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PHystorique- Les Portes du Temps
31 octobre 2018

Les seigneurs de Bourg- Charente, visite du roi François 1er dans le vignoble Cognaçais

Les Seigneurs de Bourg Charente

La châtellenie de Bourg remonte haut dans la nuit des temps. En 1077,1e seigneur du lieu, dont le nom est resté inconnu, fonda l’abbaye de Chastres, elle fut largement dotée en 1190, par Bertrand de Bourg, qui voulut suivre l’exemple du pieux fondateur et enrichir un monastère qui avait eu droit à toute la piété de ses prédécesseurs.

Aucun titre ne justifie que Bertrand fut seigneur de Bourg ; seulement, l’indication qui est ajoutée à son nom nous porte à penser qu’il en était ainsi. D’ailleurs, dans son acte de libéralité envers l’abbaye de Chastres, on ne peut voir qu’une suite aux actes émanant de ses ancêtres, et qui avaient un but particulier que nous ignorons.

Le château de Bourg était autrefois une forteresse redoutable ; il dut jouer un certain rôle dans les évènements du pays, mais nous ne savons rien de particulier à son égard dans les temps anciens ; nous ignorons même s’il fut occupé par les Anglais avant le traité de Brétigny (1360).

Le prince de Galles ayant, par traité, été investi de l’Aquitaine, reçut dans les villes soumises à sa domination la foi et hommage des barons de chaque province.

Le 18 août 1363, messire Olivier, seigneur de Bourg- Charente, baron, se rendit en la cité d'Angoulesme, dans la salle du chasteau, et fit sou hommage au prince d’Aquitaine pour son château et domaine de Bourg. (Procès- verbal des hommages, 1363).

Les Anglais, maîtres de l’Aquitaine, qu’ils considéraient comme pays conquis, s’y livrèrent à certaines exactions, y levèrent des impôts exorbitants (1372), particulièrement après l'expédition de Castille, qui les avait ruinés par les trompeuses promesses de Pierre-le-Cruel.

Aidés des Espagnols, les Français les vainquirent sur mer devant La Rochelle, et leur flotte fut prise et coulée, notamment le vaisseau qui se trouvait chargé d’argent.

 Le duc de Berry vint en Angoumois, prit Cognac, et y entra, dit-on, le 1 er juin 1376.

Quelques années après le maréchal de Sancerre y fut envoyé pour reprendre les villes et localités encore au pouvoir des Anglais ; son armée prit les châteaux de Bourg et de Bouteville.

 Les habitants de Cognac unirent leur courage au sien et renversèrent une partie des retranchements de celui de Bourg, si avantageusement situé au sommet de la colline qui domine la Charente.

 Les Anglais reprirent-ils Bourg comme ils reprirent Cognac ? nous n’avons aucun renseignement à cet égard.

Du reste, il y eut des trêves entre les Français et les Anglais, et Cognac, ainsi que Bourg, ne sont pas mentionnés pendant les 40 premières années du XV e siècle.

En 1448, au mois de mars, les Anglais, mettant de côté le respect dû aux trêves stipulées, s’emparèrent de Fougères. Les Français, de leur côté, profitèrent de cette rupture pour s’emparer de Pont-de-1’Arche, de Cognac, Gerberoi, Conches, etc.

Le roi de France faisait agir le duc de Bretagne pour, si les évènements lui étaient contraires, le désavouer. Ce fut donc sous les auspices de ce duc qu'un gentilhomme nommé Verdun, de l'aveu et consentement du môme duc de Bretagne, prit d'eschelles (par escalade ) les places de Coignac et de Saint-Maigrin, dont étoit capitaine pour le roi d’Angleterre Mondoc de Laussac. Lequel fut pris auprès dudit lieu de Coignac, en venant de Bordeaux, d'autant qu'il ne sçavait pas la prise des places dessus dites.

Il est probable que Verdun, qui venait de la Touraine, où était campée l’armée du roi Charles VII, était accompagnée d’une trentaine de compagnons, et que, l’escalade ayant eu lieu, la garnison anglaise fut faite prisonnière par Verdun aidé des habitants, qui étaient peut-être avertis de ce coup de main hardi, et en profitèrent pour redevenir Français.

Si Bourg était dans les mains des Anglais, il fut pris à cette époque, et les Anglais refoulés en Guienne. Cognac ne fut plus repris.

