HENRY de BETHUNE Troisième du nom, Abbé de Mauléon et de Cormeri, de la très Noble et très-ancienne Maison de Bethune, qui a porté des Empereurs et des Roys, second fils de Philippe Comte de Selles et de Charrots, Chevalier de l’Ordre, et de Catherine le Bouteiller de Senlis : Née à Rome le mois d’aout l’an 1604. Pendant que son père y était Ambassadeur pour le roi Henri IV auprès de Clément VIII.
Nommé dès l’année 1610, grand Aumônier du Duc d’Orléans second fils de ce Roi, fut évêque de Bayonne l’an 1626, et trois ans après évêque de Maillezais par la d’émission d’Henry de Sourdis, et fut sacré à Paris non à la cathédrale, mais dans la chapelle des récollets de l’église des Feuillants, sa sépulture et fait construire un caveau dans lequel il repose. Il avait choisi le jour des Rois le 14 juillet l’an 1630 pour se faire sacré par Jean François de Gondy Archevêque de Paris, assisté de Philippe Cospean évêque de Nantes, et d’Emeri de Bragelon évêque de Luçon.
Etant sacré, il vint incontinent à son Diocèse de Maillezais qu’il gouverna l’espace de 18 ans avec une vie très exemplaire, n’omettant aucun devoir, d’un vigilant et charitable Prélat, visitant continuellement son Diocèse, et ne cessant de l’instruire et pas sa Doctrine, et pas ses actions.
(Richelieu Siège de La Rochelle 1627-1628)
Voici des lettres, d’instructions diplomatiques et papiers d'état du cardinal de Richelieu destinées à Henri de Béthune, évêque de l’abbaye de Maillezais.
A M. DE MAILLEZAIS [ Vers le milieu de juillet] 1627.
Monsieur de Maillezais finira avec le Plessis 2 d'Espernon le traitté de sa charge moyennant une assignation de nouveau convoy ou (3)…..
En passant à Brouage, passera le marché des magasins, mettant du foin et de l'avoine dans celui d'Oleron et quantité de charbon en tous les deux.
Arrestera en passant qu'on ne coupe plus de bois à la Roche.
Arrestera, avec M. d'Argencourt, en passant le marché des travaux d'Oléron, s'il se peut, avec le maçon, à 24, 25 ou 25 livres et demie la toise.
Arrestera le marché des dehors de la Sortière, et obligera à les rendre faits en mars.
Arrestera, s'il se peut, [avec] un autre entrepreneur, les dehors du costé des bastions de la Gresne, selon que M. d'Argencourt voudra.
Fera charger, s'il veut, quelques vaisseaux de sel en Oleron, pour les mener à Bordeaux et Bayonne, et les changer contre des ancres, piques et autres marchandises.
Fera charger du vin pour la Bretaigne, pour eschanger contre des bleds.
Fera charger à Bordeaux un vaisseau hollandois pour aller en Moscovie, ou Amsterdam, quérir des câbles aux risques des Hollandois.
Fera charger d'autres vaisseaux pour rapporter d'Hollande, à leurs risques, deux mille mousquets, deux mille corcellets blancs (4) sans tassettes (5), mais prolongés avec les courroies couvertes d'écaillés et les bourguignottes (6) pareilles.
Plus cent ou deux cens pièces de canon de fer, de 8 et 12 livres de balles.
Plus de la rosette; plus des mas.
Fera marché pour porter avec des Hollandois, douze mille muids de sel au Hâvre, Calais et Dieppe.
Verra, avec M. Martin, à qui on doibt confier mes congez, et luy dira qu'absolument on n'en parle point au Parlement.
Fera partir les vaisseaux au premier beau temps, non de tempeste, avec escorte des deux vaisseaux de Blaye, de la patache de Royan, du vaisseau de l'Espagnol armé, et autre, si besoin est.
Fera partir les deux pataches de Brouage.
Verra si les vaisseaux anglois de Brouage pourroient aller au-devant, prenant des ancres ou amarres, ou du petit Saint-Luc, ou d'autres vaisseaux qui sont au port.
Fera conclure le marché de sel en Brouage et Oleron.
M. de Maillezais, en passant, priera le lieutenant général de Xaintes, de ma part, faire informer contre Desouches (7).
Il me mandera de Brouage combien il aura de vaisseaux maçonnez quand on les aura.
