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PHystorique- Les Portes du Temps
4 juillet 2020

OBSERVATIONS SUR UNE RELIQUE POSSEDEE AUTREFOIS PAR LE MUSÉE D'ORLÉANS SOUS LE NOM DE COEUR DE HENRI II (Plantagenet)

OBSERVATIONS SUR UNE RELIQUE POSSEDEE AUTREFOIS PAR LE MUSÉE D'ORLÉANS SOUS LE NOM DE COEUR DE HENRI II (Plantagenet)

En feuilletant d'anciens registres des délibérations du Conseil municipal de notre ville et y cherchant tout autre chose, notre attention se porta, à ces mots du répertoire « Coeur de Henri II », sur une Délibération du 19 mai 1857. M. le Maire, qui était M. Eugène Vignat, y exposait « que le Musée d'Orléans possédait le coeur de Henri II roi d'Angleterre, mort à Chinon en 1186 (1) et enterré à Fontevrault.

« Ce coeur, renfermé dans une boîte de plomb, a, pendant la Révolution, été enlevé de son urne funéraire. Mgr Gillis, évêque d'Edimbourg, instruit de ce fait, a manifesté le désir de rendre cette précieuse relique à son pays ».

Le Maire demandait donc au Conseil l'autorisation de la lui remettre pour être par lui offerte au gouvernement anglais, au nom de la ville d'Orléans. La proposition fut votée à l'unanimité.

Le Musée d'Orléans possédait, en effet, une relique désignée comme étant le coeur de Henri II ; elle figure pour la première fois au Catalogue dans l'édition de 1843.

Le chapitre des Antiquités et Curiosités (page 90) la mentionne en ces termes :

N° 83 : Coeur de Henri II, roi d'Angleterre, inhumé dans l'église du monastère de Fontevrault, arraché de son urne pendant la Révolution de 1793, sauvé de la destruction par M. Cretté.

Le Musée historique ayant été séparé du Musée de peinture en 1855 (2), une Notice spéciale au nouvel organisme parut l'année suivante; la mention du Coeur n'y figure pas et, chose curieuse, notre recueil des Bulletins de l'année 1857, malgré les attaches intéressées de notre Société avec ce Musée, est muet sur cette délivrance de la relique au prélat Écossais.

 Ce silence était-il commandé par une prudente réserve ou l'effet d'un oubli ? Quoi qu'il en soit, il nous a paru intéressant de réviser cette vieille question à laquelle nos prédécesseurs de cette époque ne paraissent pas avoir songé. Elle garde une certaine note d'actualité si on veut bien se rappeler que récemment la Presse prêtait à notre Gouvernement la velléité, à l'exemple de Napoléon III qui l'eut effectivement en 1867, de céder à l'Angleterre les monuments funéraires des Plantagenets, subsistant à l'ancienne abbaye de Fontevrault.

Pour faire cette étude, nous avons eu recours aux Archives du Musée historique que son directeur, notre confrère, a mis avec empressement à notre disposition ; elles possèdent sur la question un petit dossier fort curieux commencé en 1887 par M. Desnoyers et continué depuis par Herluison.

Les Archives de la Mairie nous ont aussi fourni des renseignements et nous avons complété le tout par les résultats d'une enquête qu'une correspondante aussi aimable que savante a suivie à notre profit, en Ecosse.

En 1887, la Supérieure du Couvent des Ursulines de Sainte-Marguerite, à Edimbourg, ayant lu dans la Vie de Mgr Dupanloup, par M. l'abbé Lagrange, qu'en 1857 le panégyrique de Jeanne d'Arc avait été prononcé à Orléans par Mgr Gillis, évêque d'Edimbourg, et qu'à cette occasion le coeur de Henri II lui avait été offert pour être restitué au gouvernement britannique, écrivit à l'auteur de l'ouvrage pour lui demander des renseignements au sujet de cette donation. M. l'abbé Desnoyers, saisi de cette lettre, répondit par une note dont nous retrouvons la minute entièrement écrite de sa main.

Il est intéressant de la reproduire, en raison des détails qu'elle apporte :

 

Coeur de Henri II, roi d'Angleterre.

