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PHystorique- Les Portes du Temps
26 janvier 2018

Les Reliques de sainte Catherine d' Alexandrie dans un reliquaire de l'église de Fierbois, là ou jeanne d'Arc à priée

reliques de l'église sainte catherine de Fierbois - Alexandrie (1)

A une trentaine de kilomètres au sud de Tours, dans le canton de Sainte-Maure, sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Sainte-Catherine-de-Fierbois a vu passer d'illustres pèlerins, de Charles Martel à Louis XI, sans oublier Jeanne d'Arc ou Charles VII.

Reliquaire à cylindre horizontal Eglise Sainte Catherine de Fierbois

Argent partiellement doré

Anonyme, premier quart du XVe siècle, classé au titre des monuments historiques le 8 juin 1892

Les reliquaires sont des écrins conçus pour recevoir ou exposer une ou plusieurs reliques. Les reliques sont des fragments de corps de Saints ou des objets ayant été en contact avec ces corps.

Le culte de ces reliques remonte au début de l’ère chrétienne et le procède de l’idée que tout contact avec ces restes saints fait participer aux vertus de ces êtres disparus dont la présence est ainsi ranimée. Le cylindre du reliquaire de Sainte Catherine de Fierbois contient, dit-on, une phalange d’un doigt de Sainte Catherine d’Alexandrie, accompagné d’un acte d’authenticité qu’on aperçoit à travers le tube de cristal placé dans le cylindre.

reliques de Sainte Catherine d'Alexandrie - église de Fierbois

Le début du XVe siècle se caractérise par un essor des commandes princières et seigneuriales de prestige. Dans ce contexte, Jean le Meingre, d’origine modeste bien qu’élevé auprès du futur roi Charles VI, se fit mécène pour affirmer le rang qu’il avait atteint en prouvant sa valeur militaire à l’occasion de plusieurs grandes campagnes militaires.

Presque au moment de partir pour la funeste campagne qui devait se terminer à Azincourt, Jean Le Meingre, dit Boucicaut, maréchal de France, signa, le 8 août 1415, l'acte de fondation d'un hospice pour accueillir les pèlerins venus honorer Sainte Catherine d’Alexandrie, à Sainte-Catherine-de-Fierbois, non loin de son château de Comacre.

 Cet établissement, comme il était naturel, fut de suite doté d'une chapelle où plusieurs objets précieux vinrent prendre place. On ne sait malheureusement pas ou l’objet fut créé, faute de poinçons visibles.  L'un d'eux, qui, par exception, a échappé à toutes les causes de destruction, se voit aujourd'hui à l'église paroissiale.

RELIQUAIRE

Hauleur : 0,24; largeur du pied : 0,15 ÉGLISE SAINTE-CATHERINE-DE-FIERBOIS.— PREMIÈRE MOITIÉ DU XVe SIÈCLE

Le reliquaire de Sainte-Catherine-de-Fierbois, qui est en argent, primitivement avivé d'or aux endroits les plus apparents, tels que la tranche du pied, les godrons du noeud, les viroles de la thèque, les rampants et le fleuron du pignon, se compose de quatre parties exécutées séparément. Mais le pied seul, maintenu au moyen d'une vis dont la tête énorme et plate figure une rose à quatre rangs de pétales, soigneusement gravée après coup, peut se détacher facilement du reste. Partout ailleurs on a employé la soudure et nous devons avouer que si la thèque repose assez bien sur la tige, il n'en est pas de même du pignon par rapport à elle.

Le reliquaire de Sainte Catherine de Fierbois, église de Jeanne d'Arc et Charles Martel (1)

Le pied, de forme octogone, est décoré d'un perlé entre quatre filets sur la tranche légèrement concave de chaque face. En outre, deux écussons émaillés absolument semblables, se font pendants à droite et à gauche. Ils rappellent le donateur et s'énoncent ainsi : d'azur à une aigle à deux têtes de gueules, membrée et becquée de sable.

Au noeud, entre les godrons, des fleurettes soigneusement estampées occupent le champ d'ornements rectangulaires. L'emploi du même procédé se retrouve aux viroles de la thèque, qui, à chaque extrémité, est fermée par une rose analogue à celle déjà décrite sous le pied. La planche, malheureusement, ne fait pas voir cette partie intéressante, non plus que la toiture maçonnée du pignon.

Le reliquaire de Sainte Catherine de Fierbois, église de Jeanne d'Arc et Charles Martel (2)

A l'intérieur du tube de cristal, sous une enveloppe de moire bleue, est conservée, dit-on, une phalange d'un doigt de sainte Catherine. Quant à l'hospice fondé par Boucicaut, il avait pour patron saint Jacques le Majeur.

