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PHystorique- Les Portes du Temps
3 janvier 2019

Revue illustrée - Deux Héros Français au Canada CHAMPLAIN et MONTCALM (la Nouvelle France et Puy du Fou)

Revue illustrée - Deux Héros Français au Canada CHAMPLAIN et MONTCALM Carte_geographique_de_la_Nouvelle_France

Nous avons réuni ces deux noms, ce n'est pas en vue de faire un parallèle à la mode classique entre ces deux héros ; mais nous devons voir en Champlain le fondateur et en Montcalm le défenseur de ce môme Canada, qui est un morceau de notre France et qui conserve intacts les mœurs, les coutumes et le langage de nos aïeux. Ce qui nous a engagé aussi à esquisser ces deux biographies, c'est que deux monuments, élevés à quelques années (l'intervalle, ont consacré à jamais le souvenir ces celui de Champlain, qui vient d'être inauguré au Canada, l'autre, celui de Montcalm, qui l’a été doublement au Canada et à Vauvert, son lieu de naissance.

Le gouvernement n'a pas voulu se désintéresser de cette inauguration du monument Champlain et une délégation française a été chargée de le représenter. Elle accompagne l'envol du très beau médaillon « La France », œuvre remarquable de Rodin, qui doit orner le socle du monument. Cette délégation, dont le président est M. (Gabriel Hanotaux, est fort heureusement. composée des personnalités les plus diverses et les plus notoires, entre autres de MM. René Bazin et Lamy, de l'Académie Française, du maître Cormon, du Général Lebon, de l'ancien ministre M. barthou, du géographe Vidal de la Blache, de M. d'Estournelle de Constant, de M. Girard, le grand industriel et de l'aviateur Louis Blériot.

On avait fait appel aux descendants de grandes familles, dont les ancêtres se sont illustrés par leurs exploits sur la terre du nouveau monde, et tous ont répondu avec le plus patriotique empressement à ce qu'ils considéraient comme un devoir. Leurs noms, déjà consacrés par l'histoire, seront comme une escorte brillante à la grandiose cérémonie, comme une couronne faite de victoires autour du nom de Champlain.

Samuel de Champlain, né au Brouage, près de Marennes, en 1570, entra fort jeune dans la marine, car il était fils et neveu de marins, et tout enfant il avait charmé son imagination du récit, souvent aussi fantastique qu'un roman de cape et d'épée, des courses et des combats des audacieux navigateurs. Aussi, à l'âge de vingt ans, il accompagnait un de ses oncles en Amérique Centrale, et le jeune homme conçut déjà un projet gigantesque, dont le grand Français F. de Lesseps commença de nos jours l'exécution : le percement de l'isthme de Panama. C'était un beau début, qui devait faire présager combien serait féconde cette carrière de marin.

Ses talents furent appréciés de bonne heure par Henri IV, qui lui donna une pension, afin de l'attacher à sa personne. Mais un tel homme ne pouvait pas se contenter d'une vie paisible ; il lui fallait la vie un peu aventureuse du marin, et il accepta avec enthousiasme, avec la permission de Henri IV, l'offre que lui fit le commandeur de Chaste, gouverneur de Dieppe, chargé de trouver de nouveaux établissements dans l'Amérique du Nord.

Champlain partit de Honfleur le 15 mars 1603, et le 24 mai il débarqua dans le fleuve Saint-Laurent, qu'il remonta sur de petits vaisseaux jusqu'au Saut Saint-Louis, et il visita avec soin les rives de ce beau fleuve. Toutes ses observations furent consignées dans un journal et adressées à Henri IV en 1603, à son retour en Europe.

Le sieur de Mons, ayant succédé à de Chaste, Champlain fut engagé par lui à poursuivre l’entreprise, et de Mons l'accompagna, lui-même, On partit en 1604 et l'on revint on 1607 : les diverses particularités de ce voyage se trouvent dans son journal.

