Verrière de la vie de sainte Marguerite d'Antioche Guérande http://www.patrimoine.paysdelaloire.fr/patrimoine/detail-notices/IM44008521/
Sainte Marguerite (ou Marine) d’Antioche, Vierge, Martyre (275-305), fêtée le 17 juillet en Orient et le 20 juillet en Occident.
Patronne des femmes en couches, elle est, avec Michel et Catherine d'Alexandrie, l'une des trois saints qui apparaissent à Jeanne d'Arc et lui confient sa mission.
Sainte Marguerite naquit à Antioche de Pisidie, vers l'an 275 de l'ère chrétienne, sous le pontificat de saint Eutichien, aux temps de l'empereur Aurélien. Son père, qui était prêtre des idoles, d'une grande réputation et d'un mérite élevé, s'appelait Edésius.
La légende veut qu'elle fut avalée par un monstre, dont elle transperça miraculeusement le ventre pour en sortir indemne au moyen d'une croix. C'est pourquoi on la représente généralement « hissée sur le dragon ». Pour Jacques de Voragine dans la Légende dorée, elle l'aurait piétiné et vaincu ainsi. Le dragon symbolise le diable et le paganisme.
Wace avait écrit : Dragon , or aies pais Ne t'entremettre tu jamais De tolir ma virginité.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65415899
Cette histoire était venue de l'Orient. Dès le Xe siècle, nous la trouvons dans Métaphraste , et son récit nous prouve qu'elle était depuis longtemps partout répandue avec tous ses incidents.
Il donne, il est vrai, à la Sainte le nom de Marina ; mais, de l'accord de tous les hagiographes, Marina est la même que l'église latine vénère sous le nom de Marguerite. Marinam quam latina ecclesia Margaritam vocat, écrit Surius en tête de la traduction du récit de Métaphrasle (V. Surius, Vitœ sanctorum. Coloniœ Agrippinœ, 1618, t. VII, p. 248).
On ne connaît point le nom de sa mère, qui mourut peu de temps après la naissance de Marguerite.
L'enfant, privée de sa mère, fut mise en nourrice à quelques lieues d'Antioche, chez une pauvre, mais vertueuse chrétienne, qui l'éleva dans les principes de la religion de Jésus-Christ. Aussi, dès que la jeune Marguerite put comprendre la différence qui existe entre le culte du vrai Dieu et celui des idoles, elle s'adonna à l'étude de la religion chrétienne. Ses progrès furent rapides ; et Dieu, qui voulait l'attirer par les éclats de sa grâce lui fit choisir Jésus-Christ pour unique époux. Marguerite fut sensible à cette faveur divine ; elle y répondit en consacrant sa virginité à Jésus-Christ.
Le père ne resta pas longtemps sans s'apercevoir que sa fille était chrétienne ; dès lors, il voulut essayer de la faire renoncer à une croyance qui était si en opposition avec la religion qu'il professait et dont il était le ministre.
Qui pourrait raconter tous les stratagèmes qu'il employa pour la détourner de ses bons sentiments et la ramener au culte des idoles !
Lui, prêtre des faux-dieux, il rougissait de voir sa fille unique, sur laquelle il concentrait toutes ses tendresses, suivre la religion d'un homme qui avait été condamné au supplice le plus ignominieux. Aussi, promesses, menaces, séductions, tout fut employé pour la ramener à la religion de ses pères. Marguerite resta inébranlable ; et tous les efforts de son père furent impuissants devant sa constance.
Alors, ce père aveuglé conçut pour sa fille une haine furieuse, au point qu'il ne pouvait plus même supporter sa vue ; il la maltraitait sous les prétextes les plus futiles, la contraignait aux travaux les plus pénibles, les plus bas ; enfin, il la prit tellement en aversion qu'il finit par l'éloigner d'auprès de lui.
