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31 mai 2020

Notice historique sur la ville de Marans - Les Guerres de religion.

Notice historique sur la ville de Marans - Les Guerres de religion

En 1568, les protestants se rendent maîtres de Marans après avoir attaqué Luçon.

En 1569, les troupes catholiques reprennent le château, pourtant bien défendu car entouré d’eau et de marais. C’est aussi en traversant les marais que les protestants de La Noue reprennent Marans en 1570.

En 1575, des propositions de paix se firent entre les deux partis ennemis; mais elles ne furent pas écoutées.

Le baron de la Hunaudaye, délégué de Catherine de Médicis, promit l'évacuation immédiate des châteaux de Marans et de Benon. On ne voulut pas l'entendre, et on lui déclara qu'on saurait bien, sans son secours, déloger les garnisons de ces deux places.

 

En 1576, la municipalité de La Rochelle, lasse des courses nocturnes sur son territoire de la garnison catholique de Marans, rassembla des forces considérables qui vinrent assiéger cette ville. Ce siège dura six jours, après quoi les Catholiques perdirent courage et se soumirent au moment où la cessation des hostilités allait contraindre les Huguenots à mettre bas les armes.

Une paix générale fut en effet signée le 6 mai de la même année. Mais cette paix ne dura pas longtemps.

Trois grandes factions se partageaient la France : la Cour, la Réforme, et la Ligue.

Le chef de la Cour était Henri III,

Le chef de la Réforme, le prince de Condé,

 Et le chef de la Ligue, Henri de Guise.

Les deux premières factions tendaient à se rapprocher et à s'unir contre l'ennemi commun.

 

Les vieux canons de Marans protégeant l’entrée du port - Passerelle piétonne coulissante aux Portes d'Ebe(Les vieux canons de Marans protégeant l’entrée du port - Passerelle piétonne coulissante aux Portes d'Ebe)

En 1577, tout annonçait la ruine prochaine du parti calviniste, et le catholicisme faisait chaque jour d'immenses progrès, lorsque le duc de Mayenne, du parti catholique, entra dans l'Aunis et gagna la Sèvre pour investir le château de Marans, où la Popelinière était enfermé avec deux cents hommes de pied et quarante arquebusiers à cheval.

Cette garnison, faible de nombre, mais forte du courage et de l'habileté de son chef, avait soutenu tout l'hiver, dans une mauvaise place, les attaques réitérées des Catholiques de Fontenay et de Niort. Le prince de Condé, chef du parti calviniste, envoya au secours de Marans le capitaine, Valzergue avec vingt gentilshommes et deux cents arquebusiers.

La Popelinière, enhardi par ce renfort, se prépara à bien recevoir l'ennemi. Il fit entrer dans la place des vivres et des munitions, fortifia le bourg, profita habilement de la disposition des lieux coupés de ruisseaux et entourés de marais, et fit même réparer les murs du château, ruinés en plusieurs endroits. Décidé à défendre son poste jusqu'à la mort, il fit jurer à ses lieutenants et soldats de périr plutôt que de consentir à rendre la place.

Le comte du Lude, commandant l'avant-garde de l'armée du duc de Mayenne, fraya le chemin au gros de l'armée, qui le suivait de près.

Tous les petits forts environnants tombèrent au pouvoir des papistes. Le duc de Mayenne, concentrant alors ses forces, s'apprêta à investir le château de Marans. Les bourgeois seuls opposèrent en vain de la résistance. — Malgré tous les serments que les assiégés avaient faits à leur chef de se défendre jusqu'à la dernière extrémité, ils se rassemblèrent sous leurs enseignes, et se disposèrent à se retirer. La Popelinière employa inutilement les prières et les menaces pour les engager à retarder leur départ seulement jusqu'à l'arrivée de nouveaux ordres du prince de Condé. Rien ne put faire changer de résolution à ces obstinés.

Ils sortirent de la place dès le grand matin, et marchèrent, enseignes déployées, droit à La Rochelle, où ils furent très-mal reçus. Mayenne prit donc sans peine possession de la place, et y mit une bonne garnison sous le commandement de Jean de Chateaubriand.

La perte de Marans affligea beaucoup les Rochelais, qui tiraient de ce bourg tous leurs approvisionnements.