Envoyera un procès-verbal du vaisseau que prétend le comte de Maure, afin de le juger.
Fera venir cinq-cents louchets (8) ou pales ferrées de Bordeaux en Brouage.
Fera venir un commissaire pour raser Soubise (9).
Fera response sur les 30 muids pour les greniers, du roy. 5oo qu'il faut retirer de Chappe.
Retirera du régiment de Brezé les armes des prests et la monstre des soldats due.
Parlera à la Tache pour les deux couleuvrines qu'a prises M. de Toiras.
Licentiera la garnison du fort d'Oleron, y laissant seulement un sergent et dix hommes, après avoir fait les descontes; et le Plessis de Juigny (10) fera entrer tous les jours une compagnie de son régiment dans ledit fort.
La garnison de Soubise sera ostée ; ordonnant aux habitans de faire garde.
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS, EN OLERON. Vers le 23 septembre 1627 (11).
Monsieur, Je suis très aise du travail qu'on fait au bourg d'Oleron.
Il est à désirer que les retranchemens soient beaucoup meilleurs et plus larges. Il est à propos d'y travailler le plus qu'on pourra.
Quant au fort, je m'estonne comment il n'est point davantage avancé : il faut donner les travaux à prix fait et avoir diverses bandes d'ouvriers.
Le sieur de Guron a bien fait faire un fort en peu de temps; c'est chose honteuse qu'on n'ayt peu jusques à présent parachever celuy d'Oleron, qui estoit commancé.
Je souhaite passionnément qu'on face parachever le fossé du fort et les deux demi-lunes avec leur fossé, afin que ceste place soit en estat de n'estre pas emportée.
Le roy veut qu'il y ait des vivres pour trois mois dans les magasins, partant il est nécessaire d'y faire entrer la pluspart des bleds de l'isle; il faut qu'il y en ait dans les magasins au moins quatre cens tonneaux, et ne permettre point à Bigotteau de fournir, ce à quoy il est obligé, des bleds, foins et avoines de l'isle. La pluspart des vins, quand on aura vendangé, seront retirez dans les magasins. Quantité de pois, de febves, beurres, fromages, chandelles, huilles et vinaigres, ce qu'il en faudra. Deux mille paires de sabots; deux cens paires de souliers, forces onguans et médicamens, et généralement tout ce qui est nécessaire.
Si les Anglois faisoient une descente dans l'isle, on aura soin de retirer tous les bestiaux dans le bourg et en tuer et saller suffisamment pour les magasins du dit bourg et du fort.
Le marquis de Brezé donnera vingt milliers de poudres et du plomb. Après cela, il ne me reste qu'à vous assurer que je suis,
Monsieur, Vostre très affectionné confrère à vous rendre service,
Le Card. DE RICHELIEU.
Monsieur de Malzais est conjuré de demeurer dans l'isle; de faire travailler soigneusement et diligemment à tout ce que dessus, comme chose très importante au service du roy, et le plus grand plaisir qu'il sçauroit faire au cardinal de Richelieu.
Le roy veut que le reste du régiment de Brezé entre promptement dans l'isle, comme aussy celuy du Plessis de Juigné, les compagnies de Cluy (12) et de Marconnet, et le reste des gens d'armes de la reyne, qu'on dit estre proche.
Ceux qui sont sur les lieux soliciteront soigneusement l'exécution de tout ce que dessus.
Il faut haster Jonsac de lever son régiment.
Goyer fera faire les décomptes de la garnison de Brouage, des compagnies d'Angers qui sont dans Oleron et du régiment du Plessis-Praslin, le tout à la banque. Il prendra le fonds pour le faire des trente mil livres qu'il m'a mandé qu'il avoit levé par une lettre de change.
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS. Vers la fin de septembre 1627 (13).
Monsieur, Je vous remercie de tant de soin que vous avez; je ne sçaurois assez vous tesmoigner le contentement que j'ay de ce que vous avez fait mettre la gallère en estat de servir; je voudrois bien que vos espars, grenades et cercles à feu fussent desjà dessus.
