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PHystorique- Les Portes du Temps
7 février 2018

La Pierre Folle de Montguyon, ensemble mégalithique composé d'un dolmen et d'une allée sur Thiré

dolmen de la Pierre Folle

La Pierre Folle est un ensemble mégalithique composé d'un dolmen et d'une allée couverte situé à Montguyon, dans le département français de la Charente-Maritime. Il s'agit du «plus imposant et du plus majestueux» mégalithe du département.

Le dolmen de la Pierre-Folle se présentait, au début du XXe siècle, comme un bloc de grosses pierres cerné de ronces. Le premier à s'intéresser aux mégalithes vendéens a été le Dr Beaudoin, au début du XXe siècle, mais du fait de l'état de son délabrement, il ne s'est pas arrêté à celui de Thiré.

Le monument fut fouillé en 1840 par Camille Duteil et en 1874 par Gassier et François Daleau.

 

Notice archéologique sur le dolmen de Montguyon / par Camille Duteil

Auteur : Duteil, Camille (1808-1860)

DOLMEN DE MOSTGUTON.

Au nord-est et à un mille du bourg de Montguyon, sur un coteau d'une pente assez rapide, se trouve un monument druidique de la classe des Dolmens composés, connu dans le pays sous la dénomination de pierre folle.

Ce Dolmen diffère de la plupart des monuments celtiques en ce que les pierres qui le composent ne sont qu'un grès ordinaire assez dur, au lieu d'être d'une nature granitique.

DESCRIPTION DU DOLMEN .

Deux rangs parallèles de pierres plantées verticalement côté à côté, cinq au nord, quatre au midi, forment une allée d'un mètre de largeur sur huit, de profondeur, fermée à l'ouest par une autre pierre, c'est ce qu'on appelle des peulvens. Sur les cinq peulvens les plus occidentaux repose une énorme pierre que nous désignerons sous le nom de grande table du Dolmen. Cette table, d'une forme à peu près carrée, a quatre mètres de longueur (est-ouest) sur trois mètres de largeur (sud-nord). Son épaisseur varie : au nord elle n'est que de quatre-vingt centimètres, tandis qu'au midi cette épaisseur se trouve être d'un mètre soixante centimètres au moins ; de là vient que, placée sur les peulvens vers le tiers de sa largeur, elle incline du côté du nord, de telle sorte que sa surface supérieure, assez unie, fait avec la verticale un angle de quarante degrés. Immédiatement après vient une seconde table bien moins épaisse que la première, et par conséquent plus basse, d'une forme irrégulière et d'une surface extrêmement raboteuse ; elle est soutenue dans la partie du nord par deux peulvens dont un soutient déjà la grande table, et au midi par l'extrémité du premier peulven à gauche lorsqu'on veut pénétrer dans, l'allée. Ce peulven taillé en marchepied sert d'escalier pour monter sur le Dolmen; il est creux, la principale ouverture de sa cavité se trouve dans l'allée, et la seconde, placée à ciel ouvert latéralement aux marches, semble avoir été destinée à recueillir l'eau de pluie qui s'y conserve encore pendant les plus fortes chaleurs. Dans la rangée des peulvens qui regardent le nord, le premier à droite se trouve être d'un faible volume comparativement aux autres-, il ne supporte rien et ne semble placé là que pour compléter le nombre de douze pierres qui composent l'ensemble du monument.

La Pierre Folle ensemble mégalithique dolmen vendée

A l'occident du Dolmen se trouvent d'autres pierres plantées comme les peulvens, mais inclinées les unes vers les autres; la dernière, et la plus considérable de toutes, est à plat sur le sol. Ces pierres sont comme une prolongation du Dolmen.

En dehors de la ligne des peulvens, dans la partie du nord et vis-à-vis les pierres dont nous venons de parler se trouve une pierre plate inclinée vers elles et supportée par deux autres: dont une, celle de droite en regardant le monument, est creuse comme le premier peulven à gauche. .

 Enfin, près de ce premier peulven et en: dehors du Dolmen on voit une autre pierre placée dans le sens de sa largeur perpendiculairement à celle du peulven.

Le sol qui entoure le Dolmen est pavé jusqu'à une distance de trois mètres environ. Ce pavé se compose de fragments degrés compact mêlés avec des fragments de grès rouge friable.

 

Le nom de Montguyon donné maintenant au bourg bâti dans la vallée ne serait-il pas la traduction de celui que les Celtes donnèrent au coteau sur lequel se trouve le Dolmen? car le nom Mont-guy-on (montagne du gui nouveau) ne peut raisonnablement convenir qu'à une hauteur.

Tout le monde a entendu parler du gui de chêne que les druides considéraient comme une panacée universelle. Ce gui était coupé en grande cérémonie, avec une faucille d'or, le sixième jour de la lune, dans les bois religieux que respectaient les haches profanes, comme Pline nous l'apprend et comme l'ont répété tous les faiseurs d'histoire de France qui remontent ab ovo.

