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PHystorique- Les Portes du Temps
15 janvier 2019

Le Tombeau de Saint-Remi de Reims- (vers 437-13 janvier 53)

Le Tombeau de Saint-Remi de Reims - (vers 437-13 janvier 53)

15 Janvier: Fête de Saint Rémi, Archevêque de Reims, apôtre des Francs

Après la conversion de Clovis, dont il avait été le promoteur, l'influence de saint Remi se fait sentir de plus en plus. Devenu le conseil nécessaire du premier roi chrétien, il fit servir cette influence au triomphe du catholicisme sur les erreurs de l'arianisme et de la fausse religion des Francs. Et c'est ainsi que, par le renversement successif des royautés ariennes, qui morcelaient l'unité morale des Gaules, il parvint à fonder notre unité nationale sur la base impérissable de l'unité catholique : oeuvre immense où la main des saints, autant et plus même que celle des héros, a laissé sa glorieuse empreinte.

 

Saint Remi pose ainsi la pierre fondamentale de l'unité dans la foi et dans les moeurs du peuple franc tout comme Clovis établit la base de son unité dans la puissance ; s'il est le fondateur du royaume quant à sa forme extérieure et matérielle, c'est incontestablement saint Remi qui a donné à la monarchie le principe de la vie de l'âme et de l'intelligence, et qui l'a préparée au grand rôle que l'avenir lui réservait. La part du saint est la plus belle des deux, et dans l'histoire de nos origines, le nom de saint Remi brille d'un éclat plus pur et plus brillant que celui de Clovis. (M. de Bussières, ch. 1er, page 20.)

 

 

SÉPULTURE ET TOMBEAU DE SAINT REMI.

Pendant qu'on portait son corps vénérable à la sépulture qui lui avait été préparée dans l'église des Saints-Martyrs Timothée et Apollinaire, au milieu du chemin, le cercueil devint si lourd que les porteurs, malgré tous leurs efforts, ne purent aller plus loin. Tout le monde s'étonne, on invoque la miséricorde de Dieu, pour qu'il daigne indiquer en quel lieu il veut que l'on dépose le corps de son pieux serviteur. On désigne l'église des Saints-Martys déjà nommés : le cercueil ne peut être soulevé. On propose l'église de Saint-Nicaise, sans plus de succès. On prend la résolution de le porter à l'église de Saint-Sixte et Saint-Sinice : les efforts sont inutiles. Enfin ils sont à bout, car il ne restait plus qu'une petite église, bâtie en l'honneur de saint Christophe (1), martyr; elle ne renfermait les reliques d'aucun saint, quoique dans les terrains environnants eût existé jadis le cimetière de l'église de Reims. Ils demandèrent donc à Dieu de déclarer s'il voulait que les précieuses reliques fussent déposées dans cette petite église. A peine cette demande eut-elle été formulée, que les porteurs soulevèrent le cercueil avec assez de facilité pour ne plus s'apercevoir du fardeau.

Les restes du vénérable prélat furent donc, par une disposition de la volonté divine, ensevelis dans cette petite église, à l'endroit où est aujourd'hui l'autel de Sainte-Geneviève…..

 

 

Berceau de l'abbaye de Saint-Remi. - Une humble chapelle abandonnée au milieu d'un cimetière, deux ou trois prêtres pour accueillir les pèlerins, pour soigner les malades et les infirmes, et prier sur une tombe; tel fut l'humble berceau de la basilique et de l'abbaye royale de Saint-Remi. C'est que la cendre des saints, comme le sang des martyrs, est une semence qui produit au centuple et enfante des prodiges. C'est le grain de sènevé qui, imperceptible d'abord, devient un grand arbre, dont les branches abritent les oiseaux du ciel. Bientôt le respect des fidèles et la piété de nos rois rivalisèrent de zèle pour enrichir le pauvre sanctuaire. Quelques prêtres ne suffirent plus pour recevoir les nombreux pèlerins qui se pressaient autour du tombeau glorifié de saint Remi.

Une congrégation se forma. Grégoire de Tours, qui était venu à Reims et y avait été sacré par l’évêque Gilles, quarante ans environ après la mort du saint Apôtre, fait mention d'un certain Epiphane, abbé de Saint-Remi. C'était au Xe siècle une tradition générale dans le pays, qu'il y avait eu autrefois des religieux, dont Gibehart aurait été le premier abbé. Ce Gibehart, qui pourrait bien avoir vécu sous le pontificat de Mappin, a dû précéder Epiphane, qui vivait sous l'évêque Gilles.

Même avant Tilpin, les archevêques de Reims avaient déjà une étroite juridiction sur la communauté de Saint-Remi. Cette maison leur était chère à plus d'un titre; aussi la comblèrent-ils de bienfaits pendant leur vie, et presque tous y choisirent leur sépulture, jusqu'à Odalric, qui s'est fait enterrer dans la cathédrale; son exemple fut suivi par tous ses successeurs.