Mais Dieu n'abandonna pas sa fidèle servante dans son malheur. Ne se trouve-t-il pas toujours, dit le prophète royal, auprès du coeur broyé par la douleur ? Et lorsque tous nous abandonnent, même nos amis et nos parents, le Seigneur est là, veillant sur nous avec plus de sollicitude qu'une mère sur le fruit de ses entrailles.
Jamais peut-être oracle de l'Esprit-Saint ne s'était accompli d'une manière plus frappante que celui-là en faveur de sainte Marguerite. Elle avait espéré en Dieu ; son espérance ne fut point confondue. Elle se rendit auprès de la nourrice qui l'avait recueillie dans son enfance et qui avait pris soin d'elle après le trépas de sa mère.
Cette pieuse femme, qui accomplissait fidèlement les devoirs de la religion chrétienne, ayant appris les "mauvais traitements dont' Marguerite était victime de la part de son père, et considérant les charmes célestes de la jeune fille, se prit à l'aimer comme sa propre enfant.
Les saints, sans doute, doivent réaliser en eux le type de toutes les vertus et se proposer comme modèles à leurs semblables; la sainteté c'est la justice, et la justice, a dit Origène, est la réunion de toutes les vertus. Cependant, on a remarqué, avec beaucoup de raison, que chaque saint brille par une vertu qui lui est particulière, de même que chacun de nous est tenté par une passion spéciale. Or, la vertu de prédilection de sainte Marguerite était l'humilité.
Malgré la noblesse de son origine et les hautes fonctions de ses ancêtres, on ne la vit jamais en tirer orgueil ni s'en prévaloir. Tout en elle était simple: son maintien, ses manières, sa tenue indiquaient qu'elle voulait marcher sur les traces du Dieu de la crèche, qu'elle avait choisi pour époux.
Après avoir été chassée de la maison paternelle, ainsi que nous l'avons raconté, elle se mit sous la protection et l'assistance de sa nourrice, à qui elle obéissait comme une simple servante. On la vit même garder les troupeaux dans les champs avec les petites bergères du pays, auxquelles, dans ces circonstances, elle donnait l'exemple de l'humilité la plus profonde et d'une douceur angélique, retraçant ainsi en elle ces types antiques de Rebecca,la belle,et de la douce Rachel, crue nos Saints-Livres nous montrent occupées à la garde des troupeaux, aux jours de leur jeunesse.
Le préfet Olybrius.
Sevpens erat callidior animantium. Le serpent était le plus rusé des animaux. (GEN. III, 1.)
Sur ces entrefaites, pendant que Marguerite paissait son petit troupeau, en compagnie d'autres jeunes filles de son âge, une circonstance funeste vint jeter le trouble et la terreur dans son âme innocente. Quoiqu'elle ne fut qu'une humble bergère, ignorée de tous, sauf de Dieu, dont la protection bienfaisante s'étend sur le petit pâtre comme sur le potentat qui gouverne les peuples, le Seigneur la jugeait mûre pour le combat. Et cette lutte allait commencer, ardente, terrible pour la jeune fille.
Un certain préfet, appelé Olybrius, homme de moeurs dissolues et imbu de préjugés contre les chrétiens, se rendait d'Asie à Antioche, dans le but de persécuter les sectateurs du Christ. Par un hasard difficile à comprendre, s'il n'était providentiel, le préfet aperçut sur les bords de la route la jeune bergère, à la garde de son troupeau. Sa vue le frappa d'admiration, tout en excitant dans son coeur des pensées et des désirs mauvais. Le voluptueux proconsul donna à ses serviteurs l'ordre suivant: «Voyez-vous cette jeune fille, occupée à la garde de ses brebis? Prenez diligemment des informations sur elle; Si elle est de condition libre, j'en ferai . mon épouse; si, au contraire, elle est née « dans l'esclavage, je donnerai pour la racheter le prix qu'on me demandera, et je ce l'attacherai à mon service. »
Les serviteurs d'Olybrius s'empressèrent d'exécuter les ordres qu'ils en avaient reçus, et ne tardèrent pas à lui amener la jeune Marguerite...http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65415899