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PHystorique- Les Portes du Temps
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21 février 2020

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (1)

La fauconnerie, qui jouissait autrefois d'une si grande vogue en Europe, est encore très recherchée, de nos jours, par les Arabes et les Orientaux. « C'est un art, dit M. Pierre Amédée Pichot, de la Revue Britannique, qui a eu ses maîtres parmi les princes, ses adeptes parmi les rois. »

 Dans le vieux monde, les Anglais, les Russes et les Hollandais ont conservé les traditions et la pratique de la chasse au vol.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (2)

Les instincts chasseurs du faucon ont été, de bonne heure, utilisés par l'homme, et il est certain que l'art du fauconnier a pris naissance dans l'Asie centrale, dès la plus haute antiquité. De là, il s'est répandu jusqu'en Chine, en Europe et dans le nord de l'Afrique.

Les Troyens, dit Elzéar Blaze, chassaient au faucon, et Ulysse eut, dans sa part de butin, quelques oiseaux dressés qui firent l'admiration des Grecs. Aristote nous apprend que les Thraces connaissaient la chasse à l'oiseau. D'après Cornélius Agrippa, le Lévitique, Ctésias, Julius Firmicus Maternus et Sidoine Apollinaire, les Grecs, les Hébreux, les Perses et les Romains pratiquaient la fauconnerie. Enfin, cet art était connu en France dès le temps des Mérovingiens.

Tous les rois Francs de la première race, et entre-autres Mérovée II, s'adonnèrent à ce genre de chasse, et la loi condamnait à une forte amende celui qui se rendait coupable du vol d'un épervier ou de tout autre oiseau de proie dressé.

L'épervier étant un rapace de nos climats, il est probable que c'est l'oiseau qu'on a primitivement employé en France pour le vol.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (3)

(Aliénor d'Aquitaine Château de Richard Coeur de Lion Talmont Cie Capalle )

Au VIe siècle, l'art de la fauconnerie était déjà très répandu, et le clergé lui-même s'y adonnait avec ardeur.

Charlemagne montra beaucoup de goût pour la chasse au vol, et M. Magaud d'Aubusson nous apprend qu'il organisa un service de fauconnerie avec autant de soin que son service de vénerie. Il édicta même, en 800, une loi qui condamnait tout homme ayant volé ou tué un faucon habile à prendre les grues, à donner au propriétaire lésé un oiseau doué des mêmes qualités, et à payer en sus une amende de six deniers.

D'après l'ancienne coutume bourguignonne, bien plus rigoureuse sur ce point, le voleur de faucon devait fournir en pâture à l'oiseau de proie qu'il avait dérobé, six onces de sa chair.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (4)

(A propos des peintures de la chapelle Sainte Radegonde de Chinon Chasse Royale Aliénor d'Aquitaine)

Les fonctions de fauconniers étaient, sous les Carlovingiens, estimées à l'égal des charges de la Cour. Leur chef porta d'abord le titre de fauconnier ou maître fauconnier du Roi, et c'est seulement à partir de Charles VI qu'il prit la qualification de grand fauconnier de France.

Cet officier prêtait serment entre les moins du roi et jouissait des plus grandes prérogatives. Il faisait partie de la maison civile du souverain et avait la disposition de tous les offices de la fauconnerie royale.

La charge de grand fauconnier fut toujours occupée par des gentilshommes d'un rang élevé. Pour le Poitou seulement, citons les noms suivants:

1er Raoul Vernou, seigneur de Montreuil-Bonnin (Vienne), grand fauconnier de France en 1514, mort dans sa charge en 1516 (1 ). Après lui, son office passa à son beau -frère René de Cossé, seigneur de Brissac, premier pannetier du roi ; il gouvernait encore la fauconnerie royale en 1521.

2e Louis Prévost, dit de Sansac; il se trouve mentionné, en qualité de grand fauconnier, dans un état de la maison de Henri II, depuis le 1 er janvier 1549 jusqu'au 31 décembre suivant.

André de Vivonne, chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de la Béraudière et de la Châtaigneraie, conseiller du Roi en ses conseils, grand fauconnier de France en 1612, mort en 1616. Il était capitaine des gardes du corps de la reine Catherine de Médicis.

