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PHystorique- Les Portes du Temps
17 juin 2019

Jeux de la Gladiature, l’Origine et propagation des amphithéâtres Gallo-Romain

Jeux de la Gladiature, l’Origine et propagation des amphithéâtres Gallo-Romain

Dans les jeux du cirque, le grand public des spectateurs, échauffé par l'esprit de parti, prenait un si vif intérêt au spectacle, qu'il y participait en quelque sorte comme acteur et que, là, un luxe de moyens comparativement médiocre suffisait pour tenir le peuple en haleine. Il était d'autant plus difficile d'occuper son désœuvrement et de- satisfaire sa curiosité dans les autres spectacles, auxquels il assistait dans une attitude plus passive. C'est à l'amphithéâtre qu'on faisait les plus grands efforts dans ce but. Quelque émouvants que fussent déjà de leur nature les spectacles qu'on y donnait, on était encore obligé de recourir à des décorations d'une magnificence vraiment féerique, à une succession de surprises et de changements à vue continuels, ainsi qu'atout le charme de l'infini, du bizarre et du monstrueux, pour remplir et dépasser l'attente, ou du moins répondre aux prétentions du public, dans une capitale aussi exigeante et aussi blasée. C'est dans l'arène des amphithéâtres qu'avaient lieu sous l’empire pour la célébration de chaque fête, ces fameux combats de gladiateurs et de bêtes féroces, où le sang coulait à flots, mais qui, plus anciennement, se donnaient au cirque; c'est dans la même arène, submergée, qu'on organisait en outre à grands frais, les prodigieuses représentations nautiques connues sous le nom de naumachies.

 

Origine et propagation des amphithéâtres.

Construction des premiers édifices de ce genre et succès des jeux auxquels, ils sont affectés, dans tout le monde romain. Ils se multiplient en Italie, d'où ils se répandent dans les autres provinces d'Occident, en Grèce, en Asie mineure et dans tout t'Orient.

L'usage des jeux de l'amphithéâtre, comme on le verra bientôt, avait de longtemps précédé la conception du genre d'édifices auquel ils empruntèrent leur dénomination collective, et dont il faut commencer par dire un mot ici.

De faibles commencements ces jeux étaient arrivés, dans le cours des siècles, à affecter des proportions de plus en plus grandioses. Il fallut alors, dans l'intérêt de la commodité des spectateurs et pour complaire à leurs fantaisies, songer à des dispositions nouvelles et à des embellissements qui marchèrent de front avec la mode des spectacles de l'espèce. Dans les derniers temps de la république, le peuple se pressait encore sur des échafaudages de bois, élevés à la hâte au Forum, jusqu'à ce qu'on eut l'idée de pourvoir à ses aises par l'appropriation d'un bâtiment spécial. L'architecture hellénique fournit les éléments de la combinaison et du perfectionnement de l'édifice à construire.

 

En passant de l'hémicycle du théâtre grec à la circonférence du cercle entier, renfermant une arène elliptique, on constitua l'amphithéâtre, qu'Ovide encore appelle structum utrinque theatrum (1). En l'an 53, C. Scribonius Curion fit dresser, au rapport de Pline l'Ancien, deux théâtres mobiles en bois, placés l'un contre l'autre. Dans la matinée, on donnait sur tous les deux des représentations de jeux scéniques, puis on les faisait tourner sur leurs pivots avec tous les spectateurs les deux hémicycles de bois se rejoignaient de manière à former le cercle, et, les deux scènes disparaissant, on donnait le même jour, après- midi, dans l'amphithéâtre ainsi improvisé, des jeux de gladiateurs(2).

 Le premier amphithéâtre véritable de Rome fut peut-être celui que Jules César y construisit en bois, en l'an 44 avant J.-C. Un autre, bâti en pierre par Statilius Taurus, quinze ans plus tard, disparut probablement dans l'incendie néronien. Néron encore ne fit reconstruire au Champ de Mars qu'un amphithéâtre en bois. La dernière période décennale du premier siècle de notre ère seulement vit l'achèvement du colossal amphithéâtre des Flaviens, dans les ruines duquel nous admirons encore le débris le plus imposant de tout un monde écroulé.

 

 Cependant, à mesure que tout subit l'influence et reçut l'empreinte de la civilisation romaine, la mode des spectacles de l'amphithéâtre se répandit aussi loin que s'étendait la domination du grand empire.