Je suis fort aise que vous ayez envoyé quérir vers Maillezais et aultres lieux, des pionniers pour Oléron. Je vous prie de continuer le soin que vous avez d'en faire fournir le magasin que j'ay trouvé par vos apostilz estre desjà bien advancé; la question est de faire en sorte qu'on n'y touche point tandis que l'isle sera libre, à quoy je vous prie de tenir la main.
Je prie MM. de Coudray, Marconnay et de Cluy, qui doibvent avoir leurs compagnies dans Oléron, de les tenir bien complettes, et se rendre faciles, encore que les payemens ne viennent pas par advance; je sollicite leurs monstres, qu'ilz recevront incontinent.
Je suis bien aise qu'on travaille fort et ferme aux fortiffications d'Oléron, où j'estime que vous debvez demeurer tant que l’isle de Ré devra tenir; mais si par malheur elle se debvoit perdre, ce que je ne puis croire, estant impossible que tant de braves gens qui sont en divers lieux pour la ravitailler ne le facent, en ce cas, il n'est pas raisonnable que vous vous enfermiez là dedans, mais bien que vous vous retiriez dans la grande terre.
En quelque lieu que vous soyez, vous pouvez vous asseurer que je me ressentiray du soin et de la peine que vous prenez pour le service du roy et de la royne sa mère en ceste occasion, et de l'affection particulière que vous me portez. Je vous prie de faire tenir le plus de vos amis que vous pourrez dans l'isle, Navarre n'en bougera, Plessis d'Espernon, Bresay et Jonsac y entreront aussy.
Je suis, Monsieur, Vostre très affectionné confrère à vous rendre service.
Le Card. DE RICHELIEU.
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS, EN OLERON. 16 octobre 1627.
Monsieur, Je vous envoye ce laquais en toute diligence pour vous prier de faire passer, dès ceste nuict, une barque ou deux chaloupes chargées de biscuits, de quelques bariques de chairs et fourmages au fort de la Prée; d'autant que je viens d'apprendre que, si dans deux jours elle n'est secourue, ceste place est perdue.
Je me promets que, quelque temps qu'il face, vous ferez passer, à rames ou à voiles, quelques chaloupes. Je vous en conjure de tout mon cœur, comme s'il estoit question de ma vie.
Je suis, Monsieur, Vostre très affectionné confrère pour vous servir,
Le Card. DE RICHELIEU.
Ce 16, à 10 heures du soir (14).
A M. DE BÉTHUNE. 31 octobre 1627.
Monsieur, Estant icy au bout du monde (15) comme je suis, vous ne trouverez pas estrange si vous ne recevez pas de mes lettres par tous les ordinaires, comme je désirerois. J'ay vu ce que vous me mandez (16) touchant la coadjutorerie de Cluny et mon induit.
Je vous remercie de la peine que vous avez prise et prenez en ces deux affaires, lesquelles je ne doute pas que vous ne paracheviez par la bonté du pape et vostre affection, en obtenant la grâce entière.
Je sçay bien que je ne mérite aucune chose; cependant si l'affection qu'on a pour l'église est considérable, je croy que tous ceux qui examineront mes actions jugeront bien que je ne suis pas indigne d'une telle grâce. J'en escrits à M. le cardinal Barberin.
Je remets à M. du Charrault (17) à vous mander des nouvelles de deçà.
J'espère que dans quelques jours vous en apprendrez qui seront avantageuses pour le service du roy, et qui, par conséquent, vous donneront contentement. En mon particulier, ce m'en sera toujours un bien grand quand j'auray lieu de vous tesmoigner, etc.
COMMISSION POUR LE SIEUR DUMESML (l8). 4 novembre 1627.
Il faut faire une ordonnance portant deffences de prendre les bœufs, sous peine de la vie, à tous soldats et gens de guerre, et d'interdire la culture des terres.
Ordonnance pour tous les habitans, païsans et autres, qui auront à se plaindre des gens de guerre qui auront esté dans l'isle, soit de violences, soit de mauvais paiement, qu'ils ayent à venir trouver M. de Vertamont, commissaire envoyé par Sa Majesté.
Faut faire tenir les matelots qui ont servy en ces occasions exempts de logemens.
Loger neuf compagnies du régiment de Brézé au chasteau, deux à Saint-Ulgent et une en Aune (19) ;
Le Plessis de Juigné, à Saint-Pierre ;
Le Plessis d'Espernon, à Saint-Denis et la Brée (20);
(21) Cluy et le Coudré, à Sanselle et Saint-George (22).