Nous ne voulons ici nous arrêter qu'à celui qu'il entreprit en 1008, parce que c'est à cette époque qu'après bien des tâtonnements il fit un établissement, qui a été l'origine de la ville de Québec.

Il abandonna la baie de Tadoussac, choisie d'abord par lui, et il occupa définitivement un endroit situé à 130 lieues marines de l'embouchure du Saint-Laurent, où le fleuve se rétrécit tout à coup, ce qui avait induit les naturels à l'appeler Québec, qui dans leur langue voulait dire : détroit de la rivière.

Champlain, après de nombreux voyages, tant dans l'intérieur de l'Amérique qu'en Europe, où il revenait sans cesse solliciter des renforts et des subsides, s'établit pour toujours avec sa famille dans sa nouvelle patrie en 1620. Ce qui dès lors le préoccupait le plus, c'était de doter Québec de fortifications : c'était l'objet de toutes ses méditations et la cause de véritables angoisses, car il se heurtait à tant de mauvaise volonté que le désespoir s'empara souvent de cette âme pourtant si bien trempée.

En 1624 seulement, il parvint à entourer la ville d'une ceinture de remparts, afin d'empêcher toute surprise de la part des Indiens et surtout des Anglais. Les événements ne tardèrent pas à démontrer que la précaution prise par Champlain lui avait été inspirée par le patriotisme le plus éclairé, car, juste trois ans après, on 1627, les Anglais qui, en secourant la Rochelle en révolte, avaient déclaré la guerre à Richelieu, vinrent assiéger Québec avec une flotte formidable et bien armée. (les sieges de Ré et La Rochelle, digue de Richelieu)

Chose horrible à rappeler, et qui était la triste conséquence des querelles religieuses qui, a cette époque de fanatisme, faisaient oublier la patrie, c'était un réfugié protestant, David Kerk, qui commandait ces navires et qui les dirigeait contre des Français.

A la sommation faite par lui, Champlain répondit par un relus formel. Malheureusement, en sortant du fleuve Saint-Laurent, la flotte ennemie rencontra celle qui venait ravitailler Québec affamé. Ce fut la ruine, que ne pouvait conjurer l'héroïsme de tous, commandés par un chef éminent, et à une seconde sommation de Kerk, Champlain se rendit malgré des prodiges de courage et de force morale. Mais il ne se tint pas pour battu et, en voyant que le Canada allait devenir la proie de l'Angleterre, il partit pour l'Europe et, à force de supplications et de démarches, faites tant à Londres qu'à Paris, il fut assez heureux pour que le traité de Saint-Germain conservât le Canada et l'Acadie à la France.

OUR_FIRST_FOOTING_IN_CANADA

Champlain (centre, holding sword) surrenders Québec to Admiral Kirke on 20 July 1629.

Il fut alors nommé gouverneur de la ville de Québec, où ce grand homme mourut en 1635, vénéré de tous ceux qui l'avaient vu à l'œuvre, car le créateur de Québec et de Montréal s'était toujours fait remarquer par son indomptable énergie, un dévouement à toute épreuve, une grande bonté et un rare désintéressement, grandes qualités, auxquelles tous les historiens ont rendu hommage. Il était patriote et surtout d'une foi ardente.

Les Pères Récollets avaient été appelés par lui pour évangéliser le Canada et adoucir les mœurs des sauvages, et l'on a pu, d'après des documents authentiques, trouver l'emplacement de la première chapelle catholique du Canada: c'était dans l'île de la Motte, au milieu du lac Champlain, où s'élevait jadis le fort Sainte-Anne.

Québec, la capitale, était sauvée, mais elle ne put échapper à l'Angleterre, qui avait toujours songé à s'en emparer par la force ou par la ruse, et Cent cinquante ans plus tard nous devions perdre ce magnifique fleuron de notre colonisation américaine.

C'est le grand Montcalm qui, héroïquement, lutta alors contre les Anglais. Nous allons faire, comme pour Champlain, une courte biographie de ce général.