De Jérusalem à Séville, de la Bretagne insulaire à l'Afrique septentrionale, il n'était certainement pas une ville considérable dont l'arène ne fût ensanglantée, tous les ans, par de nombreuses victimes. Outre les mentions qu'en ont faites incidemment les auteurs anciens, des monuments divers, mais surtout les ruines des amphithéâtres mêmes dans les pays qui étaient alors des provinces de l'empire, permettent de suivre jusqu'à un certain point le mouvement de propagation de ces spectacles.

Ils étaient naturellement le plus communs en Italie, dans le pays qui possède encore aujourd'hui beaucoup plus de ces ruines que tous les autres. Il n'y avait là guère de petite ville, quelque chétive et pauvre qu'elle fût, où l'on ne vit se produire, de temps en temps, quelques gladiateurs ambulants, ou qui ne se divertit à voir tuer des sangliers et des ours:

Dans les localités plus importantes, on ne craignait pas de faire, pour ces spectacles, des dépenses qui doivent nous paraître excessives, en comparaison de celles que comportent chez nous, avec nos idées, ces réjouissances populaires. Souvent ils duraient deux, trois, quatre jours et plus encore jusqu'à huit jours à Préneste, par exemple.

On n'y chassait et tuait pas seulement des taureaux, des cerfs, des lièvres, des sangliers et des ours, espèces communes dans l'Apennin, mais aussi des panthères et des autruches que le peuple appelait plaisamment «des moineaux d'outre-mer, » et Pline l'Ancien dit que l'on voyait déjà de son temps, dans les municipes, les bestiaires avec des armures d'argent, luxe qui, un siècle auparavant, avait fait grande sensation dans les spectacles donnés à Rome par Jules César. Dans les petites localités réputées chétives et pauvres on faisait combattre trois ou quatre dans celles de plus d'importance, vingt, trente jusqu'à cinquante paires de gladiateurs.

-A Pompéi, un certain A. Clodius Flaccus, investi pour la seconde fois du duumvirat, qui était la plus haute dignité municipale de l'endroit, fournit seul pour les jeux, entre autres dons de sa munificence, trente paires d'athlètes et cinq de gladiateurs; plus, conjointement avec son collègue, trente-cinq autres paires de gladiateurs, avec tout ce qu'il fallait pour des combats de taureaux et une tuerie d'ours, de sangliers et d'autres animaux. Des mentions de l'espèce ont été gravées sur les socles de statues et sur d'autres monuments commémoratifs, ainsi que sur des mausolées, pour transmettre à la postérité le souvenir et l’éloge de la magnificence et de la libéralité des donateurs de fêtes. Ces inscriptions montrent quels efforts communes et particuliers faisaient, dans ces occasions, pour que leur ville y parut avec le plus d'éclat possible.

Or, on jugeait de l'éclat des fêtes d'après le nombre d'hommes qui y étaient immolés. Sur le piédestal d'une statue, érigée en l'an 249 à un citoyen qui avait rempli toutes les charges et donné de magnifiques spectacles, on lit « Il a fait paraître en quatre jours, à Minturne, onze paires de gladiateurs qui n'ont cessé le combat qu'après que la moitié d'entre eux, tous des plus vaillants de la Compagnie, furent restés sur le carreau; il a de plus fait traquer à outrance dix terribles ours; vous vous en souvenez bien, nobles concitoyens»

Après l'Italie, ce sont les Gaules et l'Afrique septentrionale qui présentent le plus d'amphithéâtres, et c'est sans doute dans ces-provinces, comme en Espagne, que les combats de gladiateurs étaient le plus répandus. Dans les pays septentrionaux, où les amphithéâtres manquent entièrement, ces jeux doivent avoir été plus rares, mais uniquement par la raison que là une population clair semée, la pauvreté et la rudesse des habitants, ainsi que l'isolement des villes romaines, formaient, encore plus généralement obstacle à la propagation des usages romains. C'est seulement en Grèce que l'instruction plus avancée et les mœurs plus polies du peuple opposèrent positivement à l'introduction des jeux de gladiateurs une résistance assez forte pour empêcher que cette mode n'y devînt jamais aussi générale que dans les provinces d'Occident.

