Le château des du Plessis, à Richelieu en Poitou dans l’arrondissement de Chinon (Indre-et-Loire), était « un petit castel bien bâti, dans un lieu plaisant, avec une jolie chapelle gothique et de grands corps de servitudes, au milieu de cours et de jardins entourés de murailles et de fossés remplis d'eau courante (2) ». Le Mercier reçut l'ordre de renverser l'ancien château de la famille et de le reconstruire sur un plan grandiose; Simon Vouet et Champaigne étaient chargés de la décoration intérieure (3).
Un mémoire manuscrit de la main du cardinal (4) nous le montre, à la date du 10 juin 1632, donnant les instructions les plus minutieuses sur les dimensions des pièces, les hauteurs des lambris, les couleurs et le sujet des peintures, l'emplacement des « relais (tablettes prises dans l'épaisseur des murs), bien faits pour mettre des raretez ».
Il profite de l'occasion pour presser la construction de la ville de Richelieu; car ce n'est pas seulement un château qu'il entend bâtir, mais une ville tout entière, avec ses rues tirées au cordeau, ses hôtels symétriques, son collége royal, une académie destinée à l'éducation de la noblesse (5), un marché, un tribunal : « Il faut aussy, s'il vous plaist, faire bastir l'auditoire, parce que je désire que le plus tost qu'on pourra on face la justice dans la ville et non dans Bray, parce que cela attirera les bastisseurs (6). »
En même temps, il expédie ses agents en Italie pour en ramener les plus belles antiques qu'ils pourront acquérir; à la date du 2 mars 1633, le gouvernement pontifical autorise le cardinal à « emporter de Rome soixante statues en pied, grandes, moyennes ou petites, deux têtes sans buste, soixante bustes, cinq vases dont quatre en porphyre moderne et en marbre blanc (7) ». C'est un à-compte.
(A tres-haut et tres-puissant Seigneur Jean Armand du Plessis, duc de Richelieu, et de Fronsac, Pair de France, Général des Galernes, Lieutenant Général pour le Roy és Mers et Armées du Leuvant. Gouverneur et Lieutenant général pour sa Majesté de la Ville et Citadelle du Havre de Grace, Vicomté d'Harfleur et Montiviliers. Prince de Mortaigne, Marquis de Gravile, Baron de Barbezieux, Saugeon, la Ferté Bernard, et autres Lieux.)
Jean Marot a gravé en vingt-huit feuilles les plans et les élévations du château (8), tel qu'il était vers 1660; une des planches indique remplacement exact des statues et des bustes.
En outre, on connaît deux descriptions imprimées du château : l'une en vers, par le poète Jean Desmarets de Saint-Sorlin, porte le titre de : Promenades de Richelieu, ou les Vertus chrétiennes, Paris, 1653 (9), l'autre, en vers et en prose, est l'oeuvre d'un certain Vignier, qui avait la charge des jardins (10), et qui, j'aime à le croire, s'entendait mieux à cultiver les fleurs que la poésie; en voici le titre : le Chasteau de Richelieu, ou l’Histoire des dieux et des héros de l’antiquité avec réflexions morales, par M. Vignier, à Saumur, 1676. Une seconde édition est datée de 1681, une troisième de 1684.
Le livre de Vignier, très-précis d'ailleurs et fort intéressant malgré ses étonnantes poésies, était le guide indispensable des étrangers au château; ce qui explique le nombre de ses éditions.
La Fontaine a décrit à sa façon le château et les jardins dans une lettre qu'il adresse à sa femme le 12 septembre 1663, et Colardeau a composé une Description de Richelieu à la mémoire du cardinal-duc (v. 1643).
Parmi les sources d'information plus récentes, je signalerai : aux archives du Louvre, l’État général des statues existant au château en l'an IX, et l’Inventaire des tableaux choisis pour le Musée central des Arts (11); à la Bibliothèque nationale (f. fr. mss. 13 5 64), Relation manuscrite du voyage de Dufourny à Richelieu en 1800; enfin un recueil de Notes sur Richelieu par Thibaudeau l'aîné, membre de la Société des Antiquaires de l'Ouest (12).
Ces documents, joints à l'inventaire dont nous avons déjà parlé, permettent de reconstituer, autant que possible, la physionomie du château.
