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PHystorique- Les Portes du Temps
9 août 2018

Vendée – Angles Tour de Moricq à machicoulis du XV e siècle (Forteresse de la mer)

Vendée – Angles Tour de Moricq à machicoulis du XV e siècle

La tour de Moricq est un vestige de fortifications médiévales dont les voûtes romanes en sous-sol existent encore. Situé à proximité du petit bourg de Moricq, sur la commune d’Angles, dans le département de la Vendée et la région des Pays-de-la-Loire.

L’édifice avait pour fonction de protéger le port de Moricq qui exportait du vin, des céréales et du bois vers La Rochelle et Bordeaux, ainsi que l’embouchure du Lay qui était alors navigable jusqu’à Mareuil.

L’existence de fortifications à Moricq est attestée depuis 1090.

De cette époque est cité Giraudus de Morech, le premier seigneur connu de Moricq.

Une motte castrale aurait été édifiée à 250 mètres de la tour actuelle, les restes arasés forment un pré ovale situé près du canal des Bourrasses. Un château fort en pierres maçonnées aurait existé dès le XIIe siècle.

Invasions normandes en 853, « arrivent des pillards montés sur des barques légères, bordées de fer et de peaux de bêtes sauvages ; elles déposent des bandes qui se répandent, portant partout le meurtre et les flammes de l’incendie » (La Vendée avant 1793, de l’abbé Prunier).

Cette forteresse féodale à machicoulis présente la particularité de posséder la même mesure dans toutes ses dimensions : hauteur, largeur et profondeur en terre, soit : 14 mètres 70.

De nombreux souterrains partent de cette forteresse et aboutissent loin dans la campagne, l’un d’eux irait même jusqu’à l’église d’Angles située à 3 kilomètres.

Une légende raconte que ce sont les fées, habitantes des souterrains de la contrée, celles-ci auraient construites cette tour de Moricq en une seule nuit, en amenant des pierres et une dornée (La dornée est un terme patoisant, pour désigner la poche du tablier.)

(Comme pour tous les châteaux des Lusignan, une légende raconte la construction par la fée Mélusine. Elle l’aurait édifié en une nuit de « trois dornées de pierres et d’une goulée d’Ève », autrement dit « trois tabliers remplis de pierres et une gorgée d’eau ».)

L’abbaye de Notre-Dame d’Angles, ordre de Saint-Augustin, près des Sables-d’Olonne et la mer, fut fondée sous le titre de Notre-Dame des Angles.

Richard Cœur de Lion, très attaché à cette province, il fait de Talmont l'une de ses résidences favorites, et accorde un très grand intérêt aux ordres monastiques.

Il comble de ses faveurs les abbayes de Talmont et d'Orbestiers, fonde celles de Jard-sur-Mer et d'Angles, et ordonne la construction d'un monastère grandmontain à Chassay.

En 1178 Aliénor d’aquitaine permet la reconstruction de l’église abbaye d’angles suite à un incendie

 

vers l’an 1210. Ce monastère est entièrement abandonné ; on ne sait rien sur son origine, on ignore même le nom des abbés qui l’ont gouverné ; la mense conventuelle est réuni à l’abbatiale.

L’abbaye de Notre-Dame d’Angles était très fleurissante au commencement du quinzième siècle : l’un de ses abbés commendataires, Jean de Sainte-Hermine, fut au nombre des prélats qui envoyèrent un fondé de pouvoir au concile de Pise en 1409.

Elle rentre dans la succession en droit d’aubaine et devient la propriété des Princes de Talmont en 1414.

 

En 1430, après la mort sans héritier de Joachim de Vaulx, seigneur de Moricq, neveu de Regnault, seigneur de Bazoges, celui-ci obtient cette place-forte cruciale, qui contrôle un port et l’embouchure du Lay.

En 1435 Il y fera bâtir un nouveau donjon pour défendre la place.

 

==> 15 avril 1451 Mandement de Charles VII prescrivant une enquête sur l'utilité d'un marché à Moricq, dont la création était demandée par le seigneur du lieu, Renaud Girard, chevalier, seigneur de Bazoges.

 

Janvier 1453 Lettres d'institution d'un marché, le vendredi de chaque semaine, à Moricq, en faveur de Renaud Girard, chevalier, seigneur de Bazoges et dudit lieu, maitre d'hôtel du roi.

(JJ. 184, no 287, fol. 195 V.)

Charles, par la grace de Dieu roy de France. Savoir faisons à tous, presens et avenir, que comme, dès l'an mil CCCC. cinquante, nostre amé et feal conseiller et maistre de nostre hostel, Regnault Girard, chevalier (1), seigneur de Basoges et de Moric, eust de nous obtenu et impetré noz lettres patentes en simple queue, contenant la forme qui s'ensuit : « Charles, par la grace, etc. «  (2) ;

 lesquelles noz lettres nostre dit conseiller eust depuis presenté à noz amez et feaulx gens de noz comptes à Paris, requerant l'entérinement d'icelles.

