1793 : passage des colonnes infernales
Le 25 janvier 1794, la quatrième colonne infernale, commandée par Lachenay marche sur Montigny en venant de Bressuire.
Le 26 janvier, Lachenay détruit Saint-André-sur-Sèvre et massacre ses habitants y compris les membres de la garde nationale. Pendant la nuit, les patriotes de Saint-Mesmin apprennent que Lachenay à l'intention de faire massacrer tous les habitants de la commune à cinq heures du matin.
Le 27 janvier, sous les ordres de Brisset, le château est incendié et une vieille demoiselle de Vasselot qui l'occupait est tuée.
La grosse tour seule et une partie des communs furent brûlées. Les soldats, eux-mêmes, éteignirent le feu, sur le contre-ordre donné de conserver les bâtiments non encore atteints qui faisaient de vastes logements faciles à défendre au besoin.
Lachenay après avoir incendié et massacré à Saint-Mesmin gagne Pouzauges en poursuivant sa besogne tout au long de sa route.
le château de Saint-Mesmin avait été le théâtre d'un fait de guerre.
Le 20 février, une quarantaine de Vendéens avec à leur tête Louis Péault, sergent, garde-chasse du marquisat de Saint-Mesmin, attaquent un détachement républicain aux environs de Cerizay, comprenant 250 hommes commandés par l'adjudant général Cortez.
À la suite d'une contre-attaque, Cortez tente d'encercler les Vendéens qui se replient vers le château de Saint-Mesmin où ils s'enferment pour résister.
Du 21 au 24 février 1794
« Le château était capable de résister à une troupe dépourvue d'artillerie.
On crut, dans le camp républicain, les assiégés plus nombreux et mieux approvisionnés qu'ils ne l’étaient, leur attitude était très ferme.et donnait lieu de supposer qu'ils avaient à leur tête un chef de marque.
On se résolut à demander du canon et à bloquer en attendant.
Le ruisseau qui passe au pied du château était à ce moment-là grossi par les pluies; plusieurs des assiégés profitèrent de cette circonstance pour s'évader dans la nuit par le côté inondé qui, à cause de cela, était mal gardé.
Ils sortirent par la poterne, et traversèrent l'eau sans avoir été aperçus. Il ne resta que quarante-deux hommes, qui continuèrent à faire bonne contenance, si bien que l'affaire finit par une capitulation en règle.
« Le château était capable de résister à une troupe dépourvue d'artillerie.
On crut, dans le camp républicain, les assiégés plus nombreux et mieux approvisionnés qu'ils ne l’étaient, leur attitude était très ferme.et donnait lieu de supposer qu'ils avaient à leur tête un chef de marque.
On se résolut à demander du canon et à bloquer en attendant.
Le ruisseau qui passe au pied du château était à ce moment-là grossi par les pluies; plusieurs des assiégés profitèrent de cette circonstance pour s'évader dans la nuit par le côté inondé qui, à cause de cela, était mal gardé. Ils sortirent par la poterne, et traversèrent l'eau sans avoir été aperçus.
Il ne resta que quarante-deux hommes, qui continuèrent à faire bonne contenance, et les assauts des troupes républicaines sont sans résultats probants. Mais par manque de vivres, les Vendéens acceptent de se rendre.
Les assiégés obtinrent la vie sauve et rendirent la place le 4 ventôse an IV. La quarantaine de Vendéens est emmenée à La Châtaigneraie où le chef d'état-major ordonne à Bonnaire, de réunir un conseil militaire pour les juger et les fusiller, malgré la promesse de vie sauve qui leur avait été faite.
Heureusement, le général Hoche, commandant en chef des troupes de l'Ouest, prévenu de l'incident, exigea et obtint de ses subordonnés le respect des clauses de la capitulation.
Les Vendéens furent alors dirigés vers Fontenay-le-Comte, puis vers Noirmoutier où ils restèrent jusqu'à la fin de la guerre.
Voici la lettre qu'il écrivit à cette occasion :
Au général Bonnaire. 27 ventôse an IV. (17 Mars 1796)
L'assurance qu'on m'avait donnée que vous aviez fait fusiller les hommes pris dans le château de Saint-Mesmin, après leur avoir promis leur grâce, m'avait forcé de vous ordonner les arrêts.
On m'assure aujourd’hui que le fait est faux ; je me plais à le croire, puisqu'il ne pouvait arriver à un homme d'honneur de trahir ainsi la foi donnée. Veuillez bien m'adresser un compte détaillé de cette affaire à Angers, où je me rends, et vous rendre à Montaigu pour y continuer vos fonctions.
Je pense que vous ne trouverez pas mauvais une sévérité exigée par l'honneur et que vous vous vengerez sur Charette qu'il nous reste à prendre. Vous y parviendrez en tenant toujours un tiers de vos troupes en mouvement et à sa poursuite.
Récit du premier combat de Saint-Mesmin écrit sous la dictée de l’un des acteurs.