Le plus célèbre de ces grands officiers de la couronne fut assurément Charles d'Albret, duc de Luynes, connétable du roi Louis XIII, chevalier des ordres, premier gentilhomme de la Chambre, gouverneur de Picardie, etc., pourvu en 1616, mort le 15 décembre 1624 ; il est l'ancêtre de la maison de Luynes et de Chevreuse.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (6)

La fauconnerie fut la passion des grands seigneurs et des dames châtelaines du Moyen Age et de la Renaissance ; aussi, les monnaies, les tapisseries ou les pierres tombales (2) les représentent-ils souvent dans leurs plus riches costumes, avec un faucon sur le poing.

Elle était tellement en honneur, qu'un gentilhomme et sa dame ne paraissaient jamais en public, sans porter le faucon préféré.

 Beaucoup d'évêques et d'abbés les imitaient ; et tous entraient dans les églises avec leurs oiseaux, qu'ils déposaient pendant l'office sur les marches de l'autel.

 Les princes avaient suivi l'exemple des rois, et la noblesse fit de la fauconnerie son plaisir favori; on s'en occupait pendant le jour, on en rêvait durant la nuit.

 Lorsqu'on voulait enfin faire l'éloge d'un chevalier, on n'avait garde d'oublier son talent à dresser les oiseaux.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (7)

La fauconnerie florissait en France, et notamment en Poitou, dès le XIe siècle ; pour cette province, le fait y est attesté par les monuments eux-mêmes.

L'église actuelle de Parthenay-le-Vieux, qu'elle soit l'œuvre des moines de la Chaise-Dieu ou qu'elle ait été construite par les seigneurs, antérieurement à leur donation de 1092, est d'une construction remontant à cette époque reculée.==> 1092 - Histoire et légendes de la Fondation de l’église de Parthenay le Vieux (Mélusine et les seigneurs de Parthenay)

Le style de ce bel édifice est du roman pur. Or: sur l'un des tympans de la façade de l'église, on voit la représentation d'un cavalier, sous le costume et dans l'altitude du seigneur féodal, avec le faucon sur le poing.

 (Médiéval de Parthenay spectacle Fauconnerie Vol en scéne)

Outre l'indication d'un goût très prononcé au Moyen Age, le faucon était un des signes distinctifs de la chevalerie. Aussi, on le trouve reproduit sur de nombreuses constructions, dans les provinces françaises où, de même qu'en Poitou, la fauconnerie était un art aimé et pratiqué.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (8)

On rencontre enfin, fréquemment, l'oiseau de vol dans les armoiries (3) ; et le leurre, placé de chaque côté de l'écusson du grand fauconnier de France, était l'insigne de sa dignité.

Les oiseaux de chasse figuraient aussi au nombre des redevances féodales, Chaque année, le grand-maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem envoyait au roi de France douze oiseaux.

 La seigneurie de Prahecq en Poitou, relevant du château de Niort, devait tous les ans au roi un épervier gentil (4). Il en était ainsi de la terre de Maintenon, qui avait le même devoir à l'égard de l'église de Chartres et lui donnait un épervier armé et prenant proie, à chaque fête de l'Assomption.

Enfin, le don de faucons de grand prix servit souvent de gage d'amitié dans les relations des princes et des souverains, et entra dans les conditions des rançons et des traités.

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (9)

Les successeurs de Charlemagne édictèrent des peines sévères contre ceux qui se rendaient coupables du vol ou du meurtre d'un faucon. Ces pénalités ne tardèrent pas à être singulièrement aggravées par des rois et des seigneurs jaloux de leurs privilèges.

Jusqu'à Charles VI, dit .M . Magaud d'Aubusson (5), le domaine de l'air jouissait de toute franchise ; avait faucon qui voulait, à la seule réserve, s'il n'était noble, de ne pas s'aider de chiens. Mais, à partir du règne de ce prince, de nombreuses restrictions furent apportées à l'exercice de ce droit, et les peines les plus sévères frappèrent l'imprudent assez malavisé pour désobéir aux prescriptions de la loi.

La fauconnerie, à laquelle les rois de France s'adonnèrent avec ardeur, prit surtout un développement extraordinaire à la suite des croisades, quand les chevaliers français eurent visité la Palestine où cet art était en grand honneur.

Saint Louis, qui aimait les plaisirs de la chasse sous toutes ses formes, se livra avec passion à la chasse au vol (6).

Elle fut surtout, dit Elzéar Blaze, en grand honneur au XIVe siècle.

 Le nombre des nobles chassant à l'oiseau était si considérable, que dans les salles d'hôtellerie, sous le manteau de la cheminée, il y avait des perchoirs recouverts de peaux, pour y mettre les oiseaux pendant le diner des chasseurs.

