Délimitation de la Vieille Langue Française au temps d’Aliénor d’Aquitaine (langue d’oc, langue d’oil)
La langue du midi de la France, la langue d'oc, n'a pas été populaire dans le Poitou. Rapprochés du nord, en relations continuelles avec les hommes qui parlaient la langue d'oil, les Poitevins ont parlé cette langue avec certaines modifications locales.
Un échantillon du langage français au IXe siècle ; c'est le serment prononcé, en 842, par Louis-le-Germanique, pour être compris des soldats de Charles-le-Chauve, avec lequel il avait fait la paix.
Voici ce serment et sa traduction :
Pro Deo amor et pro Christian poblo, et nostro commun salvamento, d'ist die en avant, in quant Deus savir et podir medunat, si salvàri io cist meon fradreKarle, et in cadhuna causa, si cum om per dreit son frader salvor dist in o quid il mi altrisi fazet. Et ab ludher nul plaid munquam prindiai, qui, meon vol, cist. meon fradre Karle il damno sit.
Pour l'amour de Dieu et pour le peuple chrétien, et notre commun salut, de ce jour en avant, en tant que Dieu me donnera savoir et pouvoir, je sauverai (je défendrai) ce mien frère Charles, et en aide et en chaque chose, comme on doit par droit défendre son frère, pourvu qu'il fasse de même envers moi. Et jamais avec Lothaire je n'accepterai de plaid qui, par ma volonté, soit dommageable à mon frère Charles.
Deux cents ans plus tard, au XI° siècle, on écrivait ainsi le Pater en français de l'époque:
Li nostre Père qui iôs es ciels, saintefiez seit H tuens nums, avienget li tuens règnes, seit feite la tuoe voluntet et si cum en ciel et en terre, et nostre pain cotidiam dura a nus oï, et pardune a nus les nozdetes, eissi comme nus pardumuns a nos delurs, non us meine en tentatium, mais délivre nus de mal. Amen.
Ainsi priaient nos ancêtres, au temps d'Aliénor d'Aquitaine.
La langue de France, définitivement appelée au trône par un empereur allemand, qui ne savait même point écrire, régna despotiquement pour ne point mentir à son origine; finit par absorber successivement presque tous les dialectes celtiques, pour en former de nouveaux composés d'éléments hétérogènes et connus sous la dénomination de langue d'oil.
La Loire fut en quelque sorte la limite naturelle d'une langue née pour ainsi dire hors du sol qu'elle devait envahir. Cette circonscription ethnographique est peut-être encore beaucoup trop large puisqu'on ne tut pas d'accord, au congrès scientifique de Blois, sur la question de savoir, par exemple, quelle fut la langue parlée à la cour des fils d'Aliénot, à Poitiers. On tenta de la résoudre en traçant une ligne de démarcation géographique entre les peuples qui parlaient les langues d'oil et ceux qui se servaient de la langue d'oc.
M. André prétendit, avec raison, que cette dernière avait été primitivement celle du Poitou et que ce fut Philippe-Auguste après la conquête, suite de la confiscation opérée au détriment de Jean Santerre, qui avait violemment imposé la langue thioise , langue barbare, destinée à altérer si profondément la plus suave et la plus harmonieuse de toutes et qui avait tant de ressemblance et de supériorité sur celles que possèdent encore l'Espagne, l'Italie et le Portugal.
Il y a ici deux erreurs ou du moins deux faits mal vus, mal exprimés. La langue d'oc fut réellement la langue générale de transition. Née du Kathalan, issu lui-même directement du celte : il régna pendant quelque temps surtout le globe romain.
La preuve de ce fait historique résulté clairement de l'étude des langues vulgaires de chaque ville, suivies de siècle en siècle. Conséquemment il est bien évident qu'on dut la parler aussi à Poitiers, à la cour d'Aliénor, dont le nom patronymique en est déjà une preuve, puisqu'il a conservé une désinence harmonieuse, complètement étrangère d'abord à la langue thioise et que l'on ne retrouve ensuite que dans le Kathalan, ou les divers dialectes néo-celtiques de l'iberie péninsulaire.
