Que monsieur Charette vienne à Machecoul pour commander les défenseurs de la Religion!
La foule envahit les allées et les parterres, en grondant, en vociférant :
« Il faut que M. Charette vienne de suite à Machecoul et qu'il y commande les défenseurs de la Religion (1 ) ! »
Il faut se montrer : soudain, la porte du manoir s'ouvre,
Charette paraît :
on l'entoure, on le presse;
il parle, tente de calmer l'excitation des révoltés démontre l'absurdité de leur dessein;
jamais il ne consentira à les conduire au massacre, car que peut l'insurrection de quelques villages contre la France entière?
La discussion s'engageait dans le jardin, avec véhémence de la part des paysans, avec une obstination froide de la part de leur hôte.
Devant sa résistance, la foule s'irrite, les paysans les plus rapprochés de Charette lui ordonnent d'accepter, le menacent; ils lui crient que c'est une chose honteuse pour un ancien officier du Roi de ne point oser combattre les sacrilèges qui souillent les églises et emprisonnent les prêtres.
« La République veut emmener à la guerre tous les jeunes gens du pays, c'est à elle qu'ils la feront, à ses patauds maudits ! et malheur aux indécis et aux timides ! »
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(1) Dès les premiers jours, les insurgés prirent le nom d'armée catholique.