 Ce coeur, enseveli dans l'église de l'abbaye de Fontevrault, fut extrait de son tombeau à l'époque de 1793 lorsque l'église fut profanée par l'impiété révolutionnaire. Il tomba entre les mains d'un habitant qui le conserva avec soin dans sa boîte de plomb comme objet de curiosité. C'est à lui qu'il a été acheté par un habitant d'Orléans, M. Cretté, professeur d'écriture, demeurant rue Royale. Il avait formé un cabinet d'objets curieux et saisit l'occasion de l'augmenter en y plaçant le coeur de Henri II. Après la mort de M. Cretté, une partie de son cabinet, fut achetée, en 1825, par la Direction du Musée et le coeur royal fut au nombre des objets cédés par les héritiers. Il y resta exposé au regard des visiteurs jusqu'à l'année 1857 où Mgr Gillis vint prêcher le panégyrique de Jeanne d'Arc ; il visita le Musée et le Directeur le lui ayant fait remarquer, il montra le désir de le faire rentrer en Angleterre. La Municipalité de la ville l'autorisa à l'emporter. Il lui fut donc remis.

Je, soussigné, certifie l'exactitude de ces détails dont j'ai été témoin.

Orléans, 19 mars 1888.

Signé : DESNOYERS, vic. gén.,

Directeur du Musée historique.

 

Notre vénéré confrère qui, né à Orléans en 1806, n'avait jamais quitté cette ville, où il est mort en 1902, avait pu connaître le cabinet de curiosités formé par Cretté. Celui-ci était un modeste maître d'écritures qui, au moment de sa mort survenue en 1818 (3), demeurait rue Neuve, n° 26. Il avait les goûts d'un collectionneur éclectique et, notamment, avait réuni, ce qui était fort en vogue à cette époque, un important cabinet d'Histoire naturelle.

En 1821, sa veuve (4) offrit à la ville d'Orléans de le lui céder moyennant l'octroi d'une rente viagère de 800 francs. Il fallait que cette offre méritât quelque considération pour que le Conseil municipal eût nommé une Commission en vue de l'étudier. Le rapport de M. de Tristan, l'un des commissaires, qui ne fait aucune mention de l'existence d'objets d'antiquité, expose que le cabinet de cet amateur comprenait une réunion d'oiseaux empaillés assez précieux et en bon état, une collection minéralogique, des coquillages et des ornements de verroterie, le tout pouvant avoir une valeur de six à huit mille francs, et il concluait « qu'en raison de « l'état des finances de la ville il y avait lieu de surseoir indéfiniment à l'acquisition » — ce qui fut adopté (5).

Mais la création d'un Musée ayant été décidée en 1823 et celui-ci ayant été ouvert dans l'ancien Hôtel de Ville le 4 novembre 1825, il est fort probable que quelques-uns des objets de curiosité réunis par feu Cretté y entrèrent par les achats du Directeur, notamment notre relique.

La note de M. Desnoyers contient quelques inexactitudes, mais ses souvenirs sur ce point sont formels et on les verra plus loin confirmés par ceux d'un écrivain anglais qui, visitant, en 1828, le nouveau Musée, l'y remarqua. Cretté l'avait acquise pour le coeur du premier Roi Plantagenet ou l'avait nantie de cette attribution ; sa veuve la céda au Musée sous ce vocable qu'elle garda sans contradiction pendant plus de soixante ans. En ces temps lointains, la critique historique naissait et nos pères ne chicanaient guère les étiquettes accolées aux objets d'art et de curiosité.

Or, en 1857, le panégyrique de Jeanne d'Arc fut prêché à Orléans, en l'église cathédrale, par Mgr James Gillis, vicaire apostolique d'Edimbourg, condisciple et ami de Mgr Dupanloup. La présence d'un prélat anglais dans la chaire de Sainte-Croix fut un petit événement local dont on parla dans les journaux. La ville lui fit fête, l'éditeur Gatineau fit graver son portrait (6), notre Société l'élut comme membre honoraire, il visita nos monuments, notamment les Musées, où le prétendu coeur de Henri II lui fut montré et, sur son désir, la ville le lui remit pour être offert au Gouvernement anglais, que lord Palmerston dirigeait alors.

