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PHystorique- Les Portes du Temps
2 juin 2018

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

 

 

L’histoire des XIVe et XVe siècles, des luttes de la France et de l’Angleterre, a déjà trouvé beaucoup d’historiens. La funèbre période de nos annales, connue sous le nom de Guerre de Cent ans, a enfanté bien des volumes destinés à retracer sa politique et ses faits de guerre : nous n’en connaissons aucun qui ait été spécialement consacré aux mœurs, aux usages de nos pères à cette époque. S’il est vrai qu’il ait là une lacune, nous n’osons certes pas espérer la combler par la publication des quelques pages qui suivent ; mais du moins pourra-t-elle être une pierre de plus pour fermer la brèche que nous signalons dans notre histoire. Il ne suffit pas de raconter avec un juste orgueil les prouesses et les beaux coups de lance des héroïques compagnons de Dunois, de Jeanne d’Arc, de Richemont, de la vaillante noblesse de Charles VI et de Charles VII ; n’est-il pas intéressant de connaître, par le récit d’un contemporain, le détail des armes dont ils faisaient un si noble usage ? La nouveauté du sujet nous a tenté, et nous nous estimerions heureux si notre exemple entraînait quelques érudits dans une voie peu fréquentée jusqu’ici qui leur offrirait le double attrait de l’intérêt et de l’imprévu.

Les très-court manuscrit qui fait l’objet de notre travail est, non-seulement inédit, mais entièrement inconnu. Il nous a été impossible de retrouver le texte original, et nos recherches n’ont abouti qu’à la découverte de deux copies sur papier, exécutées toutes deux vers 1460, et parfaitement identiques : l’une est en notre possession, l’autre appartient à la Bibliothèque impériale ou elle est conservée dans le Fonds français, n° 1997. Cette copie, de format i,-8°, comme la nôtre, est réunie en un seul volume avec un Traité des tournois, d’Antoine de La Salle, avec la Journée d’honneur et de prouesse, poème du même écrivain, et avec un Traité de « l’ordonnance et manière des Chevaliers errans » par Merlin de Cordebeuf. Tel est l’unique motif sui porte le Catalogue de la Bibliothèque impériale à lui assigner pour auteur Antoine de La Salle.

Il n’y avait aucune certitude, aucune preuve de ce fait ; il n’y avait tout au plus qu’une simple présomption, et cette présomption doit disparaitre devant un fait à notre sens concluant et sans réplique : les trois manuscrits qui accompagnent ce petit Traité du Costume militaire sont signés, tandis que lui seul ne l’est pas, et notre exemplaire ne l’est pas davantage. Dans quel but le popiste aurait-il, sur deux copies différentes, omis le nom de l’auteur qu’il a soin de restituer sur les autres traités écrits par lui pour en composer un volume destiné sans doute à recréer les loisirs d’un homme de guerre ou d’un grand seigneur ? car tous sont de la même main, sur le même papier, avec les titres de chapitre et les lettres initiales à l’encre rouge. Il est possible que ce traité fait d’Antoine de la salle, mais rien ne le prouve, et dans le silence du copiste nous croyons que l’on trouvera plutôt la preuve du contraire.

Ce n’est donc pas faire tort à Antoine de La salle, déjà bien assez riche par lui -même et que quelques écrivains compétents regardent comme l’un des premiers prosateurs de son temps, que de lui retirer la paternité de cette courte étude, mais sans savoir à qui la restituer.

Ce travail restera donc forcément l’œuvre d’un inconnu, d’un homme de guerre sans doute, car il ne devait appartenir qu’à un homme portant ou ayant porté le harnois d’en si bien et si minutieusement décrite les moindres détails et l’usage.

Le premier projet de l’auteur avait été de donner une description complète du costume tant militaire que civil de ses contemporains. Mais, soit qu’il eut craint « d’ennuyer de parolles, «  soit pour tout autre motif, il retrancha de son programme de la description du costume civil et la remplaça, dans le manuscrit original, par une miniature représentant les vêtements « que en l’an Mil IIIIe XLVI, XLVII, XLVIII portaient tant gentilshommes que gentilsfemmes, en teste et sur leurs corps.

Si la miniature nous manque, il nous reste au moins une date certaine pour fixer l’époque à laquelle l’auteur a écrit son traité, cette date, c’est 1448.

