Théodore-Agrippa d'Aubigné - Abbaye de Maillezais 1589
Théodore-Agrippa d'Aubigné, habile capitaine, Agrippa d'Aubigné est né en l'hôtel Saint-Maury, près de Pons, en Saintonge, le 8 février 1552 et mort à Genève en 1630, fut, comme historien et écrivain satirique, l'un des hommes les plus remarquables de son siècle. Madame de Maintenon était sa petite-fille. Sa mère, Catherine de l'Estang, mourut en le mettant au monde, d'où le prénom d'Agrippa (ægrepartus) donné à l'enfant.
Son père Jean d'Aubigné était-il de grande ou de mince noblesse, homme de plume plutôt que d'épée ?
C'est une question que M. H. Bordier a doctement traitée dans la France protestante, en s'appuyant sur des documents officiels et sur des arguments de grand poids.
Cette date a souvent été discutée. On a fait naître d'Aubigné en 1550, en 1551, en 1552. Divers passages de notre auteur semblent se prêter à ces différentes assertions. Il écrit en tête de son Histoire : « A la moitié du siècle seizième, au natal du livre et de l'auteur (Histoire universelle, t. 1er, col. 1). »
On lit dans une lettre à Mme des Loges, datée de 1630 : « Je demande voz excuses que vous pourrez prendre sur la datte de quatre-vingts ans et de mon exil » (Œuvres complètes, t. Ier, p. 522). Son testament, daté du 17 mai 1630, débute par ces mots : « Au nom de Dieu, je Theodore Agrippa d'Aubigné, certain, et par les octantes annees où il a plu au Seigneur me conduire….. » (Œuvres complètes, t. Ier, p. 118).
Au service du roi de Navarre
Quelque temps après la Saint-Barthélemy, Aubigné retourne à la cour de France où il se lie avec le roi de Navarre (futur Henri IV) et devient son écuyer (août 1573). Il a vingt-et-un ans. À cette époque, Henri de Navarre est assigné à résidence à la cour et placé sous une étroite surveillance. On ignore si, comme lui, Aubigné a feint d'être catholique. Toujours est-il qu'il participe à la tentative d'évasion de son maître lors des évènements de la conjuration des Malcontents. L'affaire échoue, et Henri de Navarre doit donner des gages de sa soumission en écartant ses serviteurs les plus suspects et en envoyant ses hommes combattre les troupes protestantes. Aubigné se retrouve alors enrôlé à plusieurs reprises dans l'armée catholique. Guidon du seigneur de Fervaques, il combat les protestants en Normandie puis à la bataille de Dormans où il se lie d'amitié avec le duc de Guise..
A Montaigu, il commandait une garnison de 1500 hommes, son frère est mort en voulant défendre la place forte, encerclée par les troupes catholiques qui faisaient le siège en l’an 1580.
Le 31 décembre 1588, Agrippa d’Aubigné s'empare de la place forte de Maillezais à la tête d'un petit détachement.
janvier 1589 - Gouverneur de Maillezais (l'Isle et du chasteau de Maillezais ) , et en même temps « vice -amiral de la Saintonge et du Poitou »
D'Aubigné qui appréciait un gouvernement situé à quelques lieues de Surimeau et de Mursay, domaines appartenant à sa femme, nous apprend l'état où se trouvait alors sa conquête : « Maillezais commencoit d'estre une bonne place, comme fortifiée par les deux partis. Il y avoit dedans 10 soldats, une couleuvrine bastarde, quelques autres petites pieces, assez de magasins pour bouche et pour guerre. » Histoire universelle, t. III, col. 220.) Un biographe de d'Aubigne et de sa famille trace en ces termes la description des lieux :
« L'abbaye ou la forteresse de Maillezais, située au confluent de la Sèvre avec l'Autise, non loin du confluent de la Vendée, dominait les cours de ces trois rivières qui, pour le commerce, avaient alors une grande importance. Le hameau dit la Porte de l'Isle était l'unique entrée de l'île de Maillezais, et l'on voit encore les restes du pont-levis, des tours et des fossés qui en formaient la défense.
