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PHystorique- Les Portes du Temps
9 octobre 2018

La baronnie de Pouzauges, son donjon de la famille de Thouars.

Panorama donjon Pouzauges (dir Puy du Fou)

La petite ville de Pouzauges est située dans une heureuse position au sommet du versant méridional de la montagne. De ce point élevé, la vue embrasse d'un seul coup-d ‘œil presque toute la Vendée, du cours sinueux de la Sèvre du midi et des tours de St-Pierre de Nantes aux grèves de l’Océan : immense perspective, panorama émouvant qu'il faut voir, mais qui ne peut se décrire.

L'étymologie de Pouzauges, de même que celle d'un grand nombre de points habités, est assez difficile à établir. Multiples sont, en effet, les dénominations sous lesquelles nous avons retrouvé les traces de cette localité dans les chartes anciennes.

C'est ainsi qu'elle est successivement appelée : en 1080, Puzalgiae (cartul. de Sigournay); en 1095, Putaugis (id.) ; en 1097, Podalgia (id.); en 1099, Pozalgiae (cartul. de la Chaize), et De Pozalgiis (liste des barons de Thouars) ; en 1215, Apud Pozaugium (D. Fonteneau); en 1221, De Pozaugiis (id.); en 1230, Propé Pozaugias (cartul. du Bas-Poitou) ; de 1230 à 1266, Pozaugiae (cartul. de Sigournay) ; en 1239, In Castello Pozaugiarium (D. F.); en 1247, Pozauges (chart. des Arch. nation.); au XIVe siècle, De Pouzaugiis (Grand-Gauthier) (1).

M. l'abbé Bonnet, ancien curé de Pouzauges, dans les intéressantes notes manuscrites qu'il a laissées sur cette paroisse et qui nous ont été obligeamment communiquées par son successeur immédiat, M. l'abbé Brouard, prétend même avoir rencontré d'autres désignations, et notamment Podium Augusti et Podium Angelorum, qu'il traduit Puy d’Auguste et Puy des Anges (2).

Est-ce bien là la véritable origine du nom de Pouzauges? Il serait, pensons- nous, téméraire de l'affirmer.

Ce que nous devons du moins signaler, c'est l'existence, tout autour de cette ville, d'un nombre considérable d'éminences dont l'appellation commence par le mot Puy, dont Pou est une corruption, et se termine par le nom du premier propriétaire ou fondateur de l'habitation, ou par une désignation appropriée à la nature du lieu lui-même : tels Puy-papin, Puy-trumeau, Puy-durand, Puy-giraud, Puy-lose et Puy- crapaud. Nous laisserons à de plus érudits linguistes le soin de conclure.

Ce qui est hors de doute, c'est que Pouzauges est un des points les plus anciennement habités de notre région.

Les collines qui portent son nom, continuation de la chaîne de montagnes qui traverse la France du sud-est au nord-ouest, depuis les Cévennes jusqu'à l'Océan, peuvent, du reste, être considérées comme le sol antique et primitif de la Vendée.

La nature de la roche presque exclusivement granitique en est une preuve. On y rencontre toutefois, à côté du granit, des couches de quartz et de schiste considérables et plusieurs filons métalliques, notamment, à la Cacaudière, une mine de galène argentifère, qui inspira, au XVIIe siècle, à l'un des seigneurs de ce lieu, la criminelle pensée de fabriquer de la fausse monnaie, et à la Ramée (commune du Boupère), une mine d'antimoine sulfuré que l'on a, à différentes reprises, et tout récemment encore, vainement essayé d'exploiter.

Formée des anciennes communes de Pouzauges-la-Ville et du Vieux-Pouzauges, réunies par ordonnance royale du 26 décembre 1826.

Son chef-lieu, jadis siège d'une baronnie, puis d'un marquisat, est aussi celui d'un des plus importants cantons de la Vendée.

Treize communes en dépendent : Pouzauges, le Boupère, les Châteliers-Châteaumur, Chavagnes-les-Redoux, la Flocellière, la Meilleraye-Tillay, Saint-Mesmin, Saint-Michel-Mont-Mercure, Montsireigne, la Pommeraie-sur-Sèvre, Réaumur et le Tallud-Sainte-Gemme.

Patrimoine : Visite du Château de Pouzauges (Vendée)

La construction du donjon date du XII° siècle, à l’initiative du Vicomte de Thouars, une des familles les plus puissantes du Poitou.


Au début du XV, Catherine de Thouars épouse Gille de Rais et fait du château sa résidence. Elle transforme le donjon austère et froid en une tour résidentielle. Elle y ajoute  fenêtres, escaliers et cheminées sculptées.