Romulphe augmenta l'église d'une chapelle dédiée à saint Germain, et la constitua son héritière; cet exemple fut suivi par Landon, Nivard et Sonnace, qui lui léguèrent la plus grande partie de leurs biens.

La réputation de saint Remi s'était répandue jusqu'aux extrémités de la France. Sous le règne de Chilpéric, roi de France, el de Luitprand, roi de Lombardie, Modérane, évêque de Rennes, vint à Reims et reçut des reliques du saint Evêque. Pendant son voyage à Rome, Luitprand lui ayant donné le monastère de Bercer, Modérane le dédia à saint Remi et s'y relira, après s'être démis de son évêché, puis revint à Reims, et plaça son abbaye sous la protection de l'Apôtre de la France……

 

Introduction des Bénédictins.

 L'abbaye de Saint-Remi possédait déjà de grands biens sous les rois de la première race et se soutint avec réputation jusqu'au règne de Pépin. Carloman, frère de Charlemagne, y choisit sa sépulture et lui donna la terre de Neuilly. Les religieux se relâchèrent pendant la confusion des guerres civiles ; c'est ce qui inspira à Tilpin, qui avait été moine de Saint-Denys, l’idée de leur substituer des bénédictins, Milon avait tenu le siège pendant longtemps, et l'église Reims, restée sans évêque depuis sa mort, était tombée en décadence. Pour réprimer la licence introduite dans les mœurs, et en même temps pour favoriser l'ordre auquel il avait appartenu, 'l'ilpin introduisit donc les enfants de Saint-Benoît dans l'église de Saint-Remi. Flodoard, qui nous l'apprend, ajoute : que  

 

 

 

 

Tombeau de saint Rémi.

- Cinq tombeaux en forme de mausolée ont renfermé les restes précieux de saint Remi ; le premier bâti par Hincmar, au IXe siècle; le deuxième par Hérimar, au XIe siècle ; le troisième par Robert de Lenoncourt, au XVe (1); le quatrième élevé en 1803 par la libéralité de M. Ludinart de Vauxelles; enfin le dernier érigé en 1847 sous l'épiscopat de Mgr Gousset, archevêque de Reims.

L'histoire ne nous a point conservé la description complète des deux premiers tombeaux, élevés l'un par l'archevêque Hincmar, l'autre par Hérimar, abbé de Saint-Remi. « L'archevêque Hincmar, nous dit simplement dom Marlot, voulant témoigner ses reconnaissances envers cet aimable patron, fit aussi bâtir une nouvelle grotte, mais beaucoup plus somptueuse, en la place même où était l'ancienne qu'il enrichit de lames d'or, de perles, de diamants et d'autres pierreries. »  La façade de ce tombeau était fermée par une porte artistement travaillée ; une ouverture, pratiquée au centre, permettait de voir la châsse. Près de l'ouverture, Hincmar avait fait graver les vers suivants:

Hoc tibi, Remigi, fabricavit, magne, sepulchrum

Hincmarus praesul ductus amore tui

Ut requiem Dominus tribuat mihi, sancte, precalu

Et dignis meritis, mi venerande, tuis.

Ce premier tombeau, improprement désigné sous le nom de crypte, était cependant élevé au-dessus du sol, derrière le maître-autel de l'église d'Hincmar; ce qui correspondait à peu près à l'entrée du chœur de l'église actuelle.

Le corps de saint Remi était déposé dans une châsse d'argent, pesant environ 24 marcs; elle fut conservée jusqu'en 1646.

Une tapisserie, donnée vers 1400 par Jean Canart, représentait le deuxième tombeau qui précéda immédiatement celui du XVe siècle ; c'était par conséquent le mausolée érigé à Saint-Remi par Hérimar. Nous regrettons bien de ne pouvoir en donner la description et de passer si vite au troisième, à celui de Lenoncourt.

Commencé en 1533 et achevé en 1537 par Robert de Lenoncourt, cardinal et abbé de Saint-Remi, il passait pour un des plus magnifiques de France. Il était tout de marbre blanc, et portait 8 mètres 11 centimètres de haut, 5 mètres 52 centimètres de long, et 2 mètres 55 centimètres de largeur. Un soubassement de pierres blanches, élevé sur trois degrés, portail six colonnes de jaspe sur chaque face latérale, et trois autres sur celle du fond. Leurs bases étaient de marbre blanc, ainsi que leurs chapiteaux, composés de volutes, de feuillages et d'autres ornements. Le fût des colonnes était de 1 mètre 66 centimètres de hauteur et de 26 centimètres de diamètre. Elles étaient toutes en avant corps, et disposées de manière à laisser un intervalle pour les niches des statues. La cavité de ces niches était ornée de jaspe, ainsi que les pilastres qui les accompagnent; les cimes intérieures qui abritaient les statues, étaient en forme de coquille gracieuse. Tout autour, douze statues, de grandeur naturelle, représentaient les six pairs laïcs et les six pairs ecclésiastiques.

