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PHystorique- Les Portes du Temps
20 mai 2020

Faymoreau en bas Poitou – voyage dans les temps des seigneurs au centre minier

Faymoreau en bas Poitou – voyage dans les temps des seigneurs au centre minier

Faymoreau famille de Gâtine Parthenaise, au XIIe siècle. Le fief de Faymoreau a été possédé depuis par les familles du Puy du Fou (XIVe et XVIIe siècle), Grignon (XVIIe), Panou de Faymoreau (XVIIIe et XIXe siècle)

1003 Guillaume V le Grand, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, découvrit Vouvant lors d'une chasse.

A la prière de sa mère Emma, donne à l'abbaye de Bourgueil, Brétignolles, Faymoreau et une terre voisine située près de la rivière de Vendée.

Guillaume, duc d’Aquitaine, se trouvant à l’abbaye de Maillezais, fait don à l’abbaye de Bourgeuil de trois forêts appelées de toute antiquité Brittanolia (1), Nidum Vulturis et Faymoreau.

..ut necessariam Dei clementiam pro mee, genitricis quoque meae, ac uxoris propriae, vel filiorum meorum, si Deus eos mhi dederit, salute perpetau, student implorare…

Cette charte se termine «  Actum Malliacense monasterio in sollenitate sancti Johannis Evangelistae anno Incarnationis Domini MIV regnante rege Rotberto XIII » (2)

Il abandonne au monastère de Bourgeuil, Faymoreau et l’église de Brétignolles construites par l’abbé Gauzbert de Saint-Julien de Tours abbé de l’abbaye de Maillezais.

Achard de Faymoreau concéda à l’abbaye de l’Absie, vers 1150, les dons faits par Giraud Bournazel et Ogier Eschot, dont il avait épousé la fille

Geoffroy de Faymoreau fut témoin vers 1160 de dons faits à l’Absie sous l’abbé Rainier, en présence de Laurent, évêque de Poitiers

Guillaume Fort, seigneur de Faymoreau et Bois-Chapeleau (Guillelmi Chapelea valeti 1270 - ) fut témoin des dons de donations faites à l’Absie par Raoul, fils de Nivard, sans doute sgr de la Nivardière, vers le milieu du XIIe siècle.

les Puy du Fou, seigneurs de Faymoreau en bas Poitou – voyage dans les temps des seigneurs au centre minier

 

Vers 1330, Fort Guillaume, sgr de Faymoreau, dont les filles sont appelées Fortine, épousa Hilaire Cailleau et en eut : 1 Catherine Fort ( - 1361), la seigneurie de Faymoreau devient propriété de la famille du Puy du Fou suite au mariage avec Jean II du Puy du Fou (1300 - 1346); et 2e Jeanne, qui ne s’est pas mariée, ou n’eut pas d’enfants, citée dans un accord du 17 juin 1361 (Histoire de Surgères, 119)

Dès 1399, Pierre de Puy  du Fou, seigneur de Faymoreau, dans un aveu rendu au seigneur de Vouvant, rapporte sa terre de Faymoreau avec les droits de terrages, comptants, dimes, hommes et hommage.

On trouve de pareil aveux en 1412 par Guyon du Puy du Fou, en 1449 par Jacques, et en 1465 par un autre Jacques de Puy du Fou, avec les même expression du droit de dime.

Catherine de la Rochefoucauld (3) se remaria en secondes noces en 1559 avec  René 1er, seigneur du Puy du Fou, de Mallièvre, de Faymoreau, de La Touche-de-Rablay, de La Jalletière, de Saint-Malo-du-Bois et des Epesses.

En 1556, René du Puy du Fou est assassiné et laisse Catherine veuve avec trois enfants en bas-âge.

 

 

 Plusieurs propriétaires suivront : Grignon, Panou, de Certaines.

 

Faymoreau et la mine

 

Descendez dans la mine reconstituée de Faymoreau et découvrez la grande aventure des gueules noires de la région descendus au fond de 1827 à 1958 pour extraire le charbon, véritable ' 'or noir '' de l'époque. Parcourez la petite cité minière et ses corons et découvrez les vitraux contemporains de la Chapelle des Mineurs réalisés par l'artiste Carmelo Zagari.