Faut faire apporter la contribution du bled et du vin de ceux qui n'ont point encore fourny, comme de Cherée et autres lieux, sans rien prendre de ceux qui ont contribué.
M. de Maillezais fera dresser, s'il luy plaist, un estat général de tout ce qui a esté despensé en l'isle d'Oleron, tant pour les gens de guerre, canon, plomb, poudre, fournissement de magasins, fortiffications, embarquemens de Launay, du Plessis Praslin, de M. de Schomberg et tous autres, et généralement de toutes choses.
Il fera faire un autre estat de l'estat auquel restent les magasins, tant pour les armes, munitions et vivres, et des moyens qu'il a de les remplir du pays; et ce qu'il faudra d'argent.
Il prendra la peine aussy d'en faire faire autant pour Brouage par La Borde.
Inventaire de toutes les armes qu'on a prises aux habitans d'Oleron, qui sera signé de M. de Coutenan.
Inventaire de toutes les armes qu'on a reçues, de toutes celles qu'on a données, avec les récépissez de ceux qui les ont eues.
N'en sera plus donné à l'advenir à qui que ce soit, qu'en payant; sçavoir est : dix livres pour mousquet, autant pour pique et corselet, et quarante livres pour armes de gens d'armes.
Faut faire achever la commission de M. de Vertamont quand il sera guéry, et confisquer le sel, vin, bleds des rebelles (23).
Inventaire des armes prises à Alvert (24), signé par le Plessis de Juigné et la Rocheallart, pour ce qu'il aura receu.
Refournira les magasins de plomb, mèche, deux mil picques de Biscaye, halebardes, deux mil mousquets d'Abbeville.
Fera fondre les deux coulevrines et quatre bastardes qui sont commencées à Sainctes, et plus s'il peut.
Fera faire des poudres les plus excellentes qu'il pourra à Limoges, à Bressuire et autres lieux.
Se souviendra de ne faire plus bastir de magasins au fort que de bonnes matières, avec chaux et sable, et les encoigneures, chesnes sous poutres et plintres de pierre de taille.
Fera faire un estat de l'artillerie, tant de Brouage que d'Oleron, pour me l'envoyer.
Faudra embarquer, dans trois ou quatre jours, le reste de Navarre, pour escorter le reste des vivres qu'on envoiera dans trois ou quatre jours; puis leur envoyer leur esquipage hors du Brouageois, à main droite.
Il faut faire faire le procès aux matelots qui ayans pris de l'argent du roy ont quitté leurs bords, et les punir rigoureusement.
M. de Maillezais fera, s'il luy plaist, recevoir le pain de Paléologue et l'envoyera en Ré.
(25) M. de Maillezais est prié de faire exéquuter ce que dessus.
Le Card. DE RICHELIEU.
Fait à Brouage, ce 4 novembre 1627.
A MONSIEUR MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS. 6 novembre 1627.
Mon lieutenant des eaux douces et salées sçaura que M. de Schomberg aiant relasché à la Charente, il est à propos de luy envoyer la grande galère ; d'autant que la patache que nous vismes là tracasse (26).
Je doute que l'on puisse trouver assez de matelots; cependant, pour une occasion telle que celle-là, force gens y serviront qui ne voudroient pas se louer à voiages. Je vous recommande toutes choses dignes de recommandation et suis
Vostre très affectionné confrère à vous rendre service.
LE GRAND MAISTRE DE LA NAVIGATION (27).
De Netray (28), le 6 novembre 1627.
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS, En OLERON. 24 novembre 1627.
Monsieur, J'approuve le marché que vous avez fait pour le fort d'Oleron; vous m'avez fait très grand plaisir; je vous prie d'y faire travailler.
N'envoyez plus de pain dans Ré, mais faites venir celuy qui est dans la Charente, par mer, au platin (30) d'Angoulin, pour l'armée, où il n'y en a point, Bigoteau fournissant fort mal.
Le roy veut faire sortir, à ma prière, toute la cavalerie d'Oleron, hormis cinquante chevaux, qu'il faudra prendre des derniers gens d'armes de la reyne.
