le combat des légendes (Chevaliers de la Table Ronde)

Il était une fois la Table Ronde.....

Arthur, escorté des fameux chevaliers de la Table ronde, remonta la Charente et soumit une partie de la Gascogne.

A Broatga (Brouage), ils firent une démonstration de combats chevalersque et de vertus.

les chevaliers y cherchent un principe de force, de vaillance et de vertu. En relevant, la femme au-dessus de l'homme, la chevalerie établit en principe que le désir de se rendre digne d'être aimé porte le guerrier aux belles actions.

 La chevalerie se fit toute une morale en rapport avec ces idées. Les vertus que devaient avoir les chevaliers pour être dignes d'amour étaient : Premièrement, la courtoisie, c'est-à-dire une politesse où la bonne grâce devait se joindre à la bienveillance et à l'obligeance envers tous; Puis le parage, vieux mot qui contenait nombre de belles choses : respect de soi-même, grandeur d'âme, bonté pour les autres, générosité, vaillance…

il était une fois le combat des légendes (Chavaliers Table Ronde) (1)

Dans la première époque de la chevalerie, c'étaient les souvenirs de Charlemagne et de ses compagnons d'armes, de ses paladins, comme on les nomma, transformés par l'imagination des poètes, qui étaient proposés en exemple aux chevaliers.

C'était parmi les héros réels ou imaginaires des anciens Francs que les guerriers cherchaient leurs modèles, et les poètes leurs sujets de poèmes. La gloire militaire, la religion, et, au moins dans la Chanson de Roland, l'amour de la France, le patriotisme, inspiraient la chevalerie et la poésie chevaleresque. Dans la seconde époque, à ces sentiments d'autres viennent se joindre, ceux qui regardent les femmes et l'amour. Et ce n'est plus alors chez les Francs que les poètes vont chercher leurs personnages et leurs aventures; c'est chez les Gallois et les Bretons, c'est-à-dire chez les petits peuples qui ont gardé la langue et les traditions celtiques des Gaulois.

Cette seconde époque commence après que les Normands, conquérants de l'Angleterre, se sont trouvés en rapport avec les Gallois, descendants des anciens Bretons de la Grande-Bretagne, qui avaient maintenu leur indépendance contre les Anglo-Saxons.

 Les bardes des anciens Gaulois et Bretons avaient subsisté dans le pays de Galles, et il y a là encore aujourd'hui des hommes qui portent le titre de bardes, et qui font, dans la langue de nos pères les Gaulois, des vers qu'on accompagne sur la harpe.

Les trouvères normands eurent connaissance des poésies des bardes et des traditions populaires des Gallois et des Bretons, et ils les rapportèrent en France. Et tous les trouvères français et tous les troubadours du midi se mirent à imiter ces poésies et à s'inspirer de ces traditions.

Et ce fut alors que, dans un nouveau genre de poèmes, Charlemagne et ses paladins furent remplacés par le roi Arthur, un ancien chef des Gallois durant leurs guerres contre les Anglo-Saxons, et par les chevaliers de la Table ronde.

La Table ronde, autour de laquelle les poètes faisaient asseoir le roi Arthur et ses compagnons de guerre, était un souvenir des chevaliers de l'ancienne Gaule, qui, s'estimant tous égaux entre eux, s'asseyaient autour d'une table ronde, parce que là il n'y a ni première, ni dernière place. Probablement aussi les Gaulois affectionnaient- ils cette forme, parce que le cercle était pour eux une forme sacrée et la figure du monde.

La Table ronde redevint un signe d'égalité pour les chevaliers du Moyen Age. « Autour de la Table ronde, tous sont égaux, tous sont au haut bout », dit un trouvère normand. Un personnage fameux de ces poèmes rappelait davantage encore l'ancienne Gaule :

 il était une fois le combat des légendes (Chavaliers Table Ronde) (2)

Un trouvères ou poètes français du nord, un Champenois, nommé Chrestien de Troyes, a gardé le plus de renom par le grand nombre de ses poèmes remplis de belles aventures, imitées des Gallois et des Bretons. Il écrivait dans la seconde moitié du douzième siècle. Les idées sur les femmes et sur l'amour, toutes différentes de celles que l'on avait eues jusqu'alors, en même temps qu'elles remplissent les romans de la Table ronde, transforment l'esprit et les usages de la chevalerie.

Au douzième siècle, voici ce qu'ajoutait le parrain : « Lorsque dames ou damoiselles ont besoin de lui, il les doit aider de son pouvoir s'il veut gagner louange et mérite ; car il faut honorer les femmes, et porter grand faix pour défendre leurs droits. » Après que le nouveau chevalier avait prêté serment, au onzième siècle, c'étaient des gens de guerre qui le revêtaient de ses armes.

Au douzième siècle, c'est une dame qui l'aide à passer son haubert, espèce de chemise de fer formée de petits anneaux entrelacés, et bien moins lourde et plus commode à la guerre que les armures massives qu'on a portées plus tard, et qu'on voit dans nos musées. C'est une autre dame qui lui ceint l'épée; une autre lui attache les éperons d'or, qui sont, avec la ceinture, les signes distinctifs du chevalier du Moyen Age, comme le collier d'or avait été le signe du chevalier gaulois.

Ce sont aussi les dames qui président aux fêtes chevaleresques, aux tournois ; c'est une dame, appelée la reine du tournoi, qui donne le prix au vainqueur. L'amour, comme les autres passions humaines, joue son rôle dans l'histoire et dans la poésie de tous les peuples.

C’était le prophète Merlin, qui vivait dans les forêts de chênes, comme les druides d'autrefois, et possédait tous leurs secrets. Les prophéties qu'on lui attribuait devinrent comme des articles de foi pour le peuple dans toute la chrétienté, et chacun y chercha ; pendant des siècles, les événements de l'avenir.

Ces poèmes furent appelés romans, parce qu'ils étaient écrits dans l'une ou l'autre des deux langues appelées romanes, le français du nord et le français du midi. Ce nom de roman s'étendit, par la même raison, aux poèmes sur les héros francs, et s'appliqua plus tard, comme nous le faisons aujourd'hui encore, à tous les récits d'aventures imaginaires.le combat des légendes - chevaliers table ronde

Dès ce temps-là, on commençait d'écrire des romans en prose à côté des romans en vers. C'est à partir des romans de la Table ronde que l'amour n'a plus cessé de faire le principal intérêt des romans. Les femmes, qui ne font pas grande figure dans la Chanson de Roland ni dans les autres anciens romans sur les héros francs, prennent, au contraire, la première place dans les romans qui proviennent du pays de Galles.

La reine Genièvre, Iseult aux blonds cheveux, et bien d'autres, ont été aussi célébrées par nos pères que les déesses de la mythologie par les Grecs et les Romains. Le prophète Merlin lui-même, dans sa sauvage solitude au fond des bois, a pour compagne une fée dont il est aimé, et les poètes racontent qu'il s'est laissé, pour lui complaire, enfermer par elle dans un cercle magique, afin qu'il ne puisse jamais la quitter.

 Les amours d'Iseult la blonde avec le héros Tristan sont le sujet du plus beau des poèmes de la Table ronde, le Tristan, aussi gracieux et aussi touchant que la Chanson de Roland est héroïque.

 

 


 

PREFACE du Roman Tristan et Iseult, (10 ans des Passeurs de Légendes)

J'ai le plaisir de présenter aux lecteurs le plus récent des poèmes que l'admirable légende de Tristan et Iseut a fait naître. C'est bien un poème, en effet, quoiqu'il soit écrit en belle et simple prose. M. J.