 A l'extrémité apparaissait saint Remi, ayant devant lui Clovis à genoux, et derrière, Thierry, son aumônier, tenant la croix épiscopale, Les ecclésiastiques étaient en habits pontificaux, la mitre en tête; les ducs et les comtes, revêtus de leurs épitoges et de leurs armures, avaient les uns le cercle ducal, semé de fleurs d'ache et de persil; les autres la couronne comtale, chargée de grosses perles. Leurs noms et leurs qualités étaient marqués en lettres d'or sur la frise; les écus qui portent les armoiries de leurs églises ou de leurs provinces, étaient disposés sur le soubassement, au pied de chaque statue.

L'écu de l'archevêque de Reims portait d'azur à la croix d'argent, cantonné de quatre fleurs de lys d'or. Chacun des pairs tient en ses mains un des insignes du sacre ; l'évêque de Laon, la sainte Ampoule; celui de Langres, le sceptre et la main de justice; l'évêque de Beauvais, la cotte d'armes; celui de Châlons présente l'anneau, et celui de Noyon, le baudrier. Le duc de Bourgogne porte la couronne; celui de Guyenne, l'oriflamme; celui de Normandie, un autre étendard; le comte de Champagne, la bannière royale ; le comte de Flandre, l'épée, et celui de Toulouse, les éperons,

Ce mausolée était divisé en deux parties. La première était d'ordre corinthien; des colonnes de jaspe pourpre et blanc soutenaient un entablement de marbre de même espèce. ……

-Le Bâton pastoral de saint Remi. –

 Dans le tombeau outre la châsse, était renfermé le bâton pastoral que le pape Hormisdas aurait envoyé à saint Remi, en le nommant légat apostolique. Ce bâton était couvert de feuilles d'or et orné de pierres précieuses.

Reliquaire de la sainte Ampoule. –

 La sainte Ampoule, destinée au sacre de nos rois, était placée dans un reliquaire d'or, sur le devant du tombeau de saint Remi. On sait tout le respect qui environnait cette relique, qu'une tradition, déjà ancienne au temps d’Hincmar, faisait descendre des cieux.

Louis XI, pour prolonger sa vie, l'avait fait apporter, en 1462, au Plessis-lès-Tours, où elle resta jusqu'à sa mort. C'était une petite fiole de verre ou de cristal, de 45 millimètres de hauteur, remplie d'un baume brun-foncé, adhérent à ses parois. Elle était enchassée dans une espèce de rose en vermeil, ornée de pierreries. Ce reliquaire s'ouvrait en deux parties. Le dessus était à jour et recouvert d'un cristal, au travers duquel on apercevait le petit vase placé dans le dos d'une colombe d'or; une aiguille d'or servait à détacher une parcelle de ce baume, qu'on mêlait au saint-chrême, sur une espèce de patène d'argent qui était appliquée au reliquaire.

Seuls les abbés de Saint-Remi avaient le droit de la porter dans la cérémonie du sacre, et venaient la déposer sur l'autel de Notre-Dame.

La sainte Ampoule a été brisée, en 1793, par un certain Rhul, représentant du peuple ; cependant quelques parcelles sauvées ont pu servir au sacre de Charles X.

 

……

 

 

L'autel. - Le grand-autel était encore un des plus riches monuments de l'église de Saint-Remi: le devant se composait d'une table d'or, divisée, par des pilastres aussi d'or, en trois panneaux ou compartiments. Dans celui du milieu paraissait la figure du Sauveur, assis sur un trône, la tête couronnée d'un grand nimbe de pierreries; deux archevêques de Reims, Foulques et Hérivée, se tenaient prosternés à ses pieds. Dans le compartiment du côté droit était la Sainte Vierge, et au-dessous divers personnages en bas-relief, dont on lisait les noms: Karolus, Judith, Ansgardis, Hudericus, Heresindis, Vandalidis.

Dans celui de gauche, on voyait la figure d'un prélat, et au bas de petites figures marquées des noms de Sigebertus, Herisindis, Sigebertus, Lancindis ;

Le 25 décembre 498 Clovis roi des Francs est baptisé avec 3000 guerriers à Reims par l'évêque Saint-Remi. <==.... ....==> Reims : VIOLATION, INHUMATION, EXHUMATION Des Reliques de saint Remi pendant de la révolution de 1793


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