Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PHystorique- Les Portes du Temps
TRADUCTION
Derniers commentaires
9 mai 2018

Le port de Montfaucon de Saint Hilaire la Palud dans le golfe des Pictons

golfe picton au temps des romains port Montfaucon

(golfe picton au temps des romains port Montfaucon)

Saint Hilaire de la pallu : Saint Hilaire la Palux. Saint Hilaire de la pallud

La capitale du Marais sauvage appartient au canton de Mauzé-sur-le-Mignon

La Palud vient du latin palus signifiant marais. S’étirant en avant de la Broue d’Arçais, les villages-rues de la Rivière (nom lié à son appartenance au monde de l’eau) et de Montfaucon sont qualifiés au début du XVIIIème siècle de considérables par l’ingénieur ordinaire et géographe du roi Claude Masse signalant aussi un important commerce fluvial.

Le port de Montfaucon de Saint Hilaire de la Palud dans le golfe des Pictons (2)

Les échanges s’effectuent alors surtout avec l’Aunis : bois, osier, céréales, vins et poissons..

Leurs maisons possèdent une double exposition : sur la rivière menant au marais et vers les champs cultivés.

Histoire du Marais Poitevin port de Montfaucon (1)

La première église du village fut élevée au VIIe siècle et placée sous l’invocation de Saint-hilaire : les prodiges de l’apôtre du Poitou allaient une nouvelle fois faire merveille. Il s’agissait en effet de lutter contre un étrange culte païen célébré près de la fontaine dite des Hérelles dont on a aujourd’hui perdu la trace.

DSC_0186

On raconte que les habitants de la contrée avaient coutume de se réunir chaque année autour de ce trou d’eau, auprès duquel ils sacrifiaient vaches, veaux, brebis et moutons.

 

Ces rassemblement durait quatre jours et prenait fin, immanquablement, par une formidable tempête qui dispersait les assistants.

Bien entendu, la légende précise que l’église fut consacrée au moment fatidique et qu’il n’y eut cette année-là ni bourrasque ni orage au soir du quatrième jour :

Dès lors, le culte s’éteignit de lui-même : Saint-Hilaire avait sauvés les habitants de leur tourment séculaire.

DSC_0214

Le village de Saint-Hilaire-la-Palud, isolé en plein cœur de la Venise Verte, le territoire de la commune est surnommé « le marais sauvage » et fut un des derniers territoires aménagés par l’Homme.

En 1130, après la prise de Châtelaillon dont le seigneur Isembert était propriétaire des terres rochelaises, Guillaume X, duc d’Aquitaine, fait édifier une première enceinte autour de La Rochelle. ==> La Rochelle, le port d'Aliénor d'Aquitaine

Marais Poitevin port Montfaucon (1)

Entre 1130 et 1137, il affranchit la ville des tutelles féodales, faisant de son port un port libre. Ces franchises sont confirmées par Louis VII puis par Aliénor d'Aquitaine (1146)

La fondation de l’abbaye de la Grâce-Dieu en Aunis dut le sceau mis par Guillaume comte de Poitiers et duc d'Aquitaine (père d'Aliénor d'Aquitaine) à sa conversion et à sa renonciation au schisme d'Anacle.

L’abbaye de La Grâce Dieu a pris part aux desséchements de la vallée de la Sèvre au Moyen âge sous la direction de l’abbaye de Maillezais connu sous le nom de canal des Cinq-Abbés et a participée au développement religieux et agricole de la partie de l’Aunis qui avait été favorisée par Saint Bernard de Clairvaux et Guillaume X.

La tradition en avait d’ailleurs conservé le souvenir, comme cela se voit dans le Gallia christiana, dans la chronique des ursulines de Parthenay (1673) et dans l’historien du Poitou, Thibeaudeau.

DSC_0210

La donation prit corps à Benon en 1136. Parmis les témoins qu’y sont indiqués, figurent Guillaume, chapelain de Benon, Hugues, son oncle, Létard et Guillaume Gauthier, tous deux habitants de cette localité et Hugues de La Laigne, seigneur d’une terre voisine de Benon.