1427, 21 juillet. -Lettres par lesquelles Gilles de Retz et Catherine de Thouars s'engagent à payer à l'abbaye de la Grenetière 50 livres et 50 setiers de seigle, que feue Marie de Thouars, sœur de Catherine, leur avait légués (Dom Fonteneau, IX, 299).


En 1440, à la mort de Gilles de Rais, Catherine de Thouars épouse Jean II de Vendôme et quitte Pouzauges.


Il est confisqué à la Révolution et devient bien national avant d’être racheté et rendu à ses propriétaires en 1801.
Le Donjon est construit sur un type niortais, à savoir carré avec des contreforts d’angle arrondis. En cela, il ressemble au Donjon de Tiffauges, autre demeure de Gilles de Rais.
Il mesure 26 mètres de haut et ses murs sont d’une épaisseur de 1.5 m.

Il a conservé des meurtrières, des fenêtres à coussièges, les vestiges des hourds de bois, des latrines.
Le donjon était protégé par des fortifications.

La courtine principale, sur les 3 existantes à l’époque, faisait 355m de long et comprenait 12 tours, notamment la Tour de Bretagne, tour défensive au même titre que le donjon.


Les autres enceintes n’existent plus mais peuvent se deviner dans le schéma actuel des rues de la ville de Pouzauges.

http://www.pouzauges.com/culture-et-patrimoine/le-vieux-chateau/

La baronnie de Pouzauges, son donjon de la famille de Thouars (19)

 

Le château attire le premier notre attention. C'est une vaste forteresse en ruines, de la fin du 12e siècle ou du commencement du 13e, composée d'un donjon el d'une forte enceinte d'épaisses murailles (1 ), renforcées de tours dont dix sont encore reconnaissables, défendues par des fossés d'une largeur et d'une profondeur immenses.

Une autre enceinte, complètement détruite, couvrait toute la partie de la seconde enceinte que ne baignait point l'eau des fossés.

Le donjon, sorte de bastion en forme de carré régulier, très-élevé, dont les côtés ont 18 m. 40 c. de largeur, est flanqué aux angles et au milieu de tourelles pleines, aplaties sur les faces.

La baronnie de Pouzauges, son donjon de la famille de Thouars (29)

On y pénètre par une porte étroite, fort élevée au-dessus du sol, donnant dans la grande salle du second étage. Un escalier en colimaçon conduisait au troisième étage et sur la plate-forme qui régnait sur l'édifice (2). Des machicoulis (3) supportant un parapet le couronnaient et protégeaient un chemin de ronde, en arrière duquel un mur est appuyé à la plate-forme.

(1)    Leur épaisseur est de 1m 80. Celles du nord sont le mieux conservées. Le ciment très dur est composé de chaux et de gros sable.

(2)    On y montait encore il y a quelques années. Depuis, les marches ont été brisées et la plate-forme s'est affaissée.

(3)    L'usage n'en étant devenu général qu'au 14e siècle, c'en est un des plus anciens exemples.

 

Chaque étage, construit sur le même plan, renferme une grande salle et une pièce plus étroite, fort hautes, voûtées en berceau.

Le premier étage, en partie au-dessous des terres, n'a point de cheminée et n'est éclairé par aucune ouverture: il devait servir de magasins. Le second renfermait la grande salle du château, éclairée seulement par la porte dont nous avons parlé et par une étroite fenêtre carrée, chauffée par une haute cheminée.

A côté, était une autre salle complétement obscure. Au troisième, étaient deux grandes chambres à coucher, recevant l’air par des ouvertures carrées, devenues un peu plus larges parce qu’elles étaient suffisamment protégées par leur élévation.

 

Ces ouvertures sont garnies de bancs de pierre. L’escalier reçoit le jour par des meurtrières longues et étroites. Les murs, ainsi qu’on peut juger par les plans, ont une épaisseur prodigieuse ; l’appareil en est grossier et sans indications d’assises bien régulières.

 

La grosse tour qui défend l'angle le plus aigu de l'enceinte principale s'appelle encore Tour de Bretagne.

Nous la croyons du 15° siècle; peut-être est-elle I' œuvre de Gille-de-Retz. Une de ses meurtrières, fut évidemment construite pour l'emploi de l'artillerie: la pénétration indiquée de chaque côté était destinée à recevoir la traverse sur laquelle s'appuyait la coulevrine et plus tard l'arquebuse.

Un porte-voix portait les commandements autour des courtines dans toute la circonférence de l'enceinte et autour de la salle du troisième étage du donjon (1).