Les langues du nord tendirent ensuite à limiter encore de plus en plus et même à reculer chaque jour davantage le territoire de la langue d'oc. Cet envahissement naquit avec la puissance de Charlemagne, Cependant l'omnipotence de l'empereur n'atteignit point le terme désiré; elle eut seulement une influence majeure et déplorable sur le choix de la langue nationale et recula les limites de celle qui convenait à la nation et qu'elle avait fait Ainsi nous tenons d'un prince étranger aux Gaules la langue de la patrie. Cette langue ainsi imposée se fractionna elle-même en une inimité de dialectes tudesques, résultat inévitable des relations obligées de tous les membres d'une même nation, soit entre eux, soit avec les agents multipliés du pouvoir ou de l'administration De là, résultat pour la France, quant aux idiomes du moins, une confusion de langues tout-à-fait semblable à celle de Babel.
La langue d'oc fut donc forcée de battre en retraite devant une étrangère armée, et laissant après elle par-ci par-là des traces d'archéologie phonétique propres à constater sa possession antique et sa fuite récente. Ces inscriptions de détresse, ces dépouilles précieuses sont autant de jalons qui prouvent son existence et son pouvoir. Partout elle fut remplacée presqu'entièrement par la langue victorieuse. Question ethnographique tranchée par le glaive et non par le goût ou la raison, et dès ce moment la langue thioise, c'est-à-dire la langue d'oc complètement défigurée par les idiomes tudesques ou théotisques, s'établit dans ces belles contrées. Première et solide victoire de dialectes moins sonores, moins harmonieux, que celui qui venait de céder sa terre natale à la puissance du sabre.
C'est ainsi en effet que les choses devaient se passer forcément. La langue de l'empereur allemand se glissa dans tous les actes politiques ou sociaux, auxquels les peuples s'intéressent naturellement. Elle finit par envahir la conversation familière. Ainsi les poésies connues de Savary de Mauléon sont en langue d'oc, tandis que le partage de ses biens est écrit en langue du nord ; de même qu'avant François 1er ou Charles VIII, les actes étaient rédigés en latin, tandis que la littérature nationale proprement dite ne se servait que de la langue française, tant la société réelle traîne toujours à sa suite la société légale.
C'est encore ainsi que sous le comte de Poitou, Denis d'Aquitaine, et même sous la domination anglo-française des Plantagenets, à la cour de Poitiers, il y avait d'une part la langue du peuple (1) ( le celte ) ; ensuite celle des poètes ( la langue d'oc ). et enfin la langue thioise ou théotisque ou franco-théotisque, destinée uniquement aux actes publics. C'était celle de nos ancêtres alors qu'ils habitaient au fond de la Germanie, par suite de la migration conduite par le neveu d'Ambigat (2) : ses dénominations dérivèrent toutes du mot theuton, qui désignait les germains, tandis que celui de frank est le nom propre de la nation.
Cette langue tenait le milieu entre l’auglo-saxon et l'allemand actuel. Le thiois, le français thiois, le français germain, le theusch , le théotisque ou gaulois-romain était paré dans la première et la seconde Germanie le long du Rhin à Strasbourg à Spire, à Worms, à Mayence, à Cologne, à Langres (Liége) , etc. On l'appelait ainsi par opposition au français romain, à la langue romaine, que l'on partait de la Meuse aux Alpes et aux Pyrénées, tandis que la France de Luitprand (3) qui s'étendait jusqu’à la Loire, était nommée France romaine.
En vertu des motifs politiques exposés plus haut, les conciles exigèrent que l'on traduisît les livres saints dans chacun des dialectes qui venaient de babeliser ainsi les Gaules.
Quilibet episcopus habeat omilias et easdem quisque apertè traducere sludeat in rusticam linguam, (langue d'oc) et theotiscain (langue d'oil ) (4).
C'est dans cette même langue que Ottfried, moine de Vissembourg, disciple de Raban Maure, abbé de Fulde, composa en 870 le recueil d'évangiles intitulé la Grâce. Ce travail était non seulement en langue thioise,
(1) Sur la langue vulgaire des Gaules, depuis César jusqu'à Philippe Auguste. V. Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XI, P- 424
( 2) Pierquin de Gembloux , Histoire Monétaire et Philologique du Berry.