De tous les autres côtés, l'ile est inaccessible. Dans la partie la plus sèche est le bourg de Maillezais, autrefois peuplé et important, aujourd'hui fort triste et peu habité.
C'est à l'extrémité de ce bourg, sur une éminence peu sensible, qu'était bâtie l'abbaye de Maillezais, aujourd'hui détruite. Elle avait de fortes murailles, de hautes tours, des douves profondes et, par sa situation dans une île enveloppée de marais, formait une position militaire très importante. »
Maillezais était le siège d'un évêché. La correspondance de d'Aubigné fournit trois lettres adressées à l'évêque de Maillezais.
« au regret de son maistre, qui luy ordonna le plus miserable estat qu'il peut, pour le faire desmordre, mais il estoit trop las de courir. » S'il est permis de révoquer en doute une poursuite aussi acharnée contre un bon serviteur, on est du moins convaincu de sa véracité, quand il ajoute que « cette retraite fut le premier repos qu'il eust essayé despuis l'âge de quinze ans jusques à trente-sept, ou environ, qu'il avoit lors ; pouvant dire avec vérité que, hormis les temps des maladies et des blessures, il ne s'estoit point veu quatre jours de suite sans courvee. »
TABLEAU CHRONOLOGIQUE : 1585-1588.
1585
- début de l'année : Aubigné à la Cour de Navarre, à Mont-de-Marsan.
- 19 mars : Marguerite quitte Nérac pour Agen, où elle rejoint la Ligue.
- 3 1 mars : Manifeste de Péronne lancé par la Ligue.
- fin mai : Aubigné à l'Assemblée de Guitres.
- 7 juillet : Traité de Nemours.
- 18 juillet : Édit d'expulsion des pasteurs de France dans un délai d'un mois. Reprises des hostilités.
- fin août : Aubigné au combat de Saint-Mandé. combat en Maine-et-Loire.
- début septembre : Aubigné s'oppose à Mercœur en Poitou.
- mi-septembre : Aubigné au combat de Brioux.
- fin septembre : Aubigné au siège de Brouage.
- début octobre : Aubigné à la campagne d'Angers.
- 23 octobre : Aubigné bat la retraite devant Angers. Passe par Talcy, où on lui offre un coursier de Naples.
- novembre : Aubigné passe l'hiver à Mursay.
1586
- naissance de Marie d' Aubigné.
- février-mars : Aubigné lève des troupes en Poitou. Investit La Réole.
- 20 mars : Aubigné s'empare d'Oléron, dont il devient gouverneur.
- début avril : Aubigné attaqué par Saint-Luc.
- juin ou juillet : le roi de Navarre visite Oléron. Éclate l'affaire de l 'anspesade. -juillet-août : Aubigné prisonnier de Saint-Luc à Brouage.
Oléron vendu (?) à Saint-Luc par le roi de Navarre.
- novembre : Aubigné est libéré par Saint-Luc.
- hiver : Aubigné, brouillé avec le roi de Navarre, se retire à Mursay. Étudie les controverses théologiques.
1587
- février-mars : Aubigné combat dans la région de Saint-Maixent.
- avril : réconciliation avec le roi de Navarre.
- fin avril : Aubigné à la prise de Talmont.
- début août : Aubigné se rend auprès de Joyeuse pour calmer un conflit entre soldats.
- fin août : Aubigné combat Joyeuse en Poitou, malgré une maladie qui l'accable jusqu'en décembre.
- octobre (après le 10) : Aubigné à Taillebourg pour rallier le roi de Navarre.
- 19 octobre : jonction avec le roi de Navarre à Montguyon.
- 20 octobre : Aubigné à la bataille de Coutras.
- remboursement de ses frais de voyages.
1588
- mi-mars : Aubigné secourt Marans assiégé.
- 12-13 mai : Journée des Barricades. Henri III s'enfuit à Chartres, -juillet : Henri III signe l'Édit d'Union avec la Ligue.
- 4-21 octobre : Aubigné au siège de Beauvoir-sur-Mer. Desseins sur Nantes.