Aucun dessin ne peut rendre l'aspect saisissant de cette sombre et puissante forteresse (2), de ces murs noircis et déchirés par le temps où l'œil découvre à peine les jours ménagés avec parcimonie aux habitants ; véritable nid d'aigles, triste demeure où tout a été combiné pour la défense , rien pour l'agrément, rien pour la lumière, dans le plus beau site pourtant qu'il soit donné à l'homme de choisir.

Aucune description ne saurait nous en apprendre plus sur la vie privée au moyen-âge qu'une visite à cette résidence féodale, curieuse encore pour sa conservation.

Des bouquets de bois, des broussailles, avec le lierre, recouvrent l'aire de l'enceinte, les ruines de ses murailles, et leur impriment l'aspect le plus pittoresque.

              

(1) Dans les parties où nous en avons constaté l'existence il est enduit en mortier de chaux; son diamètre est de 0,20 cent.

(2) Pas même le bel ouvrage de M. de Wismes, la Vendée. M. de Monbail aussi l'avait dessinée, voy. Notes et croquis sur la Vendée.

 

La baronnie de Pouzauges avait droit de haute justice; elle relevait féodalement de Thouars ( 4).

Le château eut sans nul doute une grande importance au moyen-âge; cependant nous interrogerions en vain nos annales : l'histoire est muette. La crédulité populaire, amie du merveilleux, l'a seule animé de scènes dramatiques où les esprits surnaturels et les bêtes fantastiques remplissent le premier rôle, comme ces songes à l'entrée de l'enfer de Virgile.

 

Foliisque sub omnibus haerent.

L'imagination des écrivains s'est mise aussi très à l'aise. Massé-Isidore (2) le fait construire par les Romains, ou peut-être par les Teyphaliens et y place une station romaine. D'autres le font dériver de Podium Augusti et y voient l'architecture sarrasine.

Enfin une chronique, admise dans les avant Recueil des historiens de France (3), le Fragmentum comitum Pictaviae, œuvre anonyme d'un moine de Saint-Maixent, a fabriqué toute une généalogie d'une entière fausseté pour ce qui regarde les vicomtes de Thouars et plusieurs familles seigneuriales du Bas-Poitou.

Elle fait sortir de Trulle, vicomte de Thouars, existant vers l'an 1000 et de Radegonde d'Aunay, sa femme, Guillaume Taillefer, chef de la maison de Pouzauges et, de cette maison, celles du Puy du Fou et de la Flocellière (1).

L’exemplaire de cette chronique, trouvé par Dom Fonteneau à l’Etenduère (2), donne même dans son préambule la description des armoiries des prétendues familles issues de cadets de celle de Thouars : « les seigneur de Pouzauges porta de gueules au léopard d’or, à huit fleurs de lys d’or mises en orle. » on sait que les armoiries n’étaient pas encore inventées et que ce n’est qu’aux 14 e et 15 siècles que la science du blason fut fixée.

La baronnie de Pouzauges, son donjon de la famille de Thouars (24)

Guillaume 1er fut enterré, toujours suivant la chronique, à Saint-Michel-en l’Herm, et eut pour successeur Trulle, puis Guillaume III, sénéchal de Poitou. La fille unique de ce dernier, Adélie, par son mariage, vers 1200, avec Guy II, vicomte de Thouars, fit retourner la terre de Pouzauges à la maison de Thouars.

 

 

 

Paysages et monuments du Poitou / photographiés par Jules Robuchon

 

==> L'histoire de Pouzauges et de ses seigneurs


 

 

==> Il était une fois, le Puy du Fou, l 'Histoire d'une région ( le Commencement)

==> Patrimoine, à visiter en Vendée- Carte des Châteaux

(1) Dictionnaire topographique manuscrit de la Vendée, par A. Bitton.— Froissard, cité par MM. Audé et de Wismes, l'appelle encore Puisances. -

(2) Pendant la Révolution, la municipalité de Pouzauges se servait d'un cachet qui représentait des anges tirant de l'eau d'un puits. M. de Bagneux en conserve une empreinte à La Pellissonnière.

(3) Elle rapportait à l'entier à la duché-pairie de Thouars sous un seul hommage lige et à rachat à toute mutation de vénal suivant la coutume du Poitou. On y a anciennement réuni les châtellenies de la Ramée, de la Morvient et quelques autres petits fiefs. Elle avait dans sa directe plusieurs belles terres, telles que la Rambaudière et Chantemerle, la vieille tour de Saint-Marsault., la Pellissonnière, le Bois-Ménard, la chatellenie de Saint-Paul-en-Pareds et autres. Le baron était seigneur aussi de la ville de Pouzauges; du vieux-Pouzauges, du Boupère, de Rochetrejoux et de Saint-Prouant.

(4) Vendèe poétique et pittoresque.

(5) Par les Bénédictins.

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