Aux confins du Poitou, du Berry, du Limousin et de la Charente, s’étend la Basse-Marche. Pays de transition aux frontières mal définies, souvent modifiées au cours de l’histoire, elle conserve une physionomie très particulière qui est d’être le lien entre les différentes régions limitrophes. Sa capitale « Le Dorat » reste un monde d’équilibre et de perspective.
Boson 1er de Rancon, dit le vieux, fils de Sulpice, comte de la Marche, rebâtit l’église du Dorat en 944, construisit le château de Bellac en 960, et celui du Rancon vers la même époque.
Grâce sans doute, aux délibérations des comtes de la Marche, c’est aux XIe et XIIe siècles que le puissant Chapitre Saint- Pierre put mener à bien l’édification de l’imposante collégiale du Dorat, la plus parfaite et la mieux conservée des églises romanes limousines. (Classée monument historique depuis 1846).
Bâtie en beau granit du pays, la façade nord utilise avec bonheur la déclivité naturelle de la place. C’est ainsi que, l’Ouest en Est, on observe trois niveaux principaux : le portail occidental, la nef et le transept et, sous le chœur surélevé, la belle crypte du XIe siècle qui prend jour sous les chapelles de l’abside.
On peut admirer le bel étalement de chevet, avec sa tour de défense rajoutée au XVe siècle, les gracieux clochetons coiffant des escaliers à vis et, surtout, l’élégant clocher octogonal qui, par ressauts successifs, projette sa flèche de pierre à 60 mètres de hauteur. Couronnant magnifiquement cet ouvrage, l’ange de cuivre doré est un chef d’œuvre de l’orfèvrerie limousine du XIIIe siècle (1,30m de hauteur sur sphère de 1,40m).
C’est par l’admirable portail Ouest, aux amples voussures festonnées, qu’il faut pénétrer à l’intérieur de la Collégiale. Du haut de l’escalier monumental, la perspective est saisissante. Après être passé devant la cuve baptismale pré-romane, se dévoilent, à mesure qu’on avance, les structures de l’édifice : la nef de cinq travées en berceau brisé, les collatéraux étroits voûtés d’arêtes, le transept très saillant et ses deux absidioles orientées, le chœur et le large déambulatoire à trois chapelle rayonnantes. (longueur totale 77 mètres).
A la croisée du transept, la haute coupole sur pendentifs, avec son tambour formant lanterne percé de huit fenêtres à triples voussures limousines, reste, par son ampleur, une des plus anciennes de ce type. (27,00m de hauteur).
Avec la plus certaine authenticité, tout atteint, ici, un rare degré de perfection et de grandeur.
Au XVe siècle, toute l'église fut transformée en une vaste forteresse. Un mur crénelé, porté sur des consoles, s'éleva au-dessus de toutes les baies et se continuait autour du transept en s'appuyant sur les arcs qui reliaient les contreforts enfin, la chapelle de l'abside fut surmontée d'une tour.
Toutes ces fortifications ont été détruites dans une restauration du monument, à l'exception d'un mur où l'horloge se trouvait engagée et de la tour qui surmonte la chapelle absidale.
L'église du Dorat était le siège d'un chapitre régulier dont deux membres, saint Israël et saint Théobald vivant au XIe siècle, sont l'objet d'une vénération populaire.
Le mur d'enceinte de la ville, bâti par l'abbé Guillaume Lhermite de 1420 à 1430, subsiste encore, mais il est découronné ainsi que ses tours. De ses quatre portes, il ne reste plus que la curieuse porte Bergère.
Bibliographe : Album du Dorât, par l’abbé Texier. Vies de saint Israël et de saint Théobald, par l’abbé Cougerie.
Histoire du Dorat, par H. Aubugeois de la ville du Bost, 1880. Société française d'archéologie.
Les Chapitres du Dorat : Des romains à Clovis 1er roi des Francs <==.... ....==> Bertrand de Born, Richard Cœur de Lion les conjurés d'Aquitaine - ligue dite La Conjuration du Dorat (vers 1183)
Chronologie Historique des Comtes de la MARCHE - Liste des comtes de la Marche <==
L'ancienne sénéchaussée de Poitou contenoit autrefois toute la province, et n'avoit point d'autres bornes que les limites d'icelle. Le sénéchal de robe courte avoit plusieurs lieutenants : le premier, au principal siège qui est Poitiers , que l'on a toujours appelé le lieutenant-général de Poitou ; les autres, aux sièges de Châtellerault, Montmorillon, Civray, Lusignan, Saint-Maixent, Fontenay et Niort.