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PHystorique- Les Portes du Temps
13 décembre 2019

13 décembre, Fête de sainte Lucie

13 décembre, Fête de sainte Lucie

Sainte Lucie naquit à Syracuse, à la fin du troisième siècle, de famille noble et chrétienne. Quoique n'ayant pas besoin de travailler pour vivre, elle se garda bien de se livrer à l'oisiveté, car comment serait-elle devenue la Sainte que nous honorons aujourd'hui si elle s'était adonnée à cette passion qui est la mère de tous les vices.

C'était en cette nuit du 12 au 13 décembre où l'on fête précisément Lucie, la vierge de Syracuse. La lectrice, au lutrin, conta brièvement sa vie, sur ce ton de psalmodie qui convient à des nonnes.

« Lucie, vierge de Syracuse, de famille noble et chrétienne, s'en fut à Catane sur le tombeau de sainte Agathe, pour obtenir la guérison de sa mère, réputée incurable. Agathe apparaissant lui dit :

« O vierge agréable au Christ, pourquoi me demander ce que tes propres prières peuvent obtenir? » Et tout aussitôt la malade se trouva guérie.

En action de grâces, Lucie se mit à distribuer aux pauvres tous ses biens, lesquels étaient considérables. Mais un jeune seigneur, qui briguait sa main, irrité de voir s'évanouir des richesses déjà regardées comme siennes, dénonça la vierge au préfet Paschase qui persécutait les chrétiens.

Après avoir vainement tenté de la convaincre, le préfet raillant Lucie de sa constance, lui dit que les supplices la mettraient bien à bout d'arguments.

« Les paroles ne manqueront point à ceux pour qui le Seigneur a dit : 0 Quand vous serez devant les rois et traînés aux tribunaux, ne vous mettez pas en peine de ce que vous répondrez : l'Esprit-Saint vous l'inspirera. »

« Crois-tu donc que l'Esprit-Saint est en toi? » ricana Paschase.

— « Il habite dans les coeurs chastes », répondit Lucie.

Alors le préfet conçut l'affreux dessein de la livrer de force à des libertins. Mais quand ses soldats mirent la main sur elle, une puissance occulte fit qu'aucune force humaine ne put la détacher du lieu où elle était. Son corps juvénile pesait sur le sol le poids d'une montagne. Ce miracle accrut encore la rage du tyran qui fit enduire la vierge de résine et allumer un brasier tout autour. Les flammes crépitèrent se rejoignirent, mais Lucie fut retrouvée saine et sauve au centre du brasier éteint. Paschase lui fit alors percer la gorge d'un poignard. Avant de mourir elle encouragea les chrétiens et leur promit que la paix allait enfin descendre sur l'Eglise avec l'avènement prochain de Constantin.

De cette femme forte, l'Esprit Saint dit qu'elle s'est fait un manteau de tapisserie et qu'elle se couvre de lin et de pourpre, mais, ajoute-t-il « une force mêlée de grâce est son vêtement ; voilà la parure dont elle aime surtout à se revêtir. ». C'est; certainement, celle qu'affectionna particulière ment sainte Lucie. On le vit bien au courage avec lequel elle répondit au préfet de Syracuse, Paschase, auquel l'avait livrée, en qualité de chrétienne, le prétendant que Lucie avait évincé. En vain le tyran lui enjoint de sacrifier aux idoles, eu vain il menace ds la traiter comme une prostituée, la fait monter sur un bûcher, elle reste ferme en face de ces menaces 'dont Dieu du reste la préserve miraculeusement. En désespoir de cause, le misérable ordonne de lui trancher la tête. Le bourreau n'ayant accompli cet ordre qu'imparfaitement, la courageuse vierge vécut encore quelques heures après avoir reçu le coup mortel, elle les employa à édifier les fidèles qui l'entouraient, reçut le saint viatique et mourut en prédisant la fin des persécutions.

C'était le 3 décembre 303. Neuf ans seulement après sa mort, Constantin le Grand montait sur le trône et accordait, en effet, la liberté à l'Eglise.

 Lorsque la lectrice de la sixième leçon de matines eut regagné sa place, les moniales reprirent en choeur le répons : « Vierges prudentes, préparez vos lampes, voici l'Epoux qui vient allez au- devant de Lui. »

A ce moment, Odile se souleva un peu sur sa peau d'ours; ses compagnes entrevirent à ses côtés une forme blanche et lumineuse qui lui tendait à boire dans un calice de pierreries.

« Allez au -devant de lui dans la joie et dans l'allégresse » reprit le choeur.

Odile retomba, pour toujours endormie.

Les deux saintes de lumière, sont fêtées au même jour, le plus ténébreux de l'année, encore qu'un vieux dicton prétende :

« A la fête de sainte Luce. Les jours croissent du saut d'une puce. »

Fête de sainte Lucie 13 décembre Maillezais

On les invoque l'une et l'autre pour les maux d'yeux. Lucie, parce qu'une légende, d'ailleurs dénuée de vraisemblance, raconte qu'elle arracha elle-même ses beaux yeux, trop vantés par un libertin (c'est pourquoi l'iconographie la montre ses yeux à la main), Odile parce qu'elle naquit aveugle et dut sans doute à la vierge de Syracuse sa guérison miraculeuse.

Sainte Lucie - Noël Maillezais - Compostelle - Puy du Fou - Mallièvre, la chapelle Sainte Luce

(Sainte Lucie au Noël de l'abbaye de Maillezais)

Sainte Lucie (Son nom signifie lumière) est souvent invoquée par ceux qui souffrent de la vue et c'est sans doute pour cette raison que ses images la représentent portant un plat et, sur ce plat, deux yeux. Rien dans sa vie ne semble justifier la confiance que l'on met ainsi en elle, à moins que ce ne soit son nom. Lucie, qui venant du mot latin Lux, évoque l'idée de lumière de cette lumière dont ceux qui souffrent des yeux sont ou craignent d'être privés.

Comme il ne manque pas d'autres Saints, sainte Odile, par exemple, dont l'Alsace célèbre également la fête aujourd'hui, qui se recommandent mieux qu'elle à la confiance des pauvres aveugles, je m'adresserai à une autre catégorie de personnes qui elles aussi, regardent sainte Lucie comme leur patronne, les couturières.

A vrai dire, celles-ci, pas plus que les aveugles, ne trouvent rien dans la vie de la sainte qui se rapporte spécialement à leur état et justifie ce patronage. Elles aussi n'ont recours à elle qu'à cause du grand besoin qu'elles ont de leurs yeux, auxquels leur travail minutieux, le travail de nuit surtout occasionne tant de fatigue. Mais, par contre, les vertus que cette Sainte a pratiquées se recommandent peut-être aux couturières plus qu'à d'autres.

 

Renée ZELLER.

 Optima : hebdomadaire féminin illustré

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