Louis XI, comme ses devanciers, fut un amateur enthousiaste de fauconnerie. Monstrelet nous apprend que ce roi, si avare en toutes choses, n'hésitait pas à délier les cordons de sa bourse quand il s'agissait de son oisellerie.

Charles VIII ne craignit pas de payer un faucon 8,000 écus (plus de 24,000 fr., somme énorme pour l'époque). A l'exemple de ses prédécesseurs, Louis XII affectionna la gaie science de la chasse au vol, et il en goûta souvent les émotions à la Héronnière, au Plessis-lès-Tours et à Pont-Ie-Roi.

François Ier eut jusqu'à 300 oiseaux dans ses équipages, et c'est sous son règne que la fauconnerie atteignit en France son plus haut degré de splendeur.

Elle fut négligée sous les derniers Valois, et Henri Il, ainsi que ses fils, ne portèrent jamais à ce passe-temps le même amour que la plupart de leurs prédécesseurs (7).

Pendant tout le XVIe siècle néanmoins, la fauconnerie fut en très grande faveur dans les provinces de l'ouest où se formèrent des maîtres en cet art.

L'un d'eux, le poitevin François de Savignac, devint le fauconnier d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre (3 juin 1535).

 (LA CHATELLENIE DE FOURAS ET SES SEIGNEURS DE L'AN MIL visite Virtuelle)

 

Malgré la guerre et les malheurs des temps, on se livrait en Poitou à la chasse au vol, bravant tout danger pour satisfaire un goût très répandu alors.

 D'après les chroniques Fontenaisiennes, le seigneur de Bazoges, du nom de Girard, victime de sa passion favorite, fut tué d'un coup de pistolet, le lundi 1er février 1563, «lui étant aux champs à voir voler ses oiseaux (8). »

Sous Henri IV (9) qui, d'après Sully «  aimait toutes sortes de chasses et de voleries », la fauconnerie, comme tant d'autres choses, reprit tout son éclat, et le bon roi ne laissa jamais échapper une occasion de satisfaire son penchant pour elle. ==> Henri IV au château du Parc de Soubise, de la famille Parthenay – l’Archevêque (Time Travel 1587)

L'art de la volerie atteignit son apogée sous Louis XIII qui fut le plus grand fauconnier de son temps, et s'efforça de perfectionner tout ce qui concernait son plaisir favori. Tout le monde sait enfin de quelles faveurs furent comblés de Luynes et ses frères Cadenet et de la Brande, également experts en matière de fauconnerie.

Lors du voyage de ce prince pour se rendre devant La Rochelle (1628), il prit plaisir à chasser la pie, dans les plaines du Poitou et de l'Aunis, avec ses gentilshommes et les châtelains qui grossissaient sa suite. ==> Louis XIII – Marie de Médicis - Richelieu devient Cardinal - Place aux Porches à Fontenay le comte (Time Travel 1622)

Son règne, temps de gloire pour la chasse au vol, nous a laissé les œuvres intéressantes de Charles d'Arcussia, seigneur d'Esparron, de Paillières, etc., gentilhomme de la chambre, commencées sous Henri IV, mais dont la plus grande partie fut composée sous le fils de ce prince.

Ecrivain érudit, d'Arcussia cite à tout propos les anciens, Pline, Aristote, etc., qu'il traite, du reste, avec un sans gêne de grand seigneur ( 10 ).

Après la mort de Louis XIII, la chasse au vol ne tarda pas à perdre de son éclat, et diverses causes contribuèrent à sa décadence. Il convient de rappeler tout d'abord que le petit plomb fut inventé sous Louis XIV; cependant, dit Elzéar Blaze, ce n'est point le petit plomb qui tua la fauconnerie.

Elle déclina néanmoins avec le perfectionnement des armes à feu, qui rendit le faucon moins nécessaire pour la poursuite du gibier. On oublia peu à peu les vives émotions que peut donner la chasse à l'oiseau, pour les plaisirs plus faciles du tir et de la chasse à courre.

 Bien que la fauconnerie jouît encore d'une certaine faveur sous le roi Soleil, ce prince ayant une préférence marquée pour la vénerie, tout le monde ne dut aimer que la chasse au cerf.

Louis XIV, tout en montrant moins de goût que son père pour un passe-temps si recherché sous les deux derniers rois, s'y livra cependant quelquefois pour plaire aux dames de sa cour et déployer le faste qu'il aimait.

