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PHystorique- Les Portes du Temps
9 mai 2019

Visite du château du Cardinal de Richelieu : la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII

Visite du château du Cardinal du Plessis (suite) la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII sous le ministère de Richelieu (9)

Au sortir du cabinet se trouve la Galerie, immense salle longue de soixante-dix mètres environ sur dix, éclairée par vingt-deux croisées et haute de sept mètres cinquante centimètres; elle occupe toute la longueur de l'aile gauche. La décoration murale se compose de vingt tableaux, dix par côté, représentant les Conquêtes de Louis XIII sous le ministère de Richelieu, auxquels correspondent, dans le plafond, des « histoires grecques et romaines qui toutes ont du rapport et de la conformité avec celles qui sont peintes en dessous ». Ces histoires sont séparées par des ovales contenant les Travaux d'Ulysse.

Visite du château du Cardinal du Plessis (suite) la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII sous le ministère de Richelieu (2)

Devant chaque tableau, un buste de marbre antique, entre autres celui de Jules César en porphyre ; aux deux extrémités de la galerie, les Portraits à cheval de Louis XIII et du cardinal. « Toute la sculpture, tant du plafonds que du lambris, est dorée d'or bruni, mêlé de blanc poly, ce qui donne un brillant incomparable à cette galerie. »

La galerie terminait, dans l'origine, les appartements de l'aile gauche; à la suite venait la Grande Chapelle, placée au rez-de-chaussée, et dont le vaisseau occupait les deux étages. On eut l'idée de couper la chapelle par le milieu dans la hauteur; un plancher fut jeté au niveau du premier étage, et la nouvelle salle venant à la suite de la galerie, prit le nom de Salon. Cette pièce, une des plus magnifiques du château, est pavée de marbre et décorée de blanc et d'or; la coupole porte sur des colonnes de marbre disposées en manière d'arcs de triomphe; alentour, six statues antiques des plus belles et des mieux conservées : Auguste, Tibère, Livie, M animée, Germameus, Alexandre Sévère avec autant de bustes excellents de marbre blanc et d'albâtre oriental. Peintures de la main du Cangiage (Luca Cambiaso) ; dans la coupole, les Quatre Docteurs et les Quatre Évangélistes par Freminet.

Visite du château du Cardinal du Plessis (suite) la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII sous le ministère de Richelieu (3)

Ce salon, placé dans le pavillon d'angle, à gauche, aboutit à la terrasse en retour d'équerre. A l'étage inférieur se trouve la Grande Chapelle, où l'on remarque une Assomption de la Vierge par Rubens, un Saint Sébastien « qui est d'une grande réputation (33) » et une Vierge du Gaudenzio.

Enfin la Salle où l'on mange règne sous la grande galerie et contient les portraits de tous les rois de France. Encore une nouvelle série de portraits historiques ! Évidemment, c'est un goût décidé chez le cardinal.

Visite du château du Cardinal du Plessis (suite) la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII sous le ministère de Richelieu (6)

Dans cette rapide promenade à travers le château nous avons omis bien des particularités intéressantes : les meubles d'une richesse sans pareille et qui varient, dans chaque pièce, suivant la saison; les serrures et les crémones de cuivre doré ou de fer argenté, délicatement ciselées à jour, aux armes et au chiffre du cardinal; le fanal du grand escalier, surmonté d'une couronne fleurdelisée, le tout de cuivre doré au feu, avec ses glaces de Venise « d'un travail fort exquis »; la table de mosaïque à compartiments de cornaline, d'agate, de jaspe et de lapis, qui inspire à Vignier un enthousiasme poétique :  

Assemblage pompeux des plus rares joyaux.

Chef-d'œuvre industrieux, merveille sans seconde,

Table, qui n'eut jamais de prix,

Tu passes dans dans tous les esprits

Pour la mieux couverte du monde (34).  

 

Il faudrait encore citer un grand nombre de tableaux sans nom d'auteur, des bustes, des urnes et des tables de porphyre, une foule de statues disséminées soit dans les appartements., soit dans les parterres; « il y a, dit Jean Marot, cent figures presque toutes antiques., à la réserve de douze ou quinze." et cent six bustes antiques à la réserve d'aucuns ». Marot ne parle que des sculptures qui sont dans le château.

 

 

 

LA FONTAINE en parle :

 Saint-Denis et Saint-Marc, le palais du grand-duc,

 L'hôtel de Mazarin, le sérail du Grand Turc.

N'ont rien, à ce qu'on dit, de plus considérable.

