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PHystorique- Les Portes du Temps
24 mai 2020

Ordonnance d'Alphonse pour la noblesse du Poitou-Jeanne de Toulouse fonde l'abbaye de Gercy en Brie pour le salut de leurs âmes

Ordonnance d'Alphonse pour la noblesse du Poitou - Jeanne de Toulouse fonde l'abbaye de Gercy en Brie le salut de leurs âmes

Alphonse, comte de Poitiers, fit cette année 1269, une ordonnance considérable. Car la coutume du Poitou était qu'après la mort d'un gentilhomme, celui dont il relevait prenait sur l'héritier ce qu'il voulait pour l'investir de la succession, ce qu'on appelait rachat à merci.

 Alphonse voulant pourvoir à la paix et au soulagement de cette province, en fit assembler les principaux seigneurs, et, avec leur avis, ordonna qu'à l'avenir les seigneurs ne prendraient plus pour le droit de rachat que le revenu d'une année.

 Il y a une copie latine de cette ordonnance qui parait un peu différente de la française. Le comte, au nom de qui elle est, dit que voyant que ces rachats indéterminés et qui étaient à la volonté du seigneur, avoient souvent causé de grands malheurs aux jeunes gentilshommes et aux jeunes demoiselles, surtout quand ils étaient pauvres, la compassion l'a obligé de préférer l'avantage du pays et des pauvres à son avantage propre.

Les principaux seigneurs dont il prit avis pour cela furent Savari, vicomte de Thouars; Guionnet de Thouars; Hugues Larchevesque, sire de Vouvant ; Geoffroy III de Lusignan, sire de Jarnac (1); Sabran Chabot, etc.

Cette ordonnance est datée  tantôt du mois de mai, tantôt du mois de juin.

Une partie des seigneurs qui y eurent part sont nommez dans un acte fait avec Alphonse, au mois de juin, à Longpont.

 (Fontenay le Comte – Terrasse du parc Baron - Panoramique du Temps - Alphonse de Poitiers maître du Poitou)

Alphonse étant l’année suivante à Poitiers, témoigne que ses barons, chevaliers et autres vassaux du Poitou, étaient venu le trouver en France par son mandement, et il déclare qu'il ne prétend point que cela leur fasse aucun préjudice pour l’avenir.

Alphonse et Jeanne, sa femme, fondèrent en ce temps-ci une abbaye de filles de l’ordre de Saint-Augustin, au village de Gercy en Brie, sur I’Yère, au diocèse de Paris.

On leur donna l’église paroissiale de Notre-Dame, la cure ayant été transférée à Varennes, de l’autre côté de I’Yère, où on bâtit une nouvelle église; le curé demeurant dans tous ses droits , hors que le monastère et son enclos, avec tous ceux qui y demeuraient, fut exempte de sa juridiction; de quoi il fut ordonné que le monastère le récompenserait-en lui donnant vingt livres parisis par an  et qu’il donnerait encore à la fabrique ce que l’évêque jugerait à propos.  

Car ce monastère fut entièrement soumis à l’obéissance et à la correction de l’évêque, et il parait même que l’archidiacre y avait juridiction.

Estienne, fait évêque de Paris l’an 1268 en octobre, confirma cette fondation au mois d’aout de cette année. Le chapitre et l’archidiacre la confirmèrent aussi ensuite, au même mois.

 On ordonna qu’il y aurait trente religieuses dans ce monastère. Alphonse leur assigna cinq cents livres parisis de rente sur ses terres d’Auvergne. Jeanne confirma cette donation au mois d‘aout1269. Mais comme cette rente était trop éloignée, elle ordonna qu’on vendis de ses fonds pour leur acheter des terres dans les diocèses de Sens, de Paris, de Meaux ou de Senlis , jusqu'à la concurrence de cette somme , qu’on crut leur devoir suffire.

Alphonse et Jeanne , suivant le zèle qu’ils avaient pour la chasteté et pour toutes sortes de vertus, désirant que ce monastère fus aussi riche des biens de l'âme que des autres , ne se contentèrent pas de vouloir qu’on y observa la même règle qu’à Saint-Victor de Paris; mais, quoique la clôture ne fus pas alors si ordinaire , ils demandèrent qu’on tint les religieuses de ce monastère fort resserrées et enfermées dans leur maison et dans leur enclos, claustrum, en sorte qu’elles n’en puissent sortir qu’en certaines rencontres.

La comtesse Jeanne, en les quittant pour faire le voyage d’outre-mer, les pria que si leurs revenus s'augmentaient assez, elles augmentassent aussi leur nombre jusques à quarante, ce qu’elle souhaitait beaucoup.

En 1270, le couple s'engage dans la huitième croisade, mais le roi, malade, meurt à Tunis.

Pendant le retour, le couple également malade, s'arrête au château de Corneto, près de Sienne.

Par son testament du 23 juin 1270, elle ordonna qu’elle serait enterrée dans leur monastère, et leur laissa une somme de cinq mille livres tournois et tout ce qu’elle avait de vases ou de vaisselle d’or et d’argent.

Elle et son mari donnèrent alors aux religieuses de Gercy plusieurs terres, et donnèrent pouvoir à Sicard Allemand de vendre de leurs biens jusqu'à mille livres de rente pour donner à ce monastère.

Alphonse y meurt le 21 août 1271, sa dépouille, après avoir été bouillie, fut amenée jusque Saint-Denis ou il ne reste rien de la tombe. S’il restait de ses ossements après la Révolution, ils furent jetés dans une fosse avant d’être déposés dans l’ossuaire de la basilique en 1817. Son cœur fut inhumé en l’abbaye de Maubuisson, auprès de sa mère Blanche de Castille, sous un mausolée de marbre ou de pierre disparu.

Jeanne meurt le 25. Jeanne fut enterrée dans l’abbaye de Gercy l'an 1271.  Sa tombe y fut conservée jusqu’à la Révolution.

 

 La vie de Saint Louis roi de France par nain de Tillemont

 https://www.varennesjarcy.fr/decouvrir-la-ville/decouvrir-varennes/patrimoine/abbaye-notre-dame-de-jarcy/

 ==> Sur la Terre de nos ancêtres du Poitou - Aquitania (LES GRANDES DATES DE L'HISTOIRE DU POITOU )


 

(1)   Geoffroy III de Lusignan (né après 1223-1224 et mort avant mars 1274) était le seigneur de Jarnac, de Château-Larcher, de Bois Pouvreau, de Châteauneuf, de Brûlain, de Sainte-Hermine et vicomte de Châtellerault.

Il était le fils de Hugues X de Lusignan (v. 1185 † 1249) et de son épouse Isabelle d'Angoulême (v. 1188 † 1246).

Geoffroy III de Lusignan ne doit pas être confondu avec Geoffroy Ier de Lusignan et son fils Geoffroy II (la Grand Dent), tous deux seigneurs de Vouvant et de Mervent.

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