Le bon La Fontaine, on s'en souvient, ne craignit pas de dire, dans la fable le Milan, le Roi et le Chasseur, que « …. L'on a vu de tout temps

Plus de sots fauconniers que de rois indulgents. »

Cette apostrophe audacieuse convient bien dans la bouche d'un poète courtisan, ignorant d'un art qui périclitait. Si, de son temps, le nombre des sols fauconniers était respectable, les bons pouvaient se compter. Ces derniers tenaient encore une place honorable à la cour; car, d'après le journal de Dangeau, le roi chassa au vol plus de cent fois, de 1688 à 1715. La fable citée nous semble donc bien plus viser le roi que les fauconniers ; le défaut d'indulgence de l'un ne saurait en effet compromettre la valeur des autres.

Louis XV montra peu d'entraînement pour la fauconnerie. Cet art déclina de jour en jour sous son règne, et on n'exerça bientôt plus que la basse volerie.

 (Géants du ciel Spectacle de Fauconnerie château de Chauvigny)

 

 

 

En 1740, cependant, un gentilhomme Poitevin, du nom de Boissoudan, écrivait un ouvrage de fauconnerie, dont le manuscrit, propriété de la Société des Antiquaires de l'Ouest, a été imprimé en 1864 à la suite d'une nouvelle édition de la Vénerie de du Fouilloux.

L'auteur, dit M. Magaud d'Aubusson, y exprime le chagrin que lui causait l'indifférence du plus grand nombre des gentilshommes de son temps pour le noble exercice de la chasse au vol. Il ne se doutait guère probablement que, moins de cinquante ans plus tard, l'art qu'il prônait avec tant d'enthousiasme aurait presque complètement disparu ( 11 ).

Sous Louis XVI, malgré l'existence d'un service de vol à la cour, la chasse au vol n'en tombait pas moins en désuétude (12).

Peu à peu la noblesse l'abandonna pour la chasse au fusil.

Enfin, la révolution et les guerres du premier empire donnèrent le dernier coup à la fauconnerie.

 Pendant que cet art disparaissait en France, il brillait d'un nouvel éclat en Angleterre, grâce à l'arrivée dans ce pays de fauconniers Hollandais dont quelques-uns avaient servi à la cour de nos derniers rois.

A partir de 1792 (dit M. Ouslalet, du Muséum d'histoire naturelle), un de ces fauconniers, nommé Jean Daams, fit même chaque année le voyage d'Angleterre en Hollande pour aller prendre des faucons hagards. Dans un de ces voyages, Jean Daams fut pour ainsi dire arrêté par le roi Louis Il, qui le décida à rester à sa cour.

Plus tard, lors de l'abdication du roi de Hollande, ce même fauconnier vint à Versailles, où se trouvaient quelques oiseaux de vol. Mais Napoléon, absorbé par d'autres soucis, ne porta jamais grand intérêt à cet équipage (13 ).

En 1841, une société fut fondée sous le patronage du roi des Pays-Bas et sous la direction du baron de Tindal, pour voler le héron dans les campagnes voisines du château de Loo. A partir de celle époque, la fauconnerie devint en Hollande aussi florissante qu'aux XVI et XVIIe siècles. La société du Loo réussit à prendre en 12 ans, de1841 à 1852, plus de 1500 pièces de gibier; mais elle fut dissoute en 1803. A l'heure actuelle, le noble art est délaissé là où il brilla pendant plusieurs années d'un trop fugitif éclat, et c'est à peine si l'on trouve encore quelques hommes experts à dresser les oiseaux dans le villuge de Walkenswaard, qui fournissait jadis des fauconniers à toutes les cours de l'Europe.

De nos jours, des tentatives ont été faites pour rétablir la chasse au vol dans notre pays. Un Hawking club a même été fondé en 1866, sous la présidence de M.  Werlé de Reims et avec le concours dévoué de M. P .A. Pichot de la Revue Britannique.

Outre ce dernier, on comptait parmi les principaux sociétaires de l'équipage: MM. le vicomte de Champeaux-Verneuil, le baron d'Aubilly, le vicomte G. de Grandmaison, le comte Fernand de Montebello et M. Jules Alphonse d' Aldama.

La réussite était venue couronner leurs persévérants efforts, lorsqu'en 1868 des circonstances particulières provoquèrent la dissolution de la société de fauconnerie de Champagne et forcèrent son excellent chef de vol, John Barr, à retourner en Angleterre.

Depuis lors, la fauconnerie fut de nouveau délaissée en France.