La rue principale de la ville, composée de vingt-huit hôtels bâtis sur le même plan, conduit à la première entrée du château, disposée en demi-lune. Traversant une suite de cours, de basses-cours et d'anti-cours d'une vaste étendue et bordées de constructions destinées aux remises, aux écuries, au manège, on arrive à la porte principale, ornée de figures antiques, de pyramides et de colonnes rostrales, et couronnée par une Renommée en bronze de Guillaume Berthelot (13).
==> Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de Richelieu - Ville
Au milieu du portail, s'élève la statue de Louis XIII en marbre blanc, plus grande que nature, ouvrage remarquable du même artiste :
« Je fais faire, écrit Richelieu à Bouthilier, un roy en grand et en Mars, de la mesme main de Berthelot, pour le mettre dans la croisée eslevée, entre le Roy et la Reyne sa mère. Quand vous en verrez l'invention, vous l'approuverez fort, jusque- là que vous vous entendez assez mal en bastiments pour ne la comprendre pas (14) »
La cour intérieure, d'une grandeur extraordinaire, soixante-dix mètres de long sur soixante de large, est bâtie sur trois côtés et flanquée de quatre pavillons; le quatrième côté, au milieu duquel se trouve le portail d'entrée, se compose d'une terrasse élevée sur des arcades, « le tout de la plus superbe manière qu'on puisse imaginer.
Ce qui donne surtout une très grande beauté à la cour de cette maison, dit mademoiselle de Montpensier, ce sont des figures de marbre (15) et toutes sortes de vases et de pièces de représentations les plus curieuses et les plus enrichies de l'Europe, qui sont autour dans des niches faites exprès dans les murailles. » A ce propos, Vignier croit devoir nous régaler d'un peu de poésie :
Ah! c'est icy le Panthéon
Avec toute la cour romaine;
Mais, pour en faire le crayon,
Il me faudroit avoir la veine
Et la douceur d'Anacréon..
On ne voit pas bien ce qu'Anacréon pourrait nous apprendre sur la cour romaine, mais Vignier ne s'inquiète pas de si peu. La décoration de la cour consiste en trente-huit statues antiques placées dans des niches entre les fenêtres du premier étage; trente-huit bustes leur correspondent au rez-de-chaussée.
Parmi ces figures, quelques-unes sont fort belles; une Vénus de marbre, découverte à Pouzzoles, passait même aux yeux du Bernin et du Poussin, qui l'avaient vue en Italie, pour supérieure à la Vénus de Médicis (16).
Au-dessus de l'entrée, de chaque côté du balcon, sont placés les Deux Captifs de Michel-Ange. Ces deux admirables statues, destinées dans l'origine au tombeau de Jules II, données par le maître lui-même à Robert Strozzi, par celui-ci à François Ier, et par ce prince au connétable Anne de Montmorency, décoraient, au château d'Écouen, une des façades de la cour (17); c'est ainsi qu'elles sont indiquées dans l'oeuvre de Ducerceau.
Sauval nous apprend (18) que « le duc de Montmorency les donna en mourant au cardinal de Richelieu », qui les fit transporter à son château et installer à la place d'honneur.
Entrons maintenant par la porte principale, précisément au-dessous des Captifs.
L'escalier à double révolution, avec balustrade de porphyre, orné de statues antiques, de bustes et de médaillons, conduit à main droite dans l’Appartement du Roi, qui occupe le grand pavillon d'angle : plafonds de l’Histoire d'Achille par Prévost (19); tapisseries, or et soie, de Bruxelles, la Guerre de Troie; lit d'or et d'argent brodé sur fond incarnat, sièges pareils, grand tapis de Perse.
— Dans une Chapelle attenante, l’Adoration des Rois, la Naissance de Notre-Seigneur et la Fuite en Égypte, triptyque d'Albert Durer; sur l'autel, un Saint Sébastien d'albâtre « qui est admirablement beau ».
— Au Cabinet du Roi, trois Bacchanales du Poussin (20) ; Minerve chassant les Vices, et le Parnasse, par Andrea Mantegna; la Cour d'Isabelle d'Este et une Scène mythologique, par Lorenzo Costa; le Combat de l'Amour et de la Chasteté, par le Pérugin. Ces cinq derniers tableaux faisaient partie de la collection de la marquise Isabelle d'Este-Gonzague et figurent dans le catalogue de son cabinet fait au seizième siècle (21).
Enlevés du palais de Mantoue, lors du sac de la ville en 1630, ils furent transportés à Richelieu et agrandis pour remplir les panneaux du cabinet du Roi (22). Au plafond, l'Apothéose d'Hercule; sur la cheminée, la Libéralité de Titus, par Stella.
