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PHystorique- Les Portes du Temps
24 novembre 2018

La légende de Châtelaillon (Mélusine) - L’ancienne cité, appelée Chastel-Aillon

le poitou royaume de la fée Mélusine - la légende de Chatelaillon

La ville de Châtelaillon fut florissante tant que la sirène fut respectée au milieu des rochers qu’elle habitait, mais un jour un pêcheur l’ayant blessée par mégarde, la sirène avant de mourir annonça à la capitale de l’Aunis qu’elle s’en irait tous les jours à la mer d’un sillon et d’un denier.

Il y a très longtemps, Castrum Allionis (Châtel Aillon) était la capitale de l'Aunis.

A cette époque, toute rose sur des côtes basses et fuyantes, elle avait grande allure. Sous un ciel d'une douceur incomparable, l'élégance s'y étalait, les fêtes et les jeux atteignaient des chiffres records et les louanges s'accumulaient sur la ville que toute le monde avait envie de visiter. Comme tout pays de bord de mer, Châtelaillon offrait la joie de naviguer ou de pêcher le poisson. En toute saison, les marins et les pêcheurs s'y côtoyaient nombreux. Or, il arriva une singulière aventure à l'un d'eux.

 

Brun, le visage rond et expressif, il paraissait beau et athlétique. Son regard rieur glissait sur toutes choses et il avait mille raisons d'être heureux. Or, ce soir-là, visiblement, il n'était pas content, car après une matinée particulièrement décevante, l'après-midi n'avait apporté à ce pêcheur qu'une quantité de poissons qui ne présentait aucun intérêt. De plus, notre homme venait de rêver sous un ciel sans nuages, si beau qu'il le regardait encore dans son demi-sommeil. Quand il rouvrit les yeux, frissonnant, le soleil n'était plus qu'à l'horizon.

 

Notre pêcheur fixa alors son attention sur des camarades qui, non loin de lui, montraient une joie bruyante. Leurs chansons et leurs rires semblaient aider les barques à glisser sur l'eau. Pour eux, la pêche avait été excellente. Ils firent signe à notre homme qui répondit à peine. Il s'ennuyait à côté d'eux, ne se sentant pas à l'unisson, et d'ailleurs la pêche était finie. Il rama vigoureusement, louvoya au hasard, s'éloignant de ses camarades heureux. Il allait mettre le cap sur le rivage quand, soudain.....

 

Il sentit un de ses filets s'enfoncer dans la mer et sa barque plonger dangereusement. Vite, croyant à une sorte de retournement du sort, il se précipita et hissa le filet à bord. Ce qu'il vit alors lui fit ouvrir des yeux immenses, mais il ne put crier tant son gosier était serré. "Est-ce que je deviens fou ?" murmura-t-il.

 

Assise à l'arrière, en face de lui, encore prise dans le filet, une jeune femme extraordinairement belle, à la figure pleine et rose, encadrée de cheveux blonds, le regardait en riant tout en faisant autour d'elle comme une auréole de poussière.    

 

 - Qui êtes-vous ? fit-il ahuri. Et pourquoi êtes-vous là ?    

- Parce que vous venez de me pêcher ! Notre homme s'approcha doucement, regarda la jeune femme, pâlit et dit :    

- Seriez-vous une sirène ? La sirène lui répondit par un rire léger. Un silence se fit, pendant lequel elle s'amusa à l'asperger d'eau de mer. Puis elle le regarda d'un air espiègle. Enfin, s'impatientant, elle lui tendit les bras. Alors notre pêcheur qui, dans sa vie de marin, avait affronté bien des dangers, sentit la peur s'emparer de lui. Devant cet être singulier qui venait des profondeurs de la mer et qui le regardait avec d'immenses yeux dorés, sa bouche s'ouvrit toute grande, mais aucun son ne sortit. Qu'allait-il faire ? Il se posait des questions peu claires et pensait que la pêche d'aujourd'hui n’était vraiment pas une bonne pêche.    

 

- Où voulez-vous aller ? finit-il par balbutier. Les yeux brillants de la sirène eurent une lueur de malice et elle répondit, avec son petit rire flûté :    

- Je ne sais pas.... chez toi, si tu veux bien...     –

 Chez moi ? Notre pêcheur frissonna dans la fraîcheur du soir et, respirant profondément, répondit :    

 - Ce n'est pas possible !    

- Vraiment ? fit-elle en fronçant les sourcils. Elle se leva vivement et posa sa main sur celle de l'homme qui la sentit glacée.

Ce fut à cet instant qu'il pensa : "Mélusine", la fée que, dans le Pays d'Ouest tous redoutent, car elle n'a point la réputation d'être bonne. Alors, il se crut perdu et, sans plus réfléchir ni attendre davantage, il la saisit dans ses bras et la rejeta dans la mer. La sirène nageât quelques instants autour de la barque qui tanguait dangereusement. Avant de disparaître dans les flots, elle riait encore, mais cette fois méchamment, et lança à notre pêcheur figé et terrifié :

   

"Fin qui m'a prise, sot qui m'a lâchée,  Châtelaillon perdra chaque jour d'un denier."

 

Et la fée tint parole. D'abord l'eau bouillonnante de l'océan rongea la falaise. Puis, un jour, d'épais nuages noirs couvrirent le ciel et une tempête éclata, comme on n'en avait jamais vue en Aunis. On aurait cru à une écluse qui s'ouvre et un déluge d'eau croula, accompagné de tonnerre et d'éclairs. Les habitants de Châtelaillon se terraient dans leurs maisons, terrorisés. L'air, les arbres, l'océan tremblaient. Ce fut l'affaire de quelques secondes, un formidable raz de marée engloutit toute la capitale de l'Aunis, la belle et riante ville de Châtelaillon.  "C'est un méchant tour de la fée Mélusine", conclurent nombre de gens du pays qui n'avaient pas tort.

Il paraît que les jours de mauvais temps, on entend, venant du fond de la mer, plus fort que le bruit des vagues et du vent, un singulier  tocsin : celui d'une vieille église immergée. Marin et pêcheurs, bien sûr, guettent la sirène. Mais donc surprendre une fée...

 

Une corrélation existe entre les légendes de Mélusine et de la Sirène (anguille) de Pons. <== .... ....==> Fouras ou le château de César. — La légende de la ville blanche ou cité de Montmeillan.

 

voir aussi ==> La légende Bretonne d’ Herdabilla, la capitale du pays d’Herbauge engloutie dans les eaux du lac de Grand-Lieu

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