Jusqu'en 1585, des traités de paix furent signés entre les partis, mais ne furent pas toujours exécutés, et Marans retourna en possession des Rochelais.

En 1585, les Rochelais, informés qu'une armée formidable devait bientôt venir assiéger les places de La Rochelle et de Saint-Jean-d'Angély, comprirent qu'il était très-urgent de pourvoir à la sûreté du château de Marans, dont les ligueurs pourraient très-bien s'emparer.

Le vicomte de Rohan, l'un des chefs du parti protestant, y fut envoyé. Il assembla aussitôt les habitants de l'une et de l'autre religion, et leur dit qu'il fallait confier le château à la garde d'un officier qui eût de l'expérience et du zèle, et qu'ils n'avaient qu'à choisir un gentilhomme de sa suite.

Aussitôt les deux partis se divisèrent ; les Catholiques se saisirent d'abord du château ; mais quelques protestants déterminés étant montés sur une tour adossée au portail, et d'où l'on découvrait la place d'Armes, les menacèrent de tirer sur le premier qui oserait refuser l'entrée au vicomte.

Le tumulte s'apaisa cependant, et tous acceptèrent pour commandant La Sausaye Beauregard. Celui-ci, peu après, fut remplacé par Desessart Montalembert, officier d'une réputation brillante. Le château se trouvant dénué de tout, Montalembert commença par demander de l'argent pour acheter des munitions. Les habitants représentèrent que le prince de Condé y avait pourvu, et que d'ailleurs l'état de leurs affaires ne comportait pas une pareille dépense.

Ce refus ayant causé une contestation, les habitants répondirent aux menaces du commandant par d'autres menaces. Le prince de Condé, pour calmer ces troubles, déplaça Montalembert à regret et au préjudice de la cause commune.

 En 1586, Marans fut assiégé par Biron. Henri III, roi de Navarre, ayant traversé la Saintonge et l'Angoumois, était venu à La Rochelle, où les habitants d'un côté et la noblesse des environs de l'autre, lui faisaient des propositions si opposées, qu'il était fort embarrassé sur le parti qu'il devait prendre.

Les Rochelais voulaient qu'on rasât le château de Marans, parce que son voisinage incommodait beaucoup leur ville. La noblesse, au contraire, demandait instamment qu'on le conservât et qu'on y mît une forte garnison, parce que, si on ruinait ce château, ils auraient à craindre la ruine des leurs par les troupes du roi. Le prince était dans cet embarras, lorsque l'arrivée de Biron le tira d'intrigue.

 Dans le temps que Biron était à Niort, le bruit se répandit qu'il devait attaquer Marans. Le roi de Navarre y alla aussitôt, et, après avoir visité la place, comme il n'avait pas assez de temps pour la raser, il prit le parti de la mettre en état de faire une longue résistance. Les habitants de l'île ayant prié les Rochelais de leur fournir des troupes, des vivres et des munitions de guerre, ces derniers s'excusèrent sur l'article des troupes ; pour des vivres et des munitions, ils en donnèrent, mais avec économie.

Ce procédé déconcerta un peu les habitants ; mais l'arrivée du roi de Navarre ranima leur courage, et, pour les exciter à se bien défendre, il confia chaque fort à un commandant. Il donna la Bastille au sieur de Peville, Beauregard à Dracville, etc., et le commandement général au sieur de Fouquerolles.

Le 10 juillet, Biron arriva à la Bastille, et, comme il voulait reconnaître ce fort, la garnison fit une sortie où il reçut une légère blessure à la main. Les jours suivants, les troupes du roi tirèrent un fossé autour de ce fort, pendant que de leur côté les habitants travaillaient à se fortifier.

Dans ces circonstances, une patache leur ayant amené quelques pièces de campagne de l'Ile-de-Ré et de La Rochelle, ils se servirent de ce même bâtiment pour aller prendre à Luçon et dans le voisinage une grande quantité de vivres que l'on transporta à Marans. Tous les préparatifs terminés, on se canonna de part et d'autre.

Pendant ce combat, le roi de Navarre et Biron conclurent un traité portant que Biron ferait passer la Charente à son armée ; que les deux partis auraient le droit de commercer à Marans ; que cependant le roi de Navarre y aurait un gouverneur et une garnison, et que ce gouverneur se chargerait de maintenir en paix les catholiques et les protestants de l'île.