 Le prélat s'acquitta de sa mission, mais il paraît qu'ayant demandé que le coeur fût enterré à Westminster, dans le caveau royal, avec une cérémonie religieuse, le Premier Anglais refusa de souscrire à cette condition. Mgr Gillis conserva donc personnellement la relique et la déposa dans sa chapelle d'Edimbourg, en attendant la construction qu'il projetait d'un autel votif à saint Thomas Becket, la victime de Henri II, sous lequel il voulait la placer. L'archevêque de Cantorbéry s'étant réfugié en France, au cours de sa querelle avec ce roi, vint à Sens en 1165, où résidait le pape Alexandre III avec la cour pontificale.

Mgr Gillis se procura des pierres provenant de la chapelle où il avait célébré la messe, pour les encastrer dans ce monument expiatoire. L'évêque mourut le 24 février 1864, sans avoir pu, faute de ressources, réaliser ses intentions et, après sa mort, la relique fut transférée dans la sacristie du couvent des Ursulines de sa résidence. Elle y demeurait ignorée du public et même aujourd'hui peu de personnes en connaissent l'existence ; cependant, au bout d'un certain nombre d'années, des doutes s'élevèrent sur son authenticité. Nous les voyons apparaître dans une lettre de la Supérieure de ce couvent du 17 avril 1888, adressée à M. Desnoyers, lui ayant été suggérés « par les réflexions de certains professeurs d'archéologie d'Oxford et d'Edimbourg », et elle joint à sa lettre la traduction française d'un article paru dans une Revue anglaise d'archéologie, sous la signature de John Williams (7). Il est intitulé Royal Hearts (Coeurs royaux) et l'auteur s'exprime en ces termes :

« Je me rappelle avoir vu, en 1828, au Musée d'Orléans, le coeur de Henri II, roi d'Angleterre, lequel, jadis, était conservé à l'abbaye de Fontevrault. Autant que je puis me rappeler, la boîte de plomb le renfermant se trouvait percée et à travers cette ouverture était visible un objet ridé.

Il y a quelques années, cette relique royale fut remise par les autorités d'Orléans à Mgr Gillis, évêque d'Edimbourg, pour qu'il la présentât au gouvernement anglais.

Mon principal but, en vous adressant cette note, est de vous exprimer ma persuasion qu'il n'est pas le coeur de Henri II, mais celui de Henri III (8).

Henri II fut enseveli à Fontevrault, l'histoire ne mentionne nulle part que son coeur  fût embaumé et eût été conservé séparément de ses restes. Comme son corps fut enseveli dans l'abbaye, il n'y avait pas de raison particulière pour y tenir le coeur à part. Si le coeur avait été prélevé du corps, il aurait sûrement été envoyé en Angleterre.

 

« Voici, dit Baker (9), comment il fut enseveli :

Il était revêtu de ses habits royaux, la couronne sur la tête, des gants blancs aux mains, des bottes d'or aux jambes, des éperons dorés aux talons, un gros et riche anneau au doigt, le sceptre à la main, l'épée au côté et la figure découverte.

 — Henri III fut enseveli à Westminster, et il y a des preuves incontestables que son coeur fut porté à l'abbaye de Fontevrault pour être conservé au monastère.

Le décret suivant de son fils Edward Ier, du 3 décembre 1291, rapporté dans Rymer (10), volume II, page 533, en fait foi :

Rex omnibus ad quos, etc.... salutem, quia pro certo intelleximus quod celebris memoriae Dominus Henricus quondam Rex Angliae pater noster ipso dudum existente apud Monasterium Fontis Ebroldi cor suum post ejus discessum eidem Monasterio promisit et dilecta nobis in Christo abbatissa Monasterii praedicti nuper in Angliam accedens, cor illud sibi, juxta promissionem praedictam petiit liberari. Dilectus nobis in Christo Walterus abbas Westmonasterii cor praedictum integrum in praesentia venerabilium patrum A Dunelmen is (Durham) et R Bathormensis (Bath) et Wellensis (Wells) Episcoporum et dilectorum et fidelium nostrorum Edmundi fratris nostri Wilhelmi de Valentia avunculi nostri et aliorum fidelium nostrorum plurirnorum, die lunae proximo ante festum B. Luciae Virginis, anno regni nostri vicesimo in ecclesia Westmonasterii praedic'ae abbatissae de voluntate et praecepto nostro liberavit, ad praedictum Monasterium Fontis Ebroldi deferendum et sepeliendum in codem (11). In cajus, etc.

