu sous le nom de duc de Rohan-Rohan; né à Paris en 1669, mort en 1749.

 Il fut d'abord destiné à la carrière ecclésiastique, mais son frère ainé étant mort d'une blessure qu'il avait reçue pendant la guerre de Flandre, il prit la carrière des armes. Il assista aux batailles de Steinkerque, de Nerwinde, de Ramillies, où il reçut une blessure, et de Malplaquet. Il prit part aux sièges de Quesnoy, Landau et Fribourg, fut nommé gouverneur de la Champagne à la mort de son frère (1712).

En 1721 il fut chargé d'aller à la frontière recevoir l'infante d'Espagne qui allait épouser Louis XV; l'année suivante il assista au sacre de ce prince (4)

Il eut pour fils, Louis François Jules de Rohan, prince de Soubise, qui mourut jeune et laissa cinq enfants.

En 1717, il avait été nommé capitaine des gens d'armes du roi et épousa la fille du comte d'Epinay, qui fut nommée en 1722 gouvernante des enfants de France avec Mlle de Ventadour.

Il eut pour successeur son fils, Charles de Rohan, prince de Soubise, né à Paris le 16 juillet 1715, mort dans la même ville le 4 juillet 1787, qui arriva malgré son incapacité au grade de maréchal de France, ministre d'Etat, et réussit à s'allier à la famille royale, en 1753, en mariant sa fille ainée avec le prince de Condé.

Comme il avait perdu son père de bonne heure, il fut élevé par son grand-père et vint à la cour tout jeune; il ne tarda pas à devenir l'ami de Louis XV. Dès l'âge de 19 ans, il fut nommé capitaine des gens d'armes du roi, gouverneur de la Champagne; il épousa alors Louise de La Tour d'Auvergne, princesse de Bouillon, qui mourut en 1739.

En 1740 il reçut le grade de brigadier de cavalerie, et l'année suivante il épousa Thérèse de Savoie, princesse de Carignan, qui le laissa veuf pour la seconde fois en 1745. Nommé en 1743 maréchal de camp et aide-de-camp du roi, nous lui voyons faire en cette qualité les campagnes de Flandre (1744-1748); assister à la bataille de Dettingers, aux sièges de Menin, d'Ypres, de Fiemes, où il reçut une blessure grave, et à Fribourg. Enfin à Fontenoy il fait preuve de courage, à Raucoux, à Lawfeld. Ces campagnes lui valurent, le 1er janvier 1748, le titre de lieutenant-général.

Pendant le cours de ces campagnes il avait épousé en troisièmes noces la princesse de Hesse-Remfeld (1745).

Au moment où commence la guerre de Sept-Ans (1756) il reçut un commandement dans l'armée du maréchal d'Estrée et assista à la bataille de Hasternbeck en Westphatie (1757). Par l'influence de Mme de Pompadour, il fut mis dans la suite à la tête d'une division de 25,000 hommes et envoyé contre les Prussiens. Ce fut à la tête de cette petite troupe qu'il rencontra te 4 novembre 1757 Frédéric-le-Grand à Rosbach et qu'il essuya une défaite complète qui lui valut une foule d'épigrammes. Malgré cet échec il ne baissa point dans l'estime du roi qui, l'année suivante, lui donna une nouvelle armée avec laquelle il obtint quelques succès à Sandershausen (23 juillet 1758), puis à Lutzetberg le 10 octobre, grâce à Chevert. Comme récompense il reçut le bâton de maréchal de France et son entrée au Conseil comme ministre d'Etat (18 février 1759).

Pendant la campagne de 1761, il fut placé à la tête d'une armée de 110.000 hommes et devait opérer sur le Rhin de concert avec le maréchal de Broglie. Comme ils étaient jaloux l'un de l'autre, ils ne s'entendirent point et se firent battre. Les deux généraux se plaignirent à Louis XV qui disgracia de Broglie et donna gain de cause à son favori.

En 1762 il remporta un petit succès à Johannisberg. et après la paix de Paris, en 1763, il se retira complètement du service actif. Soubise était très brave, mais dépourvu de talents militaires, constamment indécis, circonspect, manquant de coup d'œil, ce qui le fit souvent battre.

A partir de ce moment sa vie ne fut plus que cette d'un courtisan, il se mêla à toutes les intrigues de la cour corrompue de Louis XV. Lorsque ce roi mourut, il fut le seul de la meute des courtisans qui escorta sa dépouille mortelle à Saint-Denis.

Sous Louis XVI il fut maintenu au Conseil où il siégea jusqu'au fameux procès du cardinal de Rohan.

Sa vie de débauche continua jusqu'à sa mort, arrivée en 1787, deux ans avant la Révolution.

Il laissait une fille, Armande Victoire Joseph Rohan Soubise

 

 

 

Recueil des actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure

 

 

 

 

 

Histoire de Soubise, ville sous le vent des îles de Charente-Maritime<==

 Les Fortifications de Frontenay l’Abattu relevées au XVe siècle et duché-pairie de Rohan-Rohan. <==

==> Derniers ducs de la Meilleraye, seigneurs de Parthenay (1713-1776).

 

 


 

 

(1)   En 1459, sous le règne de Louis XI, nous voyons que ce roi fait don à Gaston du Lion de la troisième partie de Soubise qui appartenait à Olivier de Coëtivy, seigneur de Taillebourg Mécontent, celui-ci protesta les armes la main et se fit restituer plus tard, par lettres patentes du roi des 9 décembre 1462 et 21 juillet 1463, ce qu'il avait perdu

(Bulletin des Archives Historiques, t. VIII, page 235)

(2) P. Arcère. Histoire de la Rochelle, t. I, page 568.

(3) Dans les actes du temps il était désigné Très-haut, et très puissant prince Monseigneur François de Rohan, prince de Soubise, duc de Frontenay, capitaine, lieutenant, des gens d'armes de la garde du roi, lieutenant-général des armées et gouverneur des provinces de Champagne et de Brie.

(Acte du 14 janvier 1704. Sallaud, notaire royal à Soubise).

(4) Dans les actes des notaires de la principauté, il est désigné « Hercule-Mériadec, prince de Soubise, de Maubuisson, duc de Rohan-Rohan pair de France, marquis d'Annonay, comte de la Vouste, Tournon et Alban, et autres terres, lieutenant-général des armées du roi, capitaine-lieutenant de la compagnie des gens d'armes de sa garde, gouverneur et lieutenant-général pour Sa Majesté des provinces de Champagne et de Brie. »

(Acte du 22 février 1717. Sallaud, notaire). (Acte de bénédiction de l'église (1713), archives communales).

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