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PHystorique- Les Portes du Temps
9 août 2020

VAINES TENTATIVES DE RESTAURATION AU XVIe SIÈCLE

Aux environs de 1507, tous les achenaux qui découpaient le marais entre l’Achenal de Bot-neuf et le canal de Luçon, étaient remplis de boue, les bots tombaient en ruine, l'eau circulait librement et, tous les hivers, inondait la contrée ; le marais retombait à l'état sauvage, uniquement pour défaut de réparations.

Au bout de vingt ans seulement, l'autorité royale se décida à intervenir de façon énergique pour mettre fin au désastre.

Le 11 août 1526, le roi manda au Sénéchal de Poitou ou à son lieutenant de Fontenay-le-Comte, de contraindre ou faire contraindre « tous évêques, abbés et autres gens d'église, nobles, roturiers, à faire payer les réparations nécessaires sous peine de saisie de leurs biens ».

Mais ces prescriptions produisirent peu d'effet, si ce n'est que le bot de Garde, dont les eaux se jetaient dans le canal de Luçon, fut entièrement reconstruit. Pour obtenir un résultat appréciable, il eût fallu encore remettre en état les achenaux, travail dont le procès-verbal, dressé par les experts, reconnaissait l'utilité, sans rien dire de son exécution.

C'est ainsi que les choses se passèrent pour l'achenal de Luçon.

 Ce canal, où remontaient des « navires portant hune » jouait un rôle aussi important comme œuvre de dessèchement que comme voie de communication. Il recevait à l'ouest, les eaux du marais de Triaize, par le bot de Fontenelles ; à l'est, celles des marais de Champagné par l'Achenal-le-Roi, le bot de Vendée, le bot de l'Œuvre, et l'étier du Bois.

Son entretien incombait à la fois à l'évêque, au chapitre de Luçon, et au seigneur de Champagné ; mais les trois intéressés, en complet désaccord au sujet des réparations, n'en voulaient faire que le moins possible, et un long procès s'engagea, qui n'était pas terminé en 1527.

En 1535, s'ouvrit une nouvelle enquête; en 1539, elle traînait encore. Et pendant que les intéressés se rejetaient les uns sur les autres les responsabilités et se dépensaient en assignation, appel ou opposition, le canal de Luçon continuait à s'envaser ; les marais jadis si fertiles disparaissaient sous les eaux stagnantes auxquelles un débouché faisait défaut.

Les inondations ayant repris de plus belle, c'est encore l'autorité royale qui dut intervenir.

 

Vers le milieu du XVIe siècle, une aide de six deniers par livre fut levée sur les habitants de l'élection de Niort « pour employer aux réparations des digues de la mer » ; mais les Niortais demandèrent à appliquer directement le produit de cette taille additionnelle au creusement de la Sèvre où s'accumulaient « sables et haraines ».

Des lettres royales du 1er janvier 1554 leur donnèrent gain de cause et les digues ne furent pas relevées.

Ce détournement de fonds n'était point fait pour encourager les bas poitevins à entretenir les œuvres de dessèchement.

Ils s'obstinèrent dans leur inertie ; las de prodiguer des objurgations inutiles, le substitut du procureur du roi à Fontenay envoya au sénéchal de Poitou une requête, à la suite de laquelle le roi François Ier ordonna par lettres patentes du 23 janvier 1559 de contraindre les intéressés à faire les réparations nécessaires.

En 1568, nouvelle intervention royale pour faire récurer l’Achenal-le-Roi, l'Acheval du Langon et autres, « pour évacuer les eaux à la mer ».

La ruine du pays n'était pourtant pas encore arrivée à son comble : le pillage et l'incendie causés dans la seconde moitié du XVIe siècle par les guerres de religion allaient l'achever et il fallut l'avènement du roi Henri IV pour faire renaître une ère de prospérité.

Disons pourtant qu'en 1582, 1583, 1586 et 1587, des travaux furent exécutés à l'achenal de Luçon, pour faciliter l'écoulement des eaux ; mais l'entreprise s'arrêta là, et ce n'est qu'à l'extrême fin du XVIe siècle que l'autorité judiciaire se décida à intervenir à nouveau.

 

Entretien du Marais Poitevin, procès entre l'abbaye de l'Absie et l'évêque de Maillezais devant le Parlement de Poitiers (1435).<==.... ....==>Guerre de Religion en Bas-Poitou - Benet et les travaux de dessèchement des marais Poitevin d’Henri IV.

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