 

 

Livre des Miracles de Sainte-Catherine-de- Fierbois (1375-1470)

Le Livre des Miracles fut compilé en français après 1470 peut-être pour la reine Charlotte de Savoie (†1483), mais les deux cent trente-sept documents auxquels ont eu accès les rédacteurs pour les recueillir ont dû s’accumuler dès la fin du XIVe siècle dans les archives de la chapelle tourangelle. Les ex-voto et les récits qui couraient dans le village et sans doute jusqu’à Tours, les anecdotes que l’on contait aux camps des armées armagnacques en déplacement, les explications des bénéficiaires eux-mêmes que l’on pouvait encore rencontrer entretenaient déjà au temps de Jeanne la certitude de l’efficacité des prières à la sainte.

En l'an 1375, elle donna mission à un prud'homme du pays de Fierbois, nommé Jean Godefroy, qui était aveugle et paralytique, de rétablir son oratoire dans son éclat et sa célébrité, lui promettant guérison s'il faisait neuvaine au lieu où Charles Martel avait déposé son épée. Jean Godefroy se fit porter à la chapelle abandonnée, mais il fallut d'abord que ses valets ouvrissent, à force de coignée, un chemin à travers les halliers. Madame sainte Catherine rendit à Jean Godefroy l'usage de ses yeux et de ses membres, et ce fut par un bienfait qu'elle rappela au peuple tourangeau sa gloire délaissée. L'oratoire fut réparé; les fidèles en reprirent le chemin, et les miracles y abondèrent. La sainte s'occupa d'abord de guérir les malades; puis, quand le pays endura les guerres, elle s'employa spécialement à tirer des mains des Anglais les prisonniers qui avaient recours à elle. Parfois elle rendait les captifs invisibles à leurs gardiens, parfois elle rompait liens, chaînes, serrures; témoin un gentilhomme du nom de Cazin du Boys, qui fut pris, en 1418, avec la garnison de Beaumont-sur-Oise. Mis dans une huche fermée à clef, liée d'une grosse corde et sur laquelle dormait un Bourguignon, il s'y remémora madame sainte Catherine et se voua à cette glorieuse vierge ; aussitôt la huche s'ouvrit. Parfois encore elle obligeait les Anglais à déferrer eux-mêmes leurs prisonniers et à les renvoyer sans rançon. C'était un grand miracle. Elle en opéra un non moins grand en faveur de Perrot Chapon, de Saint-Sauveur, près Luzarches. Étant aux fers en chartre anglaise, depuis un mois, Perrot Chapon se voua à madame Sainte Catherine et s'endormit. Il se réveilla, tout enchaîné encore, dans sa maison.

Le plus souvent, elle aidait ceux qui s'aidaient eux-mêmes. Ainsi fit, en 1424, Jean Ducoudray, natif de Saumur, qui, prisonnier au château de Bellême, se recommanda dévotement à madame sainte Catherine, puis sauta dehors, étrangla l'homme du guet, escalada le mur d'enceinte, se laissa tomber d'une hauteur de deux lances et s'en alla librement par les champs.

 

reliques de l'église sainte catherine de Fierbois - Alexandrie (2)

La religion imprègne toute la vie quotidienne, et les faits mal expliqués apparaissent, plus facilement, comme autant de miracles. Ainsi le malheureux qui se suicide n'oublie-t-il pas de recommander son âme ! Dès la naissance, le baptême est donc désiré ardemment pour l'enfant qui va, ou qui vient, de naître, n'apporte-t-il pas la Foi et le Salut ? Plus tard, c'est en jurant par la foy de son corps, que l'individu s'engage solennellement.

A l'heure de la mort, et du testament, le souci de l'âme prévaut encore, et, dans l'accident dont est victime un puisatier, c'est bien elle qu'on s'attache d'abord à sauver. Les derniers moments de vie sont des moments de recherche du pardon, on veut y avoir congnoissance de son Createur , réciter Confiteor et In manus, se confesser et communier, recevoir l'Extrême-Onction, en tenant, selon le rite, la benoîte chandelle

 

Sainte Catherine d' Alexandrie - Charles Martel - Jeanne d'Arc -église de Fierbois (2)

 

 

LES MIRACLES SAINCTE KATHERINE.

De l'origine du pèlerinage on ne sait rien et le recueil de miracles qui nous reste se borne à signaler le renouveau du sanctuaire, vers 1375-1376. Ce manuscrit forme un petit registre contenant 237 récits d'événements merveilleux dus à l'intervention de Catherine d'Alexandrie, honorée à Fierbois ; registre d'apparence très soignée, dont il a été possible d'identifier avec vraisemblance celle qui fit rassembler les récits rédigés, à l'exception d'un seul, en français, ou qui fut l'une des premières propriétaires du recueil qui nous reste : Charlotte de Savoie, femme de Louis XI ; ceci nous permet d'affirmer que le manuscrit a été composé, dans sa forme actuelle, entre le 11 juillet 1470, dernière date mentionnée, et le 1er décembre 1483, date de la mort de la reine.