 

Cependant on ne tarda pas à s'y habituer, même en Orient. On y avait déjà vu ce que peut l'habitude, à l'époque où le roi Antiochus Épiphane monta le premier des jeux de gladiateurs, en Syrie et probablement aussi en Grèce. Dans les commencements, l'effroi l'emportait sur le plaisir qu'on y trouvait mais, à force de multiplier les représentations, dans lesquelles on se borna d'abord à ne faire durer les combats que jusqu'au premier sang, puis jusqu'à la chute du premier homme dans l'arène, ce prince fit tant que le public y prit goût et que des volontaires ne tardèrent même pas à s'offrir comme champions, pour un modique salaire. Les jeux de gladiateurs durent plus facilement trouver accès en Grèce quand après la soumission de cette contrée, ses relations avec la métropole conquérante se furent multipliées comme aussi devenues plus intimes, et qu'avec le temps les mœurs romaines se naturalisèrent de plus en plus en Grèce. Le foyer de cette propagande d'influences étrangères était, dans le pays même, Corinthe ressuscitée par César sous la forme d'une colonie romaine. Comme il y avait peu de l'esprit hellénique dans le caractère de cette colonie et de sa population, il était naturel que les jeux de gladiateurs trouvassent leur meilleur terrain précisément dans une riche et opulente cité maritime et marchande, où s'agitait, on n'en peut douter, une populace nombreuse et corrompue. Aussi cette ville est-elle la seule de la Grèce qui ait possédé réellement un amphithéâtre, mais non toutefois avant le deuxième siècle de notre ère. Les ruines en subsistent encore. Ce genre de spectacles fut également introduit à Athènes, parce qu'on y était jaloux de ne rester, pour quoi que ce fut, en arrière des Corinthiens

Ils y avaient pénétré du temps de Dion Chrysostome, qui vécut sous Nerva et Trajan. Mais, si Philostrate fait adresser aux Athéniens par Apollonius de Tyane, sous Néron déjà, une lettre de réprimande au sujet des jeux de gladiateurs donnés chez eux il anticipe et commet un anachronisme, ou plutôt il invente pour le besoin de son roman biographique. Un fait certain, c'est que, sous le règne de Trajan, ces spectacles n'étaient plus rares en Grèce, bien qu'il y eût quelques localités comme Rhodes par exemple, qui les repoussaient encore. Plutarque recommande aux hommes aspirant à la direction des affaires publiques, dans leurs communes, d'en bannir les combats de gladiateurs, ou, s'ils voyaient l'impossibilité d'arriver à une suppression complète, de les restreindre du moins et de tenir tête à la masse demandant ces spectacles. Mais ses lamentations sur la trivialité des riches qui ne reculaient pas, dans le choix des moyens vils, devant cette ignoble complaisance même, pour se faire une position plus influente dans leur ville, et corrompaient ainsi le peuple, montrent bien qu'il désespérait lui-même de voir fructifier ses conseils. Toujours ce ne fut, en Grèce, que la lie du peuple qui prit goût à ces réjouissances barbares. Quant aux gens bien élevés, ils y étaient, comme il parait, unanimes pour les condamner. De même que Plutarque Dion Chrysostome, Lucien et d'autres parlent avec horreur des jeux de la gladiature, qu'ils appellent une coutume brutale, bestiale, meurtrière et non moins détestable en ce qu'elle enlève au pays ses hommes les plus vaillants. On rapporte que le philosophe Démonax, à l'époque même où les Athéniens crurent devoir adopter aussi ce spectacle, leur dit de commencer plutôt par renverser l'autel qu'ils avaient élevé à la Pitié.

Les jeux de gladiateurs eurent beaucoup moins de peine à faire leur chemin dans les provinces de l'Asie Mineure, auprès d'une population mixte d'origine semi-orientale, et plus encore dans l'Orient proprement dit, la Palestine exceptée. Dans l'Asie Mineure Strabon déjà connaissait un amphithéâtre à Nysa en Carie un autre fut construit, en l'an 79, à Laodicée sur le Lycus. Alexandrie en Egypte aussi eut son amphithéâtre, déjà sous le règne d'Auguste.