M. de Rivau peut emmener sa brigade se rafraischir.
Le Plessis de Juigné mesme viendra icy à l'armée.
Quant au Plessis-Boissonnière, faites faire monstre à ses huit compagnies par le commissaire Zamet. J'escris à la Borde qu'il paye la monstre qui est celle de licentiement. Je suis d'advis que vous le faciez sortir de l'isle, et hors d'icelle faire faire la monstre de peur qu'il pille après estre licentié.
Le roy seroit bien aise que deux ou trois cents, les meilleurs soldats de ce régiment, voulussent venir en celuy des gardes; si vous pouvez faire cela vous luy ferez plaisir.
Je trouve bon que vous faciez armer une ou deux pataches avec les galiotes pour tenir la Charente libre.
Quant à Brouage, vous me manderez ce que vous pouvez faire par l'advis de M. d'Argencour, et je vous ferai sçavoir ce que j'estime à propos. Ce pendant je demeure,
Monsieur, Vostre très affectionné confrère à vous rendre service
Le Card. DE RICHELIEU.
Ce 24 novembre 1627 (31).
A MONSIEUR L'ÉVESQUE DE MAILLEZAIS. Vers la fin de septembre 1627 (32).
Monsieur, Je vous remercie de tant de soin que vous avez; je ne sçaurois assez vous tesmoigner le contentement que j'ay de ce que vous avez fait mettre la gallère en estat de servir; je voudrois bien que vos espars, grenades et cercles à feu fussent desjà dessus.
Je suis fort aise que vous ayez envoyé quérir vers Maillezais et aultres lieux, des pionniers pour Oléron. Je vous prie de continuer le soin que vous avez d'en faire fournir le magasin que j'ay trouvé par vos apostilz estre desjà bien advancé; la question est de faire en sorte qu'on n'y touche point tandis que l'isle sera libre, à quoy je vous prie de tenir la main.
Je prie MM. de Coudray, Marconnay et de Cluy, qui doibvent avoir leurs compagnies dans Oléron, de les tenir bien complettes, et se rendre faciles, encore que les payemens ne viennent pas par advance; je sollicite leurs monstres, qu'ilz recevront incontinent.
Je suis bien aise qu'on travaille fort et ferme aux fortiffications d'Oléron, où j'estime que vous debvez demeurer tant que l’isle de Ré devra tenir; mais si par malheur elle se debvoit perdre, ce que je ne puis croire, estant impossible que tant de braves gens qui sont en divers lieux pour la ravitailler ne le facent, en ce cas, il n'est pas raisonnable que vous vous enfermiez là dedans, mais bien que vous vous retiriez dans la grande terre.
En quelque lieu que vous soyez, vous pouvez vous asseurer que je me ressentiray du soin et de la peine que vous prenez pour le service du roy et de la royne sa mère en ceste occasion, et de l'affection particulière que vous me portez.
Je vous prie de faire tenir le plus de vos amis que vous pourrez dans l'isle, Navarre n'en bougera, Plessis d'Espernon, Bresay et Jonsac y entreront aussy.
Je suis,
Monsieur,
Vostre très affectionné confrère à vous rendre service.
Le Card. DE RICHELIEU.
Des efforts ont été faits par le cardinal de Richelieu pour aider l'évêque Henri de Béthune pour entreprendre la reconstruction, mais le roi Louis XIII a décidé que le siège du diocèse doit être déplacé à Fontenay-le-Comte.
Armoirie : D'argent à une fasce de gueules.
1 On lit au dos, et de la main de l'évêque de Maillezais, « Mémoire de M. le cardinal de Richelieu; » point de suscription, mais la première ligne nomme celui auquel le mémoire est adressé. En tête, il n'y a pour toute date que 1627, mais il est probable que cette commission fut donnée à l'évêque de Maillezais lorsque le roi se disposait à partir pour la Rochelle, vers le milieu de juillet
2 Ce nom de Plessis étant commun à plusieurs familles, Richelieu désigne comme on voit celui-ci qui était attaché au duc d'Epernon.
3 Cette phrase n'est point achevée; le mot « ou » commence la ligne; le reste est en blanc.
4 Le corselet était une petite cuirasse que portaient les piquiers. (Furetière.)
5 « Plaque creuse de fer, à guise d'escaille ou coquille. Tassettes de corselet, dès la ceinture en bas pour couvrir le ventre. Il (Dict. de Monet. 1636.)
