D'un homme aimable, sans façon, toujours prêt à partager une bouteille de vin d'Anjou ou à faire un brin de causette, le paysan angevin dit volontiers: « C'est un bon bonhomme. » Toute révérence gardée, le roi René fut toujours un bon bonhomme. Il aimait bien les fêtes, mais il aimait que le peuple se mêlât aux fêtes.
Il possédait en Anjou de nombreux châteaux, mais ces châteaux n'étaient guère que des gentilhommières, où il vivait le plus simplement du monde et, aux grandes citadelles d'Angers et de Saumur, il préférait ses manoirs de Launay, de Rivette, d'Epluchard ou de Beaufort.
Il s'y entourait de ses bêtes familières (René entretenait toute une ménagerie) de ses fleurs. Il y passait ses jours à peindre ou à écrire des vers en oubliant les soucis de la politique. Il s'y trouvait parfaitement heureux.