Sous l'impulsion de quelques amateurs enthousiastes, ce beau sport cependant va revivre.

 Les essais qui ont été tentés depuis deux ou trois ans nous le font espérer, et nous verrons bientôt de nouveaux et plus nombreux adeptes s'adonner en France à ce charmant passe-temps, auquel les plus modestes sportmans peuvent se livrer avec succès.

Si l'art du fauconnier ne possède plus à notre époque les avantages d'une grande popularité il n'a cependant rien perdu de sa perfection. Il a même gagné en ce sens qu'on ne le considère plus comme un noble et important privilège, et qu'on ne se plaît point, comme jadis, à l'entourer de difficultés et de mystères, pour le rendre inaccessible à tous.

 

 

De la chasse au vol des seigneurs à la vénerie dans le Poitou - Voyage dans le temps et aperçu Historique de la Fauconnerie (10)(Spectacle de Rapace vieux château du Puy du Fou)

 

Précis de fauconnerie, contenant les indications nécessaires pour affaiter et gouverner les principaux oiseaux de vol, suivi de l'éducation du cormoran, par MM. G. Sourbets et C. de Saint-Marc...

 

 Pêche et chasse, un privilège seigneurial au Moyen-Âge (Poitou) <==

 

 

 

 


 

(1)    Il était probablement fils de Barthélemy Vernou, seigneur de Bonneuil près de Melle, qui fut anobli par lettre du roi Louis XI en l’année 1482, et devint depuis maître des requêtes de l’hôtel du roi Charles VIII.

(2)    Il existe an musée de Niort une très belle pierre tombale du XIIe siècle, trouvée à Javarzay (Deux-Sèvres), sur laquelle sont sculptées les scènes de chasse; sur l'une les faces de ce petit monument en forme de toit, un cavalier est représenté avec le faucon au poing.

 

(3) Les familles de la Cour et de Lage, en Aunis, portent un épervier dans leurs armes, et l'illustre maison de Surgères avait comme supports de son écu deux faucons encapuchonnés, avec la devise : «  Post tenebras spero lucem. »

Du Fou du Vigean (Poitou) porte : « d'azur à deux éperviers affrontés d'argent, becqués et membrés d'or, à la fleur de lys de même en abîme » etc., etc.

Dans ces représentations, il faut reconnaître le désir de perpétuer le souvenir d'un passe-temps recherché, et celui de hauts faits cynégétiques dont la tradition ne nous a pas été autrement conservée. Il y a là, enfin, affirmation de noblesse.

(4) Le faucon gentil était un oiseau de vol pris en août et septembre, d'un affaitage généralement facile.

(5) La Fauconnerie au moyen âge et dans les temps modernes, par L. Magaud d'Aubusson, docteur en droit. Paris, Auguste Ghio, 1879.

(6) La vogue de la fauconnerie en Poitou, aux XIIIe et XIVe siècles, nous est révélée par la sygillographie. Les dames de la maison de Surgères, pendant cette période du Moyen Age, sont toujours représentées sur leurs sceaux, en pied, et avec le faucon sur le poing.

Nous citerons encore, en prenant nos exemples chez les grands feudataires : un curieux sceau de Valence de Lusignan, épouse de Hugues II l' Archevêque (1243-1271), sur lequel est inscrite sa qualité de dame de Vouvent et de Parthenay. Elle est vêtue d'une longue robe el d'un manteau, et lient un oiseau sur la main gauche.

Guillaume l'Archevêque, seigneur de Parthenay, avait épousé, en 1275, Jeanne de Montfort qui se distingua par une éminente vertu et par sa grande bonté envers le peuple. De même que sa belle-mère, elle pratiqua avec ardeur le bel art de la fauconnerie, eu compagnie de son époux et des gentilshommes de sa petite cour. Le sceau élégant qu'elle apposait au bas de ses actes la représente vêtue d'une longue robe serrée à la ceinture et d'un manteau moucheté d'hermine. Elle tient aussi un oiseau à la main.

D'après une loi de l'année 818, l'épée et le faucon appartenant au baron défait en champ clos, devaient être respectés par le vainqueur, et rester au vaincu: le faucon pour chasser et l'épée pour combattre. Sachant qu'un gentilhomme jurait par son oiseau de chasse, comme par une chose sacrée, pour affirmer sa fidélité à la dame de ses pensées, nous ne devons pas nous étonner de voir qu'au Moyen Age cet insigne de noblesse et de joyeux déduits était laissé presque exclusivement aux dames; les chevaliers du XIII siècle se faisaient de préférence représenter sur leurs sceaux, à cheval et l'épée à la main ou coiffés du heaume et portant le pennon banneret.