6 « Le pannache ou bourguignote sur le chanfrain. » (Dict. de Nicot, édit. de 1628.) Mais, malgré cette autorité contemporaine, ce mot doit signifier ici une sorte de casque ou bonnet dont se servaient spécialement les piquiers. (Voy. Furetière et Trévoux.)
7 Desouches est nommé plusieurs fois par le cardinal parmi ceux qui, dans ces temps-là (1626-1628), donnaient de mauvais conseils à Monsieur. (Mém. de Rich. liv. XVII, p. 56, et liv. XIX, p. 181, éd. Petitot.)
8. « Espèce de hoyau plat en forme de pelle. Il (Dict. de Furetière.) - a Pales, espèces d'avirons. » (Dict. de marine de M. Jal.)
9. La demeure seigneuriale du duc de Soubise, sur la Charente, non loin de Marennes. On sait que Soubise et son frère aîné, le duc de Rohan, étaient alors en pleine révolte contre le roi, et qu'ils étaient alliés avec les Anglais, ennemis déclarés de la France; Soubise, en particulier, s'empara de vaisseaux français.
Richelieu avait chargé, depuis quelques mois, plusieurs personnes de confiance de surveiller les menées de cette famille. Nous trouvons, dans nos manuscrits, diverses lettres de M. de Saint-Gery, envoyé en Languedoc et spécialement à Nîmes; il écrit au cardinal une lettre du 10 juillet à laquelle était jointe la liste des princes et seigneurs qui embrassaient ouvertement, ou en secret, le parti du duc de Rohan.
Un sieur de Roques écrit aussi de Lyon, le 29 juin, pour annoncer le passage par cette ville du train de la duchesse de Rohan, qui se rend à Grenoble et de là en Piémont, peut-être à Venise. (Arch. des Aff. étr. France, 1627, t. XLII, f° 174, 187 et passim.)
10. Il se nommait : « Le Plessis de Juigné. » Nous voyons à tout moment combien était variable alors l'orthographe des noms propres.
11 Dans une lettre du 20 septembre, à M. de Maillezais, le cardinal lui avait déjà fait quelques-unes des recommandations qui sont répétées ici avec plus de détail et d'insistance. On peut conclure de cette lettre que le cardinal n'avait pas encore reçu de réponse à celle qu'il avait écrite le 20 septembre, mais qu'une dépêche de M. de Maillezais, qui se serait croisée avec celle de Richelieu, lui avait fait voir que de nouvelles injonctions étaient nécessaires. C'était, d'ailleurs, son habitude constante d'insister à diverses reprises sur l'exécution des ordres qu'il donnait. Cette lettre a donc dû être écrite très-peu de temps après celle du 20.
12 Dans une lettre du cardinal à l'évêque de Maillezais, sans date, mais vraisemblablement de la fin de septembre, on voit que le cardinal supposait alors que les compagnies de Cluy et de Marconnay devaient être en Oléron. Cette lettre est donc un peu antérieure à la fin de septembre.
13 Cette lettre n'est point datée. Le millésime 1627, placé en tête, est une date mise après coup pour le classement; mais on lit au dos, d'une écriture qui nous semble être celle de l'évêque de Maillezais : « septembre, sans date, 1627.» On voit par les diverses lettres adressées au même, durant ce mois, que la présente est postérieure à celle du 20 septembre, ainsi qu'à celle à laquelle nous donnons la date du 23. On voit, de plus, par une lettre du 13 octobre, que la compagnie de Cluy était, à cette dernière date, dans Oléron.
14 On a écrit au dos : « 16 octobre 1627, de Netre. Le même jour 16, le cardinal écrit une seconde lettre à M. de Maillezais, pour lui recommander d'assister, en tout ce dont il pourra avoir besoin de lui, M. de Vertamont, allant en Oléron exécuter une commission du roi.
Cette lettre, datée « De Netray, ce 16 octobre 1627, » se trouve, en original, dans le même manuscrit de Louvois, f° 32. Il suffit d'en faire mention ici.