Je me suis informé du prix de cette table :

Voulez-vous le savoir ? Mettez cent mille écus,

Doublez-les, ajoutez cent autres par-dessus ;

Le produit en sera la valeur véritable.

3oo,ooo écus ou 900,000 livres! Il fallait que la Fontaine fût bien naïf pour croire et répéter un pareil conte! « Je me rappelle, dit THIBAUDEAU dans ses notes, qu'en 1794, comme bibliothécaire du Comité d'instruction publique, je fus à Saint-Denis avec la Commission temporaire des Arts, pour choisir les objets qui pouvaient intéresser l'histoire, afin d'en enrichir le Musée national. Nous apportâmes au Comité la châsse de saint Denis du règne de Philippe-Anguste; elle représentait une église en vermeil enrichie de pierres précieuses. Guithon-Morvaux, chimiste, nous dit que toutes ces pierres étaient fausses, que le cardinal de Richelieu avait fait enlever les vraies pour en décorer sa fameuse table, qui est maintenant à la Bibliothèque du Roi à Paris. On y voit les cornalines, les agates, le jaspe, le lapis-lazuli et autres pierres données par les rois de plusieurs monarchies. » Cette fable n'a pas besoin d'être discutée; la table de Richelieu est au Louvre; c'est un ouvrage de mosaïque fait à Florence, estimé 3,000 fr. en 1800.

 

Tel était cet ensemble incomparable, le musée de la sculpture antique au dix-septième siècle, logé dans la plus belle maison de France. Le « magnifique château de Richelieu » passait pour une des curiosités du royaume; on venait le voir, de tous les pays, et trois éditions du guide Vignier suffisaient à peine à la curiosité des visiteurs.

Chose singulière, que l'on se refuserait à croire si Desmarets, un des familiers du cardinal, ne l'affirmait d'une façon positive : ce palais fameux, si vanté, si décrit, si chanté, si visité, un homme ne l'a point vu, et cet homme, c'est Richelieu lui-même, qui, sans cesse retenu par les affaires de l'État et les soins d'une santé languissante,

Fit bastir la merveille et ne la vit jamais.

 

 

Recherches sur les collections des Richelieu / Edmond Bonnaffé

Mémoires de la Société archéologique de Touraine. Série in-8

 

Visite du magnifique château des du Plessis comme vous ne l’avez jamais vue, à Richelieu en Poitou <==

 

 

 


 

 

les sièges de Ré et La Rochelle, digue de Richelieu
De 1625 à 1627, des troupes françaises résistèrent dans la citadelle de Saint-Martin aux assauts des Anglais débarqués sur l'île de Ré pour venir en aide aux protestants retranchés dans La Rochelle. En 1628, Louis XIII fit venir de Lorraine Jacques Callot pour faire connaître ces faits d'armes par la gravure.

 

 

Crédit Agricole - La galerie des batailles de Richelieu prend un coup de jeune

Au début du XVIIe siècle, le cardinal de Richelieu célébrait ses victoires militaires en les faisant représenter sur vingt tableaux monumentaux. Douze d’entre eux, dont trois ont été restaurés avec le soutien du Crédit Agricole.

Restituer aux habitants un pan de leur histoire

La Fondation a également alloué 10 000 euros pour restaurer Le Combat de Castelnaudary, dont la moitié a été financée par la Caisse régionale Centre Loire. « La restauration de cette œuvre picturale majeure souligne notre volonté d'accompagner des projets culturels locaux», précise Philippe Moisson, responsable des initiatives locales à la Caisse régionale.

À l’issue de l'exposition, le château de Versailles a consenti au dépôt permanent des douze œuvres dans les trois musées organisateurs. « En revenant vivre dans leur pays d’origine, elles restituent aux habitants un pan de leur histoire », conclut Sandrine Guilloteau.

 

 

 

33 La Biographie nouvelle dit que Richelieu offrit le prix énorme de 40, 000 écus pour Sébastien del Piombo ; est-ce celui de la grande chapelle ?

34 Gravée dans le Magasin pittoresque, IX, 34. Suivant Thibaudeau (Rapport sur l’état actuel du château de Richelieu, du 30 sep. 1835) les pierres qui formaient la châsse de Saint-Denis, à Saint-Denis, auraient été enlevées par le Cardinal de Richelieu pour former sa fameuse table d’agathe, et remplacées par des pierres fausses. (De chergé, Société des antiquaires de l’Ouest, vol. II, 1836). Cette fable ridicule n’a pas besoin d’être discutée. La table de  Richelieu est au Louvre ; c’est un ouvrage de mosaïque fait à Florence.

 

 

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