Puis, en 1452 et 1453, arriva la grande débâcle, la prise de Bergerac, de Libourne, Castillon et Bordeaux. Les Anglais se rembarquèrent ou furent faits prisonniers. Charles VII étendit sa domination jusqu’à Bayonne.

Vers la fin de l’occupation anglaise, on trouve la terre de Bourg en la possession de Jean Bragier, chevalier, seigneur de Bourg-Charente. En effet, le 11 novembre 1445, il rendit hommage de sa seigneurie au comte d’Angoulême, et lui déclara qu’il la tenait à hommage-lige de dix sols monnaie courante, à l'aide et manière de seigneur et de vassal.

Le comte Jean d’Orléans, après son mariage avec Marguerite de Rohan, acheta la terre de Bourg de maître Jehan Bragier, sieur de Brizambourg, l'un de ses écuyers.

Cette châtellenie resta unie au comté d’Angoulême jusqu’en 1515 ; elle fut donnée alors par le roi à Artus Gouffier, duc de Rouennais, grand-maître de France, baron de Boissy, Giron, etc., ancien gouverneur de François 1 er .

Ce seigneur, qui avait longtemps guerroyé en Italie, sous Charles VII et sous Louis XII, y avait pris le goût des arts, qu’il fit partager à son élève. C’était le gentilhomme le plus accompli de son temps. Il mourut à Montpellier en 1519, et son corps fut porté à Oiron, où il repose parmi ses ancêtres.

D’Hélène, dame de Magny, son épouse, il laissa une nombreuse postérité, dont Claude Gouffier, duc du Rouennais, marquis de Boissy, qui, en 1526, épousa Jacqueline de la Trémouille.

Claude Gouffier contracta un second mariage, et le 23 décembre 1545, par engagement passé au Louvre, il épousa Françoise de Brosse, dite de Bretagne, fille de René, comte de Penthièvre.

 

La nouvelle dame de Bourg-Charente mourut en couches, au château d’Oiron, le 26 novembre 1558. Son mari décéda en 1570. Il s’était remarié deux lois.

François Gouffier, issu du troisième lit, fut chevalier de Malte et seigneur de Bourg. Cette châtellenie resta dans la famille Gouffier jusqu’en 1607.

 Les armes de cette maison étaient : d'or, à trois jumelles de sable en fasce.

 

II

Au commencement du XVII a siècle la terre de Bourg passa dans une branche de l’importante maison de Pons. Ce fut, comme nous l’avons dit, en 1608 qu’eut lieu cette mutation. Pons de Pons, seigneur de Brosses, fils d’un Pons, enfant d’honneur du roi François 1 er , acheta la terre et seigneurie de Bourg.

Pons de Pons avait épousé, dès le 12 juin 1592, Cécile de Durfort de Civrac. Cette dame fit ses dispositions testamentaires le 18 décembre 1625 et mourut après. Son mari, resté veuf, épousa en secondes noces Elisabeth de Puyrigaud, fille de Jean, chevalier, seigneur du Bois et de Charmant, et de Suzanne de Gombaud, laquelle descendait en ligne directe de Humbert de Puyrigauld et de Marie, soeur des vicomtes d’Auluay, en 1254.

 Le baron de Bourg-Charente, car c’est ainsi qu’on l’appelait, eut de son second mariage : 1° Renaud de Pons, comte de Bourg-Charente, décédé jeune et sans postérité; 2° Marie-Elisabeth de Pons, qui épousa, par contrat du 20 novembre 1659, François- Amanieu d’Albret, baron de Miossens, seigneur d’Ambleville, son cousin; 3° Bonne de Pons, qui fut mariée en 1666 à Michel Sublet, marquis d’Heudicourt, grand louvetier de France, et laquelle mourut à Versailles le 24 janvier 1709, âgée de 65 ans.

Pons de Pons père étant venu à décès, la terre de Bourg-Charente fut attribuée à Marie-Elisabeth, sa fille aînée, née en 1636. Elle habita le château de Bourg et sut s’y faire aimer par ses vassaux, qu’elle traita avec la plus grande bonté.

 En 1672, elle perdit son mari, le comte de Miossens, qui fut tué en duel par le comte de Courbon Saint-Léger. Les registres de Cognac, de Bourg et de Gensac constatent la présence de cette dame dans la contrée en 1662, en 1687 et en 1690.