 

 Deux sites d’extraction de charbon sont exploités dans le massif vendéen dans le deuxième tiers du XIXe siècle. Ils se localisent dans deux localités voisines : Faymoreau en Vendée, située dans l’arrondissement de Fontenay le Comte et Saint Laurs, localisée dans l’arrondissement de Niort.

En 1827, un sabotier découvre par hasard du charbon, à Marillet, près de Faymoreau, en creusant un puits près de sa maison.

De là commence pour Faymoreau et sa région, une grande aventure qui durera 130 ans.

La concession de houille de Faymoreau a été instituée par ordonnance royale du 1er février 1831 modifiée par ordonnance royale du 16 janvier 1840 interprétée par décret impérial du 10 mars 1865.

Elle s'étend sur les communes de Faymoreau, Puy-de-Serre et Marillet (arrondissement de Fontenay-le-comte), et comprend une étendue de 4 kilomètres carrés, 62 hectares.

La concession de houille de Saint-Laurs, instituée par décret du 28 août 1840, s'étend sur les communes de Busseau et de Saint-Laurs (arrondissement de Niort), et a une étendue superficielle de 4 kilomètres carrés, 50 hectares.

À partir de 1836, le charbon de mauvaise qualité est consommé sur place : une verrerie est installée sur le site de Faymoreau et les entreprises de la région se fournissent à la mine; 

 

 Le premier coron est construit en 1840 coron pour loger les mineurs et leurs familles, et les changements ne cessent pas durant les 80 prochaines années : La cité minière se développe, avec des quartiers, une coopérative, l'hôtel des mines où les bals populaires font oublier les angoisses, chemins de fer, la centrale électrique de Faymoreau, afflux d’une main-d’œuvre étrangère pour assurer les besoins de la mine…

  (Construite par la Société des Mines, la Chapelle des Mineurs est inaugurée le 4 décembre 1876, jour de la Sainte Barbe, patronne des mineurs)

En 1940, 60 000 tonnes de charbon sont extraites des puits de mines. Les autorités allemandes en prennent le contrôle rapidement mais se heurtent à la résistance des travailleurs : l’absentéisme devient chronique, touchant près du quart des effectifs à l’été 1944.

A la Libération, on attribue à la mine plusieurs dizaines de prisonniers de guerre pour relancer une production descendue à moins de 40 000 tonnes.

C’est dans ce contexte qu’intervient « le coup de mine » et l’explosion tragique de 1945.

Faymoreau en bas Poitou – voyage dans les temps des seigneurs au centre minier

Un coup de grisou tua neuf mineurs dans la mine de Faymoreau. Un accident qui fit grand bruit témoignant que l'exploitation du charbon tuait ailleurs que dans le nord de la France.

Au 31 décembre 1952 la mine employait 74 ouvriers fond, 48 ouvriers jour, 7 employés, 11 agents de maîtrise et 2 ingénieurs. La société des mines de Faymoreau est une SA dont le capital est passé de 2 à 6 millions de francs par prélèvement sur les réserves et dont le président est M. Marcel Demonque. Elle est devenue, en fait, une filiale de la SA des Fours à Chaux de l'Ouest à la suite de la liquidation de la société Énergie Electrique de l'Ouest de la France qui a été nationalisée.

 En décembre 1954, 20 ouvriers sont licenciés par suite de la fermeture de la centrale électrique de Faymoreau. La production en 1954 est de 17 000 tonnes.

 Au 31 décembre 1957, subsistaient 47 personnes

 En 1958, après la fermeture du dernier puits de Faymoreau le 28 février, le puits Bernard situé à la limite de la commune du Busseau, la Société se tourne vers la production de chaux en réaménageant l'usine d'agglomérés qui jouxte ce puits et en exploitant les fours de Benet (Vendée) et de Lhommaizé (Vienne).

30 juin 2018 Ouverture du nouveau musée !

Journal officiel de la République française. Lois et décrets

 

 

 

 Château de Fors, reconstruit par François Ier, étant duc d’Angoulême, pour Anne Poussard, sa maîtresse.<==

 

 


 

(1)    Bretignolles (Deux-sèvres)

(2)    Un manuscrit du fonds Baluze, n°38, Bibliothèque nationale, dit « anno XIIII », ce qui donnerait 1004, date également adopté par Besly, p.353 : mais la date de 1003, indiquée par Richard, tome I ; p.211, parait préférable.