 

1185 Don fait à l’Abbaye de Maillezais par le seigneur de Vix en Bas-Poitou, de tout ce qu’il possédait dans le fief, qu’Aimeri de Montfaucon tenait de lui à l’Hermenault


Quoniam hominum facta sive dicta temporum labente curriculo de facili oblivionis caligine perturbantur, statuerunt patres antiqui pro legitimo veritatis conservando scripto debere annotari, quae necesse erat perpétuo memoriter retineri.
Parce que les faits et dires des hommes sont troublés par le cours du temps qui s'estompe dans la brume d'un oubli facile, les anciens pères décidèrent que pour la légitime conservation de la vérité ils devaient être consignés par écrit, qu'il fallait conserver en perpétuelle mémoire.


Horum itaque vestigia secutus, ego T. (1) de Vis miles figuris helemenialibus feci exarari donum et helemosinam, quam feci Deo et ecclesiae Malleac., ac abbati C. (2) et ejusdem ecclesiae servitoribus. .
En conséquence, suivant les traces de ceux-ci, I T. (1) de Vis, le soldat, fit recueillir par les figures héléméniales un don et une aumône, que je fis à Dieu et à l'église de Maillezais, et au l'abbé C. (2) et aux serviteurs de la même église.


Dedi enim eis et habendum in perpetuum concessi omne dominium et quidquid habebam ex integro in feodo, quod Aimericus de Montefaucon apud Hermenaudum (3) à me possidebat tam in terris cultis, quâm incultis, vineis, sive pratis, nemoribus, et lapidi cinis molaribus vel aliis, et etiam casamentis, tali conditione ut pro recognitione hujus donationis reddet mihi et successoribus meis censualiter quot annis ad festum sanctae Eulatiae tres solidos in domo meâ apud Benaicum.
Car je leur ai donné, et je leur ai accordé pour toujours, toute la domination et tout ce que j'avais en entier en fief, qu'Aimeri de Montefaucon possédait de moi à Hermenaud (3) tant en terres cultivées qu'en friches, vignes, prés , bois, et moulins à cendres de pierre ou à d'autres, ainsi qu'aux châteaux, à condition qu'en reconnaissance de cette donation, il me paiera, ainsi qu'à mes successeurs, d'après le recensement, autant d'années que la fête de Sainte Eulatie, trois solidi dans ma maison à Benet.


 Hoc autem donum liberum facio quictum ab omni consuetudine, excepto quod praedictus census tribus de causis duplicabitur, videlicet pro filiâ maritandâ et pro placito de mortuâ manu et pro redemptione meâ, si me capi contingeret; et exceptâ bac duplicatione census, nil aliud mihi facient.
Maintenant, je fais ce don libre de toute coutume, sauf que le susdit recensement sera doublé pour trois raisons, à savoir, pour le mariage de la fille, et pour l'accord de la main morte, et pour ma rédemption, s'il m'arrive d'être capturé ; et sauf le doublement du recensement, ils ne feront rien d'autre pour moi.

Quod si ad prœscriptum terminum census non redderetur, sive gagio vel alio aliquo jure tantum dupplicaretur Aimericus vero de Montefaucon successores que sui et conparticipes facient Abbati pro hoc feodo quidquid mihi facere solebant, hoc est hominium, placitum de mortuâ manu, et à duobus in duobus annis equum de servicio, et quaecumque alia mihi facere solebant.
Mais si le recensement n'est pas rendu au terme prescrit, ou s'il est doublé d'un bâillon ou de quelque autre droit, alors les successeurs d'Aimeri de Montefaucon, qui sont les siens et ses coparticipants, feront à l'Abbé ce que ils me faisaient pour ce cachet, c'est-à-dire le manium, convenu de la main morte, et deux sur deux pendant des années ils me faisaient un cheval de service, et tout ce qu'ils faisaient d'autre.


 Hoc autem concesserunt Aimericus filius meus et uxor mea Joya et filia mea Amelina.
Cela a été accepté par mon fils Aimericus et ma femme Joya et ma fille Amelina.