A l'époque où il réunissait les documents nécessaires pour terminer son histoire des communes du canton de Pouzauges par la notice de Montournais, qu'il n'a malheureusement ni publiée ni même rédigée, feu M. Léon Audé s'adressa aux personnes capables de lui fournir des renseignements détaillés et exacts. Les plus intéressants lui furent transmis par M. le curé de Montournais, dans une lettre en date du 8 août 1860. Reçus lorsqu'on imprimait les notices de la Pommeraie et de Saint-Mesmin, ils ne purent être utilisés pour leur rédaction. Nous pouvons nous en féliciter, parce que les limites du cadre dans lequel devait se renfermer notre très-regretté confrère ne lui auraient probablement pas permis de reproduire, dans son entier, le passage suivant de la lettre de M. l'abbé L. Augereau.
Dans la guerre vendéenne, il y eut à Saint-Mesmin deux combats qui furent à peu près le commencement et la fin de ce drame émouvant, où tant d'héroïsme fut dépensé.
Le second de ces faits d'armes a été raconté (1), mais le premier est resté inconnu aux historiens de la Vendée, du moins je ne l'ai vu mentionné dans aucun. J'en donne le récit tel que je l'ai appris de l'un des acteurs, avec les détails pittoresques qu'il était incapable d'inventer.
L'insurrection éclata dans le département de la Vendée par l'effet d'un complot qui ne manquait ni de hardiesse ni d'habileté. MM. de Baudry d'Asson (2), de Vertueil (3) et de Béjarry (4) en étaient les chefs du moins ce sont eux que j'ai entendu citer.
Ce complot éclata à l'Oie (5), un jour de foire.
Le lendemain de l'explosion, les Vendéens battirent, au Pont-Charron (6), les Républicains, accourus de Luçon pour les écraser.
Un autre corps d'observation, non moins menaçant, était cantonné à Bressuire et l'on devait penser qu'au premier bruit du mouvement il se mettrait en marche pour le comprimer. M. de Baudry d'Asson se chargea d'en débarrasser le pays, et c'était une entreprise fort téméraire, eu égard aux ressources dont il disposait.
Il passa par les Herbiers, où il dispersa la garde nationale, qui fit mine de résister, et où il châtia assez rudement une sorte d'administration républicaine qui cherchait à dominer, le pays voisin. De la, il se rendit sans retard à la Pommeraie-sur-Sèvre, recueillant, comme en courant, tous les hommes de bonne volonté qui venaient se joindre à sa troupe.
A la Pommeraie, il fit halte pour mettre un peu d'ordre dans son rassemblement et requérir des provisions.
(1) Voir même Annuaire, p.263.
(2) Gabriel de B. d'Asson. seigneur de Brachain, ancien militaire. Il fut tué à la bataille de Luçon, le 14 août 1793.
(3) Ancien sous-lieutenant au régiment de Languedoc. Il périt à la déroute du Mans.
(4) Auguste de B., mort en 1824.
(5) Commune de Sainte-Florence, canton des Essarts. La foire dont il s'agit est celle du 13 mars 1793.
(6) Près Chantonnay. Il parait y avoir eu un second combat, le 15 mars, Chantonnay même, où fut tué le lieutenant des volontaires (républicains) de Saint-Germain-de-Prinçay et du Puybelliard.
L'organisation ne fut jamais le beau coté des armées vendéennes, et aux premiers jours surtout elle était loin d'être complète. Il y eut cependant dès lors des capitaines de paroisses choisis par élection, et quelques autres dignitaires dont les attributions n'étaient guère définies. La paroisse de la Pommeraie élut pour son chef Jean Coutant, connu aussi sous le nom de Père Abraham.
C'était un homme d'une conduite irréprochable, d'une simplicité antique et d'une inépuisable bonté. Il jouissait d'une certaine influence, et s'en servait pour prêcher la paix à tout prix et apaiser les différends. Ce n'était pas précisément un titre pour obtenir un commandement militaire; mais dans une armée où tout le monde était conscrit, la probité était une recommandation que le courage inconnu ne pouvait balancer.
Baudry d'Asson n'eut pas le temps d'examiner si l'ordre était parfait autour de lui. L'ennemi était signalé; il ordonna le départ, et tout se mit en marche comme un troupeau de moutons. Comme il ne connaissait ni la force des Républicains ni la valeur de sa troupe, il eut la précaution de placer deux cavaliers en observation sur une hauteur, avec ordre, en cas de revers, de prendre les devants et de donner l'alarme. Par malheur, il oublia de leur faire part des évolutions qu'il comptait ordonner, ce qui causa une singulière méprise, comme nous le verrons bientôt. Les deux corps d'armée se trouvèrent en présence près du bourg de Saint-Mesmin, du côté de la Pommeraie.
Le nombre était à peu près égal deux mille hommes environ de chaque côté. Je regarde cette supputation comme un peu hasardée.