(3)    Catherine de la Rochefoucauld, dame de Combronde, fille d’Antoine de la Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, gouverneur de Paris et de l’Ile de France et d’Antoinette d’Amboise de Ravel, dame de Saligny

Immensa omnipotentis Domini misericordia divitias Clementiae suae humano generi multiplici dono intulit, dum de terrenis caelestia, deperituris sine fine manentia, felici commercio mercari concessit :
 Quod mente devota considerans, ego WILLELMUS, Aquitanorum dux, Pictavorum vero comes, ad locum principis apostolorum PETRI, quod vocatur Burgulium, aliquid de rebus proprietatis meae condonare disposui, hortante me ac deprecante venerabili genitricȩ mea EMMA, quȩ hoc ipsum nobiliter fundavit et multipliciter adhornavit.

L'IMMENSE MISÉRICORDE DU DIEU TOUT-PUISSANT A APPORTÉ LES DIVISIONS DE CLEMENTIȨ SUȨ AU GENRE HUMAIN AVEC UN NOMBRE DE DON, alors qu'il a accordé un échange réussi de choses terrestres et célestes, de choses périssables qui restent sans fin.
Considérant qu'avec un esprit dévot, moi GUILLAUME, chef des Aquitaines, en effet comte des Pictes, ai fait don de certaines des choses de ma propriété à la place du prince des apôtres Pierre, qui s'appelle Burgulium, m'encourageant et implorant ma vénérable mère EMMA, qui a noblement fondé cette chose même et l'a ornée de bien des façons.


Igitur desertum quoddam trium silvarum in pago situm Pictavensi, antiquitus nuncupatum Brittanniola nidum vulturis, ubi a venerabili abbate GAUZBERTO capella in honore
Dei genitricis ac virginis MARIAE constructa habetur, atque Famen Morelli usque in fluvium Vendeiȩ dono ac trado coenobii Burguliensis fratribus ut habeant licentiam inibi excolendi, edificandi, plantandi, construendi et jure perpetuo possidendi, cum decimis omnibusque utilitatibus ad idipsum pertinentibus.

Par conséquent, un certain désert de trois bois situé dans le pays du Poitou, anciennement appelé Brittanniola, le nid du vautour, où une chapelle a été construite en l'honneur par le vénérable abbé GAUZBERT
Il est considéré comme ayant été construit par Marie, la mère de Dieu et la vierge, et je donne et livre le Famen Morelli jusqu'à la rivière Vendée aux frères du couvent de Burgulis, afin qu'ils aient la licence de cultiver, le construire, le planter, le construire et le posséder de plein droit pour toujours, avec les dîmes et tous les bénéfices y afférents.


 Scilicet terris cultis et incultis, vineis, silvis, pratis, pascuis, aquis aquarumque decursibus, farinariis, mobilibus et inmobilibus, perviis et exitibus, cunctis quoque adjacentiis suis. Simili etiam modo concedo Sancti Petri Burguliensis coenobii monachis, super fluvium Vendeiae cum decimis, farinariis, omnibusque utilitatibus suis quandam terram non longe a jamdicta Fame Morelli.

Bien entendu, terres cultivées et non cultivées, vignes, forêts, prairies, pâturages, eaux et cours d'eau, moulins à farine, mobiles et immobiles, accessibles et sorties, et toutes leurs contiguïtés. De même j'accorde aux moines du monastère de Saint-Pierre de Burgulis, sur la rivière de Vendée, avec dîmes, moulins, et tous leurs bénéfices, une certaine terre non loin de ladite Famine Morelli.

Haec vero omnia prelibata ea ratione trado atque transfundo in speciales usus fratrum in coenobio Burguliensi degentium ut habeant et possideant ea in sempiternum absque ullius
personae diminutione vel inquietudine et misericordis Dei clementia pro mea genitricis quoque meae ac uxoris propriae vel filiorum meorum, si Deus eos mihi dederit, salute perpetua, studeant implorare.