 

C'est pendant la seconde partie de la guerre de Cent Ans que se déroulent, au gré des jours et de l'histoire mouvementée d'alors, les événements relatés dans ce livre des miracles. Avec ses difficultés et ses peines, caractéristiques, sans être bien neuves, la vie quotidienne y transparaît, avec de nombreux et précieux détails sur les maladies, les épidémies, la guerre ; les seules joies qui s'y manifestent sont celles de l'espoir comblé par la sainte Médiatrice. Bon nombre de récits comprennent aussi ces éléments qui en font toute la richesse : identité et origine du miraculé (province, ville ou paroisse), date du miracle et de la venue à Fierbois, circonstances et description de l'événement merveilleux, enfin assurances diverses de la véracité du récit, par serment, citations de témoins ou proclamations publiques.

 

Sainte Catherine d' Alexandrie - Charles Martel - Jeanne d'Arc -église de Fierbois (1)

LES « GENS DU VOYAGE ».

Des foules nombreuses viennent, alors, honorer et remercier sainte Catherine en son sanctuaire : chevaliers, dames, escuiers, damoiselles, gens notables tant d'Eglise comme seculiers, archidiacre, prieurs, clercs de toutes sortes, mais aussi gens plus connus, comme La Hire, le fameux compagnon de Jeanne d'Arc ou comme Jehan Des Croix et Robin Pettylow dont on retrouve aisément la trace dans les événements de l'époque; humbles aussi, pèlerins venus en groupes, de partout, des provinces demeurées françaises comme de celles soumises aux Anglais. Se rendent ainsi à Fierbois aussi bien le couvreur, victime d'un accident de travail, que l'hôtelier ou le chasseur de perdrix; mais les plus nombreux sont ceux, hommes et femmes qui travaillent aux champs.

Voilà les gens que présentent les récits du manuscrit. Dans l'année, juin semble un mois privilégié pour le voyage, novembre, au contraire, malgré la fête de la sainte, le 25, voit peu de monde, tout au moins peu de miraculés. De toutes façons, bon an mal an, le sanctuaire ne reste jamais vide, malgré les difficultés de la période qu'accentuent encore les difficultés du chemin ; sur mer, les corsaires, sur terre, les hommes de guerre n'hésitent pas à assaillir le pauvres pèlerins, ce qui justifie des déplacements par groupes, ou en armes. Ces déplacements s'effectuent souvent à pied, parfois à cheval. Le passage des rivières est malaisé, il faut rechercher chalan et passeur. La recherche d'un gué peut être cause d'accident. Sur les rivières circulent des chalans mâtés tandis que sur la mer vogue une grande variété d'embarcations, du brigandin manié à l'aviron, jusqu'à la galée ou à la nave. Si les rivières sont dangereuses avec leurs bois flottants, leurs herbes, leurs crues, la mer et ses tempêtes est redoutable et redoutée.

 

Sainte Catherine d' Alexandrie - Charles Martel - Jeanne d'Arc -église de Fierbois (3)

Un document extérieur à notre recueil de miracles nous permet d'apprécier, quelque peu, l'importance de la foule des pèlerins en marche vers Fierbois. C'est Le compte Ille de Nicolas Moulineux, escuier, receveur por ires hault et puissant prince monseigneur le gouvernant regent le royaume de France, duc de Bedford et Anjou ; y sont mentionnés, du 1er octobre 1433 au 1er octobre 1434, les revenus du sceau dans trois des places principales du Maine, Le Mans, Sainte-Suzanne et Mayenne. Les recettes occupent la plus grande part du registre, les dépenses, le reste. Sont ainsi

notés tous les sauf-conduits, sauvegardes et congés accordés durant cette période ; c'est pourquoi il a été possible de relever, pour cette seule année d'exercice, les noms de dix-sept personnes prenant, moyennant finances, le chemin de Fierbois ; onze hommes et six femmes, qui partent de quinze jours à trois mois, effectuent de véritables circuits des sanctuaires, passent par Notre-Dame-deBehuard, ou encore, vraisemblablement dans des buts mercantiles, par La Ferté-Bernard ou La Guerche. A travers ce document peut être notée à un moment donné, dans une province assez peu éloinée de Fierbois, la place prise par le pèlerinage à Sainte-Catherine, ceci par rapport aux grands pèlerinages ou aux pèlerinages régionaux du moment .

 

Les récits de miracles ont permis l'établissement d'un graphique

les miracles de Saintes Catherine de Fierbois

La chapelle Sainte Catherine de Fierbois<==.... 2 ....==>



L'épée de Jeanne d' Arc, L'épée de Fierbois. - PHystorique- Les Portes du Temps

L'épée de Jeanne d' Arc, L'épée de Fierbois. Tandis que j'étais à Tours, j'envoyai chercher une épée qui se trouvait dans...

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