(3) Historia, i lib. ; cap. 6
(4) Concile de Tours , tenu en 813, S XVII.
Il en fut de la Francia à cette époque, et dans ces conjonctures, à peu près comme des diverses nations qui se partageaient le sol de la Péninsule italique avant l'arrivée d'Enée. Soumises à la fin au joug romain, toutes perdirent en même temps leur nationalité, et leurs langues admirent des expressions, des tournures ou des désinences latines Chez nous le royaume de Pépin était trop petit pour favoriser les vues conservatrices de l'expression la plus formelle de chacune des nationalités gauloises qui le composèrent. Mais, comme à Rome, ce noyau finit par s'étendre, se développer, grâce à des adjonctions territoriales successives, et d'état en état, il absorba de proche en proche le royaume de Vienne , le royaume d'Arles, le comté de Toulouse, et définitivement toute l'étendue naturelle des Gaules , et sur tous ces points le pouvoir royal, dont le centre était sur le territoire de la langue d'oil, voulut imposer son dialecte étranger, ainsi que l'a très-bien vu l'un de vos illustres présidents (2).
Tous les faits humanitaires se lient. Il n'y a de lacunes inexplicables que dans les historiens. Une société ne saurait jamais isoler assez ni sa population, ni sa langue ; l'une et l'autre reçoivent toujours quelque chose des populations et des langues circonvoisines et constamment en raison directe de leurs rapprochements, de leur voisinage. Le basque, par exempte, est dans le même rapport quant au Béarnais et au Kathalan, ou le Roussillonnais quant à l'Espagnol.
Ces phénomènes ethnographiques ont lieu partout en effet, à moins qu'il n'existe des barrières infranchissables qui s'opposent aux relations habituelles, ou qui les rendent rares et difficiles. Ainsi l'on voit la langue d’oc se rapprocher de l'allemand, -de l'italien ou du français, à mesure que l'on se rapproche davantage des limites de la Suisse avec les différents états dans lesquels on parle l'une ou l'autre de ces langues N'est-ce pas un phénomène de linguistique bien extraordinaire, en quelque sorte, que de voir la langue d'oc exister encore, pleine et sonore, sur le territoire inhospitalier de la langue d'oil?
(1) Elnonensia. Monuments des langues romane et tudesque, dans le neuvième siècle, contenus dans un manuscrit de l'abbaye de St.Amand, conservé à la bibliothèque de Valencienne, publié par Hoffmann de Fallersleben, avec une traduction et des remarques par J. F. Wiilams in-4. Gand, 1837 , p. 34.
(2) Tableau de la littérature au moyen âge, t. 2 , p. 222
C'est pourtant ce qui a lieu dans les montagnes boisées du Morvand. de même que le kathalan , à peu près pur, est resté à deux lieues de Gap, au sommet des Alpes , dans le village de Labatie-Neuve, et à côté de ce dernier, circonstance non moins remarquable, c'est que le Livre Rouge , déposé à la mairie de Gap, contenant tous les actes officiels, postérieurs au XIIe siècle et faisant une chaîne politique jusqu'en 1789, est totalement en latin ou bien en langue d'oil, tant la langue officielle diffère de celle du peuple , tant la langue écrite est peu semblable à la langue parlée.
Ces pièces réellement curieuses, rangées sans aucun ordre chronologique, ne sont pas rédigées en latin dès l'année 1541, et le premier que l'on y trouve en français, est une transaction de 1561, passée entre l'évêque et la ville. Ne sont-ce pas encore là deux circonstances qui tendent à prouver l'universalité de la langue d'oc, ou plutôt que toutes les langues néo-celtiques passèrent, ainsi que leurs différents dialectes, par une phase identique qui les rendait complètement similaires ? A cette époque d'une création phonétique uniforme, grâce à des éléments identiques quoiqu'à physionomie étrangère, quelquefois sous l'empire d'influences et de directions analogues, la langue, en effet, devait être une, momentanément, et, comme nous le disions, la preuve de cette vérité est vivante encore à Labatie. Neuve et dans le Morvand. Nous pourrions en citer bien d'autres encore.