Mais je donne toutes ces choses à cause de cela et je les transfère à l'usage spécial des frères vivant au couvent de Burgulia, afin qu'ils puissent les avoir et les posséder pour toujours sans aucune
qu'ils s'efforcent d'implorer le salut éternel de ma propre mère et de ma propre femme, ou de mes enfants, si Dieu me les a donnés, avec la diminution ou l'inquiétude de ma personne, et la miséricorde de la miséricorde de Dieu.


 Insuper non solum in istis prenominatis apostoli Petri terris set etiam in omnibus prefati coenobii Burguliensis potestatis vel terris ultra boscum positis, nullus ministerialis publicus, nec prepositus, nec venator, nec vicarius, neque equorum custodes, neque pro sanguine, pro homicidio, pro furto, pro rapto, pro incendio, pro teloneo, id est venda, pro pascuario arietum, porcorum et vaccarum, vel aliqua repetundarum legum, consuetudine introeundi habeat potestatem.

De plus, non seulement dans ces terres pré-nommées de l'apôtre Pierre, mais aussi dans toute la susdite juridiction des Bourguignons, ou les terres au-delà de la forêt, aucun ministre public, ni préfet, ni chasseur, ni vicaire, ni gardien de chevaux , ni pour le sang, pour le meurtre, pour le vol, pour l'enlèvement, pour l'incendie, pour l'impôt, c'est-à-dire pour la vente, pour le pâturage des béliers, des porcs et des vaches, ou aucune des lois répudiatoires, il a le pouvoir de entrer par coutume.


Insuper et coloni qui eas terras incolunt, ita sint ab omnibus publicis negotiis absoluti ut nec ad castella facienda, vel biduanum aliquid reddere, vel ipsi, vel boves eorum cogantur. Si vero aliquis ex heredibus vel proheredibus nostris, sive alicujus potestatis persona, hujus nostrȩ bonȩ voluntatis donum qualibet occasione, vel violentia infringere temptaverit maledictio Domini super eum veniat et gloriam sanctorum non videat, set claviger aethereus apostolus Petrus regni caelestis januam illi claudat et cum diabolo ac ministris ejus perpetuȩ  gehennȩ supplicia sine fine sustineat, nisi, quantocius ad emendationem venerit, invasa restituerit
atque neglecta digna satisfactione correxerit.

De plus, les colons qui habitent ces terres doivent être tellement exemptés de toutes les affaires publiques, que ni eux ni leurs troupeaux ne soient obligés de faire des forts, ni de payer quoi que ce soit deux fois par an. Mais si l'un de nos héritiers ou successeurs, ou une personne de n'importe quel pouvoir, devait en quelque occasion, ou par la violence, tenter de violer le don de notre bonne volonté, que la malédiction du Seigneur vienne sur lui, et il ne sera pas voir la gloire des saints, et que ses serviteurs doivent endurer les tortures perpétuelles de l'enfer sans fin, à moins que, dès qu'il vient à amende honorable, il restaure les invasions
et s'il était négligé, il se corrigerait avec une digne satisfaction.


SIGNUM SANCTE CRUCIS WILLELMI COMITIS AQUITANORUM [croix] DUCIS.
 Signum EMMȨ, comitissȩ genitricis ejus. Signum Adalmode, uxoris ipsius. Signum Isli Santonensis episcopi.
Signum Fulconis comitis. Signum Odonis Sancti Martini decani. Signum Gauzfredi thessaurarii.
Signum Savarici vicecomitis. Signum Gauzfredi vicecomitis. Signum Bosonis comitis.
Signum item Bosonis vicecomitis. Signum Kadilonis vicecomitis. Signum Gauzfredi. Signum Tetbaldi.
Signum Giraldi. Signum Girberti. Signum Eboli. Signum Ansemari. Signum Fredrici clerici.
Signum Guillelmi. Signum Giroardi. Signum Bernardi. Signum Amalrici. Signum Gunterii. Signum Aymerici.