En 1687, elle assita à l’inhumation, dans l’église de Gensac, de Lydie de la Rochefoucauld, comtesse de Roquefort, marquise de Roissac, décédée audit lieu à l’age de 27 ans, femme de Pons de Pons IV, son cousin. Mme d’Heudicourt, qui habitait Versailles et Paris, a beaucoup fait parler d’elle.

Elle était très bien avec le maréchal d’Albret, dont elle était parente. Saint-Simon dit qu’elle était belle comme le jour, qu’elle plaisait infiniment au maréchal et à bien d’autres, et que le roi sembla balancer, pendant quelque temps, entre elle et Mlle de La Vallière.

Ce fut le maréchal d’Albret qui lui fit épouser le grand louvetier de France, de la famille du secrétaire d’Etat des Noyers. Mme de Maintenon, qui n’oublia jamais que l’hôtel d’Albret, situé près la place Royale, avait été le berceau de sa fortune, aima et protégea toujours ouvertement Mme d’Heudicourt. Saint-Simon l’appelle le mauvais ange de Mme de Maintenon, et dit qu’on ne pouvait avoir plus d’esprit qu’elle, ni être désespérément plus méchante, et que tous fléchissaient le genou devant cette mauvaise fée.

En 1671, au mois de février, Mme de Sévigné écrit à Mme de Grignan : « Voici un trait d’ingratitude qui ne vous déplaira pas, et dont je veux faire mon profit quand je ferai mon livre sur les grandes ingratitudes. Le maréchal d'Albret a convaincu Mme d’Heudicourt non seulement d’une bonne galanterie avec M. de Béthune, dont il avait toujours voulu douter, mais d’avoir dit de lui et de Mme de Maintenon tous les maux qu’on peut imaginer. Il n’y a point de mauvais offices qu’elle n’ait tâché de rendre à l’un et à l’autre, et cela est tellement avéré que la dame ne la voit plus, ni tout l’hôtel de Richelieu (la duchesse de Richelieu était veuve en premières noces du frère aîné du maréchal d’Albret).

Voilà, ajoute Mme de Sévigné, une femme bien abîmée; mais elle a cette consolation de n’y avoir pas contribué. » Et un peu plus tard elle écrit : « Mme d’Heudicourt est partie avec un désespoir inconcevable, ayant perdu toutes ses amies, convaincue de tout ce que Mme de Maintenon avait toujours défendu, et de toutes les trahisons du monde. » « Sans doute qu’il y avait plus que de la galanterie dans les lettres de Mme d’Heuricourt à M. de Béthune, dit Mme de Caylus dans ses Souvenirs , et il n’y a pas d’apparence que le roi et Mme de Maintenon eussent été si sévères sur leur découverte d’une intrigue où il n’y aurait eu que de l’amour.

Selon toutes les apparences, Mme d’Heudicourt rendait compte de ce qui se passait de plus particulier à la cour. » Le témoignage de Mme de Caylus est confirmé par une lettre inédite de Mme du Bouchet à Bussv-Rabutin : « Vous savez que Mme d’Heudicourt ne s’est pas contentée de partager le secret de Mme de Montespan avec le marquis de Béthune, mais qu’elle a encore jugé le marquis de Rochefort digne de pareilles faveurs, lequel en a rendu un compte fidèle aux intéressés. » Mme d’Heudicourt rentra en grâce à la fin de 1673.

 Le 1 er décembre, elle reparut à la cour. On jugea par là que Mme de Maintenon n’avait plus de ressentiments contre elle. Son retour a pourtant été ménagé par d’autres, dit Mme de Sévigné, et ce n’est qu’une tolérance. La petite Heudicourt (qui était élevée avec les enfants de Mme de Montespan) était jolie comme un ange; elle a été de son chef huit ou dix jours à la cour, toujours pendue au cou du roi. Cette petite avait adouci les esprits par sa présence : c’est la plus belle vocation pour plaire que vous ayez jamais vue. Elle a cinq ans; elle sait mieux la cour que les vieux courtisans.