Le style de notre manuscrit est concis et ses description préciser, mais laconique. Nous n’avons jugé à propos de les compléter par des notes étendues, des dissertations, pour ainsi dire, appuyées par des exemples puisés aux meilleures sources et dans les plus importantes collections d’armes publiques et particulières. Le public, notre juge, dira si nous avons bien fait.

 

 

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

1-      Salade de guerre, à visière mobile, de la première moitié du XVe siècle. Le timbre est arrondi et porte une légère arrête saillante, et le grand couvre-nuque est forgé d’un seul morceau avec lui (Provenant de la collection Soltikoff, et maintenant au Musée d’Artillerie, H, 21).

2-      Salade de guerre, à visière fixe, entièrement forgée d’un seul morceau : de la même époque et de la même provenance que la précédente (Musée d’Artillerie, H, 20).

3-      Salade d’archer sans visière, bordée par un cordon uni et saillant : à la légère crête qui la surmonte on remarque une ouverture pour placer une plume. –Milieu du XVe siècle (Musée d’Artillerie, H, 22).

4-      Salade à visière mobile, à filets saillants et à bandes gravées, surmontée d’une arrête saillante. La visière, très-remarquable, est d’une seule pièce, de la forme dite à soufflet et percée de dix-huit ouverture circulaires. Le couvre-nuque est court et forgé d’une seule pièce avec le timbre. L’armure G, 2, du Musée d’Artillerie, en porte une absolument semblable : cette pièce, qui appartient à la seconde moitié du XVe siècle, est d’une grande rareté (Musée d’Artillerie, H, 27).

5-      Petite salade sans visière, avec une très-légère crête sur le sommet, et un couvre-nuque assez court : elle est forgée d’un seul morceau.- Milieu du XVe siècle (collection de M. René de Belleval, au château de Bois-Robin).

6-      Petite salade dont le timbre cannelé et gravé est surmonté d’une arrête : son couvre-nuque est fait de deux lames articulées, et elle est pourvue d’une large visière plate et mobile. – Dernière moitié du XVe siècle (Même collection que le numéro précédent).

7-      Casque dit chapeau de Montauban, en acier, forgé d’un seul morceau. – Première moitié du XVe siècle (même collection que les deux précèdent).

8-      Armet uni du XVe siècle, à gorgerin d’un seul morceau : le timbre est surmonté d’une crête ciselée en torsade : la visière, d’un seul morceau, est à soufflet (Musée d’Artillerie, H, 28).

9-      Quatre salades d’archers du milieu du XVe siècle : la première, à couvre-nuque très-court et munie d’une grande visière mobile qui est relevée sur le timbre pour découvrir le visage ; la deuxième, sans visière, à timbre conique ; la troisième, à visière mobile relève sur le timbre : c’est, moins le couvre-nuque qui est très court et très arrondi, la salade de l’homme d’arme ; la quatrième est une salade vue par-derrière : on n’aperçoit que le couvre-nuque terminé en pointe (miniature d’un MSS. Du XVe siècle, traduction française de Valère Maxime, Bibl. harleienne, 4374, pub. Par M.John Hewitt, dans son Hist. Du costume militaire en Europe, t. III, p 525).

10-   Figure d’homme d’armes portant le chapeau de Montauban et la bavière (moulage de deux bas -reliefs en marbre provenant de l’arc du triomphe d’Alphonse V, roi d’Aragon, à Naples, et représentant l’entrée du roi dans la ville).

11-   Trois brigandines du XVe siècle : la première est couverte extérieurement de soie noire coutée de cuivre, et la seconde, de velours rouge( Musée d’Artillerie, G, 125 et 126) ; la troisième est couvert en velours rouge parsemé de rivets dorés ‘Musée de Darmstadt, reprosuite par M.John Hewitt, dans l’Hist du costume militaire en Europe, t.III, p 551).

 

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

12-   Pansière en fer poli ‘ Armure du XVe siècle, du cabinet de M.Baron).

13-   Pansière avec brigandine, attaché par une boucle au colletin de la bavière (Miniat. Du XV e siècle, Hist. Du costume militaire en Europe, par M. John Hewitt, t. III, p 501).