 Lesquelz, pour sur ce proceder, comme faire se devoit, eussent à nostre dit conseiller baillé leurs lettres de commission adreçans au seneschal de Poictou ou à son lieutenant, en luy mandant que, appellez avec luy, nostre procureur en ladicte seneschaussée ou son substitut, ung ou deux des esleuz sur le fait des aides ordonnez pour la guerre au lieu plus prouchain de ladicte ville de Moric, il se informast bien et diligemment par gens notables et dignes de foy, tant dudit lieu de Moric comme des bonnes villes d'environ, se proffitable chose seroit pour nous et pour le bien publique d'environ, que en icelle ville de Moric eust marché chascune sepmaine au jour de vendredi, ainsi que contenu et declaré est en nos dictes lettres dessus transcriptes, en quoy et comment seroit ledit prouffit et se aucun dommage ou prejudice s'en pourroit ensuir à nous, à bien publique, ou aux seigneurs et villes aians jours de marchez environ ladicte ville, des cas et causes pour quoy et en quoy ce pourroit estre, et aussi quelz marchez se tiennent à huit lieues près d'icelle ville, de tous costez, à qui sont lesdiz marchez et en quelz jours ilz se tiennent en luy mandant en oultre, afin que ceulx à qui ce pourroit touchier n'en peussent pretendre ignorance, qu'il feist publier ès lieux acoustumez à faire criz ès villes voysines, à huit lieues à la ronde près de la dicte ville de Moric, nos dictes lettres dessus transcriptes, en faisant savoir par ladicte publicacion que, se aucun vouloit contredire, empescher ou soy opposer à ce que ledit marché ne feust octroyé par chacune sepmaine audit jour de vendredi, audit lieu de Moric, venist par devers lesdiz seneschal ou son lieutenant, ou envoyast par escript par certain message les causes de son contredit, empeschement ou opposicion, dedens ung moys au plus tart après ladicte publicacion, afin que, icelles veues par nosdiz gens des comptes, avecques l'informacion qui sur ce seroit faicte, laquelle icelluy seneschal seroit tenu renvoyer par devers eulx avecques les adviz de luy et des dessusdiz, tout feablement clos et seellé, peust estre pourveu à nostre dit conseiller sur le contenu en nosdictes lettres, comme il appartendra par raison.

En obtemperant ausquelles lettres de commission, ledit seneschal de Poictou, ou maistre Jacques Roigne (4), licencié en loys, son lieutenant ou commis en ceste partie, appellez et presens avec luy maistre Jehan Chevredens (5), nostre procureur en ladicte seneschaussée, et maistre Simon Blandin (6), à ce commis par les esleuz sur le fait des aides ordonnez pour la guerre en Poictou, se sont informez de et sur le contenu en icelles nosdictes lettres dessus transcriptes, ait fait signiuier et publier par la manière que dit est, et tout renvoyé avec certifficacion des dictes publicacions, et les adviz de luy et des dessus diz, feablement clos et seellé, ainsi que mandé luy estoit, par devers nosdiz gens des comptes, par lesquelz en la Chambre de nosdiz comptes à Paris ait esté veue et examinée à bonne et meure deliberacion ladicte informacion, par laquelle leur soit apparu que nous ne la chose publique du pays d'environ le dit lieu de Moric, ne avons et ne povons avoir aucun interest ne dommage à l'octroy dudit marché, et aussi que, environ icelluy lieu de Moric, ne se tiennent aucuns marchez audit jour de vendredi, ausquelz ledit marché peust prejudicier et semblablement soit apparu à nosdiz gens des comptes nosdictes lettres dessus transcriptes avoir esté publiées ès villes et lieux de Mareul, de Saint Hermine, de Talemont, des Moustiers des Mauffaiz, de Luçon et de la Roche sur Oyon, à quoy aucun ne a donné contredit ne opposicion, pour empescher le contenu en icelles, ne que ledit marché ne soit tenu par chacune sepmaine audit jour de vendredi, en la dicte ville de Moric.

Pour ce est il que, veu et considéré tout ce qui faisoit à veoir et considerer en ceste partie, nous, par l'adviz et deliberacion de nosdiz gens des comptes, avons à nostredit conseiller et maistre de nostre hostel, Regnault Girard, chevalier, seigneur de Basoges et de Moric, octroyé et octroyons par ces presentes que audit lieu de Moric soit tenu et ait doresenavant à tousjours perpetuellement, marché une foiz la sepmaine, c'est assavoir chacun jour de vendredi.