Le marquis de Montcalm de Saint-Véran naquit le 28 février 1711 au château de Candiac, à Vauvert, près de Nîmes. Nous voulons le suivre dans sa carrière militaire seulement à partir de 1756, année où il fut nommé maréchal de camp, non pas que sa conduite n'ait pas été remarquable dans ses autres campagnes notamment dans la campagne du Rhin en 1734 sous Berwick, en Bohême dans la guerre de la Succession d'Autriche et au combat d'Exilles où il fut blessé mais parce que, dans cette même année de 1756 il fut envoyé au Canada, où il devait s'illustrer en luttant pour la France, malgré des obstacles insurmontables.

En effet, les flottes françaises étaient déjà à demi ruinées par les Anglais ; de plus, en France, on était tout à fait indifférent aux efforts héroïques des Canadiens et le gouvernement conservait toutes ses ressources pour soutenir l'Autriche. Au contraire, les Anglais, voulant en finir, allaient prodiguer l'argent, les hommes, les vaisseaux.

Pour défendre ce pays contre une armée de 30 000 Anglo-Américains, Montcalm n'avait que 3000 hommes de troupes de France, 3000 Franco-Canadiens et 1500 à 1800 sauvages, indisciplinés et mal armés. Mais était-il au moins soutenu par des hommes de coeur, n'ayant en vue que la gloire et la patrie?

Commandant les forces militaires, Montcalm était subordonné au gouverneur, M. de Vaudreuil : c'était un honnête homme, mais indolent et d'une déplorable faiblesse.

L'intendant Bigot était à la tête de spéculateurs et de fripons, qui achevaient de ruiner la colonie en volant sur tous les marchés, en spéculant sur les blés, sur les munitions. Montcalm, âme d'élite, eut vite jugé la situation.

Cependant, comme il était aussi intelligent que brave et incapable de découragement, cet ancien ami de Maurice de Saxe et de Chevert organisa comme il put la défense. Heureusement il pouvait compter sur le concours d'un petit nombre d'hommes dévoués et prêts à tous les sacrifices.

Il faut citer au premier rang son aide de camp, Bougainville, alors capitaine de cavalerie, et qui plus tard devait se tourner vers la marine : c'est le même hardi navigateur qui exécuta de 1766 à 1769 son fameux voyage autour du monde.

Après lui, le commissaire Doreil, le chevalier de Lévis, qui en 1760, après la mort de Montcalm, vainquit les Anglais mais ne put leur reprendre Québec, et le capitaine Bourlamaque lui rendirent les plus grands services.

Montcalm ose prendre l'offensive : il enlève les forts de Chagouen et William Henry, où ses soldats trouvent des vivres et des munitions (1756-57) et remporte, le 8 juillet 1758, la brillante victoire du fort Carillon (plus tard Ticondéroga) qui coûta 20,000 hommes aux Anglais.

Mais les succès même de Montcalm épuisaient ses faibles ressources. Les ministres de Louis XV, uniquement préoccupés de la guerre continentale, ne voulaient rien faire pour sauver le Canada : ils ne répondaient aux instances les plus pressantes du général que par des refus, des ajournements ou l'envoi de renforts dérisoires : 75 hommes en 1758. Montcalm demanda son rappel ; mais il retira sa demande, quand il apprit que l'amiral anglais Boscawen, ayant débarqué dans notre île du Cap Breton, s'était emparé de Louisbourg, malgré l'énergique résistance du gouverneur M. de Drucourt, et qu'à l'Ouest les Anglais avaient détruit le fort Frontenac sur le lac Ontario et s'étaient emparés du fort Duquesne.

Alors il fil partir pour la France Doreil et Bougainville, chargés de faire comprendre aux ministres que la colonie était irrévocablement perdue si on ne lui envoyait pas immédiatement des renforts. Mais Mme de Pompadour réservait en Allemagne toutes les troupes disponibles, et le ministre de la marine, Berryer, n'hésitait pas dans son cynisme à dire à Bougainville :

 « Monsieur, quand le feu est à la maison, on ne s'occupe pas des écuries. On ne dira pas, du moins, que vous parlez en cheval », lui répliqua Bougainville.