 Hujus rei testes sunt ex parte meâ, Alo de sancta Eugeniâ, Tebaudus Audoins, et filii ejus Michael et Johannes et alii multi.
Les témoins de cette affaire sont de ma part, Alo de St. Eugenia, Thebaudus Audoins, et ses fils Michael et John, et bien d'autres.
Ex parte antem Abbatis, Johannes prior Abbatia: R. de Begnos subprior ; Aimericus prior Sanconii; Arnaudus prior de Lapiden; Stephanus prior Hermenaudi; G. sacrista ac totus conventus.
Sur la partie devant l'Abbé, Jean le prieur de l'Abbaye : R. de Begnos le sous-prieur ; Aimericus prieur de Sanconi; Arnaud prieur de Lapiden ; Stephen avant Hermenaud; G. sacristine et toute l'assemblée.


 Ne autem ista donatio irritari possit ab aliquo, duas indè fieri fecimus cartulas cum cyrographo per medium divisas.


 Actum est autem hoc anno ab Incarnatione Domini 1185.


 Hanc autem cartulam fecimus sigillari sigillo abbatis Niolii.


Afin que ce don ne soit dérangé par personne, nous avons fait deux cartes divisées en deux par un sceau.

 Et cela a été fait cette année depuis l'Incarnation du Seigneur, 1185.

 Et nous avons fait sceller cette charte du sceau de l'abbé de Nieul.


En 1200, une concession faite par Guillaume de Mauzé, seigneur de Marrans à la Grâce-Dieu de quelques marais et de l’autorisation d’assécher ses terres en évacuant les eaux à travers son dominium laisse la liberté aux religieux de faire déboucher leur canal soit dans la sèvre, soit directement dans la mer.

DSC_0219

En 1217, les deux actes par lesquels Pierre de Velluire, seigneur de Chaillé et Porteclie de Mauzé, seigneur de Marans donnent la licence aux abbayes de Saint-Michel-en-l’Herm, l’Absie, Saint-Maixent, Maillezais et Nieul sur l’Autize pour ouvrir sur leurs terres un canal, précisent sans ambiguïté que la fonction de ce canal est de collecter les eaux des marais du Longon, de Vouillé les Marais, de Mouzeuil-Saint-Martin et de l’Anglée afin de les écouler vers la mer.

La fondation est rendue possible par des dons faits notamment par Aliénor d'Aquitaine et le roi Louis VII.

Marais Poitevin port Montfaucon (2)

Quant aux hameaux de la Névoire, ils rappellent avec leurs anciens grands bâtiments couvrant fours et séchoirs la tradition briquetière et tuilière longtemps très active de la commune. Vouée jadis à l’agriculture et à l’artisanat avec le commerce du bois, du lait et des tuiles.

En 1899, la commune de Saint-Hilaire-la-Palud de 2000 habitants (22 avril), tous catholiques, à un cachet tout particulier. Son immense territoire, coupé en partie par une multitude de canaux et de rigoles qui se croisent et s’entrecroisent, est desservi par une flottille de près de 2000 bateaux, qui font dans nos marais le service aussi facilement que les chariots sur la terre ferme de nos plateaux.

Rien de plus curieux cependant que le spectacle de cette multitude de bateaux de toutes formes et dimensions, sillonnant tout le pays, conduits par des hommes, par des femmes ou des enfants. Le plus étrange, c’est que des vingt-cinq villages qui constituent la paroisse de Saint-Hilaire, on peut se rendre en bateau jusqu’à l’église, à 50 mètres au plus de l’entrée principale.

Marais Poitevin port Montfaucon (3)

Et il n’y a pas encore quarante ans, que toutes les levées de corps pour les enterrements qui avaient lieu dans ces villages se faisaient en bateaux. Eh bien ! c’est dans cette région paludéenne, que les Révérends Missionnaire sont venus prêcher durant un mois.

Les habitants de la paroisse, qui d’abord avaient accueilli avec indifférence la nouvelle de l’arrivée des missionnaires, s’estiment heureux aujourd’hui d’avoir pu jouir des bienfaits de la Mission… Voyant que les habitants des villages ne pouvaient pas venir facilement à l’église, un missionnaire résolut d’aller à eux.

maison maraichine Marais Poitevin

Dans les villages, les réunions avaient lieu un peu partout, dans des cafés et salles de danses, ou dans les maisons particulières, là où se trouvait un local plus vaste. En ces divers endroits, choisis d’avance, des chapelles avaient été préparées et ornées avec un très bon goût pour faire oublier que les missionnaires étaient dans des établissements par trop profanes.