Autour de notre Dolmen devait se trouver un bois sacré, c'est ce qu'attesterait encore la vaste mais claire chênaie qui l'environne, si nous ne savions d'ailleurs que les monuments de ce genre étaient toujours placés au milieu des forêts consacrées au culte druidique.

Ne serait-ce pas dans le bois dont ce Dolmen était entouré qu'on récoltait le gui mystérieux qui fut jadis pour les Celtes ce que le laurier bénit est aujourd'hui pour nos paysans  ?

L'aspect général du Dolmen de Montguyon nous présente d'abord deux autels bibliques dont la pierre brute n'a point été polluée par le fer.

ce nom de pierre folle, généralement adopté dans les contrées où se trouvent des monuments druidiques de la même classe, ne doit pas se traduire par monument extravagant, comme on serait tenté de l'expliquer à la première vue d'un Dolmen, mais bien par pierres des oracles; car fol et vol en celtique signifient oracle et inspiration.

Selon notre hypothèse, le Dolmen avait échappé à l'avide curiosité des antiquaires, car les tombes étaient intactes, tous les amateurs s'étant bornés à gratter dans le sanctuaire où ils n'ont rien trouvé. Plus heureusement inspiré que nos confrères, nous crûmes devoir commencer d'abord par inspecter le peulven creux, autrement dit le bénitier druidique; et plongeant bravement notre bras dans son eau croupie, nous retirâmes du fond de ce bénitier: des pointes de flèches et de javelots en serpentine que les paysans appellent généralement pierres du tonnerre, et que la science a reconnu n'être , comme les haches et les poignards de silex, autre chose que les armes primitives de nos pères, à une époque où l'usage des métaux était encore inconnu dans la Celtique; armes qui d'ailleurs ont une identité parfaite avec celles des peuplades sauvages que nous rapportent les voyageurs qui explorent les îles de l'Océan pacifique. Ces pointes de flèches et de javelots n'avaient point été mises sans intention dans le peulven lustral : sans doute que l'eau miraculeuse du gui était supposée communiquer à ces pointes meurtrières une vertu qu'il serait assez difficile de spécifier maintenant; mais enfin lie fait positif qui ressort de là, c'est que, dès la plus haute antiquité, on avait l'usage de bénir les armes, à moins qu'on ne préfère voir dans ces pointes de flèches et de javelots des armes victorieuses, consacrées par des guerriers aux génies bienfaisants du Dolmen.

Cette découverte nous fixa dès lors sur le résultat probable des fouilles projetées. Ce n'était plus le veau d'or que la croyance populaire supposait enterré sous la pierre folle, que nous devions raisonnablement chercher, ni la faucille d'or semblable au celte d'airain retrouvé près du Stonehenge , ni ces bracelets et ces colliers de métal que la plus haute antiquité nous représente comme étant les ornements distinctifs des Celtes, ni même enfin ces coins évidés de bronze si communs dans les tombes gauloises.

A l'époque où remonte ce monument, l'usage des métaux était encore inconnu dans la Celtique; ce n'étaient donc que des armes primitives en silex ou en serpentine qui seules pouvaient se retrouver mêlées avec les ossements héroïques de quelques demi-dieux inconnus

Notice_archéologique dolmen de Montguyon pierre folle

Nos prévisions furent réalisées :

On commença les fouilles dans l'espace triangulaire formé par les pierres tombales les plus rapprochées du Dolmen. A peine eut-on enlevé deux décimètres d'une terre noire qu'on pourrait assimiler à la terre cadavéreuse des vieux cimetières, que le pavage de grès qui entoure le monument, et qui se prolonge entre les pierres des tombeaux, fut mis à découvert. Entre ce pavé-de pierres dures et un autre pavé en pierres calcaires, assemblées avec un mauvais mortier, se trouvait un lit de terre moins noire que celle de la superficie et ayant un mètre d'épaisseur environ.

archéologique_ PIERRE Folle

Dans ce lit étaient jetés pêle-mêle des ossements humains concassés, des pointes de flèches et de javelots en serpentine, des fragments de poterie, et des scories volcaniques. Au fond, et reposant sur le pavé calcaire, se trouvèrent une lame de couteau intacte en ophite, une défense de sanglier, une hache en silex blanc qu'on rencontre si communément dans le Périgord, et enfin un marteau, ou ce que nous supposons avoir été un marteau, en verre de volcan. : Poursuivant nos recherches sous l'es pierres tumulaires, nous trouvâmes encore, et toujours près du pavé calcaire, une seconde hache assez rare et très-bien conservée en schiste noir très-dur ; puis, reprenant les fouilles un peu plus loin pour venir rejoindre la première excavation, on rencontra immédiatement sous le pavé de grès qui se trouvait ici à fleur du sol, une hache, ou pour mieux dire une moitié de hache en schiste verdâtre, et toujours des ossements brisés, mêlés avec des scories volcaniques , ainsi que des pointes de flèches et de javelots avariées, lorsqu'enfin, sous la voûte formée par deux pierres tombales qui s'appuient l'une l'autre, on découvrit sur une brique circulaire,, dans une petite excavation pratiquée à dessein, une urnule en terre rouge à demi cuite, mais d'une forme gracieuse. Elle contenait l'os calciné d'un doigt. Sous la dernière pierre sépulcrale qui est à plat sur le sol on ne trouva que des pointes de flèches d'une parfaite conservation, mais d'une forme différente à celles trouvées avec les ossements.