15 Il y avait précisément en Oléron, ou nous avons vu que Richelieu était arrivé le 28 octobre, un très-petit hameau ou même une maison isolée du nom de « Bout-du-Monde, » au nord de l'île; mais Richelieu était alors au midi, et l'expression dont il se sert n'a trait sans doute qu'à l'éloignement où il se trouvait.
16 Nous avons inutilement cherché la lettre dont il s'agit ici dans les quatre volumes contenant les copies de la correspondance de Béthune durant son ambassade à Rome, aux années 1624-1630 (Bibl. imp. Béthune, 9171-9174.)
16 Nous remarquons dans une liste des gentilshommes entrés dans l'île de Ré, pour la défendre, le nom de « M. de Charrault, cadet de Béthune. » C'était ainsi qu'on écrivait souvent alors le nom de Charost. (Histoire générale des exploicts de guerre faits au siège de la Rochelle et de l'Ile de Ré, contenant la fuite des Anglais, etc. p. 11. Paris, 1627; brochure de 16 pages.)
C'est une pauvre relation, malgré l'emphase du titre. Le cardinal n'est pas même nommé dans cette histoire du siège de la Rochelle.
18 On lit au dos, d'une autre main que la pièce, « Commission pour le sieur Dumesnil ; » et en tête, d'une écriture plus moderne, « 4 novembre 1627, touchant le siège de la Rochelle. »
— Depuis mon premier examen, le volume a été relié et l'annotation du dos a disparu. Nous trouvons un chevalier Du Mesnil, officier dans le régiment de Chappes, et commandant un détachement qui passa dans l'île de Ré le 22 septembre. Est-ce le même? — On voit que cette pièce fut envoyée à l'évêque de Maillezais.
19 Ce petit endroit est voisin du château d'Oléron, et nous devons supposer que c'est ce nom que le secrétaire de Richelieu a écrit d'une façon peu lisible. Nous ne trouvons Saint-Ulgent sur aucune carte ; mais l'atlas de Tavernier, le plus détaillé que nous ayons consulté, donne un Sain tOrgean, à la pointe méridionale d'Oléron, et peu distant aussi du chàteau de cette Ile.
20 Ces trois derniers mots sont de la main du cardinal.
21 Richelieu a ajouté cette ligne en marge.
22 Entre Saint-Georges et Saint-Pierre d'Oléron ; la carte de Cassini écrit - Sanzelle, » et celle du pays d'Aunis, « Saucelle. »
23 Richelieu a écrit le mot « rebelles » et les trois paragraphes suivants.
24 Sans doute Arvert près de la Tremblade, vis- à-vis la pointe méridionale d'Oléron. Quant au mot « Sainctes, » un peu plus bas, il faut à peu près le deviner; mais nous y avons été aidé en voyant, dans une lettre du 18 décembre, à M. de Maillezais, que l'on fondait alors des coulevrines à Xaintes. (Saintes)
25 Ce dernier alinéa de la main du cardinal.
26 Ce mot est très-nettement écrit, mais le sens n'est pas clair.
27 Il n'est point dans l'habitude de Richelieu de remplacer ainsi son nom par ce titre de grand maître ; il a voulu sans doute finir sa lettre sur le ton où il la commencée.
28 Voyez la note de la lettre du 13 octobre à M. de Maillezais.
29 La fin de cette phrase, depuis « heureusement ».. de la main de Richelieu, en surcharge.
30 Côte plate aux environs d'Angoulin, à peu près à une demi-lieue au sud de la Rochelle, et voisine d'Aytré. Au lieu d'Angoulin le manuscrit a mis d'Ang ; le secrétaire avait sans doute entendu. « Angouléme. »
3l Cette lettre était écrite « de Netré, » ainsi que l'évêque de Maillezais l'a marqué au dos.
32 Cette lettre n'est point datée. Le millésime 1627, placé en tête, est une date mise après coup pour le classement; mais on lit au dos, d'une écriture qui nous semble être celle de l'évêque de Maillezais : « septembre, sans date, 1627.»
On voit par les diverses lettres adressées au même, durant ce mois, que la présente est postérieure à celle du 20 septembre, ainsi qu'à celle à laquelle nous donnons la date du 23. On voit, de plus, par une lettre du 13 octobre, que la compagnie de Cluy était, à cette dernière date, dans Oléron.