N entrevoyant nullement la possibilité de ce fait, on a souvent cherché une ligne de démarcation géographique entre ces rivales qui, supposait-on, se partageaient en quelque sorte toute la superficie des Gaules.
On l'a fait passer, par exemple, de Rohan à la limite qui sépare le département de l'Indre de ceux de la Haute-Vienne et de la Creuse, en passant par Saintes, Ruffec et Confolens. Mais nul doute, comme on vient de le voir, que celte délimitation ne soit même pas acceptable pour la division ethnographique actuelle.
Les différents dialectes du Morvand sont déjà là pour la démentir. La langue lémosine ou kathalane, battant en retraite devant la langue théotisque, ne s'est pas retranchée non plus derrière la Charente, où l'on aurait enfin cessé de la poursuivre. C’est si vrai, qu'on la retrouve encore à Confolens et près de Montmorillon ; de même que la langue d'oil a chassé la langue d'oc bien au-delà de la Charente, sur d’autres points, dans la Saintonge, par exemple.
La véritable ligne de démarcation ne serait-elle pas plutôt dans cette ligne qui, circonscrivant un véritable cercle , s'étendrait de Bordeaux à Lyon, en passant par Angouléme, Guèret, Dijon, Besançon, Lyon et la Suisse romande?
Quoiqu'il en soit, une fois que le génie protecteur des Gaules eût enfin inspiré l'idée de l'unité nationale, entre des hommes d'une même race, élevés sur une même terre; que par suite fut nécessairement conçu aussi ce système utile et fécond de la centralisation, dès le moment que le trône du pouvoir fut immobilisé sur le territoire de la langue d'oil, celle-ci tendit forcément, et sans cesse à rayonner dans tous les sens sur l'étendue du vaste empire, et ne s’arrêta plus que lorsque les routes, les chemins manquèrent à son esprit d'envahissement et de destruction.
Dès qu'elle fut heureuse et puissante, les courtisans ne lui manquèrent point. Plus elle fut parée et fêtée, plus elle eut d'adorateurs et lorsqu'elle devint aussi l'épouse de Louis XI, d'Henri IV et de Louis XIV, les os de leurs os la chair de leur chair, son ambition s'éleva au niveau de celles de ces monarques, et se changea en haine et mépris.
Le provençal, le dauphinois, le toulousain, etc., qui avaient également joui des douceurs du trône, qui s'étaient dépouillés de si bonne heure de leur rudesse première, qui avaient si spirituellement, si gracieusement choisi leurs beaux éléments dans le celte, le grec et le latin , pris sur place, ne purent résister davantage à la fougue usurpatrice du conquérant, du caractère septentrional, et allèrent chaque jour s'altérant davantage.
La tangue thioise enhardie par le succès vit augmenter sa fureur des conquêtes qu'elle tenait héréditairement de ceux qui protégèrent son enfance et sa vie, et l'on voit, qu'aujourd'hui même, rien n'annonce encore qu'elle soit disposée à l'abandonner, ou qu'elle renonce seulement à son éternel projet d'effacer de la surface de la patrie toute trace des langues ses sœurs, qui lui sont maintenant étrangères et qui n'ont pour toute consolation que rattachement du peuple.
Toutes les langues néo-celtiques ou plutôt romanes, puisqu'on veut les nommer ainsi, parquées d'abord en petits états en petites principautés, finirent également par s'étendre à mesure que des chefs chrétiens agrandissaient leur territoire. Plusieurs d'entre elles régnèrent ainsi en Provence, à Toulouse, à Montpellier, en Limousin, en Béarn, en Navarre, en Arragon, en Galice, en Savoie, dans le canton de Genève, etc , sous le nom collectif de langues d'oc.