Bonne_de_Pons_Madame_d'Heudicour_Musée_Mandet_Riom

 Vers d’Emmanuel de Coulanges sur son retour : Que Madame d’Heuricourt Est une belle femme! Chacun disoit à la cour : « Quoi! la voilà de retour! » Tredam ! tredam ! ! tredam ! ! 1 Quelque temps après, Mme de Sévigné écrit à sa fille: « La bonne d’Heudicourt est ravie d’une lettre que vous lui avez écrite; elle peut vous mander de fort bonnes choses et très particulières : ce commerce vous distraira extrêmement. »

 Le 5 mai 1676, Mme de Sévigné, accompagnée de Mmes d’Heudicourt et de Coulanges, de M. Corbinelli et de l’abbé de Grignan, se rendit à l’Opéra pour entendre la musique de Lulli.

On jouait Alys , opéra dont les paroles étaient de Quinault. « Il y a là des choses admirables, dit-elle à sa fille; les décorations passent tout ce que vous avez vu; les habits sont magnifiques et galants; il y a des endroits d’une extrême beauté; il y a un sommeil et des songes dont l’invention surprend... » « Mme d’Heudicourt passa dix jours à la cour, montant dans le carrosse du roi avec Mme de Montespan et quelques autres. Depuis, elle est revenue, dit Mme de Sévigné, et on l’a trouvé bon... Le temps efface; on la revoit; elle a une facilité et des manières qui ont plu; elle est faite à ce badinage; elle ne frappe point l’imagination par rien de nouveau; elle est indifférente, on n’a plus besoin d’elle; mais elle a pardessus les autres qu’on y est accoutumé : la voilà donc dans cette calèche ; puis on a besoin de son logement, elle s’en va; il manque un degré de chaleur pour en chercher un autre : ce sera pour une autre fois. Voilà le sable sur quoi l’on bâtit, et voilà la feuille volante à quoi l’on s’attache. » Au mois d’octobre suivant , Mme de Sévigné constate que Mme d’Heudicourt est présentement aussi bien avec la belle Montespan qu’elle était mal. Les humeurs sont adoucies...

Un peu plus tard, on devait fêter la Saint- Hubert à Villers-Cotterets. Mme de Montespan donna quatre cents louis à Mme d’Heudicourt pour acheter des vêtements, « car la dépense des dames est excessive, ajoute Mme de Sévigné, et elle a été si sotte que de donner scrupuleusement dans l’étoffe sans rien mettre à part, d’autant plus que quand on n’achète point un visage neuf, les atours ne font pas un bon effet. » Néanmoins, ce fut avec ses beaux atours que Mme d’Heudicourt assista au bal le jour de Saint-Hubert, qui dura une demi- heure; personne ne paraissait y vouloir danser, le roi y poussa de vive force la belle de Pons : elle obéit. Mais le combat finit faute de combattants. Les beaux juste-au-corps en broderies destinés à Villers-Cotterets servirent le soir aux promenades.

 Mme d’Heudicourt, qui avait une passion fort grande pour la cour, tomba malade à la suite d’une couche et perdit sa beauté. On la rencontra cependant à Versailles, « laide comme un démon, marchant avec un bâton dont elle se soutenait, relevant de maladie », ce qui fut considéré comme une folie dans l’état où elle était. « Elle était si changée qu’on ne pouvait pas imaginer, dit Mme de Caylus, qu’elle eût été belle. Elle eut une querelle avec Mlle de Poitiers, qui lui avait dit, à Sceaux, qu’elle était un plaisant visage de fête.

Elle vécut encore longtemps, mais ne paraissait plus que dans la privance du roi et de Mme de Maintenon, qui la regrettèrent à sa mort parce qu’elle avait l’esprit agréable. »

 Les Pons de Bourg étaient protestants. Après la révocation de l’Edit de Nantes, nous les voyons les uns après les autres rentrer "dans le giron de l’église romaine.

Le 30 janvier 1686, madame la comtesse de Miossens d’Albret, sœur aînée de madame d’Heudicourt, fit son abjuration dans la chapelle du château de Versailles entre les mains de l’illustre Bossuet, évêque de Meaux. Le 11 février suivant, le marquisde Courtaumer, gendre du duc de la Force, et le marquis d’Heudicourt, firent une pareille abjuration.

Le 25 mars, Louis XIV, appréciant la conduite de madame de Miossens, qui n’était pas riche, lui octroya 4000 livres de pension, comme nouvelle convertie.

Pons de Bourg père avait légué par testament une renie de 150 livres par an, dont il avait fait fonds, pour l’entretien du ministre qui ferait le service de la religion réformée dans sa maison de Bourg-Charente. Après son abjuration, la dame de Miossens, sa fille, fit conversion de la dite rente pour l’entretien d’un prêtre catholique, et obtint à cet effet, du conseil du roi, l’enregistrement d’un brevet de confirmation, le 11 juin 1687.