Appartement de la Reine, à la suite dans l'aile droite et en retour, décoration d'or bruni sur fond d'azur parsemé de fleurs de lys; au plafond et sur la cheminée, l'Histoire de Minerve; tenture de Renaud et Armide, du dessin de Vouet; meubles de soie à fond violet, brodés de fleurs d'or, d'argent et de couleur; « il y a tant d'or, dit la Fontaines qu'à la fin je m'en ennuyai ».
Dans la pièce voisine, les panneaux du lambris représentent les Femmes illustres, au nombre de dix; au-dessus, les Quatre Éléments en quatre tableaux, figures peintes par Deruet, paysages attribués à Claude Lorrain.
La Garde-robe, les chambres de Lucrèce, de Porcie et de Moïse continuent l'appartement de la Reine. La Garde-robe est tapissée de portraits
Pour la plupart environ grands
Comme des miroirs de toilette.
Si nous eussions eu plus de temps,
Moins de hâte, un autre interprète,
Je vous dirois de quelles gens.
« Vous pouvez juger que ce ne sont pas gens de petite étoffe (La Fontaine). »
La chambre de Lucrèce ou des dames d'honneur est meublée de velours rouge et or; tenture d'Apollon et Daphné. Desmarets décrit ainsi la chambre de Porcie :
Des lambris, des planchers la peinture est d'azur
Sur qui rampe un feuillage éclattant d'un or pur.
D'un bleu pasle à fonds blanc sont du lit les courtines,
Et d'or meslé d'argent sont les longues crespines.
Les sièges, les tapis dans ce doux logement
Ont l'estoffe pareille et pareil ornement.
La chambre de Moïse, Où tout le meuble est verd, et d'or la riche frange,
termine l'aile droite et aboutit à la terrasse.
Reprenant le grand escalier, on trouve du côté gauche une première galerie, la seule partie de l'ancien château que l'on ait conservée; les panneaux sont ornés de quarante-trois cartouches contenant des devises.
Les peintures représentent Moïse recevant les tables de la loi, Salomon et ses femmes, le Reniement de saint Pierre, Un concert (que Vignier appelle l’Hérésie) par Titien, les portraits de Gustave-Adolphe et de la Reine d'Angleterre, ce dernier par Van Dyck.
L'Appartement du cardinal occupe le pavillon d'angle à gauche, et fait pendant à l'appartement du Roi. Dans l'antichambre, un dais magnifique de velours vert à découpures d'étoffes d'or; le Ravissement des Sabines, par le Bassan; David et Goliath; un Combat de lions et de cavaliers, les personnages de Rubens, les animaux de Sneyders et le paysage de Fouquières; Judith, par le Caravage; Hercule vainqueur de l'Hydre, par le Josépin, et trois portraits de famille.
Dans une petite chapelle, Saint Jérôme en mosaïque (23) et plusieurs copies d'après Raphaël et Titien, parmi lesquelles la Fontaine ne manque pas de remarquer « une Madeleine, dondon grosse et grasse, et fort agréable, comme au premier jour de la pénitence, avant que le jeûne eût commencé d'empiéter sur elle ».
Chambre du cardinal : plafond chargé de sculptures et d'ornements peints, le tout d'or bruni et d'or mat entremêlé d'azur; sur les murs, des tapisseries de Flandres à grands personnages aux armes du cardinal.
Lit à panaches et à impériale de velours cramoisi, brodé d'or à franges d'or, rideaux pareils doublés de moire d'or, sièges de velours avec cartouches à fond d'or, brodés de bouquets rouges.
Sur la cheminée, le Portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne. « Il y a dans la même chambre, dit Vignier (24), un tableau d'un Saint François qui se voit au travers d'un rideau, peint par Fratre Bastian del Piombo, sur le dessin de Michel-Ange. Ce tableau fut donné à Son Éminence par M. de Montmorency. »
Au sujet de ce tableau, les versions sont différentes. L'auteur de l’Histoire véritable (25), d'accord avec Vignier, dit qu'il s'agit d'un Saint François ; mais Simon du Cros, dans ses Mémoires (26), assure que c'était un Saint Sébastien mourant, « tableau de grand prix ». Telle est aussi la version de l’Histoire de Henri II, dernier duc de Montmorency (27).