- 9-12 novembre : Aubigné aux côtés du roi de Navarre, après le siège de Beauvoir-sur-Mer.
- 14 novembre-17 décembre : Assemblée de La Rochelle (restructuration du Parti).
- décembre : Aubigné à Saint- Jean-d'Angély pour préparer l'entreprise de Niort.
- 16 décembre : début du siège de La Garnache.
- 27 décembre : Aubigné au combat de Niort. Apprend l'assassinat du duc de Guise et du cardinal de Lorraine à Blois (23-24 décembre).
- 3 1 décembre : Aubigné s'empare de Maillezais, dont il devient le gouverneur.
Gilbert SCHRENCK
Time Travel 1586 - Prise de l’Île d’Oléron par le Calviniste Agrippa d’Aubigné.<==.... ....==> Les Tragiques Imprimeries de Théodore-Agrippa d'Aubigné - Fort du Dognon de MAILLÉ pour contrôler le trafic fluvial de la sèvre
À 9 ans, son père lui fait jurer de venger les huguenots décapités. Dès lors, il n'aura de cesse de combattre pour ses idées. La ville de Pons n'échappe pas aux affres des guerres de religion qui commencent en mars 1562 avec le massacre de Wassy et dont les répercussions en Aunis et en Saintonge ont été particulièrement dramatiques.
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Françoise d'Aubigné ou d'Aubigny, marquise de Maintenon, naquit le 27 novembre 1635, dans les prisons de la conciergerie de Niort. C'est un singulier berceau pour celle qui devait s'élever un jour presque sur le premier trône du monde. Hâtons-nous d'expliquer comment la future épouse de Louis XIV vint au monde dans un cachot.
La famille d'Aubigné, à laquelle appartenait Mme de Maintenon, est originaire d'Anjou, où l'on en retrouve des traces authentiques dès le XIIe siècle.
Plusieurs branches de cette famille s'établirent dans le Poitou, dans le Berry et dans la Guyenne. Nous ne suivrons pas l'histoire et la généalogie de ces diverses branches, et nous arriverons immédiatement à Théodore-Agrippa d'Aubigné, grand-père de Mme de Maintenon, compagnon et ami d'Henri IV.
Ce personnage, qui a laissé d'assez curieux mémoires, était un de ces gentilshommes huguenots attachés à la fortune du roi de Navarre; guerrier sans cesse habitué aux périls et aux aventures, et dont l'âme et le corps semblaient de fer. Plus d'une fois sa rude franchise le fit tomber en disgrâce ; mais la bonté de son maître le rappelait bientôt à la cour. Lorsque Henri IV eut enfin abjuré la religion prétendue réformée, d'Aubigné, inflexible huguenot, vécut loin de sa personne.
En 1583, Théodore-Agrippa d'Aubigné épousa Suzanne de Lezay, dame de Surineau. De ce mariage naquirent Constant d'Aubigné, baron de Surineau, et deux filles. (L'une, Marie d'Aubigué, épousa M. de Caumont d'Ade, et Constant d'Aubigné, le fils de Théodore Agrippa, fut loin de répondre à l'éducation qu'avait cherché à lui donner son père.
Dès sa jeunesse il s'adonna au jeu et à beaucoup de désordres. Brouillé avec son père à cause de sa mauvaise conduite, il feignit de se faire catholique, pour gagner les faveurs de la cour ; puis il se réconcilia avec son père sous un faux semblant de retour à la religion réformée. Ayant été envoyé en Angleterre pour solliciter des secours en faveur de la Rochelle assiégée par Louis XIII (1627), à son retour à Paris, il révéla tout au gouvernement français. Son père, indigné, le déshérita. Cependant Constant d'Aubigné obtint pour prix de ses services le titre d'écuyer du roi, une place de gentilhomme de la chambre, et la baronnie de Surineau, qui avait été autrefois confisquée sur sa famille. La faveur dont il jouissait à la cour lui fit obtenir la main de Melle de Gardillac.
Madame de Maintenon, par l'auteur de l'Histoire de Racine [J.-J.-E. Roy]
Étude historique et littéraire sur Agrippa d'Aubigné / par Eugène Réaume