 Le négociateur, désespéré, ne put apporter à son chef que le brevet de lieutenant-général et l'ordre de se défendre jusqu'à la fin.

Dans la campagne de 1759, le ministre anglais mit sur pied 60,000 hommes, formant 3 armées : la ler, composée surtout d'Indiens (Iroquois), devait agira l'ouest et occuper le fort du Niagara; la 2e, de 12,000 hommes, commandée par le général Amherst, devait marcher de New-York sur Montréal par le lac Champlain; la 3e (à peu près 10,000 hommes), commandée par Wollf, devait remonter en vaisseau le fleuve Saint-Laurent et attaquer Québec.

C'est la 3e armée qui marcha la première et vint s'établir dans rue d'Orléans, en face de Québec. De là elle bombarda la ville, mais Montcalm repoussa les Anglais, qui avaient essayé une première attaque sur son camp. Les pertes des Anglais furent énormes. Aussi l'amiral Sunders était-il d'avis d'abandonner une entreprise aussi périlleuse, mais le général Wolff, avec une flotte de 52 bâtiments, guidés par le traître Denis de Vitré, remonte le fleuve un peu plus haut pendant la nuit, malgré la surveillance des postes, débarque au-dessus de la ville à 2 kilomètres dans l'anse du Foulon, et gravit avec son armée les falaises escarpées, appelées falaises d'Abraham.

On avait négligé d'y établir des postes, car on les avait jugées impraticables. Cette faute fut cruellement expiée : à cette vue, Montcalm courut aussitôt les attaquer. C'est là, dans ces plaines d'Abraham, que fut livrée la bataille qui devait décider du sort du Canada (13 sept. 1759). Les deux généraux furent blessés mortellement.

La ville, exposée au feu des soldats campés au-dessus d'elle, et a celui de la flotte du fleuve Saint-Laurent, dut capituler le 18 septembre. Pendant ce temps, la 1re et la 2e armée, qui avaient traversé les lacs, arrivèrent devant Montréal, mais, malgré les efforts du chevalier de Lévis, successeur dans le commandement, et qui eut voulu résister jusqu'au bout, Vaudreuil signa la capitulation.

 

Le traité de Paris (1763), suite fatale de cette triste histoire de nos revers, nous enlevait le Canada, outre la vallée de l'Ohio, l'île du Cap Breton, les Antilles neutres, le Sénégal et toutes les conquêtes prodigieuses de Dupleix dans l'Inde.

La France n'avait pas rendu à la mémoire de Montcalm les honneurs qui lui étaient dus. Plus équitables, les Anglais avaient élevé en 1827, sur le lieu même de la bataille, un obélisque, où sont réunis les noms des deux chefs qui y ont trouvé la mort.

De leur côté les Canadiens français avaient élevé à Montcalm un magnifique tombeau, inauguré en 1859.

Le 17 juillet 1910, a eu lieu à Vestrice-Candiac, près de Vauvert (Gard) l'inauguration du monument de Montcalm. Une réplique de ce monument a été élevée à Québec.

C'est ainsi qu'ont été dignement glorifiés ces deux grands hommes, héros sans peur et sans reproche.

GERARD DEVEZE.

 

 

Les Hurons de la nouvelle France mis en scène au Parc retraçant l'Histoire de France (Puy du Fou)

 

PIERRE DUGUA DE MONS (v. 1560-1628) fondateur de l'Acadie (1604–1607) et cofondateur de Québec (1608–1613), parmi ses compagnons de voyage figure Samuel Champlain, géographe du Roi<==.... ....==> Monument commémoratif à Samuel Champlain à Hiers Brouage (1878)

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Commentaires
B
Article très intéressant mais pourquoi une mise en scène des hurons de nouvelle France aux mousquetaires du puy du fou <br /> <br /> Bymegandco
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