 

POTERIES.

Il nous a été impossible, avec la meilleure volonté du monde, de reconstruire une urne tout entière avec les débris de poterie trouvés dans les tombes du Dolmen. Nous donnons seulement (planche , fig. 14) deux fragments d'une urne de treize centimètres de hauteur dont la restauration présumée est indiquée au simple trait. Ces débris d'urnes diffèrent tellement entre eux pour ce qui est de leur pâte et de leur cuite, qu'on croirait ne pas devoir les attribuer à une même époque si toutes ne s'étaient également trouvées avec les ossements. Les fragments de celle dont nous donnons le dessin sont d'une terre rouge, assez fine, bien manipulée et bien cuite, tandis que les autres débris d'urne avec ou sans ances ne sont pour la plupart qu'en terre commune rouge ou grise, et simplement séchés au soleil, tous indiquent des Arases d'une extrême simplicité ; parmi eux cependant il s'est trouvé un morceau Ide patère (planche , fig. 15) d'une terre noire très-fine, ornée de trois filets entre lesquels on pourrait reconnaître à toute force des caractères runiques en se prêtant à l'illusion. La brique circulaire qui était sous l'urnule se trouve d'une pâte si grossière qu'on y voit encore du gravier, mais cependant elle est parfaitement cuite. Quant à l'urnule entière (planche , fig. 14) dont la hauteur est de huit décimètres,- elle est en terre rouge assez fine, mais cuite seulement au soleil; sa forme est exactement celle des urnules égyptiennes qu'on retrouve à chaque instant sur les tableaux hiéroglyphiques entre les mains des initiés qui l'offrent remplie d'eau lustrale (eau du débordement, symbole de la vie pure) h. quelque divinité protectrice. Cette même urnule, symbole de la vie, se trouve encore dans un plateau de la balance de justice du côté où se tient le génie de la lumière (homme à tête d'épervier), sur les murailles de la" salle dorée où ; est figuré le jugement dernier. Nous croyons ne pas devoir terminer cette Notice sans dire un mot sur la manière dont les Celtes durent s'y prendre pour élever le Dolmen.

De la Construction du Dolmen.

Les peulvens qui soutiennent la grande table ont environ un mètre cinquante centimètres de hauteur au-dessus du sol; ceux qui soutiennent la petite table sont un peu moins élevés. La partie enterrée des peulvens égale tout au plus le tiers de leur hauteur; ils reposent sur un sable compacte et aucune précaution n'a été prise pour consolider l'édifice en lui donnant un fondement, cependant après tant de siècles il ne paraît pas avoir chancelé. Les peulvens une fois plantés, les Celtes durent y transporter des terres et former un monticule en pente douce de la hauteur des peulvens, sur lesquels on traîna les tables, puis ensuite on déblaya les terres, et l'édifice fut construit. Supposer autre chose que le plan incliné pour élever sur leurs piliers les tables du Dolmen ce serait vouloir que les Celtes à l'état sauvage aient eu des moyens aussi puissants que les nôtres en mécanique, ce que nous ne pouvons pas raisonnablement supposer.


Le dolmen de la Pierre-Folle va retrouver un nouveau souffle

Le monument de Thiré a été construit entre 2400 et 2300 ans avant J.-C., mais a été réutilisé 200 ans plus tard.

Roger Joussaume est, aujourd'hui, directeur de recherche au CNRS. Le conseil départemental lui a demandé de superviser le contenu pédagogique et scientifique des salles préhistoriques de l'Historial de la Vendée. Plusieurs éléments trouvés à Thiré y sont exposés, avec des explications sur leur utilisation.

Le dolmen à nouveau à l'abandon

À la suite de réclamations de certains visiteurs, qui se plaignaient de ne pas trouver le mégalithe, Catherine Denferd, maire, a annoncé, lors du dernier conseil municipal, qu'elle avait mandaté le cabinet de géomètres experts Siaudeau-Bourgoin pour borner le chemin d'accès et le terrain communal menant dolmen. Le bornage a eu lieu mardi 27 octobre. À la fin de l'opération délimitant l'espace public, Catherine Denferd a annoncé que « Thiré allait faire débroussailler l'espace, le fleurir et le mettre en valeur »...https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/thire-85210/le-dolmen-de-la-pierre-folle-va-retrouver-un-nouveau-souffle-3827400

 

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