Enfin Saint-Simon raconte (28) que le duc « allant à l'échafaud avec le courage et la piété qui l'ont tant fait admirer, fit deux présens bien différents de deux tableaux du même maître (le Carrache) et uniques de lui en France, un Saint Sébastien percé de flèches, au cardinal de Richelieu, et une Vertumne et Pomone à mon père ». Nous sommes donc en présence d'un Saint François par Sébastien del Piombo, ou d'un Saint Sébastien par le Carrache. A-t-on fait confusion entre le nom du saint et le nom du peintre? Le Louvre possède un Saint Sébastien percé de flèches par Annibal Carrache (29), qui paraît être celui de Montmorency et de Richelieu; toutefois ne rejetons pas trop vite l'opinion de Vignier; il est précis, minutieux, et bien placé pour voir et se renseigner.
Quels que soient d'ailleurs le maître et le sujet du tableau, la peinture était excellente, à en juger par la place qu'elle occupait dans la chambre même du cardinal et le soin que l'on prenait de la protéger par un rideau. Par quel motif Montmorency, au moment de monter à l'échafaud, fit-il présent à son plus implacable ennemi, à celui-là même qui lui faisait trancher la tête, de deux merveilles comme le tableau et les Captifs?
Espérait-il par ce moyen obtenir sa grâce? Voulait-il plutôt témoigner son repentir? Servien, écrivant à son frère, lui dit que « le duc donna un tableau à Monseigneur le cardinal en lui envoyant des excuses de l'incivilité qu'il avoit commise, lorsqu'il le luy avoit refusé, une fois qu'il avoit témoigné le souhester (30) ».
A ce propos, M. de Montaiglon signale un troisième cadeau de Montmorency au cardinal : la bibliothèque de l'Arsenal possède un volume (31) où se trouvent des « Vers sur une statue de Didon faite en marbre par Cochet et donnée à Monseigneur le cardinal de Richelieu ».
A la suite on lit : Pro marmorea et insigni statua Didonis ensem manu tenentis à nobiliss. Duce Monmorencio, illustriss. et omnium celeberrimo cardinali Richelio rerumique Galliarum sapientiss. moderatori dono data. Christophe Cochet, élève de Pierre Biart le père, est peu connu. J'ignore si la Didon fut donnée en même temps que les Captifs et le tableau; elle ne figure pas au château de Richelieu.
Il est temps de rentrer à l'appartement du cardinal pour visiter en passant le Cabinet qui fait suite à la chambre. Des sirènes supportent un plafond chargé de cartouches avec « entrelacs d'ancres, de grapins, de cordages et d'autres instruments servants aux navires, le tout d'une sculpture et d'une dorure extrêmement délicate (32) ». Ce sont les attributs du grand maître du commerce et de la navigation de France.
PHystorique vous ouvre les portes du temps au château du Cardinal de Richelieu <==.... ....==> Visite du château du Cardinal de Richelieu : la grande galerie de batailles représentant les Conquêtes de Louis XIII
==> RECHERCHES SUR LES SITES DE CHATEAUX ET DE LIEUX FORTIFIÉS EN HAUT-POITOU AU MOYEN AGE
2 DOM MAZET, Bibliothèque de Poitiers.
3 Jacques Stella fit aussi « une quantité de tableaux pour le château ». FÉLIBIEN, II, 656. Voir le Mémoire du cardinal à M. de Bordeaux, Rev. univ., II, 120. Bordeaux était secrétaire du cardinal.
4 Note précédente.
5 Déclaration du mois de sept. 1640, portant établissement d'une Académie et Collége royal en la ville de Richelieu, et règlement pour ses privilèges. La Correspondance de Richelieu, 1853, contient un projet de règlement de cette académie.
6 La Bibliothèque nationale (portefeuille de LANCELOT) possède un plan de la ville de Richelieu, indiquant, au bas de chaque maison, le nom du propriétaire, Rambouillet, La Basinière, du Houssay, Guénégault, de Nouveau, d'Hemery, de Fieubet, le Ragois, Bordeaux, etc.
Mais tous ces financiers, sur lesquels Richelieu comptait, se faisaient tirer l'oreille pour bâtir dans un pays pauvre, peu fertile, loin de toute communication. Par le fait, Richelieu ne fut jamais bien peuplé; LA FONTAINE écrit à sa femme (1663), à propos de la ville et de ses bâtiments :
La plupart sont inhabités,
Je ne vis personne en la rue,
Il m'en déplut; j'aime aux cités
Un peu de bruit et de cohue.