Et voulons et nous plaist que tous marchans puissent aler et venir marchander au dit marché, avecques toutes leurs denrées et marchandises quelzconques, licites et non defendues, tout ainsi qu'il est acoustumé ès autres marchez du pays d'environ, en payant toutesvoyes noz aides et autres drois et devoirs.

 Sy donnons en mandement, par ces dictes presentes, audit seneschal de Poictou, au gouverneur de la Rochelle et à tous noz autres justiciers et ouiciers, ou à leurs lieuxtenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à luy appartendra, que nostre présent octroy ilz fàcent signiffier, crier et publier, se requis en sont, ès lieux, places et en la manière en telz cas acoustumez, et en fàcent, seuffrent et laissent doresenavant à tousjours perpetuellement nostre dit conseiller et ses hoirs, successeurs et aians cause, seigneurs de Moric, et touz autres qu'il appartendra, joir et user plainement et paisiblement, en ostant tout empeschement qui mis ou donné leur seroit au contraire.

Et afin que ce soit chose ferme et estable à tous jours, nous avons fait mettre nostre seel à ces presentes. Sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes.

Donné à Paris, ou moys de janvier l'an de grace mil CCCC. cinquante deux, et de nostre règne le XXXe.

Ainsi signé Par le conseil estant en la Chambre des Comptes à Paris, J. Le Bègue. Collation est faicte aux lettres cy dessus incorporées. Visa. Contenter. J. Le Clerc.

 

 

 

Utilisée par les protestants pendant les guerres de religion (1565-1628), elle sert ensuite de prison après la révocation de l’édit de Nantes. Au XVIIIe siècle, les marais avoisinants sont asséchés, la tour est alors transformée en grenier à blé.

 

Ce n'est qu'en 1988 que la commune d'Angles acquiert la tour, après de longues recherches sur les véritables propriétaires, et lance, avec le concours des services des monuments historiques, une restauration de sauvetage en couvrant l'édifice pour parer à son effondrement.

 

Visites commentées de la Tour de Moricq, tous les mercredis à 15 h jusqu'au 20 août. Renseignements à l'office de tourisme au 02 51 97 56 39.

 

La Tour de Moricq sur la commune d'Angles va accueillir un spectacle l'été 2019 (18-19 et 21-23 juillet). "Les Nuits de la Tour" une grande fresque historique.

 

Histoire du Poitou, Volume 1

Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest

http://www.tvvendee.fr/divertissement/l-ete-en-direct/tourdemoricq-14h15_07082018

 

Patrimoine, à visiter en Vendée- Carte des Châteaux <==

Nous étions Vikings... l'histoire des Vikings dans les Pays de la Loire <==

Danses Médiévales à la cour de Richard Coeur de Lion (Château Talmont) <==

 

 

 

 


(1). Voy. la notice biographique de ce personnage, ci-dessus, p. 218~ note.

(2). Suit le mandement d'enquête du 15 avril 1451.

(3). Le texte porte Pontieu.

(4). Famille notable de la Gâtine, dont plusieurs membres remplirent des offices dans la magistrature au XVe siècle Nicolas Roigne, lieutenant du sénéchal du Poitou en 1410, dont la veuve, Jeanne Colas, épousa Maurice Claveurier (vol. précédent, p. 41, note); Pierre Roigne, l'aîné, qui était, en 1480, bailli de Gâtine, office auquel il avait succédé un peu après, le 22 mai 1441, à Jean de La Chaussée (Ledain, La Gâtine historique, p. 360); son fils Pierre, le jeune, était à la même époque sénéchal de la Barre-Pouvreau. (A. Richard, les Archives du château de la Barre, t. 11, p. 44.)

(5). Jean Chèvredent, d'abord procureur au Parlement de Poitiers (1436), puis procureur du roi en la sénéchaussée de Poitou, avant le 19 mars 1444, maire de Poitiers (14S3-14S4), a été l'objet d'une courte notice dans notre volume précédent, p. 7, note; cf. aussi p. 46, note, et 251, note. il a été dit quelques mots ci-dessus d'un arrêt criminel rendu contre lui, le 3 septembre 1468, au profit d'Etienne Boynet (p. 272, note). Il était décédé avant le 26 mai 1483. Voy. les autres renseignements recueillis sur ce personnage dans le Dictionnaire des familles du Poitou, nouv. édit., t. II, p. 452.)

(6). Fils ou frère d'Henri Blandin, notaire et secrétaire du roi, receveur des amendes prononcées par les commissaires du dauphin en Poitou, en décembre 1439 (vol. précédent, p. 120, note), élu sur le fait des aides en Poitou (1448-1449), puis échevin de Poitiers en 1455. (Arch. de la ville de Potiers, inventaire édit. par MM. Redet et Richard, nos 962, 969 et 1019.)

 

 

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