Madame "de Miossens, après la mort du comte son mari, qui était un batailleur dont le marquis de Sévigné avait été victime, ayant été tué lui aussi dans un duel avec le marquis de Courbon St-Léger, madame de Miossens, disons-nous, habita souvent le château de Bourg, où elle vécut estimée et entourée de l’affection de tous.

 Elle y fut marraine, un jour, avec le pasteur Rossel, dans le temple élevé près du château, puis, un peu plus tard, elle tint sur les fonts baptismaux, dans l’église de Bourg, le fils de M. Louis Mesnard, conseiller du roi et docteur en médecine de la ville d’Angoulême, et signa: « E. de Pons de Miossens d'Albret. »

Le 28 mars 1688, M. de Montgon, colonel de cuirassiers, épousa, à Versailles, Mlle d’Heudicourt, la nièce. En faveur de ce mariage, le roi donna au futur mille écus de pension et à la demoiselle deux mille. Outre cela, dit Dangiau, celle-ci a 22,000 écus d’argent, comptant, et madame de Miossens, sa tante, lui assuré 40,000 livres après sa mort. La marquise d’Heulicourt avait aussi un fils. A la fin de l’année 1702, le roi lui donna le régiment de Vivans.

Dangeau dit que madame de Maintenon fut fort affligée de la mort de Mme d’Heudicourt, quelle avait presque toujours été auprès d’elle durant sa maladie, et qu’elle l’avait vue mourir le matin du 24 janvier 1709, à Versailles. St-Simon, commentant Dangeau, lui accorde qu’on ne pouvait avoir plus d’esprit, ni plus agréable, ni savoir plus de choses, ni être plus plaisante, plus amusante, plus divertissante sans vouloir l’être. On ne pouvait aussi être plus gratuitement, plus désespérément méchante, par conséquent plus dangereuse dans une privance telle qu’était la sienne avec le roi et madame de Maintenon.

Avec tout son esprit, elle croyait aux revenants et elle l’avouait en se moquant d’elle-même. Trois ou quatre femmes la suivaient partout et la veillaient toute la nuit, c’est ce qu’elle appelait ses occupées. Cette frayeur fut poussée jusqu’à ne savoir que devenir à la mort d’un gros perroquet aussi méchant qu’elle, et qu’elle portait partout. Elle en redoubla ses occupées, et fut longtemps troublée de la peur de voir revenir l'âme du perroquet. » Quand St-Simon le veut, il est on ne peut plus amusant.

 La comtesse de Miossens, qui se faisait vieille et que Paris attirait en même temps que ses proches, les d’Albret et les Richelieu, vendit, en 1711, sa châtellenie de Bourg à MM. Rambaud et Salomon.

Elle alla plusieurs fois à la cour; mais elle y trouva des envieux qui la décrièrent, parce que le roi protégeait la famille d’Albret. Elle obtint sur la fin de sa vie de résider au Luxembourg, et c’est dans ce palais qu’elle mourut, le 23 février 1714, âgée de 78 ans.

IV

M. Rambaud, co-propriétaire de la châtellenie de Bourg, en rendit aveu et dénombrement au roi, le 21 juillet 1715. M. Pierre Salomon renouvela cet aveu en 1718.

Le 30 décembre 1719 eut lieu, à Cognac, le baptême de Henri Fé; le parrain fut messire Henri Rambaud, conseiller secrétaire du roi, maison et couronne de France, seigneur de Bourg.

 On croit qu’Henri Rambaud était fils de Pierre Rambaud, sieur de Mareuil, lieutenant particulier au siège royal de Cognac, et de Marguerite-Thérèse Guillet. Il fit partie du corps-de-ville d’Angoulême, et, par lettres patentes du mois de juillet 1723, il fut créé maire ancien, alternatif et perpétuel ; mais, l'année suivante, cette charge perpétuelle fut supprimée, et la triennale rétablie. Il avait acheté une charge de conseiller secrétaire du roi près le parlement de Bordeaux. Cette charge anoblissait celui qui en était, revêtu, mais cette noblesse n’était transmissible aux descendants qu’à condition de payer finance, ce qui ne parait pas ici avoir été fait.