Deux jours après la conclusion de ce traité, le roi de Navarre se rendit à Marans, et, en ayant fait sortir la garnison, qu'il distribua dans les postes les plus considérables, il laissa le capitaine La Jarrie pour y commander.

La trêve fut prolongée jusqu'au 8 mars 1587.

L'année suivante, le 5 mars, arriva la mort du prince de Condé, à 3 heures du soir, après deux jours d'horribles souffrances. Cette mort renversa brusquement ses ambitieux projets. Il avait exprimé le désir de se créer une riche principauté en enlevant au domaine de la couronne l'Anjou, le Poitou, l'Angoumois, la Saintonge et l'Aunis.

A la mort de ce prince se joignit un autre événement : le sieur de Laverdin, gouverneur du Poitou, et acharné partisan du catholicisme, médita d'enlever Marans.

Après avoir reconnu lui-même les avenues, il assembla secrètement de divers quartiers six cents hommes qui devaient s'embarquer au passage de Beauregard, et fit marcher le long de la Sèvre un corps de cavalerie.

L'alarme se répandit bientôt de toutes parts. Le commandant du château demanda aux Rochelais du secours, que ceux-ci n'osèrent lui donner pour ne pas dégarnir leurs places.

Les réformés, inférieurs en nombre, s'étant renfermés dans le château, le régiment de Villeluisant, soutenu des chevau-légers de Tremblaye, entra dans le bourg et occupa les maisons qui dominaient le château ; le régiment de Lacombe sur vint, et le château fut investi à l'instant.

Les assiégés étaient incommodés par la mousqueterie des assaillants, qui, de dessus les toits des maisons voisines, leur faisaient essuyer de continuelles décharges.

 Deux galiotes sorties du port de La Rochelle étant entrées dans la Sèvre pour secourir la place assiégée, envoyèrent quelques décharges sur les ennemis ; mais les catholiques dressèrent au plus tôt une batterie pour l'opposer au feu des galiotes, qui furent obligées de se retirer.

Le roi de Navarre, venu à La Rochelle où sa présence était nécessaire depuis la mort de Condé, sortit de cette ville avec quelques troupes pour dégager Marans. Malgré ses efforts, il fut obligé de se retirer.

Marans se rendit après dix jours de siège (25 mars 1588). Le sieur Descluzeaux, auquel on confia le commandement du château, se signala d'abord par ses courses et ses pilleries dans les paroisses d'alentour.

 Le roi de Navarre profila de la saison d'été pour faire sur Marans une nouvelle tentative.

Il se mit donc en campagne, et se présenta le 24 juin devant le fort du corps de garde du Braud, qui fit peu de résistance et dont la prise entraîna celle du fort de Charron.

maison platte en lisle de maran nomée Charon C

Ensuite il fit jeter un pont sur le canal de la Brune, puis il marcha en ordre de bataille pour entrer dans l'île de Marans, et se disposa à forcer les passages. Les réformés, avant de s'ébranler pour commencer l'attaque, se mirent à genoux et firent une prière. Quelques soldats catholiques, à ce spectacle, s'écrièrent : « Ils prient Dieu, ils nous battront comme à Coutras. » Leur défaite vérifia ce pressentiment.

C'est après cette victoire qu'Henri IV, roi de Navarre, écrivit à Diane de Souvigny, comtesse de Grammont, surnommée la belle Corisande d'Andouin, cette lettre si connue qui fait juger de l'ancien état de Marans.

HENRI IV. 1589. Fin de la Ligue en Poitou

 

En 1621, le conflit entre Louis XIII et les protestants se solde par la rédition de Marans au roi.

Marans sert d’arrière-poste aux troupes royales lors du siège de la rochelle en 1627-1628.

La démolition du château est ordonnée en 1636.

Notice historique sur la ville de Marans (Charente-Inférieure) / par Alfred Etenaud,...

 

 

 

Prieuré de Saint Etienne de Marans l'année 1562, cohabitation des Catholiques et Protestants <==.... .... ==> Les Guerres de Religions en dates

Les Guerres de Religion en Saintonge, la citadelle catholique de Brouage - Charles IX -Henri III- Agrippa d'Aubigné- Henri IV<==.... ....==> Lettre d’Henri de Navarre à Corisande, dite « Lettre de Marans » La Rochelle, 17 juin 1586

 

 

 

 


 

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