(7)   La fauconnerie de de Francières. grand prieur d'Aquitaine, fut éditée par G. Bouchet, sous Charles IX.

Cet ouvrage avait été composé à la sollicitation de Messire Jacques du Fou, grand veneur de France, sénéchal du Poitou et lieutenant du roy Louis unzièsme en la réduction du comté de Roussillon, l'an 1484. Il fut mis en lumière par le seigneur du Vigean, F. du Fou, petit- fils du sénéchal.

Jacques du Fou est maître des eaux et forêts du Poitou et maître d'hôtel ordinaire et conseiller de Louis XII.

(8) Si l'on en croit Guillaume Bouchet dans son « Recueil de tous les oyseaux de proye qui servent à la vollerie et à la fauconnerie » (publié en 1567), chapitre du Lanier, du Fouilloux lui-même, sacrifiant aux goûts de son temps, et non coutent d'avoir écrit un ouvrage classique sur la vénerie, avait encore composé un traité de fauconnerie. Malheureusement, ce livre, qui n'a pas été imprimé et dont on ne connaît point de manuscrit, est probablement perdu sans retour. Il eût complété dignement, dit M. Magaud d'Aubusson, le corps des doctrines savantes laissé à la postérité par le gentilhomme du pays de Gâtine, bien que l'illustre veneur paraisse avoir fait assez peu de cas de la chasse au vol sur laquelle il s'exprime, dans le Blazon du Veneur, en ces termes dédaigneux :

….N'en déplaise aux Fauconniers verreux, Leur estat n'est approchant des Veneurs.

 

(9) Parmi les gentilshommes de la fauconnerie de Henri IV, nous voyons figurer : Nicolas Tiraqueau, écuyer seigneur de Bellebas ; J. Hillerin, écuyer seigneur de la Jartadière ; J. Aubert, écuyer seigneur du Boisvert ; Louis Ducrocq, écuyer seigneur de la Chenevière; Pierre Girard, écuyer, et A.-J. de Sansac, premier gentilhomme et lieutenant ; tous Poitevins.

(10)     La bibliothèque de Niort possède un exemplaire de cet ouvrage, imprime à. Paris chez J. Houzé en 1599. Ilprovient de la bibliothèque de Henry de Vendesy, armayer (bibliothécaire, archiviste) de l'abbaye de St-Jouin-des-Marnes, fondation royale, ordre de St-Benoist, diocèse de Poitiers, et est revêtu de la signature de son propriétaire, avec la date du 1er octobre 1647.

Ce moine gentilhomme partageait sans doute ses loisirs entre les charmes de la littérature et ceux de la chasse au vol, qui, à celle époque, faisait encore partie de l'éducation de tout homme sou cieux d'être le respectueux observateur des lois de la mode et du bon ton.

 

(11) ) M. de Boissoudan, dont le nom était Jacques-Elie Manceau, était fils de Jacques Manceau, chevalier seigneur de la Fraignée, la Henaudière et autres lieux, et de Bénigne Manceau, dame de la Fruignée . Il se maria, le 9 octobre 1732, avec Marie-Gabrielle Gourjault, fille de Charles Gourjault, chevalier seigneur de Cerné, la Berlière, Conzay et autres places, et de Gabrielle Suyrot.  Il prenait le titre de seigneur de Boissoudan, Pamplie et autres lieux.

Les Manceaux portaient: « d'argent au chevron de gueules, au chêne de sinople en pointe sur une terrasse de même, au chef d'azur chargé de trois étoiles d'or. »

 

D'après M. Beauchet-Filleau, le sieur de Doissoudan composa son traité de fauconnerie, en son château de la Renaudière, près Celles.

(12)  Parmi les gentilshommes Poitevins de la fauconnerie royale, nous citerons :

1er sous Louis XIV : Georges Aubert, seigneur du Petit-Thouars ; Pierre d' Hillerin, seigneur d u Buc ; 2e sous Louis XV : Martin Joseph Goulard de St-Hubert ; J.-J. Poignant, seigneur de la Salinière.

(13) A celte époque cependant, la fauconnerie avait encore de fervents adeptes en France; et le père de l'un des auteurs  se livra fréquemment au plaisir de la chasse an vol, dans les grandes plaines qui bordent les marais d'Arçais et de St-Hilaire (Deux-Sèvres).

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