Teste rege apud Londinium 3 die Decembris (12).

« Ma question, poursuit l'auteur de l'article, est donc : Si ce coeur est réellement celui de Henri II, qu'est donc devenu celui de Henri III?

« L'erreur, s'il y a erreur, a probablement son origine dans le fait de l'enterrement de Henri II dans l'abbaye de Fontevrault. Je suis pourtant tout à fait disposé à soumettre mon opinion à une autre plus autorisée.

« Signé : John WILLIAMS. »

 

Nous savons que ces objections ont quelque peu ébranlé la foi des gardiennes du coeur dans les affirmations venues d'Orléans car à diverses reprises elles cherchèrent de plusieurs côtés à se renseigner. Néanmoins, en attendant la décision qui, vraisemblablement, ne viendra jamais, elles conservent la relique avec un religieux respect dans leur sacristie, où la capse de plomb, qui la contient telle qu'elle se trouvait au Musée d'Orléans, est enchâssée dans une boîte en bois de cèdre munie d'une serrure fermant à clef. Bien triste est la destinée de ce vestige royal arraché par la fureur ou la cupidité des hommes du lieu du repos qu'il avait élu en son vivant pour venir échouer avec des oiseaux empaillés dans le cabinet d'un antiquaire. Il est condamné à demeurer sans nom, la meilleure volonté ne saurait le réhabiliter et lui rendre le dernier asile qui lui appartiendrait. Comment, en effet faute d'inscription, désigner avec certitude le personnage princier dans lequel ce coeur a battu ?

Nous n'éprouverons toutefois aucune hésitation à conclure que notre relique n'était pas le coeur du premier Roi Plantagenet, mort à Chinon le 6 juillet 1189

En effet, il existe deux récits de sa mort et de son ensevelissement à Fontevrault, absolument contraires : suivant Mathieu Paris, chroniqueur du XIIIe siècle, sa dépouille aurait été portée avec les plus grands honneurs à Fontevrault, où il avait exprimé le désir d'être inhumé.

Suivant d'autres chroniqueurs du même temps et dont la tradition a été adoptée par Augustin Thierry dans son Histoire de la conquête de l'Angleterre par les Normands (13), Henri II fut, à ses derniers moments, abandonné par ses serviteurs, son cadavre fut insulté et dépouillé des derniers vêtements, puis enterré ignominieusement.

Les deux récits ne sont d'accord que sur Fontevrault, lieu de la sépulture ; mais il semble bien que si le coeur du Roi avait été prélevé et eût reçu une sépulture particulière, ce qui advint plus tard du coeur de Richard Coeur de Lion, son fils et successeur (14), les chroniques si riches en renseignements le relateraient.

La dépouille d'Henri II inaugura donc à l'abbaye de Fontevrault la sépulture qu'on a nommée improprement le Cimetière des Rois d'Angleterre et où furent enterrés après lui les corps de cinq princes de la maison des Plantagenets :

1° Richard Coeur de Lion, fils et successeur d'Henri II, mort en 1199 ;

2° Jeanne d'Angleterre, soeur du précédent et femme de Raymond VI, comte de Toulouse, morte en 1199;

3° Aliénor d'Aquitaine, successivement reine de France et d'Angleterre, morte en 1204, veuve de Henri II, mère des deux précédents ;

4e Isabelle d'Angoulême, morte en 1246, veuve de Jean sans Terre ;

5° Raymond VII, de Toulouse, fils de Jeanne d'Angleterre et de Raymond VI.

 

On a vu plus haut que le coeur de Henri III reposait à Fontevrault, près de sa mère Isabelle d'Angoulême.

Les six Plantagenets avaient chacun leur sépulture distincte et chaque tombe était ornée d'un monument funéraire avec l'effigie du défunt. Tous ces monuments, qui offraient un grand intérêt historique et archéologique (15), demeurèrent intacts jusqu'en 1504.