La tribune des musiciens dans la salle de danse était réservée au prédicateur. Près de trois cents personnes assistèrent à certaines de ces réunions ou les hommes étaient presque en majorité.

D’autres fois, pour aller prêcher dans des villages plus éloignés, ou l’on ne peut se rendre qu’en bateau, il fallait s’embarquer à la tombée de la nuit. Et ce n’est qu’après une navigation d’une heure et demie qu’on arrivait enfin à destination : trop heureux si les ports n’étaient pas bloqués par les barques des habitants des paroisses voisines de la Vendée et de la Charente-Inférieure, qui eux aussi voulaient avoir leur part de la Mission.

Le port de Montfaucon de Saint Hilaire de la Palud dans le golfe des Pictons (1)

Après la récitation de deux dizaines de chapelet, le chant de cantique, le missionnaire prenait la parole. Tout était fini vers neuf heures. On remontait alors en bateau au milieu des ténèbres épaisses, en grand danger d’attraper un refroidissement. Et, vers 11 heures, avec l’aide d’habiles rameurs, on arrivait au port, non loin de l’église paroissiale.

Ces visites nocturnes au milieu des marais, ces courses de trois heures en bateau, sous la pluie parfois, et toujours dans les ténèbres, ces chants, ces prédications dans les cafés et salles de danse, voilà qui n’est pas banal !

Aujourd’hui, l’activité est essentiellement touristique sur les conches et les rigoles de Montfaucon. Entre les deux cales du port, la « cabane » a été construite dans le cadre des Grands Travaux pour faciliter l’accueil des promeneurs.

Elle s’inspire des formes traditionnelles de l’architecture maraîchine.

pigouille marais poitevin port de montfaucon

(la pigouille)

On se plaint de l’absence d’archives. Il faut s’étonner qu’il en reste encore. 

Benon, une des localités importantes de l’Aunis, dont il est souvent question dans le moyen âge, à cause soit de son château (XIe siècle), ou soit de son abbaye de La Grâce-Dieu. Or, dans le registre des délibérations du conseil municipale du 15 novembre 1793, d’après le rapport de l’archiviste départemental au préfet, p 336, Délibérations du conseil général de la Charente-Inférieure, août 1885, on lit : «  nous avons à l’instant procédé au brûlement d’iceux papiers (titres féodaux), en face de notre arbre de la liberté, en présence de tous les citoyens de notre commune, lesquels ont répété plus de vingt fois ; « Vive la république ! » en tisonnant et donnant de la vigueur au feu glorieux que faisaient ces vénérables papiers ; le tout s’est passé en faisant une danse et chantant l’hymne marseillaise » La population de Benon exécutait la loi du 17 juillet 1793

 

 

 

Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.

Maîtrise de l'eau et société en marais poitevin (vers 1150-1283) Jean-Luc Sarrazin

L'Abbaye de la Grâce-Dieu , par M. G. Musset

Semaine de Poitiers.

 Lacurie (abbé). Carte du Golfe des Santons, Pictons sous les Romains<==....==> Résumé historique des origines et de la formation du Marais Poitevin - L'histoire de la mer à Niort, dans l'antiquité romaine

==> Mauzé, Un tremblement de terre de 5,8 a secoué l'Ouest de la France ce vendredi 16 juin 2023 à 18h38.


 

Embarcadère PORT MONTFAUCON dans le Marais Poitevin, découverte de la venise verte en marais mouillé

Promenade en barque, du Port de Montfaucon le marais poitevin vous est conté en bateau : né de la main de l'homme il est un des plus vastes ensembles des marais littoraux de la façade atlantique

http://embarcadere-port-montfaucon.fr

 

Embarquez dans l'histoire du Marais Poitevin - (cartes des ports et Histoire) - PHystorique- Les Portes du Temps

Le port de Montfaucon de Saint Hilaire de la Palud dans le golfe des Pictons - PHystorique- Les Portes du Temps ( golfe picton au temps des romains port Montfaucon) Saint Hilaire de la pallu : Saint Hilaire la Palux.

http://lesportesdutemps.canalblog.com

 

 

 

Publicité
Commentaires
PHystorique- Les Portes du Temps
Publicité
Publicité