LE SIGNE DE LA SAINTE CROIX DE GUILLAUME, COMTE D'AQUITAINE

Le signe d'EMMȨ, la comtesse sa mère.
Le signe d'Adalmode, sa femme.
Le signe de l’évêque de Saintes.
Le signe du comte Falcon. Le signe d'Odon de Saint Martin doyen. Le signe de Gauzfred le trésorier.
Le signe du vicomte Savari. Le signe de Gauzfred vicomte.
Signe du comte Boson.
Aussi le signe du vicomte de Boson. Le signe du vicomte de Kadiloni. Le signe de Gauzfredi. Le signe de Tetbald.
Signe de Giraldi Signe de Girbert. Le signe d'Ebola. Le signe d'Ansemari. Signe de Frédéric le Clerc.
signe de Guillaume Signe de Girard. Le signe de Bernard. Le signe d'Amalric. Signe de Gunter. Le signe d'Aymeric.


ACTUM MALLIACENSI MONASTERIO IN PSOLLEMPNITATE SANCTI JOHANNIS APOSTOLI ET EVANGELISTAE, ANNO DOMINICE INCARNATIONIS MILLESIMO IIII, REGNANTE ROTBERTO REGE ANNO XIII. OCBERTHOYS MYKROS THAPYNOS APODEMIYC ET EXOGA [scripsit] KAI [subscripsit].

ACTE DU MONASTÈRE DE MALLEZAIS AU POLIMPITÉ DE SAINT JEAN APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE, EN L'ANNÉE DE L'INCARNATION DU DIMANCHE MILLE III, EN LA 13e ANNÉE DU RÉGNE DU ROI ROBERT. OCBERTHOYS MYKROS THAPYNOS APODEMIYC ET EXOGA [écrit] KAI [signé].

Cette pièce est d'un haut intérêt : le duc d'Aquitaine n'a plus la prétention de repousser la suzeraineté du roi de France : il se nomme simplement Aquitanorum dux et Pictavorum. comes : la lutte est terminée; dans les chartes de son père ci-dessus relatées il n'est pas question d'Hugues Capet et de ses successeurs:
La révolution est consommée non-seulement en fait, mais encore en tout ce qui tient à la forme, à la routine: il n'y a plus d'arrière-pensée d'indépendance : peut-être cette résignation tenait-elle au caractère pacifique et religieux de Guillaume le Grand: il aimait ses peuples et avait l'âme ouverte à toutes ces douces affections ; il chérissait sa mère, son épouse, il demandait au ciel la grâce d'avoir des enfants : un pareil caractère était une bonne fortune pour un clergé qui savait manier à son profit toutes les faiblesses de l'humanité.
La charte, dont il s'agit, non-seulement confère aux moines de Bourgueil un vaste domaine, mais elle leur assure les privilèges les plus extraordinaires : toutes leurs propriétés deviennent inviolables.
Aucun officier public ne pourra plus y entrer: elles sont fermées aux chasseurs, aux prévôts, aux vicaires des suzerains: sous aucun prétexte on ne pourra y pénétrer: l'assassin, le voleur, l'incendiaire, celui qui a fraudé le droit de passage, celui qui a fait paître les troupeaux sur up terrain prohibé, y trouvent un asile assuré: la main de la loi doit s’arrêter aux limites du couvent: bien plus, il est stipulé dans cette charte un droit qui indique bien l'esprit d'égoïsme des moines: leurs vassaux sont exemptés de toutes charges publiques ; en indiquant quelles sont les corvées auxquelles échapperont ceux qui demeurent sur le territoire de Saint-Pierre, cette pièce fait connaître une partie des obligations auxquelles étaient assujettis ceux qui n'avaient pas le même bonheur : ils devaient travailler à construire ces châteaux qui servaient à les défendre ou a les tyranniser suivant les circonstances: de plus, de deux jours l'un ils étaient, avec leurs bestiaux, tenus de cultiver les terres de leurs maîtres.
Si, avant que cette charte fût octroyée, les moines exigeaient de ces malheureux sens les mêmes travaux que le duc d’Aquitaine, il est facile de concevoir qu'il ne restait plus à ceux qui n'étaient ni moines ni chevaliers un seul jour à donner à leurs intérêts personnels.
Après toutes ces concessions viennent les malédictions et les anathèmes d'usage : mais comme de tout temps il fut avec le ciel des accommodements, après avoir menacé le coupable des supplices éternels, on lui permet cependant de s'y soustraire s'il veut expier ses fautes par une satisfaction convenable, c'est-à-dire en se mettant à la merci des moines.


 

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