Henri Rambaud, maire d’Angoulême, conseiller secrétaire du roi, anobli, dut consolider cette haute position sur des propriétés immobilières, et c’est dans ce but, sans doute, qu’il acheta la terre de Bourg. Il paraît s’être marié deux fois : en premières noces il avait épousé Françoise de la Charlonie, et en secondes, le 11 octobre 1736, Marguerite Salomon, sœur, sans doute, de son co-acquéreur. Henri Rambaud a laissé un fils connu sous le nom de Rambaud de Maillou.

Nous ne savons de laquelle des deux femmes il était issu, et nous ne l’avons jamais vu prendre intérêt à la seigneurie de Bourg. Il est donc à supposer qu’Henry Rambaud a eu un autre fils, auteur de la marquise de Girac, que nous trouverons plus loin dame de Bourg.

Cette famille Rambaud a eu de nombreux rejetons dans le pays; ainsi : Marguerite Rambaud, épouse de Joseph Dexmier de la Couture; Magdeleine Rambaud, épouse de Joseph-Philippe des Fontenelles ; Marie Rambaud, épouse de Louis Fé, président à l’élection de Cognac; Pierre Rambaud de la Roque, etc.

Plusieurs sont les auteurs d’assez nombreuses lignées, dont les suites sont encore honorablement connues dans la contrée. Pierre Salomon, écuyer, trésorier de France à Limoges, était, comme nous l’avons dit, co-acqüéreur de la terre de Bourg. Il ajouta à son acquisition, pour son compte particulier, la terre de Moulineuf, que lui céda Louis-François Laisnécle Nanclas, chevalier, seigneur de Gondeville. Veillard faisait également partie de ses possessions.

A ce Pierre Salomon nous voyons succéder Jacques Salomon, chevalier, conseiller du roi, président trésorier de France au bureau des finances de la généralité de Limoges. Il prenait le titre de seigneur de Bourg, Moulineuf et Villement, et il avait épousé Françoise-Thérèse Bourrée, qui lui donna plusieurs enfants, dont cinq ont été baptisés à Bourg, en 1744, 1745, 1749, 1750 et 1751. Il est probable que c’est ce Salomon qui est mort à Cressé le 7 janvier 1779, à l’âge de 77 ans, et qui a été inhumé le lendemain dans le cimetière de Bourg. Marc-René Bareau de Girac, major au 2 e régiment d’infanterie de Normandie, succéda aux Rambaud et Salomon dans la seigneurie de Bourg, tant par son union avec une Rambaud, petite-fille de Henri Rambaud, que par l’acquisition qu’il fit de la part d’un des fils Salomon. C’est pendant la possession de ce Bareau de Girac que la terre de Bourg fut érigée en marquisat, titre qu’elle conserva jusqu’au nivellement général. Le passage de ce dernier seigneur sur la terre de Bourg ne fut pas de longue durée. Il eut pour successeur François-Michel-Benoist Le Camus de Néville, intendant de la généralité d’Aquitaine, qui a épousé Thérèse-Radégonde Rambaud, dame de Bourg, et celui-ci clôt la liste des seigneurs de Bourg-Charente.

Le château de Bourg, que l’on voit aujourd’hui, a été bâti par les de Pons au XVII e siècle, probablement sur les ruines de la forteresse féodale.

Sa position sur une colline élevée, qui s’avance en promontoire sur la vallée de la Charente, est une des plus pittoresques du pays.

 P. -B. Barraud.

 

 

 

Transaction entre Olivier, seigneur de Bourg- Charente, le prieur de Bouteville et le recteur de l'église de Bourg- Charente, au sujet de la chapelle du château et d'autres droits seigneuriaux [mars 1264 ou 1265].

Universis presentes litteras inspecturis Frater Thomas, humilis prior de Botavilla et conventus ejusdem loci et Ademarus Petiz, rector ecclesie de Burgo et Oliverius, dominus de Burgo, salutem et memoriam rei geste.