14-   Gantelets dits mitons, du milieu du XVe siècle.- Ces deux gantelets réunis ont été dessinés d’après la tombe de John Daudelyon, gentihomme anglais (Hist. Du costume militaire en Europe, par M. John Hewitt, t. III, p 457). –Le gantelet seul est celui d’une armure en fer poli du milieu du XVe siècle, faisant partie du cabinet de M.Baron.

15-   Jambière, genouillère, grève et soleret de Richard Beauchamp, comte de Warwick, d’après son tombeau. Le soleret, fermé sur le côté par une courroie à boucle, est indépendant de la grève, et l’on voit au talon la place ou l’éperon était vissé ou rivé (L. John Hewitt, t.III, p 465).

16-   Bouclier de joute, du XVe siècle, dont la surface est couverte d’une marqueterie d’os ‘Musée d’Artillerie, I, .).

17-   Masse d’armes du milieu du XVe siècle, à sept ailes et armée d’une pointe. Le manche et la poignée sont en bois garni d’une rondelle pour la défense de la main ( Musée d’Artillerie, K, 33).

18-   Marteau d’armes du XVe siècle, surmonté d’une lame de lance à arrête, portant, d’un côté, un bec à cortin à cinq pans, et de l’autre, trois dents aiguës sur le même pied ‘Musée d’Artillerie, K, 85).

19-   Marteau d’armes du XVe siècle, armé d’une pointe quadrangulaire, d’un bec à cortin et d’un mail à quatre dents. La monture, qui représenté des têtes d’animaux, est en cuivre, ainsi que la douille (Musée d’Artillerie, K, 87).

20-   Hache d’armes du XVe siècle (Musée d’Artillerie, K, 92).

21-   Marteau d’armes, armé d’un long bec à cortin et d’un petit mail à tête épanouie. La pointe qui le surmonte, longue de 0,80, entre fort à volonté de la hampe qui est en fer creux (Musée, d’Artillerie, K, 88).

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

22-   Trois épées du XV e siècle ; la première est une épée d’armes, à lame étroite, aiguë, à double tranchant quillons droits, pommeau octogonal taillé à huit pans (Musée d’Artillerie, J14) ; la seconde est une grande épée à lame étroite et aiguë et à deux tranchants : les quillons sont recourbés vers la pointe et le pommeau est ovale et aplati (Ibid., J, 10) ; la troisième, enfin, est également à lame étroite, longue et à deux tranchants, et la poignée offre le même caractère que les deux précédentes (ibid.J.8).

23-   Courte épée à deux tranchants, à lame très-large au talon, quillons très-recourbés, ciselés en torsade ; pommeau circulaire. -Milieu du XV e siècle (Musée d’Artillerie, J, 13).

23 - Grande épée d’arçon.- Milieu du XVe siècle (cabinet de M.Baron).

23a- Poignard triangulaire avec poignée en cuivre doré.  – Milieu du XVe siècle. Longueur : 1m51 (trouvé au gué de Véluire, en Vendée).

23b- Etrier pour la chaussure de fer dite poulaine (même provenance que le numéro précédent).

23c- Eperon en fer étamé ; longueur de la tige : 0m23 et molette à huit pointes ‘même provenance que le numéro précédent).

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

24-   Personnage principal de l’un des bas-reliefs représentant l’entrée d’Alphonse V, roi d’Aragon, à Naples, en 1443 (Musée d’Artillerie, P, 483).

25-   L’un des pairs du royaume au sacre de Louis XI, d’après les vitraux contemporains de la cathédrale d’Evreux.- armure avec la pansière, les brassards en trois pièces, le gorgerin de mailles.

26-   Idem. – On remarque la haute bavière et la salade à visière mobile, et le soleret détaché de la grève.

27-   Idem.- Curieux détails de l’armure : modèle de petite bavière.

28-   Idem- Pansière avec la brigandine et rondelle d’aisselles : pas de tassettes, curieuse braconnière en forme de jupon court.

29-   Groupe d’archers, d’après une miniature d’une traduction française de Valère Maxime (Bibl. harléienne, 4374) reproduite par M.John Hewitt dans son Hist. Du costume en Europe, t III, p 515.

30-   Pédieu ou soleret, garni de l’éperon, composé de quatre lames articulées et s’ouvrant sur le côté ou l’on remarque d’un côté une charnière et de l’autre un boucle (Musée d’Artillerie, G, 320).

Costume Militaire des (Chevaliers) Français en 1446 / René de Belleval

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