D'autres non moins nombreuses aussi, sous la dénomination de langue d oil, se répartirent le territoire situé au-delà de la Loire, où le grec n'eut jamais la moindre existence vulgaire. Celles-ci, rudes et sévères, devaient avoir un plus brillant avenir dès le moment que le glaive et le canon devenaient la dernière raison des rois. Parlées par des peuples qui partageaient leur vie entre la guerre et la méditation chrétienne, elles suivaient naturellement le sort des armes, pendant que les troubadours chantaient, et contractaient ainsi une physionomie plus dure que tendre
Assez d'écrivains se sont occupés de l'enfance et de la jeunesse de la langue royale ; un très-grand nombre se livrent encore à ces pénibles recherches en ce moment, mais nul jusqu'à présent ne consacra ses veilles à la disposition de celles du peuple, si ce n'est toutefois pour certaines localités particulières et fort limitées.
A la tête de ces hommes laborieux et savants, il faut encore placer M. Champollion-Figeac qui, l'un des premiers fit revivre dans notre siècle une étude qui fixa l'attention du célèbre Oberlin trente ans plus tôt. D'autres, en grand nombre, ne tirent qu'imiter cet exemple; mais un travail d'ensemble, et sous un point de vue purement pratique, reste encore à faire. La gloire qu'en obtiendra celui qui l'exécutera sera certainement égale aux recherches immenses qu'il exigera Ceux qui se sont occupés de la langue thioise ou franco-théotisque, n'avaient aussi pour objet qu'un véritable patois, et lorsqu'un savant, qui plane justement au-dessus des renommées universitaires, consacra ses veilles à tracer un Tableau de la Littérature au moyen-âge, c'était encore les trésors littéraires des patois romans que sa plume éloquente nous révélait.
Mais, dira-t-on peut-être, ces dialectes néo-celtiques dont vous venez de faire un si bel éloge, que l'on apprend à peu près comme le français, sans s'en apercevoir, a-t-on, après tout, quelqu'intérêt à les conserver, à les étudier ? Peuvent-ils fournir à nos récréations, à nos études à nos méditations, à notre instruction, un auteur ou des connaissances dignes de notre attention ?
J'aurai l'occasion de répondre ailleurs à chacune de ces exigences et dans les plus grands détails (1) géographiques, lorsque je tracerai un tableau géographique et siècle par siècle, de la langue parlée dans la majeure partie des villes de France, de Belgique et de la Suisse romande, aussi exact que possible. On verra ressortir toutes ces vérités avec la plus grande évidence. Je sais très-bien que pour compléter ce languatla, il faudrait avoir à sa disposition des matériaux nécessaires que je n’ai point encore, et le talent décès hommes illustrés déjà par des recherches analogues.
Guillaume IX ( Ducs d' Aquitaine et Comtes de Poitou et plus) naquit en 1071, et fut, à quinze ans, maître de la Gascogne, de la moitié de l'Aquitaine, de l'Auvergne, du Limousin, du Berry et du Poitou La Poésie médiévale du XIeme et XIV eme siècle est la période de l' amour courtois ou fin' amor (amour parfait) d'après l'occitan (les poètes provençaux la nomme " verai'amor " amour véritable).
(photo château-fort de Saint-Jean-d'Angle) Les comtes-ducs et leurs vassaux, les évêques et les abbés contribuent à cet épanouissement de la vie intellectuelle. Avant que les Capétiens aient créé leur " librairie " du Louvre, Guillaume le Grand a fondé la bibliothèque de son palais de Poitiers, dont les rivales sont celles de l'Ecole épiscopale et de l'abbaye de Maillezais.
La frontière linguistique de la Loire forme la différence entre le terme Troubadour et Trouvère Au sud règne la langue d'oc des troubadours, au nord c'est le domaine de la langue d'oïl des trouvères Les langues de la Galloromania, du nord au sud.
A partir du IXe siècle, commence la coutume des pèlerinages. On en compte plusieurs qui se dirigent les uns sur Rome (tombeau de l'apôtre Pierre) ou sur Jérusalem (Saint-Sépulcre), les autres sur Compostelle en Gallice (tombeau de Jacques le Majeur). Mais le pèlerinage le plus célèbre est celui de Saint-Jacques....