 Noveritis quod cum contentio diutina inter nos verteretur super hoc quod nos jam dicti prior et conventus et rector dicebamus capellam sitam ad castrum de Burgo, in parrochia de Burgo, in magnum prejuditium matricis ecclesie nostre de Burgo, unde petebamus ipsam dirui ; item cum nos peteremus a dicto Oliverio triginta et duo solidos rendales nobis assignari in certis locis, racione legatorum nobis et ecclesie nostre de Burgo a predecessoribus suis factorum ; item cum nos dicti prior et conventus tantum, sine rectore, peteremus a dicto Oliverio demoliri quoddam molendinum de novo constructum in quadam sui parte dominio nostro situm in exclusa molendini, quod vocatur molendinum de ecclesia, prope stagnum nostrum de Burgo ; Item cum nos jam dicti prior et conventus, eodem modo peteremus jam dictum molendinum alia racione demoliri, cum propter cursum aque descendentis ad ipsum molendinum, stagnum nostrum deterioraretur ; item cum nos dicti prior et conventus eodem modo peteremus a dicto Oliverio satisfieri nobis de sexta decima parte et jure quod habebamus in molendino sito prope domum Bertrandi, de molendino quod estimabamus duo sextaria bladi, que nos eramus defraudati in majori parte, propter cursum aque descendentis ad predictum molendinum ipsius Oliverii, dicto Oliverio hoc negante.

Tandem post multas altercaciones et litigia talis compositio intervenit : quod ego dictus Oliverius et successores mei sacerdotem vel sacerdotes, per quem vel per quos dictam capellam voluimus facere desserviri, tenemur presentare et quemlibet vel quoslibet nobis placuerit priori de Botavilla et capellano de Burgo qui, inquam, sacerdos vel sacerdotes, antequam ab ipsis priore et capellano recipiantur, tenentur eis facere juramentum sub hac forma, quod omnes oblationes a quibuscumque personnis in ipsa capella et in quocumque loco alio infra parrochiam de Burgo et in quocumque tempore sibi fiant et offerantur, sub debito prestiti juramenti, tenentur integre reddere priori de Burgo et capellano ejusdem loci, hoc tamen excepto, quod si ad sepulturam alicuj us presens fuerit, dictus sacerdos in ipsa capella serviens vel etiam ad septenarium in majori ecclesia factum et ibi celebraverit, tunc oblationes sibi facte proprie ejus erunt ; item si qua legata a decedentibus in parrochia de Burgo sibi forsan facta fuerint illius sunt propria, dum tamen legata prioris de Burgo et capellani propter hoc nullatenus minorentur.

Nos vero dicti prior et conventus de Botavilla et capellanus de Burgo. et successores nostri sacerdotem et sacerdotes nobis a dicto Oliverio, sive a successoribus suis, presentatos, absque contradictione aliqua tenemur recipere sub forma predicta ; attamen, si constaret dictum sacerdotem in ipsa capella ministrantem non legitima respondere de dictis oblationibus, ut dictum est, hoc probato coram nobis et dicto domino de Burgo, idem dominus tenetur ob hoc ad instantiam amovere, nisi tamen idem capellanus de commissa defraudatione dictarum oblationum satisfactionem ad dictum nominati domini de Burgo nobis faceret competentem.

Ego vero dictus Oliverius confiteor et dico me debere assignare predicte ecclesie de Burgo triginta et duo solidos rendales racione legatorum a predecessoribus meis factorum, quorum viginti sunt deputati ad duas lampades tenendas et illuminandas, tam de die quam de nocte, in capella Sancti Johannis evangeliste, et quinque solidi ad duos cereos ardendos ad missas ante corpus Domini, residuum vero, videlicet septem solidi proprie erunt prioris et capellano de Burgo ad predictos usus in crastinum Nativitatis Beate Marie apud Burgum per manum meam, vel certi mandati mei et successorum meorum annuatim ; item pro questione que michi dicti prior et conventus de Botavilla faciebant super molendino meo de novo constructo et super stagno suo, quod dicebant deterioratum esse propter .cursum aque descendentis ad ipsum molendinum, propter quod petebant ipsum mo- lendinum demoliri ; item pro questione quam faciebant michi super toto jure quod habebant vel habere poterant in dicto molendino, quod vocatur molendinum de ecclesia, teneor reddere viginti octo solidos rendales apud Burgum in crastinum Nativitatis Domini dicto priori de Botavilla vel mandato suo, videlicet viginti solidos racione molendini mei novi et excluse et cursus aque ad ipsum molendinum a stagno suo descendentis, et octo solidos racione tocius juris quod habebant in dicto molendino de ecclesia ; et si forte ego Oliverius vel successores mei deficeremus in solucione predictorum denariorum in terminis jam dictis, vel aliquo ipsorum, ego pro me et successoribus meis obligo dictis prioribus de Botavilla et de Burgo et capellano ejusdem loci prata mea de Graverio que tenent li surgier (1) de Byarz et aliud pratum quod tenent Rap. [Forsan Ramnulphus] Bernardi et sui consanguinei, quod vul- gariter appellatur pratum de Laronza atque omnia ipsi haberent recursum et ea tenerent quousque de dictis sexaginta solidis esset eis plenarie satisfactum , ita tamen quod ipsi super dictis pratis ad nichil amplius se extendant, nisi solummodo ad censum superius nomi- natum, totum enim dominium pratorum dicto domino de Burgo remanebit, salvis censibus supradictis, unde nos prior et conventus predicti de Botavilla et prior et capellanus de Burgo (2) quiptavimus et adhuc quiptamus pro nobis et successoribus nostris dicto Oliverio et ejus successoribus in perpetuum omnes actiones et querelas quas habebamus vel habere poteramus usque ad hodiernum diem racione omnium premissorum et singulorum nomine prioratus nostri de Burgo et ecclesie nostre de Burgo supra dicte. Volumus etiam et concedimus nos dicti prior et conventus de Botavilla quod dicti Oliverius et successores sui possint curare beale dicti molendini cum necesse fuerit, et si esset impedimenti in dicto beali quod impediret vel tolleret cursum aque illud possint exinde amovere penitus et curare.