 En cette année, l'abbesse Renée de Bourbon, sous un prétexte de réforme, éleva dans l'église une clôture pour les nonnes et y transporta les effigies en même temps qu'elle troublait la disposition des sépultures cachées sous la pierre.

En 1562, les Huguenots ravagèrent l'Anjou et saccagèrent l'abbaye ; puis, en 1638, pour un motif de décoration de l'église, les tombes royales furent de nouveau bouleversées ; les effigies subsistantes, au nombre de quatre (16), furent réunies sous une même arcade et en une sépulture commune.

Enfin, en 1793, la populace de la région s'acharna sur ces monuments vénérables comme pour détruire en eux les souvenirs du passé et des misérables fouillèrent les substructions dans l'espoir d'y découvrir des trésors cachés.

Malgré les bouleversements opérés aux XVIe et XVIIe siècles, et qui devaient avoir rendu méconnaissables les sépultures, des ossements et autres restes s'y trouvaient encore, et c'est ainsi que dut être découverte et volée l'urne funéraire d'où fut extraite la relique vendue à Cretté. Aucune inscription ne décelait, aucun signe ne permettait d'induire qu'elle eût été le coeur de Henri II, mais ce roi avait été, sinon le plus illustre des personnages princiers inhumés à Fontevrault, du moins le créateur de cette sépulture royale et de là à lui attribuer tous les restes qui en provenaient, c'était chose facile.

Concluons donc que si la relique possédée par les Ursulines d'Edimbourg n'est pas le coeur de Henri II, il y a toute probabilité pour qu'elle soit celui de son petit-fils Henri III, dont le long règne fut très profitable à son pays.

Toutes les présomptions les plus sérieuses militent donc en faveur de cette opinion qui a pour elle le texte précité de la charte d'Edward I, alors qu'il n'en existe aucun pour d'autres hypothèses. Si nous en croyons les documents qui nous sont venus d'Ecosse, c'était aussi l'avis de M. Célestin Port, l'auteur du Recueil archéologique de Maine et-Loire. C'est aussi celui de M. Hume Brown, professeur d'archéologie à l'Université d'Edimbourg, dont, pour finir, nous citerons les réflexions extraites d'une lettre qu'il écrivait récemment sur la question :

Edimbourg, 27 février 1916.

Les documents montrent clairement que le coeur est celui de Henri III et non celui de Henri II.

Dans les deux cas, c'est une chose curieuse que le coeur d'un roi anglais, qui vivait au XIIIe siècle, soit arrivé à Edimbourg au XIXe. Henri III fit tous ses efforts pour se rendre maître de l'Ecosse. Quelle ironie de penser que son coeur, finalement, s'y repose.

POMMIER.

 

 

Sur la sépulture des Plantagenets à Fontevrault, on pourra consulter :

1° Les Monuments de la Monarchie, par Montfaucon, tome II, page 113, planche XV ;

2° Une monographie très documentée de Louis Courajod, donnée à la Gazette des Beaux-Arts, en 1867, tome XXIII, page 537.

Nous avons emprunté à ces ouvrages des renseignements pour la fin de cette étude.

La Société française d'archéologie, dans sa soixante-dix-septième session, tenue en 1910 à Angers et à Saumur, a visité l'église abbatiale de Fontevrault ; le compte rendu des travaux de ce Congrès contient, au tome Ier (page 54), d'excellentes reproductions des tombeaux des Plantagenets, et le tome II publie (page 155) un rapport de M. L. Magne sur la découverte des sépultures de ces princes, le 14 juin 1910, dans le transept de cette église.

On pourra lire aussi, dans les Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, tome XXIV, page 193 (1882), une dissertation de M. Godard-Faultrier sur l'Origine de la coutume d'inhumer le coeur isolément pour honorer la mémoire des personnages célèbres, laquelle aurait pris naissance en Anjou, mais cet auteur se base sur des données imprécises et fort contestables.

Avant de vous offrir ce travail, nous avons consulté à son sujet M. Charles Bémond, directeur de la Revue historique, très versé sur l'histoire de la Grande-Bretagne, et il a bien voulu nous répondre « qu'il ne trouvait rien dans ses souvenirs, ni dans ses notes, ni dans ses livres, qui pût nous apporter quelque lumière, et que son attention n'avait jamais été attirée sur cette question du Coeur de Henri II ».

