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PHystorique- Les Portes du Temps
8 février 2020

Ferdinand-Marie-Nolasque, baron de Guilhermy (historien et archéologue)

Roch-François-Ferdinand-Marie Nolasque baron de Guilhermy naquit à Londres, le 18 septembre 1808, d'une famille originaire d'Avignon, fixée à Castelnauddry, et qui avait dû émigrer en Angleterre au moment de la Révolution.

 Après avoir terminé brillamment, en 1827, ses études au Collège Henri IV, plusieurs fois lauréat du Concours Général, il entra en 1829 au Ministère des Finances, bureaux de la comptabilité générale, et, à la fin de l'année 1830, il obtenait le diplôme de licencié en droit.

Attiré par l'étude des arts et des monuments du Moyen Age, il sut, tout en satisfaisant à ses devoirs professionnels, trouver le temps de visiter les monuments anciens à Paris et dans les environs, et pousser même ses recherches jusques dans les provinces de France les plus éloignées.

Auditeur assidu des cours d'archéologie professés à la Bibliothèque royale par Didron et Albert Lenoir, il collabora aux Annales archéologiques de Didron, à côté de Viollet-le-Duc et de Lassus, s'attachant surtout à l'iconographie des personnages de l'histoire et de la littérature du Moyen-Age, ainsi qu'à la recherche des monuments qui avaient servi à constituer le musée des Petits-Augustins.

Correspondant du Comité historique des arts et monuments, devenu par la suite le Comité des travaux historiques, il lui adressa de nombreuses communications qui témoignaient d'une si profonde érudition que Duban lui demanda l'explication des sujets représentés sur la vaste surface des vitraux de la Sainte-Chapelle. Les restaurations de l'Eglise abbatiale de Saint-Denis furent décrites et discutées par lui avec une autorité reconnue par tout le monde savant.

En 1852, il devenait membre présidant du Comité, et l'année suivante il recevait la croix de la Légion d'honneur. A ce moment il avait quitté le Ministère des Finances, et était entré à la Cour des Comptes comme conseiller référendaire de deuxième classe, ce qui lui permit de consacrer plus de temps à ses études favorites.

Chargé par le Comité, en 1855, de réunir toutes les inscriptions de la France postérieures au VIe siècle, et de centraliser les envois des correspondants des diverses circonscriptions, il consacra la fin de sa vie à cette besogne écrasante, adressant au Comité près de trois cents rapports, sans compter ses diverses communications.

Aussi, quand un arrêté du Ministre de l'Instruction publique, rendu le 4 janvier 1868, ordonna, pour utiliser de si longs travaux préliminaires, la publication des Inscriptions de la France du Ve au XVIIIe siècles, en commençant par celles de l'ancien diocèse de Paris, M. de Guilhermy en fut naturellement chargé.

Qui mieux que lui y avait été préparé ? N'avait-il pas, dans sa jeunesse, guidé par l'ouvrage de l'abbé Lebeuf, visité en archéologue les quatre cent cinquante villages que renferme cet ancien diocèse.

Déjà trois volumes avaient paru, et il mettait la dernière main à un quatrième volume, quand la mort vint le surprendre, le 27 avril 1878. On a pu dire avec raison que cette oeuvre est le résumé des études de toute une vie de labeur, le testament scientifique de Ferdinand de Guilhermy. Sa haute valeur d'archéologue s'est également manifestée avec éclat dans la Commission des Monuments historiques où il entra le 15 décembre 1860.

En dehors de ses travaux dans les deux Comités, de sa collaboration aux Annales archéologiques, à la Revue d'architecture, et de travaux inédits, tel celui sur l'Abbaye de Montmartre, de Guilhermy a laissé quatre ouvrages.

Le premier en date, publié en 1848 chez Didron, est une Monographie de l'Eglise royale de Saint-Denis, illustrée par Fichot, qui avait été demandée à l'auteur par le Ministre des Travaux publics.

Le second ouvrage, paru en 1855 chez Bance, est la Description archéologique des Monuments de Paris, dont l'éditeur avait eu 'l'idée de faire un guide pour les étrangers à l'Exposition Universelle de 1855, mais dont la haute érudition n'était pas à la portée de la foule, et qui est devenu un manuel pratique à l'usage des archéologues et des savants.

Le troisième ouvrage est une Description de Notre-Dame Cathédrale de Paris, en collaboration avec Viollet-le-Duc (Paris, Bance, 1856).

Le quatrième ouvrage est intitulé La Sainte Chapelle de Paris, en collaboration avec V. Cailliat (Paris, Bance, 1857).

Nous venons de voir combien fut considérable l'œuvre du baron de Guilhermy.

Tous ceux qui l'ont connu sont unanimes à témoigner de l'affabilité de son caractère, du charme de son esprit, de la vivacité de sa conversation alimentée par une mémoire prodigieuse, de la sûreté de ses relations, de la scrupuleuse conscience qu'il apportait dans l'accomplissement de ses devoirs. Le Président de la Cour des Comptes, M. Petitjean, dans l'audience solennelle où son successeur fut reçu, a pu dire de lui qu'il est mort « avec la résignation d'un chrétien et la tranquillité d'un sage. » M. Alfred Darcel, qui lui a consacré une notice nécrologique dans la Revue des Sociétés Savantes, après avoir rendu hommage à son mérite, dit qu'il mourut « sans grand regret de ce qu'il fallait quitter, sans grand effroi de ce qui allait advenir de ce qui fut un homme d'intelligence, esclave du travail et du devoir. »

Eugène LE SENNE.

 

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Commentaires
T
A suivre ..... ;)
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B
Bjr, trop bon ça ...
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