Expédition de Robert Cavelier de La Salle à la Louisiane en 1684, peint en 1844 par Théodore Gudin. La Belle est sur la gauche, Le Joly au centre et L'Aimable est échoué à droite.
René-Robert Cavelier de La Salle est né le 21 novembre 1643 à Rouen, en Normandie, dans une famille riche et bourgeoise. Entré au noviciat des Jésuites de Rouen, à l’âge de 15 ans, il prononce ses voeux en 1660. Cinq ans plus tard, il exprime le désir d’être envoyé en mission. Mal dans sa peau, il invoque ses « infirmités morales », pour demander d’être relevé de ses voeux.
Le 27 mars 1667, René-Robert Cavelier de La Salle est libre. C’est sur cette note que débute la carrière de celui qui découvrira l’embouchure du fleuve Mississippi, le « Père des eaux »….http://www.museedelhistoire.ca/musee-virtuel-de-la-nouvelle-france/les-explorateurs/rene-robert-cavelier-de-la-salle-1670-1687/
À la tête d'une cinquantaine d'hommes, La Salle descend le fleuve jusqu'à l'Arkansas. Arrivé au confluent des trois bras du Mississippi, il fait ériger le 9 avril 1682 une croix et une colonne ornée des armes de France et organise une cérémonie solennelle de prise de possession du pays sous le nom de " Louisiane ".
En 1684, après la déclaration de guerre entre la France et l'Espagne, Cavelier avait réussi à persuader Louis XIV de coloniser l'embouchure du Mississippi et de se servir de cette base pour attaquer les Espagnols installés en Floride et au Mexique. Son objectif inavoué était de mettre la main sur les mines d'argent mexicaines
Explorée sous le règne du Roi-Soleil, la Louisiane française fut relativement peu mise en valeur par manque de moyens humains et financiers. La monarchie ne la conserva que pour faire pièce à l'impérialisme anglais en Amérique et noua des alliances avec les divers peuples amérindiens pour se maintenir.
le 24 juillet 1684, part de La Rochelle une flotte de quatre bateaux commandés par Cavelier de la Salle. Parmi les quatre navires, un trois-mâts de 17 m de long : La Belle.
Les défaites de la guerre de Sept Ans (1756-1763) finirent par avoir raison de la Louisiane française qui dut être cédée aux Britanniques et aux Espagnols. La France récupéra un temps sa souveraineté sur la portion espagnole de la Louisiane, mais le Premier Consul Napoléon Bonaparte s'en sépara définitivement en 1803, sans en référer au pouvoir législatif, au profit des États-Unis.
Au début de 1686, La Belle, prise dans un ouragan, fait naufrage dans la baie de Matagorda
Après plusieurs périples, La Salle mourut en mars 1687 assassiné par l'un de ses compagnons d'infortune.
L'épave du dernier bateau de La Salle, la longue barque La Belle, dont l'emplacement figurait sur les cartes anciennes espagnoles et françaises, a été redécouverte dans la vase de la baie de Matagorda en 1995.
À coup sûr, les archéologues sont tombés sur une embarcation française. D’après plusieurs autres indices, il s’agit de La Belle, un trois-mâts qui fit partie de l’expédition commandée par Robert Cavelier, sieur de la Salle, en 1684-1687.
Des plongeurs ressortent du bateau un canon marqué d’une lettre L couronnée : le symbole de Louis XIV.
Journal historique du dernier voyage que feu m. de la Sale fit dans le golfe de Mexique, redigé & mis en ordre par m. de Michel
Journal historique du dernier voyage que feu M. de La Sale fit dans le golfe de Mexique, pour trouver l'embouchure, & le cours de la rivière Missicipi, nommée à présent la riviere de Saint-Louis, qui traverse la Louisiane , où l'on voit l'histoire tragique de sa mort, & plusieurs choses curieuses du nouveau monde.
http://gallica.bnf.fr
Célébration du 250e anniversaire de la mort
de Robert Cavelier de la Salle
A LA NOUVELLE-ORLÉANS
Le dimanche 28 mars 1937
DISCOURS
DE
M. ANDRÉ CHEVRILLON
DÉLÉGUÉ DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
Si l’Académie française a tenu à se faire représenter aux cérémonies qui commémorent deux héros de l’ancienne Nouvelle France, c’est qu’elle n’est pas uniquement un corps littéraire. Elle a une autre signification, dont témoignent et son nom et le soin qu’elle a toujours eu de s’associer des hommes qui, sans être des écrivains de métier, ont illustré notre pays.
À ce titre, un Cavelier de la Salle aurait dû figurer parmi ses membres, mais ce n’est qu’au XIXe siècle qu’on a commencé de comprendre toute la grandeur de son œuvre, et ce sont des historiens américains qui lui ont rendu le plus fervent hommage. L’épopée française, dans le Nouveau-Monde, Francis Parkman l’a racontée en plus de dix volumes. Demi-aveugle, puis aveugle tout à fait, il suivait dans les forêts, les prairies, et le long des rivières les traces de nos missionnaires et de nos explorateurs. Sa passion les ressuscitait. « Quelle vision », dit-il « se lève devant nous ! Un continent immense, des forêts, des steppes, des montagnes dont rien n’avait jamais dérangé le silence, des lacs dont l’horizon se confond au ciel, des fleuves enveloppés de pays inconnus... » Et avec quelle admiration un autre historien américain, M. John Finley, a évoqué ceux qui portèrent au cœur de l’Amérique du Nord la Croix et les Fleurs de Lis ! « Des gentilshommes, dit-il, nourris de littérature antique, des prêtres pâlis dans les cloîtres, et qui ont passé dans ce monde sauvage le midi et le soir de leur vie, gouverné avec douceur, paternellement, les hordes des Peaux-Rouges, affronté avec sérénité les formes les plus effroyables de la mort ». Et il ajoute : « Cet immense domaine que ces Français ont ouvert à la civilisation, la France ne le perdrait tout à fait que si elle oubliait. » Elle n’oublie pas, et c’est pour célébrer la mémoire de ces audacieux découvreurs que nous sommes venus de l’autre côté de l’Océan nous réunir avec vous dans la capitale maritime du vaste pays qui fut notre Louisiane, où se perpétue dans la liberté et la paix de la grande République américaine une population de race française, et qui elle non plus n’a pas oublié……