A. P.

Société archéologique et historique de l'Orléanais

 

 

 

 

LES DISPOSITIONS TESTAMENTAIRES D'HENRI II PLANTAGENET<==.... ..... ==> Les quatre gisants royaux du Cimetière des rois Plantagenet - Abbaye de Fontevraud

 


 

(1) Henri II y est mort le 6 juillet 1189.

TOME XVII. — BULLETIN N° 210. 

(2) L'arrêté préfectoral du 24 août 1855, qui crée le Musée historique, lui nomme comme directeur M. Mantellier, et comme directeurs adjoints MM. Dupuis et Desnoyers.

(3) Claude-Gabriel Cretté, maître d'écritures, 64 ans, né à Versailles, domicilié à Orléans, rue Neuve, 26, décédé le 15 février 1818, époux de Marie-Madeleine Chalon, fils de Claude Cretté, boulanger. Les déclarants du décès sont : Pierre-Martin Ménard, maître d'écritures, et Gabriel Cretté, relieur, demeurant rue Neuve, 29. (Actes de l'état civil pour 1818.)

(4) Archives de la mairie d'Orléans, liasse 242.

(5) Consulter le registre des délibérations du Conseil municipal d'Orléans de 1821.

(6) Ce portrait a été dessiné en 1857 par J. Champagne, auteur de rombreuses vues d'Orléans et environs, et lithographié par Becquet, à Paris. — Voir Musée de Peinture, cabinet des estampes, portefeuille n° 148.

(7) Notes and Queries (an Antiquarian Publication), 2nd séries, XI, p. 166-167, march 2nd 1861. (Notes et recherches d'archéologie) 2e série, t. XI, 1861.)

(8) Pour l'intelligence de cette discussion, nous rappelons l'ordre de succession des princes dont il y est parlé :

HENRI II, né au Mans le 5 mars 1133, petit-fils, par sa mère Mathilde, de Guillaume le Conquérant, fils de Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou, devint roi d'Angleterre le 19 décembre 1154. Mort à Chinon le 6 juillet 1189.

RICHARD Ier, dit Coeur de Lion, fils du précédent, né à Oxford le 10 septembre 1157, succéda à son père et mourut près de Chalus (Vienne), le 6 avril 1199.

JEAN SANS TERRE, quatrième fils de Henri II, succéda au précédent roi et mourut en 1216.

HENRI III, fils aîné de Jean sans Terre, né à Winchester le 1er octobre 1207, roi d'Angleterre le 28 octobre 1216, mort à Londres le 20 novembre 1272.

EDOUARD Ier AUX LONGUES JAMBES, né à Westminster le 18 juin 1239, fils d'Henri III, mort à Burg (Ecosse) le 7 juillet 1307.

(9) Baker (1568-1645), historien anglais, auteur d'une Chronique des Rois d'Angleterre. — On verra plus loin que son récit de l'ensevelissement d'Henri II est controuvé.

(10) Thomas Rymer (1611-1713), érudit anglais, auteur d'un recueil intitulé : Foedera et Conventiones, paru en 1704-1713. Il en existe une autre édition parue en 1745, dans laquelle la charte d'Edward Ier est rapportée au tome I, partie III, page 90.

(11) La capse de plomb contenant le viscère y fut déposée dans une urne en or.

(12) Cette date du 3 décembre soulève une petite difficulté ; en effet, la sainte Lucie se célèbre le 13 décembre, date qui, en 1291, tombait un jeudi; la délivrance aurait donc eu lieu le 10 décembre. Il y a lieu de supposer que, par suite d'une erreur de copiste, la date de la charte est erronée.

(13) Tome II, édition in-12 (1867), p. 228.

(14) Il légua son coeur à Rouen pour la récompenser de sa fidélité.

(15) de France de Bordier et Charton, 2 vol. in-4° (1878) reproduit les statues d'ÉIéonore, p. 271, et de Richard Coeur de Lion, p. 312, t. I.

(16) Dès 1638, les effigies de Jeanne d'Angleterre, femme de Raymond VI de Toulouse et de leur fils Raymond VII, avaient disparu.

 

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