M. de Baudry d'Asson dit à ses hommes de se jeter à terre à chaque décharge de l'ennemi, et d'attendre le signal pour foncer en avant. Le Père Abraham donna aussi ses ordres et voulut haranguer ses soldats à la manière des anciens « Mes amis, leur dit-il, tâchons de vaincre, mais ne faisons pas de mal. Faites du tapage, criez bien fort, épouvantez l'ennemi mais ne tuez pas votre ressemblance » Ces singulières recommandations n'émurent personne, mais comme les fusils étaient rares, le combat commença d'une façon fort peu meurtrière.
Les Vendéens se jetaient à plat ventre, pour éviter les feux de peloton, et ne se relevaient que pour tirer quelques coups presque tous inoffensifs, de sorte que le combat présenta pendant un certain temps le spectacle de prostrations périodiques et d'une fusillade tout-à-fait innocente. A la fin pourtant, un soldat du Père Abraham, trop lent à s'incliner, fut atteint par une balle qui lui laboura le bras, depuis le poignet jusqu'au coude. La douleur lui arracha un cri perçant et le sang coula en abondance.
Le débonnaire Jean Coutant fut ému jusqu'au fond de l'âme, et changeant tout-à-fait de langage, il s'écria « Ah mes amis, ces gens-là frappent en traîtres faisons de même aussi nous Visez bien et tirez de votre mieux. Ils nous tueraient tous il faut les tuer les premiers » Il en aurait peut-être dit plus long, mais Baudry d'Asson venait de donner un ordre plus décisif. Il avait du militaire dans le sang et dans la tête.
Quand la fusillade eut duré quelque temps, il jugea, à la mine de ses hommes, que le baptême du feu était donné et que désormais il avait des soldats. Montrant donc l'ennemi d'un geste énergique, il s'écrie « Mes amis, en avant, et faites comme moi » Puis il s'élance au pas de course. Pas un de ses hommes ne reste en arrière, et le Père Abraham lui-même suit d'assez près. Un combat corps à corps s'engage. Les Vendéens se jettent sur les Bleus, arrachent leurs fusils, les assomment à coups de crosse ou les transpercent avec leurs longues fourches tout, jusqu'aux pieux arrachés dans les buissons, devient entre leurs mains une arme terrible.
Les Républicains, effrayés de tant d'audace, ne tiennent pas longtemps. Ils se débandent et sont poursuivis jusqu'à la Forêt-sur-Sèvre.
Le Château de Saint Mesmin (Histoire de Vendée)
Les Vendéens avaient pris assez d'armes pour avoir chacun un fusil. Ils se dirigent de nouveau vers la Pommeraie, se croyant déjà maitres de la République une étrange réception les y attendait. Les deux cavaliers placés en observation~ voyant les leurs tomber par terre, s'étaient imaginé que la première décharge les avait tous tués, et, sans autre examen, ils avaient détalé au plus vite.
Arrivés à la Pommeraie, ils annoncent que tout est perdu et que l'ennemi vient derrière eux. Cette nouvelle causa une consternation facile à comprendre. La douleur et la confusion n'eurent point de bornes, et en un instant le bourg devint désert. Quelques -uns des fuyards, passant la Sèvre, allèrent se réfugier dans les bois du Deffand, mais le plus grand nombre courut se cacher dans ceux de Touche près et de Brie. Un seul homme garda son sang-froid et son courage au milieu de la désolation commune c'était Robreau, le sonneur (ou sacristain) de la paroisse. « Je resterai à garder l'église, dit-il, et si les Républicains viennent pour la piller, ils me tueront avant d'y entrer »
Les vainqueurs en arrivant le trouvèrent seul, et apprirent de lui ce qui s'était passé; mais il fallait rappeler les fugitifs, et Robreau fut chargé de porter l'heureux message. La joie inattendue qui le transportait lui suggéra, chemin faisant, une idée passablement bizarre. L'habitude de lire dans le gros livre du lutrin lui avait mis quelques mots latins dans la tête. Il jugea l'occasion favorable pour montrer sa science, et il résolut de s'acquitter de son ambassade avec toute la dignité d'un héraut d'armes. Arrivé à la lisière du bois, il monte sur le talus d'un fossé, et se plantant les deux mains sur les hanches, il cria de toute la force de ses poumons « Aristocrati victoria ! » Il répéta trois fois la même formule et se tût. On connut bien dans le bois la voix retentissante de Robreau, mais nul ne put comprendre le sens de ses mystérieuses paroles.
Plusieurs dames, qui se trouvaient parmi les réfugiés, furent consultées, mais l'Académie improvisée se déclara incompétente et comme on était sous le poids de sinistres prévisions, personne n'osait bouger ni élever la voix. Une femme s'approcha tout doucement du sonneur, et le pria de traduire son avertissement en termes intelligibles. Robreau ne fit pas le difficile; et quelques minutes après, la troupe joyeuse reprenait le chemin du bourg.
- Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Saint-Mesmin
https://www.chateau-saintmesmin.com/histoire
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