Item ego dictus Oliverius et successores mei tenemur ex debito venire et interesse ad missam in majori ecclesie de Burgo in quinque annalibus festivitatibus vel in crastinum ipsarum festivitatum, si tamen commode venire possimus ad missam in dicta ecclesia majori. Et est sciendum quod si illud jus quod nos dicti prior et conventus de Botavilla habemus in dicto molendino, quod vocatur molendinum de ecclesia, evinceretur ab aliquo a dicto Oliverio vel a suis successoribus, nos dicti prior et conventus de Botavilla assignamus dicto Oliverio octo solidos rendales percipiendos a dicto Oliverio et ejus successoribus in recompensationem dictorum octo solidorum super molendino nostro de Vellart (3) singulis annis in crastinum Nativitatis Domini, promittentes dicto Oliverio super dictis octo solidis facere plenarium garimentum.

In quorum omnium ac singulorum testimonium nos supradicti omnes et singuli sigillum venerabilis abbatis Savignacensis et sigillum domini Petri Baud. (4), Dei gracia venerabilis Xanctonensis Decani, rogavimus et fecimus presentibus apponi et nos prior de Botavilla et conventus sigillum nostrum quo communiter utimur apposuimus in testimonium veritatis. Nos autem dicti abbas Savigniacensis et decanus Xanctonensis ad preces dictarum partium sigilla nostra presentibus duximus apponenda.

Actum mense martio, anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo quarto. [ Arch. municip., Registre n°49 ; original sur parchemin. Manquent les sceaux.

— Arch. imp., sect. doman.. P. 1404, N° 150.]

 

 

 

 

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Roi François 1er visite le vignoble de Bourg Charente - Ecuyer de l'Histoire (1)

François Ier, roi de France de 1515 à 1547, est né le 12 septembre 1494 à Cognac.
Après son avènement au trône de France, François Ier donna la terre de Bourg à son ancien gouverneur Artus Gouffier.

Son et Lumière de Bourg-Charente  Tableau 5 : François Ier, le cognaçais Roi

Roi François 1er visite le vignoble de Bourg Charente - Ecuyer de l'Histoire (2)

La fabuleuse histoire du Cognac à Bourg-Charente  <==.... ....==> Les rois mages de l’ Église Saint-Jean- Baptiste de Bourg-Charente

 

 

 


 

 

1515 Reconstitution historique - Des chevaliers sur les traces de François 1er et du chevalier Bayard dans les Alpes -
Un périple de deux jours qui les mènera jusqu'à 2.641 mètres d'altitude et au cours duquel ils seront accompagnés de toute une caravane.

(1) Sergiers, fabricants de serge, au village de Biars, commune de Segonzac.

 (2) L'église de Bourg-Charente fut probablement bâtie par les religieux du prieuré de Bouteville au XIIe siècle.

(3) Veillart, commune de Bourg-Charente. Le moulin appartenait au prieuré de Bouteville.

(4) Le nom de ce doyen de l'église de Saintes ne se trouve pas dans la liste donnée par le Gallia Christiana.

 

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