 

Saintes, ancienne capitale des Santones, est mentionnée par César, par Strabon, par Pline et par Ptolémée, sous le nom de Civitas Santonum, Mediolanum Santonum, dont la position à Saintes est non-seulement prouvée par une suite non interrompue de monuments historiques, mais encore par un grand nombre d’antiquités romaines qu’on y a trouvées, et par mesures des trois routes romaines que donnent la Table de Peutinger et l’Itinéraire d’Antonin, routes qui se rattachent à Limonum, Poitiers, Vesunna, Périgueux, et Burdigala, Bordeaux.

Cette ville était déjà florissante lorsque César fit la conquête des Gaules. Sous Auguste, elle fut comprise dans l’Aquitaine.

Les Visigoths et les Francs la soumirent successivement. Avant les irruptions des barbares qui ravagèrent l’empire romain, Saintes était une ville importante, fortifiée de murs flanqués de hautes tours, et décorée de plusieurs édifices publics. Les Normands l’assiégèrent, la prirent et la ruinèrent entièrement, en 845 et en 854.

Sous le règne de Philippe VI, en 1330 , le duc d’Alençon attaqua Saintes par surprise, s’en empara, en chassa les habitants, et en rasa les maisons et les murailles. La ville de Saintes fut encore prise et reprise dans les guerres de religion par différents partis, qui détruisirent la plupart de ses monuments.

 

armoiries de la ville de Saintes

 

Les armes de Saintes sont : d’azur à un pont de trois arches surmonté de trois tours couvertes et girouettées, mouvant du 1er, ayant au 2e un portail accompagné de deux tours crénelées, couvertes et girouttées, le tout d’argent (alias d’or), sur une onde d’argent.

Saintes est une ville très agréablement située, dans une belle et fertile contrée, sur le penchant d’une montagne au pied de laquelle coule la Charente. On y arrive du côté de Rochefort par une belle promenade en forme d’avenue, à la suite de laquelle le quai Blair offre une promenade plus agréable encore. Parmi les restes d’antiquités les plus intéressants que possède la ville de Saintes, on remarque :

Les bains romains, situés sur la rive gauche de la Charente et au nord de cette ville, découverts en presque totalité depuis que la Sauvagère et Bourgnon ont décrit les monuments de la capitale de la Saintonge. Les hypocaustes de ces bains sont au nombre de trois, et sont bien conservés ; ce qu’il n’est pas ordinaire de rencontrer. On y voit encore deux baignoires en pierre calcaires, de 8c. d’épaisseur, avant 2m. 16c. de longueur sur 76c. de largeur et 60c. de profondeur.

 

Ruine de l’amphithéâtre de Saintes

Cet amphithéâtre, situé hors des murs de la ville, dans un vallon resserré entre les deux collines sur lesquelles sont assis les faubourgs St Eutrope et St-Macoul, tient toute la largeur du vallon, et s’appuie lui-même au nord et au midi sur la pente des deux coteaux. Il était composé de soixante arcades, presque toutes différentes les unes des autres quant aux proportions, deux des principales existent encore.

 

 

Moeurs romaines du règne d'Auguste à la fin des Antonins. Les spectacles et les voyages des romains  par L. Friedländer

Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France par Girault de Saint-Fargeau

 

 

Amphithéâtre de Saintes - Stadium Gallo -Romain Puy du Fou<==.... ....==> ACTA Mediolanum Santonum, Franchissez la porte des Morts de l'amphithéâtre Gallo-Romain de Saintes et Devenez GLADIATEUR


 

 Vitruve, X, préface 3 Nec solum id vitium in aedificiis sed etiam in muneribus, quae a magistratibus foro gladiatorum scenisque ludorum dantur, quibus nec mora neque exspectatio conceditur sed necessitas finito tempore perficere cogit.

(1)   Métamorphoses, XI, 25.

(2)   Ces théâtres mobiles n'ont rien d'invraisemblable. Les Romains avaient des moyens techniques très-puissants et très-perfectionnés. Ainsi l'érection d'un obélisque dans la Rome pontificale, en 1586, comme au dix-neuvième siècle encore celle de l'obélisque de la place de la Concorde, fut regardée comme une difficile et mémorable entreprise par les ingénieurs mêmes, tandis que personne des contemporains n'a pris la peine de nous dire comment on procéda pour dresser les obélisques, si nombreux pourtant, de l'ancienne Rome. ·

 

 

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