7 Arch. de l'art français, 1880-81, p. 67.
8 Sous le titre du Magnifique Château de Richelieu; il y a d'autres vues par Israël Silvestre, Perelle, etc.
9 DESMARETS, dans les Visionnaires, met dans la bouche de Phalante, un des personnages de la pièce (acte Ill, scene v), une description poétique du château et surtout des jardins de Richelieu.
10 Il s'appelle lui-même le Floriste, p. 162.
11 Appendice. Nous reproduisons ces deux pièces in extenso.
12 M. A. W. THIBAUDEAU a eu l'obligeance de me communiquer ces notes de son grand-oncle. Je le prie de vouloir bien recevoir ici l'expression de,ma gratitude.
13 Marché du 3 avril 1639; voir p. 117.
14 Lettre du 8 sept. 1636. — Voir dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1879, une notice fort bien faite de M. Ch. BARBIER, conservateur de la Bibliothèque de Poitiers, qui donne in extenso la lettre ci-dessus, l'ordre au secrétaire du cardinal de payer un à-compte à Berthelot, et le reçu de ce dernier. Bouthilier était conseiller du Roi et secrétaire des commandements de la Reine mère. Voir plus loin, page 117.
15 Mademoiselle de Montpensier ajoute de bronze, ce qui est une erreur. Elle fait allusion aux esclaves de Michel-Ange, qu'elle a mal regardés ou dont elle a perdu le souvenir, car elle écrit quelques lignes plus loin : « Il y a au haut des degrés un balcon qui donne sur la cour où sont deux esclaves de bronze, chef-d'œuvre de Michel-Ange. »
16 « J'ai dit au Cavalier que nous avons en France une figure, laquelle est à Richelieu, qui est d'une beauté admirable; que c'est une Vénus dont le torse est antique. Il m'a reparti aussitôt qu'il l'avait vue avant qu'elle vînt en France, qu'on l'avait trouvée de ce temps-ci à Puzzolo; qu'elle était plus belle que la Vénus de Médicis, et que tels chefs-d'œuvre de l'art devraient demeurer à Rome, sans permettre qu'ils en sortissent. » Journal du Bernin, par Chantelou, Galette, XXIII, 2e pér., 271. « Après le dîner, j'ai fait porter au Cavalier le torse en plâtre de cette Vénus qui est à Richelieu, que j'ai rapporté de Rome. L'ayant montré au Cavalier, il m'a dit qu'il avait vu le marbre plusieurs fois. » Id., XXVI, 178 et 181. La Fontaine parle aussi de cette Vénus « divinement belle, et dont M. de Maucroix dit que le Poussin lui a fort parlé, jusqu'à la mettre au-dessus de celle de Médicis ».
17 « Che furono da lui (Michel-Ange) donati detti prigioni al S. Ruberto Strozzi, per trovarsi Michel Agnolo amalato in casa sua; che furono mandati poi a donare al Rè Francesco, et quali sono hoggi a Cevan (Écouen) in Francia. » VASARI, Vie de Michel-Ange.
18 II, 142.
19 VIGNIER dit : « feu monsieur Prévost » ; je pense qu'il s'agit de Nicolas Prévost, peintre ordinaire du Roi, qui figure sur les registres des bâtiments pour neuf cents livres, « pour trois quartiers de ses gages ». Dict. de JAL.
20 Dans son journal du Bernin (Galette, XVI, 2e pér., 176), CHANTELOU dit qu'il montra au Cavalier quelques copies du Poussin « dont les originaux sont à Richelieu ».
21 Imprimé dans le Cabinet de l'Amateur, de M. Eug. PIOT, vol. IV, P. 38o.
22 Inventaire de VISCONTI et DUFOURNY. Appendice, page 140.
23 « Un Saint Jérôme tout de pièces rapportées, la plupart grandes comme des têtes d'épingles, quelques-unes comme des cirons. » LA FONTAINE.
24 Page 95.
25 Histoire véritable de tout ce qui s'est fait et passé dans la ville de Toulouse en la mort de monsieur de Montmorency, p. 19. Voir à ce sujet, dans la Revue universelle (VIII, 43), une notice curieuse de M. DE MONTAIGLON auquel j'emprunte la plupart de ces citations.
26 In-40, p. 289.
27 Paris, 1699, p. 475.
28 Ed. 1829, I, 59.
29 Louvre, Nouv. Cat., 130.
30 JAL, Dict.
31 Rev. univ., VIII, 30.
32 VIGNIER, p. 95.