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PHystorique- Les Portes du Temps
2 décembre 2019

Le Contrat de mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne

Château des Ducs de Bretagne, Nantes - Le Contrat de mariage de Charles VIII et d’Anne de Bretagne

Le jeune Charles VIII, 21 ans et la duchesse Anne de Bretagne, âgée de 14 ans, se marient en pleine nuit dans l’intimité. Ils se font une mutuelle donation sur le duché : c’est le début de la fin pour la Bretagne indépendante.

Le Contrat de mariage est dressé et signé au château de Langeais, près de Tours,  le 6 décembre 1491.

Il a été plusieurs fois publié au XVIIe et au XVIIIe siècle, mais le texte en a été imparfaitement reproduit par différents éditeurs et les historiens de Bretagne, comme ceux du règne de Charles VIII, ne sont pas d’accord sur la date de ce contrat. Antoine Lancelot, dans son Mémoire sur le mariage de Charles VIII avec Anne de Bretagne, publié en 1740, dans le tome XIII (p7666-680) des Mémoires de littérature tirez des registres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, en a déjà fait la remarque et a constaté que si, le premier, Du Tillet, dans son Recueil des roys de France, a bien rapporté la date exacte du contrat au 6 décembre 1491, ainsi que d’Argentré dans son Histoire de Bretagne (p7661-663), les historiens qui l’on cité, ou l’ont reproduit après lui, notamment Godefroy dans son Histoire de Charles VIII (p.622-624), et à la suite de son édition des Mémoires de Philippe de Comines (t. V, p.454), ont hésité sur la date, la fixant tantôt au 13, tantôt au 16 décembre 1491.

Dom Lobineau a publié à son tour ce contrat de mariage, et, plus précis que ses devanciers, il nous dit que le texte qu’il a inséré au tomme II de son Histoire de Bretagne (col. 1543-1546=, a été « pris sur une copie collationnée à l’original, à Beauvais, en 1673, par deux notaires royaux, » et au bas de laquelle se lisait la véritable date du 6 décembre 1491.

La découverte récente de la minute originale du contrat est venue confirmer l’exactitude de l’ édition de Dom Lobineau, reproduite par Dom Taillandier (tome II, p. 212-213). Cette minute, portant de nombreuses ratures et surcharges, recueillis jadis par l’abbé Cloüet, l’historien de Verdun, est récemment entrée, avec l’ensemble des papiers de cet érudit, dans les collections de la Bibliothèque nationale. Elle forme un mince cahier de quatre feuillets de papier, mesurant 290 millimètres sur 210, et a reçu le numéro 11339 des nouvelles acquisitions du fonds des manuscrits français. Tandis que le texte de cette minute, imprimé plus loin, présente avec l’édition de Godefroy de nombreuses différences, il n’offre avec le texte donné par Dom Lobineau que de très légères variantes, souvent purement orthographiques, qu’il a semblé inutile de noter.

H. OMONT

CORRECTUM. Le vray Original.

Saichent tous presens et advenir que comme par cy devant eussent esté pourparlées, et par tresgrandes et mesures deliberacions precedentes, traictées parolles de mariaige à contracter et estre consenties entre nostre souverain  seigneur et prince treschrétien Charles, roy de France, huitiesme de ce nom, à present regnant, d’une part, et tresnoble princesse madame Anne, fille et heritiere seulle et unicque de feu de tresnoble mémoire François, duc de Bretagne, second de ce nom, derrenier decedé, d’autre part ; lesdits seigneur et dame au lieu et chastel de Langés en Touraine, en la court du Roy nostredit seigneur, en droit personnellement establiz, de leurs pures, pleines, franches et liberalles voluntez, et par l’advis, conseil et meure deliberacion des princes seigneurs de leur sang et gens de leur conseil ; et mesmement en la presence des treshaulx et puissans princes monseigneur Loys, duc d’Orléans, monsiegneur Pierre, duc de Bourbon, monsiegneur Charles, conte d’Angoulesme, monsiegneur Jehan, conte de Foix, monsiegneur François, conte de Vendosmes, messire Guillaume de Rochefort, chevalier, chancelier de France, reverends peres en Dieu, monsiegneur Loys d’Amboise, evesque d’Alby, maistre Jehan de Relly, docteur en theologie, confesseur dudit seigneur, esleu evesque d’Angiers, avec plusieurs autres de la partie du Roy nostredit seigneur, monseigneur Jehan de Chalon, prince d’Orenge, messire Philippe de Montauban, chevalier, chancellier de Bretaigne, les sires de Guemené, de Coesquen, grand meaistre d’ostel de Bretaigne, et plusieurs autres, de la part de ladite dame ; voulans et consentens lesdites parties et messement le Roy nostredit seigneur, de sa grace et bien ordonnée volunté, soy soubzmectre et ont soubzmis eulx, leurs hoirs, avecques tous et chascuns leurs biens et choses meubles et immeubles, presens et advenir, à la juridiction, cohercion, povoir et ressort de la dite court, quant à ce qui s’ensuit par forme de contract, ayant force et vigueure, en tant que besoind seroit, de constitucion et auctorité de loy et toute fermeé ; recogneurent et confesserent de leurs bons grez et voluntez à l’onneur, louenge et gloire de la benoiste Trinité de paradis, de la tresglorieuse vierge Marie, mere de Dieu, nostre createur, et en desir et esperance de l’exaltation de la foy catholicque, à l’onneur et bien d’eulx, de leurs pays et subjectz amys et alliez, et pour obvier aux guerres et divisions qui ont eu cours, et acquerir, garder et maintenir paix indissoluble et perpetuelle, avoir fait et par la teneur de ces presentes lettres firent et font ensemble de bonne foys les traictiez, accords, cessions, transpors, premesses et convenances qui s’ensuyvent, pour raison du tresnoble mariage desdits seigneur et dame futur, à estre faict, sollempnizé et celebré en face de saincte Eglise………..

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